[Matériel] Présentation du Hori Hori, couteau-outil polyvalent
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[Matériel] Présentation du Hori Hori, couteau-outil polyvalent
Pour changer des lames tactiques à l'efficacité parfois sujette à caution, voici un petit outil traditionnel particulièrement utile, que les tortionnaires de bonsai et les japanisants doivent bien connaître : le Hori Hori. Cette dénomination signifie "creuser" en japonais, ce qui est la vocation première de cet outil de jardinage plusieurs fois centenaire.
Cet hybride de couteau et d'outil de jardin présente en effet un profil concave, ce qui permet de l'utiliser comme pelle. Un côté de l'outil est affûté pour constituer une lame, l'autre côté est pourvu de dents de scie ou de serrations (selon les modèles) afin de découper racines, tiges et branches. La lame fait en général 18cm pour 2mm d'épaisseur. Ses utilisations diverses et multiples en font un outil polyvalent idéal pour le jardinier ou l'amateur de vie sauvage. En raison de son poids mini, on peut facilement le glisser dans un BOB ou à bord d'un véhicule.
On trouve cet outil dans différentes finitions : lame en acier carbone ou inoxydable, manche en plastique ou en bois, etc. Le prix varie de 10 à 45 euros. Celui que je présente m'a coûté 9,90 euros sur un site de jardinage allemand, sans la gaine toutefois. Evidemment l'acier utilisé n'est pas au top, mais le tranchant tient bien la coupe. L'outil est livré émoussé : un passage chez le rémouleur est donc obligatoire. On le voit ici entre un couteau de survie britannique MOD et une pelle de jardin :
La plupart des tâches réalisables avec un couteau le restent avec le Hori Hori. Du fait de son profil particulier, on se heurte toutefois à quelques problèmes, selon qu'on est gaucher ou droitier. La présence des dents de scie et le profil incurvé de la lame interdisent soit la réalisation de travaux de coupe de précision, soit l'utilisation de la lame pour appointer un bâton par exemple. Seules solutions pour s'en sortir : changer de main ou changer la prise du couteau. La contrepartie, c'est qu'il est extrêment aisé de tailler des copeaux dans un morceau de bois avec ce profil de lame concave. Un Hori Hori pourvu de 2 lames tranchantes permettrait de résoudre ce problème.
Ce couteau offre de nouvelles perspectives pour une utilisation polyvalente. Bien que la lame ne fasse que 2mm d'épaisseur, comme le Bushman de Cold Steel, sa résistance à la flexion est autrement meilleure, la lame ne pliant pas à la main comme le fait le Bushman. On pourrait donc envisager une utilisation comme levier. En outre, le profil incurvé de la lame est parfait pour accueillir l'extrêmité d'une drille destinée à allumer un feu par friction (on peut aussi à cet effet coller à l'epoxy une cuillère à thé dans le manche en plastique). Il peut également servir à recueillir de petites quantités d'eau, ou briser des fruits à coques de façon plus sécurisée.
Les dents de scie sont peu efficaces sur le bois, et permettent seulement de hâcher, plus que scier, des branches de petit diamètre. Elles suffisent toutefois à la réalisation d'entailles pour fabriquer des pièges ou faire des assemblages sommaires. Elles pourraient également s'avérer utiles pour écailler du poisson, ou improviser une balance, un inclinomètre, etc.
Les photos qui suivent présentent un petit aperçu non exhaustif de ce qu'il est possible de faire - et de ne pas faire - avec ce type de lame.
1. Creuser
C'est la fonction première de cet outil, et il la remplit très bien ! Le godet n'est pas immense, mais suffit à accueillir 2 poignées de terre. Les bords tranchants facilitent la découpe des mottes lorsqu'on s'attaque à une zone herbue. Et la pelle reste efficace même dans le sable (contrairement au couteau plat classique).
2. Couper
C'est la fonction secondaire de cet outil, et pour peu que l'on se soit habitué au profil concave de la lame, couper n'est plus un problème tant que la forme convexe reste dirigée vers l'objet à tailler. Le test du saucisson est passé avec brio, la découpe de tranches fines n'étant qu'une simple formalité.
La Julienne de branchage se fait quant à elle les doigts dans le nez.
Appointer un bâton, découper une grosse branche ou faire une coupe de précision (en l'occurrence un semblant de hérisson pour démarrer un feu) ne sont pas non plus des tâches insurmontables, loin de là.
Là où les choses se corsent, c'est lorsque le profil concave de la lame est dirigé vers l'objet à tailler. En fait, la lame ne coupe plus du fait de l'angle d'attaque trop prononcé.
3. Scier
Comme dit précédemment, la scie est très sommaire mais permet de réaliser des découpes peu profondes.
4. Bâtonner
Que donne un tel profil lorsqu'il s'agit de bâtonner (pour le néophyte, cette action vise à fendre une bûche mouillée avec un couteau, pour atteindre le bois sec au centre) ? En fait rien de bon. D'une part l'effort à fournir est conséquent : plus la lame s'enfonce dans le bois, plus l'angle de coupe du tranchant devient défavorable. D'autre part la durée de vie du percuteur est très courte en raison du second tranchant sur lequel il s'abat. Enfin, une fois la lame dans le bois, la découpe se fait en quart de cercle. Au final, lors de mon essai qui a duré un bon quart d'heure, j'ai cassé 3 percuteurs pour un résultat très décevant.
