Achat terrain agricole / reconversion ?
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Re: Achat terrain agricole / reconversion ?
AMHA ça ne se fera pas car la société de masse (millions d'individus) a besoin de matières premières nutritives, facilement conservables et, surtout, peu chères.Lab2 a écrit:La revalorisation des produits-services agricoles (&co) sans attendre la faim pourrait aussi intelligemment et recentrer nos ressources et aider à équilibrer les contraintes...
AMHA les gens ne sont pas près à payer le juste prix de leur alimentation. La faim passant par là, peut être.
Alors, certes, le budget nourriture va reprendre une part conséquente du budget des ménages mais, pour la plupart des paysans, la production agricole, comme de tout temps, sera probablement un moyen d'écouler les surplus et de faire quelques achats de survie (habillement, matériel, soins, etc).
Je connais des paysans/agriculteurs qui vivent de leur art ; mais on est loin du smic horaire et on bosse les weekends, jours fériés, 16h/jour et par tout temps. A noter que ceux-ci profitent de la mécanisation et de la carbonisation à outrance.
L'utopie bucolique de l'article du monde à La Marie-Antoinette c'est 1 million de forçats qui avancent à la force du poignet, sous la pluie, le vent, le soleil de plomb, 7 jours sur 7 et au grès des aléas de la météo, des catastrophes naturelles, des mauvaises récoltes, etc.
C'est beau comme du Germinal.
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Aussi audacieux soit-il d'explorer l'inconnu, il l'est plus encore de remettre le connu en question ! (Kaspar) - In Shadow, A Modern Odyssey - Ozymandias - La grande implosion/Rapport sur l'effondrement de l'Occident (Pierre Thuillier) - Mon scénario - Echoes
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Re: Achat terrain agricole / reconversion ?
A moins d'avoir un joli pactole à la banque , ou d'avoir hérité d'une ferme reglée aux petits oignons , le retour à la Terre est idéalisé par la majorité .
Certes , avec de la rigueur , une bonne condition physique et une famille aux besoins ascétiques , cela peut très bien se passer .Mais ça fait beaucoup de si , et sur les 3 y a pas beaucoup d'urbains actuels qui en remplissent qu'un .
daeron- Membre
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Re: Achat terrain agricole / reconversion ?
Je suis aussi issu d'une famille paysanne (des deux côtés). Les heures passées dans les vignes à relever, brûlé par le soleil, le travail sous la pluie, dans le froid... La mécanisation a permis de sortir de ça.
Le corolaire, c'est que le moindre engin agricole vaut une fortune (tracteur vigneron à 70 000€ par exemple), et entretien l'endettement du monde paysan.
Comme le dit Kraven, c'est une vision à la Marie-Antoinette, avec des moutons tout propres.
Quand à mettre un million de gars dans les champs, c'est carrément un retour aux Khmers Rouges...
modl- Membre Premium
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Re: Achat terrain agricole / reconversion ?
C'est la réflexion que je me suis faite, de mémoire je crois que ça a pas bien fonctionné...modl a écrit:
Quand à mettre un million de gars dans les champs, c'est carrément un retour aux Khmers Rouges...
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Les habitants ne croient plus en l'avenir. Pourtant notre civilisation est éternelle , nous sommes les élus. Nous avons la science et la vérité " dit le scribe à Pharaon. ( texte écrit sur un papyrus - 2500 av j.c.)
La prochaine révolution ne sera pas celle du travail !!!
un ptit breton- Modérateur
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Re: Achat terrain agricole / reconversion ?
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"Le problème avec ce monde est que les personnes intelligentes sont pleines de doutes tandis que les personnes stupides sont pleines de confiance."
"Quand on se fait vieux, on se réveille chaque matin avec l'impression que le chauffage ne marche pas."
C'est ça le problème avec la gnôle, songeai-je en me servant un verre. S'il se passe un truc moche, on boit pour essayer d'oublier; s'il se passe un truc chouette, on boit pour le fêter, et s'il ne se passe rien, on boit pour qu'il se passe quelque chose.
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Re: Achat terrain agricole / reconversion ?
Au sujet du "il faut se diversifier, privilégier les circuits courts, etc, pour s'en sortir" : Les ventes en circuit court s'effondrent - Insolentiae
« Depuis le début de l’année, ça va mal. Des magasins de producteurs qui tournaient très bien avant enregistrent des baisses de vente, jusqu’à 20 % en moins. »
Bref, Paysan, comme je l'ai souvent entendu dire par chez moi, c'est le dernier des métiers.« On vit une sorte d’effondrement. Des paysans bio se trouvent obligés de vendre leurs produits — œufs et lait particulièrement — au prix du conventionnel pour espérer les écouler. »
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Re: Achat terrain agricole / reconversion ?
https://wikiagri.fr/articles/les-agriculteurs-evinces-du-marche-foncier-/22362
Les achats de terres ont atteint des niveaux inédits en 2021. Mais elles s’opèrent de plus en plus entre personnes morales et sous formes de parts sociales. Près de 720 000 ha ont été, sous une forme ou une autre, au cœur de telles transactions.
L’an passé, 467 800 hectares ont changé de propriétaires, selon la Fnsafer. Soit 15,1 % de plus qu’en 2020. Environ 1,80 % de la surface agricole utile française a ainsi été mis en vente. L’ensemble des 103 500 transactions a porté sur 6,81 milliards d’euros (Mds d’€).
Mais seules 50,9 % des acquisitions ont été faites par des agriculteurs.
Autrement dit, les terres sont acquises majoritairement par des personnes physiques non agricoles (119 400 ha) et par des sociétés d’exploitations agricoles (38 000 ha), par des sociétés de portage du foncier (39 000 ha environ) ou par des personnes morales non agricoles et collectivités (35 000 ha) pour un montant de 4,6 Mds d’€ environ.
Situation critique aussi sur le matériel agricole.
Trente semaines de retard pour les tracteurs… Et ce n’est pas fini !
https://www.lafranceagricole.fr/actualites/machinisme/machinisme-trente-semaines-de-retard-pour-les-tracteurs-et-ce-nest-pas-fini-1,2,4212828170.html
Coûts de production en hausse de 20 %
La flambée du prix des matériels n’est pas étrangère au recul des commandes.
« L’acier coûte aujourd’hui 1 500 euros, soit trois fois plus cher qu’il y a 18 mois », précise Laurent de Buyer, directeur général d’Axema.
L’inox et l’aluminium suivent la même tendance.
Au final, les coûts de production sont en hausse de plus de 20 % sur un an. « Et nous attendons une deuxième vague avec l’augmentation des salaires, en particulier celle de 8 % prévue en Allemagne. »
Selon Axema, la majorité des constructeurs n’ont pas activé la clause d’imprévision, c’est-à-dire qu’ils prennent à leur charge la hausse du coût des matières premières.
La clause d’imprévision permet d’augmenter le prix par rapport à l’engagement contractuel, en raison d’une situation inédite.
« Mais pour certains matériels, on atteint la limite de l’acceptabilité, notamment quand il y a des seuils psychologiques », s’inquiète Jean-Christophe Reynier. La prochaine moisson donnera les premiers indicateurs pour la campagne de 2022.
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Re: Achat terrain agricole / reconversion ?
Humour on: les deux sont pas près de faire des bébés, c'est fou à quel point ils ne rebondissent pas sur les paroles l'un de l'autre.
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Le matin du grand soir il y aura de la confiture de bisounours au petit déjeuner.
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merlin06- Membre Premium
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Re: Achat terrain agricole / reconversion ?
La naissance de mes jumeaux, nés avec un handicap lourd m'a forcé à réfléchir à notre avenir familial. Comment vieillirons-nous ? Que deviendront nos enfants lorsque nous ne serons plus là ou plus en état pour eux ? Comment vivront-ils ? De quoi ? Que leur laisserons-nous ? Le handicap est entré dans nos vies et il a pris la place du reste, il a pris notre quotidien, notre futur, il a emporté la vie facile que nous menions. Il nous a obligé à devenir résilients.
Nous avons cinq enfants, certains sont adultes, les derniers adolescents. Il s'est avéré au fil des explorations médicales de nos enfants que mon mari et moi moi-même étions porteurs d'une maladie génétique (différente chacun) qui ne s'exprimait pas vraiment mais que nous avons transmis à nos enfants. Sur cinq enfants, un a une maladie dégénérative, deux sont autistes (les jumeaux donc) et porteurs d'une maladie qui entrave leur développement physique. Après avoir été pris par la main un peu malgré nous par les institutions, nous avons fait le choix de miser sur nos enfants, sur leur autonomie future. Nous étions dans une situation financière compliquée, nous étions des cigales, mon mari avait de nombreuses dettes issues d'un précédent mariage, nous vivions correctement, ne nous refusions rien mais nous n'avions rien à transmettre.
C'est pourquoi nous avons décidé de changer radicalement notre fusil d'épaule et devenir des fourmis. Douze ans plus tard, le handicap de nos enfants s'est beaucoup amélioré (j'ai cessé mon activité entrepreneuriale sans intérêt pour m'occuper de mes enfants, les stimuler, me former, défendre leurs droits et mettre en place en fonction de leurs besoins les aides nécessaires pour favoriser leur autonomie future), nous avons pu assainir nos finances (huit ans de plan de surendettement, aucun rabais sur la somme initialement due qui a d'ailleurs doublé à cause des intérêts, nous avons remboursé dans la douleur jusqu'au dernier centime), changer radicalement de métier (je suis aujourd'hui paysanne et mon mari a énormément évolué dans sa carrière) et enfin acquérir une ferme (après plusieurs échecs) qui nous permette d'accueillir ceux de nos enfants qui le souhaitent pour un temps ou définitivement à la fois pour les héberger, les nourrir mais aussi leur permettre de développer une autonomie financière dans le futur.
Même s'il n'est pas nécessaire, je pense, de rentrer dans le détail de ce qui a permis d'améliorer à la fois le quotidien de nos enfants mais aussi leur capacité à s'en sortir dans la vie, notre priorité a été de faire progresser nos enfants. Nous ne serons pas toujours là pour pouvoir prendre soin d'eux. Il existe en France (même si ce n'est pas la majorité) des thérapeutes formés aux méthodes modernes de prise en charge de l'autisme pour qui les intérêts de nos enfants passent avant celui de leur porte-monnaie (un enfant dont le handicap n'évolue pas reste certes une charge pour la société mais aussi le gage de revenus sur le long terme). Les intérêts de nos enfants (donc les nôtres en tant que garants de leurs droits et responsables légaux) divergent de celui des institutions. A leurs deux ans, les institutions nous demandaient de faire le deuil de nos enfants, ils n'iraient jamais à l'école, ne parleraient jamais, ne marcheraient jamais. Nous avons fait le choix d'essayer au lieu d'accepter la fatalité. Aujourd'hui, nos jumeaux vont à l'école en milieu ordinaire sans aide humaine dans leur classe d'âge, ont de très bons résultats, parlent normalement, font du sport, ont des copains et envisagent de devenir paysans. Ils seront toujours autistes mais ont la capacité de s'adapter au monde des neurotypiques et à ce qu'on attend d'eux en société.
Comme beaucoup, en location sur quelques milliers de mètres carré et sans formation agricole, nous avons quelques années essayé de réinventer l'eau chaude en améliorant à la fois nos finances (en produisant à bas coût une partie de notre alimentation) et notre qualité de vie via la permaculture à travers une micro ferme vivrière (un poulailler, quelques chèvres, un potager), c'était à la fois enrichissant personnellement et stimulant pour nos enfants. Le fantasme de la petite maison dans la prairie. Nous aurions pu continuer longtemps comme ça et même si c'est important pour nous qui n'avons pas eu la chance d'en bénéficier par nos parents respectifs, nous ne transmettions que quelques savoirs, fruits de nos expériences et surtout de nos ratages. Très tôt, nous avons su que nos jumeaux voulaient devenir paysans, nos autres enfants ayant fait d'autres choix de vie via de hautes études. Comme pour le reste, nous avons donc fait le choix de les accompagner dans leurs besoins.
Les perspectives d'avenir de nos enfants s'améliorant, ils ont eu moins besoin de moi au quotidien à leurs côtés (après environ 8 ans comme aidante familiale à temps plein), nous nous sommes demandés comment les accompagner dans leur projet futur en mettant le maximum à leur disposition : une ferme où ils pourraient vivre et travailler. C'est très difficile lorsqu'on n'est pas issu du monde agricole de mettre en place un projet viable (et réaliste), d'accéder à du foncier, j'avais tellement de lacunes et d'idées préconçues (telles que je peux en lire sur le forum régulièrement qui relèvent de la méconnaissance). Le foncier agricole est réservé aux exploitants (il y a bien-sûr des dérives et des petits malins mais des particuliers peuvent accéder aussi à du foncier agricole : petites surfaces, héritage...), comment acheter une ferme pour eux ? Comment commencer à préparer le terrain pour qu'ils aient le moins besoin de s'endetter ? Pour être prioritaire à l'achat d'une ferme ou d'un terrain agricole, il faut avoir une capacité agricole (logique). J'ai donc fait le choix, malgré mon âge (+ 40 ans donc non prioritaire), de faire une reconversion professionnelle en passant un BPREA (Brevet Professionnel de Responsable d'Entreprise Agricole) en polyculture-élevage en CFPPA.
Pour accéder au BPREA, on doit au préalable s'inscrire à Pôle Emploi et les convaincre du bien fondé de son projet professionnel, en fonction de sa situation (salarié en reconversion ou demandeur d'emploi) la source du financement de la formation (environ 15 000 € pour 9 mois) sera différente. La région finance cette formation pour les demandeurs d'emploi, elle espère donc un retour sur investissement. Chaque CFPPA a un nombre limité de place, souvent autour d'une quinzaine pour l'année, ils font donc le tri entre les projets. La chance a fait que j'ai été prise au bénéfice d'un désistement quelques jours avant la rentrée en septembre 2019. Dans ma classe, nous étions une grosse moitié de fils de, de femmes de (la transparence GAEC permet de multiplier les aides par le nombre d'associés mais aussi associer un membre de sa famille permet d'ouvrir un nouvel atelier sur la ferme donc de nouvelles sources de revenus : un atelier de transfo par exemple) souvent en bovins ou céréaliers, l'autre moitié était composée de futurs maraîchers, un arboriculteur, une future productrice de champignons et nous étions trois en transfo au lait cru (caprin ou ovin). La majorité du cursus est commune à tous : comptabilité, gestion d'une entreprise, histoire de l'agriculture, fonctionnement d'une exploitation agricole, commercialisation, gestion du travail et en fonction des projets : élevage (ruminants) et phyto (vie du sol, cultures), enfin viennent deux UCARE à choisir à l'inscription en fonction des projets (les miens concernaient donc la transformation fromagère mais ça peut être tout et n'importe quoi en présentiel ou distanciel en fonction des possibilités : agriculture biologique, maraîchage, ferme pédagogique, CACES...). En dehors des UCARE, c'est en gros une formation théorique. Pour la pratique, il y a huit semaines de stage. Il y a un voyage scolaire pour la cohésion du groupe. Enfin il y a énormément de rencontres (chambre d'agri, banques, assurances, etc tout ce qui fera à terme le réseau de l'agriculteur et enfin se débrouiller avec les aides existantes parce que les choses ne sont pas aussi simples qu'on le croit, le BPREA nous apprend aussi à faire le tri entre les intervenants et techniciens qui viendront nous présurer et nos vrais besoins et intérêts. On peut en penser ce qu'on veut, quand on n'est pas ce milieu ça aide !). En soi le niveau n'est pas très élevé mais cela demande du travail personnel. J'ai donc obtenu mon BPREA et à travers le BPREA ma capacité agricole (et quelques autres diplômes plus ou moins intéressants) Pour valider le BPREA vous travaillez à votre projet d'installation (c'est un peu le fil rouge de la formation) que vous présenterez en fin d'année devant un jury, ce n'est pas le projet présenté qui est important (personne n'ira voir si vous le mettez en oeuvre ou si vous faites autre chose), la plupart s'installaient en famille c'était facile pour eux de se projeter mais sans ferme c'était beaucoup plus difficile. L'essentiel est que cela forme à la conception du projet afin que l'on puisse mettre cela en pratique lorsque nous en aurons besoin.
Durant mon BPREA (qui s'est terminé aux débuts du COVID), nous avons prévu de changer de région pour nous installer définitivement en famille, mon mari n'ayant plus besoin d'avoir des mutations régulières. Au début du COVID et sans visibilité sur l'avenir, les banques ne faisaient plus de prêts immobiliers et nous n'avions pas d'argent de côté. Nous avons trouvé via la SAFER une ancienne ferme caprine de 12 hectares en Poitou-Charentes plus exploitée depuis quelques années à prix tout à fait correct, le propriétaire a accepté de nous la louer avec option d'achat. Nous avons été très bien accueillie par la nouvelle municipalité qui souhaitait travailler à la relocalisation de la production d'une alimentation fermière locale. J'ai donc fait une première installation agricole en 2020 en chèvres avec transfo fromagère. J'avais la seule ferme qui faisait du fromage de chèvre dans cette partie du département. J'ai pu créer très vite un réseau d'entraide agricole. Mais très vite des problèmes que nous n'imaginions pas ont fait surface. La ferme était très belle mais ne permettait pas dans le futur d'héberger nos enfants autrement que dans la maison familiale, la ferme était au centre d'un hameau entourée de voisins et les terres étaient non attenantes, les bâtiments agricoles ne correspondaient pas à mes besoins à plus ou moins long terme, etc etc Il y a eu plusieurs confinements et un voisin a pété un boulon et s'en ai pris à nous et à nos animaux qui devenaient une source de nuisance sonore, la ferme n'ayant pas été exploitée depuis longtemps même si elle était à l'origine du hameau, au fil des héritages, des parcelles ont été vendues et des gens de la ville se sont installés sur le hameau, chacun y allant chaque jour de son point de vue : des anglais, des véganes, des vieux de la vieille, des néo-ruraux... Très vite, nous n'avions plus une ferme, mais un zoo. Bref lors du dernier confinement en avril 2021, on s'est senti asphyxiés. On ne parvenait plus à se projeter dans ces conditions au bout d'un an, qu'est-c que ce serait dans vingt ans ? Nous avons commencé à chercher ailleurs, n'importe quoi sans voisins. D'autant qu'un de nos aînés (celui qui est porteur d'une maladie génétique dégénérative) a fait le choix d'une année sabbatique à la ferme au milieu de ses études puis s'est mis à envisager de me rejoindre sur la ferme, ce qui n'était pas prévu. Il faut savoir qu'en ville, il était sans cesse épuisé, dépressif, en béquilles et attelles. A la ferme, les animaux le stimulant, il s'est beaucoup renforcé. S'est développé d'un point de vue musculaire et du moral. C'est la première fois qu'il se projette.
Donc on a commencé à regarder des annonces sur le boncoin et on est tombé sur un petit hameau agricole en vente dans un autre département. Très vite, on a pris des renseignements auprès de l'agence qui avait la gestion de la vente puis on est venu à la rencontre des propriétaires à l'improviste (recherche du hameau sur google maps, on a trouvé grâce à la position des bâtiments sur les photos de l'annonce) : des particuliers ayant une famille nombreuse autonomiste qui produisaient leur propre nourriture et qui souhaitaient acheter plus grand ailleurs. Pas de voisins, de nombreux bâtiments fonctionnels / plusieurs maisons (en tout on doit être autour de 2000 M2 pour très peu de taxe foncière, les autres maisons sont considérées comme des dépendances de la maison principale), certes moins de terres et beaucoup de travaux mais le prix était le même. On a proposé de se passer d'agence, on a fait une offre qui englobait les frais de notaire qui a été acceptée. Les banques ne nous suivaient pas sur un projet agricole super bien ficelé dans le Poitou, elles ont dit ok ici sur un achat immobilier familial (la stabilité financière que nous avons acquis en épurant nos dettes et le travail extérieur stable de mon mari ont beaucoup aidé, c'est passé avec seulement 4000 € d'apport, zéro garantie d'aucune sorte et un taux qui ferait rêver aujourd'hui). Les terres étaient lorgnées par les voisins agriculteurs depuis longtemps car au milieu des leurs mais en installation agricole et achetant les maisons du lot, j'étais prioritaire. Tout s'est fait très vite. aujourd'hui, nous sommes plus proches du travail de mon mari, le collège est à 5mn, le lycée pas beaucoup plus loin. Nos frais d'essence ont considérablement réduits. Nous avons un verger déjà implanté dont une partie exploitable professionnellement, un potager également. Notre aîné qui a sa propre maison, fait actuellement une reconversion vers l'agricole afin de s'installer avec moi en fin d'année en brebis allaitantes, les jumeaux commencent l'année prochaine le lycée agricole et ils auront à terme des appartements indépendants, chacun étant complémentaire dans ses souhaits (un plutôt sur l'arboriculture et l'agroforesterie et l'autre sur l'élevage en reprise de mon activité dans le futur). Je ne suis pas isolée non plus dans mon travail, j'ai rejoint une collectif de fermes locales qui travaillent sur l'autonomie de leurs exploitations (eau, santé, fourrages, litière, travail, vieillissement d'ailleurs ce collectif m'a payé les analyses d'eau de mon puits par exemple). C'est important de travailler en réseau dans ce domaine, c'est un travail dur physiquement et épuisant moralement, échanger est indispensable. Se former également, grâce à nos cotisations, nous bénéficions d'un fond de formation de plusieurs milliers d'euros par an que j'utilise intégralement tous les ans (gestes infirmiers, divers diplômes et attestations qui servent toujours, médecines alternatives, chiens de travail, projets avec l'atelier paysan mais ça peut être aussi des permis : remorque, caces ou de nouvelles connaissances qui permettent de se diversifier etc etc). Nous avons de très bonnes relations d'entraide avec nos voisins agriculteurs proches également.
Cela aura mis le temps qu'il fallait mais nous avons trouvé le bon endroit qui correspond à nos aspirations autonomistes sans pour autant vivre en autarcie, nous avons beaucoup mieux que ce que nous espérions il y a une dizaine d'années. Nous avons encore au moins dix ans de travaux pour aboutir à ce que nous espérons pour les enfants mais cela ne nous fait pas peur, tout cela permettra à chacun de vivre en faisant ce qu'il souhaite. Je ne rentre pas plus dans les détails par soucis d'anonymat.
Edit : Précisions et correction de quelques fautes, il y en a certainement d'autres ! Pour les personnes qui n'ont pas la possibilité de partir 9 mois pour un BPREA car c'est quand même intensif et tout le monde n'en a pas la possibilité, il existe une autre voie cette fois en distanciel quasi intégral pour obtenir une capacité agricole, c'est un diplôme moindre mais le résultat est le même. C'est beaucoup moins lourd car c'est compatible avec une activité professionnelle. Dans les deux cas, BPREA ou l'autre, j'ai oublié de préciser que pendant la durée de la formation, nous avons une indemnité de stagiaire de 685 € mensuelle, ça aide. Je ferais un post uniquement sur l'autre option car je pense que ça peut intéresser du monde.
Dernière édition par Epistoliere le Ven 17 Fév 2023 - 13:42, édité 3 fois
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Re: Achat terrain agricole / reconversion ?
Et rassuré de voir que la persévérance finit toujours par payer.
Bravo à vous.
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Re: Achat terrain agricole / reconversion ?
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Re: Achat terrain agricole / reconversion ?
Pour celles et ceux qui veulent acquérir facilement du foncier agricole (de 1000 à 2000 € l'hectare hors certains vignobles en fonction des coins), il faut être paysan (même si dans les faits un simple particulier peut acquérir du foncier agricole soit à l'achat soit par héritage mais il ne sera pas prioritaire - il a le risque de se voir préempter le bien par la SAFER et n'aura pas forcément le droit de l'exploiter, au mieux il pourra le transformer en terrain de loisirs ou le louer à un agriculteur sans perspective de l'utiliser rapidement).
Pour trouver "facilement" du foncier agricole, vous avez le site grand public de la SAFER : Propriétés Rurales, le RDI de votre département, Terre de Liens (attention uniquement en fermage/location, aucune option d'achat possible), Fermes en vie et les syndicats agricoles qui ont tous une association d'aide à l'installation (ADEAR...)
Logique le but est protéger les terres qui servent à produire notre alimentation de l'emprise des entreprises et des particuliers. Pour devenir paysan, c'est tout simple il faut créer une entreprise agricole. En soit ce n'est pas dur, un CERFA à remplir auprès du CFE de la chambre d'agriculture de votre département, de mémoire 36 € TTC. Le CFE fera en votre nom les démarches pour signaler votre activité à la MSA et à divers organismes. Sur ce document, vous devrez choisir votre statut fiscal (micro BA, Réel...) et le régime de TVA que vous souhaitez (Pensez à récupérer votre TVA si vous achetez ou avez de gros investissements !!).
En fonction de votre activité et de pleins d’éléments (temps de travail supposé...), la MSA choisira pour vous un statut (cotisant de solidarité, chef d'exploitation à titre principal, chef d'exploitation à titre secondaire si vous avez déjà un emploi ou une microentreprise par exemple) et vos cotisations et couverture sociale seront en fonction de ce statut (actuellement je suis cotisante de solidarité car je n'ai pas encore de labo de transfo fromagère ici donc ne fais plus de fromages, je paie 6,40 € par mois de cotisations mais je ne cotise quasiment à rien - retraite, allocations familiales... car la MSA considère que mon temps de travail est moindre, auparavant je cotisais environ 2000 € par an - exonération partielle des charges due à mon installation - mais cela peut aller jusque 3500 € en tant que chef d'exploitation à titre principal voire plus si chiffre d'affaire annuel très important). Il faut savoir que vous bénéficiez via ces cotisations d'un fond VIVEA de formation de 2000 € à 3000 € par an pour vous former. Lorsque vous êtes cotisant solidaire, il faut un minimum de chiffre d'affaire pour y avoir droit alors que c'est d'office pour les autres statuts.
Lorsque vous trouvez le foncier agricole de vos rêves et que vous entamez les démarches pour l'acquérir, votre notaire va contacter la SAFER qui aura deux mois pour le préempter ou non, soit pour son propre compte soit pour des agris locaux susceptibles d'être intéressés. Ce délai peut être ramené à quelques jours (mais ne changera pas la décision finale) si vous payez une obole (environ 400 €). A toute fins utiles, les anciens propriétaires de notre ferme qui sont des particuliers qui produisent leur propre nourriture, ont pu acquérir un bien de 30 hectares sans être paysans. C'est tout à fait possible mais i faut être joueur et accepter de se faire rafler le bien.
Vous êtes paysan officiellement, vous avez acquis votre bien d'une certaine surface (la limite est différente selon les départements), vous désirez l'exploiter. C'est là que ça va coincer. Vous devez présenter une demande d'autorisation d'exploiter le bien à la Préfecture. Mais vous n'avez pas de capacité agricole, cela ne passera pas, la SAFER revient faire parler d'elle dans ce cas pour récupérer le bien.
Vous n'êtes pas issu du milieu agricole et vous souhaitez acquérir facilement du foncier agricole (autoproduction avec vente du surplus, formations - en plus d'une activité agricole de base car sinon c'est une activité commerciale, écolieux...) pour vivre dessus (si vous construisez pour y vivre il faut justifier que votre présence est obligatoire : par exemple surveiller vos animaux et encore à cause des abus ça passe de moins en moins), construire des bâtiments agricoles ou une source d'énergies renouvelables par exemple (etc), mettez les chances de votre côté, montrez patte blanche. Passez une capacité professionnelle agricole.
Lorsqu'on est très jeune, c'est simple, il suffit d'aller en lycée agricole afin de passer un BAC pro. Si vous n'avez pas quitté le milieu scolaire ou universitaire depuis plus de deux ans, des passerelles existent. Si vous êtes adulte en reconversion, vous pouvez vous inscrire en BPREA, j'ai expliqué plus haut la démarche. Dans tous les cas, il existe également une possibilité de faire reconnaitre votre expérience professionnelle en tant que VAE (mais il faut avoir travaillé un certain nombre d'années en tant qu'employé agricole, ça ne doit pas toucher grand monde sur le forum).
Enfin il existe une dernière possibilité, quelque soit votre votre âge : passer un BAC pro CGEA en candidat libre. Sauf que pour s'inscrire aux examens il faut y être envoyé par un centre de formation, et il existe en France un seul centre de formation agrée qui prépare à cet examen en distanciel et c'est compatible que vous ayez déjà une activité professionnelle ou que vous n'en ayez pas, c'est le CENTRE NATIONAL D'ENSEIGNEMENT AGRICOLE PAR CORRESPONDANCE (oui cela existe, c'est pas une arnaque au CPF, c'est l'équivalent du CNED en agricole)
Pour y accéder et en obtenir le financement, c'est comme pour le BPREA, vous devez être orienté par Pôle emploi. Là il y a deux options, la première : vous vous inscrivez en autofinancement et/ou avec votre compte CPF, soit vous n'avez pas de capacité d'autofinancement et vous sollicitez un financement de pôle emploi (environ 4000 € la formation plus une indemnité de stagiaire 685 € par mois pour la durée de la formation). Comme pour le BPREA il faut anticiper, commencer les démarches en mars/avril pour qu'elles soient finalisées en juin. C'est ce que nous avons fait pour notre aîné qui se reconvertit. Il a reçu ses premiers cours et sa première indemnité en août et passera ses examens en juin prochain dans un lycée agricole de la région en candidat libre (deux oraux).
Il y a trois sessions de présentiel d'une semaine sur l'année (une en octobre, une en janvier et une en avril pour préparer les examens), elles sont non obligatoires mais fortement recommandées. Cela prépare plus que les cours aux examens qui auront lieu dans votre région. Sur les cours distanciels, il y a des évaluations de cours à renvoyer (mais non obligatoires tout en étant fortement recommandées, ça permet d'avoir des appréciations qui serviront aux examens de fin d'année). Durant l'année il y a comme au BPREA ou au BAC pro en lycée agricole, 8 semaines de stage obligatoires en exploitation agricole pour se former à la pratique, c'est vous qui choisissez l'exploitation et le domaine d'activité. Le niveau des cours est très facile, bien plus facile que le BPREA et ratisse beaucoup moins large. Si vous avez déjà fait des études au delà du bac, vous êtes exempté des matières générales hors agricole. Au CNEAC, il y a des gens de toute la France qui passent leur bac pro agricole (beaucoup d'ultra-marins ou de parisiens pour qui faire un BPREA est plus compliqué). Dans les faits, vous allez acquérir beaucoup moins de connaissances que dans un BPREA qui est très complet, le niveau des examens est beaucoup plus faible, il y a beaucoup moins de travail personnel mais ce sera aussi généraliste. Vous ne passerez pas des examens en plus (certiphyto, CACES, GBPH... il faudra les passer après avec votre compte VVIEA) A titre personnel, je ne regrette pas le BPREA.
Si vous souhaitez vous spécialiser ou vraiment apprendre des choses dans un domaine précis (transformation fromagère, telle ou telle espèces d'animaux, etc), après l'obtention de votre capacité agricole via un BAC pro ou le BPREA, vous pouvez poursuivre sur un Certificat de Spécialisation (CS transfo, CS caprin...) de six mois en présentiel en lycée agricole, tout est pris en charge là aussi.
Lorsque vous avez votre capacité professionnelle agricole et que vous souhaitez acquérir du foncier agricole pour une activité professionnelle (aussi réduite et bidon soit-elle : maraîchage, petits fruits, ferme pédagogique, protection de race menacée, élevage canin - attention nécessitera de passer l'ACACED en plus mais vous pouvez la faire financer par le VIVEA - etc...), vous êtes prioritaire lors de l'achat. Si la surface du terrain n'est pas de plusieurs dizaines d'hectares (à voir en fonction des départements), vous avez d'office l'autorisation de l'exploiter au Contrôle des Structures de la préfecture (sous réserve de faire les travaux nécessaires à la mise aux normes en fonction de vos projets : labo de transfo, élevage canin...)
Si vous avez moins de 40 ans après le passage de votre diplôme agricole de niveau 4 (BAC pro, BPREA...), vous avez la possibilité de faire un PPP (Plan de Professionnalisation Personnalisé) auprès de votre Chambre d'Agriculture (en gros, un entretien avec un conseiller pour cibler votre projet, deux mois de stage supplémentaires en exploitation et quelques petites formations adaptées à votre projet). Faire ce PPP, vous permettra d'obtenir l'accès aux Dotations Jeunes Agriculteurs soit une certaine somme variant de 6000 à plusieurs dizaines de milliers d'euros pour vous installer, acheter votre foncier agricole, vous servir d'apport pour acheter une vraie ferme, etc (la somme dépend de pleins de paramètres : installation hors cadre familial, en montagne, etc). Jusqu'en 2020, cette somme devait être remboursée si vous n'obteniez pas un SMIC mensuel au bout de 5 ans, ce n'est plus le cas. Attention, obtenir la DJA entraîne quelques obligations comptables que l'on n'a pas si on choisit le régime micro BA hors DJA par exemple.
Si vous avez un Reconnaissance de travailleur handicapé (RQTH), des aides supplémentaires sont possibles via l'AGEFIPH (6000 € pour la création de l'entreprise agricole plus des aides financières à l'adaptation au poste de travail).
Si vous avez plus de 40 ans, vous n'avez pas accès aux DJA. En revanche depuis cette année 2023 dans le cadre de la nouvelle PAC en fonction des régions (Nouvelle-Aquitaine...), des aides à l'installation sont possibles. Trop tard pour moi !
Que vous ayez la DJA ou non, des aides à l'investissement dans les bâtiments agricoles et mises aux normes sont possibles qui vont de 35 % hors DJA à plus de 42% pour les DJA. Des aides également pour les énergies renouvelables.
Renseignez-vous avant l'achat si votre terrain est en zone ICHN, les zones ont changé l'année dernière. Si votre terrain est en zone ICHN, vous avez droit à une aide tous les ans pour compenser les handicaps naturels (en gros vous ne pourrez pas avoir de gros rendements si vous vouliez faire de la céréale, ce sont souvent des pâturages car on ne peut rien en faire d'autre - ce serait d'ailleurs bien d'expliquer cela aux véganes)
Pensez à faire un dossier PAC, on peut facilement le faire seul en avril (la partie animale impérativement en janvier) sans payer des techniciens. Je fais les miens seule tous les ans. Dans mon cas, je n'ai pas droit à grand chose (ICHN incluse : 2000 €/an) car je n'ai que quelques hectares et pas un grand cheptel mais ça paie l'alimentation de mes animaux lorsqu'ils sont en bâtiment comme actuellement le temps des mises bas. Nouveauté 2023, les maraîchers y auront droit !
Chez nous, on part du principe qu'il n'y a pas de réelle autonomie sans autonomie professionnelle et financière. Nous préférons travailler pour nos proches et nous, investir pour nos proches et nous sur nos terres, que pour les autres. Nous produisons désormais une grande partie de notre nourriture (nous avons la chance d'être complémentaires) et vendons le surplus, cela nécessite de l'énergie et du temps surtout que nous travaillons à l'ancienne, tous les jours (ce que Kraven appelle les forçats plus haut) mais c'est notre choix. Avoir moins de charges c'est aussi avoir moins à produire. Déjà voilà quelques pistes de réflexion si vous souhaitez vous orienter vers l'achat de foncier agricole en particulier pour en vivre à tous les niveaux, j'espère qu'elles pourront vous aider.
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S'instruire sans agir, c'est labourer sans semer...
Epistoliere- Membre Premium
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