On préférera donc la technique de l'écorçage pour atteindre la partie sèche du bois.
5. Fendre
J'ai mis en oeuvre une seconde technique pour fendre la bûche, qui fonctionne très bien avec une hachette ainsi qu'avec certains couteaux. Le principe consiste à maintenir la lame sur le flanc de la bûche, et à cogner le tout sur le sol ou un solide support. La violence du choc suffit en général à faire pénétrer la lame dans la bûche. Là encore, la lame se fiche bien dans la bûche mais le profil concave empêche la pénétration de celle-ci en profondeur.
6. Faire du feu
L'inox de mon exemplaire de Hori étant particulièrement pourri de ce point de vue là, seules quelques maigres étincelles sont arrachées du firesteel. Une lame en acier au carbone sera sans doute plus performante dans cette fonction.
Au final, le Hori Hori se révèle être un excellent petit outil polyvalent, qui trouve facilement sa place dans un sac lorsque le poids et l'encombrement sont limités. Il est certes inapproprié lorsqu'il s'agit de fendre du bois, mais en contrepartie il offre des fonctions intéressantes dès lors qu'il s'agit de creuser et couper des racines, en plus d'être un bon couteau.
Rammstein
Cet hybride de couteau et d'outil de jardin présente en effet un profil concave, ce qui permet de l'utiliser comme pelle. Un côté de l'outil est affûté pour constituer une lame, l'autre côté est pourvu de dents de scie ou de serrations (selon les modèles) afin de découper racines, tiges et branches. La lame fait en général 18cm pour 2mm d'épaisseur. Ses utilisations diverses et multiples en font un outil polyvalent idéal pour le jardinier ou l'amateur de vie sauvage. En raison de son poids mini, on peut facilement le glisser dans un BOB ou à bord d'un véhicule.
On trouve cet outil dans différentes finitions : lame en acier carbone ou inoxydable, manche en plastique ou en bois, etc. Le prix varie de 10 à 45 euros. Celui que je présente m'a coûté 9,90 euros sur un site de jardinage allemand, sans la gaine toutefois. Evidemment l'acier utilisé n'est pas au top, mais le tranchant tient bien la coupe. L'outil est livré émoussé : un passage chez le rémouleur est donc obligatoire. On le voit ici entre un couteau de survie britannique MOD et une pelle de jardin :
La plupart des tâches réalisables avec un couteau le restent avec le Hori Hori. Du fait de son profil particulier, on se heurte toutefois à quelques problèmes, selon qu'on est gaucher ou droitier. La présence des dents de scie et le profil incurvé de la lame interdisent soit la réalisation de travaux de coupe de précision, soit l'utilisation de la lame pour appointer un bâton par exemple. Seules solutions pour s'en sortir : changer de main ou changer la prise du couteau. La contrepartie, c'est qu'il est extrêment aisé de tailler des copeaux dans un morceau de bois avec ce profil de lame concave. Un Hori Hori pourvu de 2 lames tranchantes permettrait de résoudre ce problème.
Ce couteau offre de nouvelles perspectives pour une utilisation polyvalente. Bien que la lame ne fasse que 2mm d'épaisseur, comme le Bushman de Cold Steel, sa résistance à la flexion est autrement meilleure, la lame ne pliant pas à la main comme le fait le Bushman. On pourrait donc envisager une utilisation comme levier. En outre, le profil incurvé de la lame est parfait pour accueillir l'extrêmité d'une drille destinée à allumer un feu par friction (on peut aussi à cet effet coller à l'epoxy une cuillère à thé dans le manche en plastique). Il peut également servir à recueillir de petites quantités d'eau, ou briser des fruits à coques de façon plus sécurisée.
Les dents de scie sont peu efficaces sur le bois, et permettent seulement de hâcher, plus que scier, des branches de petit diamètre. Elles suffisent toutefois à la réalisation d'entailles pour fabriquer des pièges ou faire des assemblages sommaires. Elles pourraient également s'avérer utiles pour écailler du poisson, ou improviser une balance, un inclinomètre, etc.
Les photos qui suivent présentent un petit aperçu non exhaustif de ce qu'il est possible de faire - et de ne pas faire - avec ce type de lame.
1. Creuser
C'est la fonction première de cet outil, et il la remplit très bien ! Le godet n'est pas immense, mais suffit à accueillir 2 poignées de terre. Les bords tranchants facilitent la découpe des mottes lorsqu'on s'attaque à une zone herbue. Et la pelle reste efficace même dans le sable (contrairement au couteau plat classique).
2. Couper
C'est la fonction secondaire de cet outil, et pour peu que l'on se soit habitué au profil concave de la lame, couper n'est plus un problème tant que la forme convexe reste dirigée vers l'objet à tailler. Le test du saucisson est passé avec brio, la découpe de tranches fines n'étant qu'une simple formalité.
La Julienne de branchage se fait quant à elle les doigts dans le nez.
Appointer un bâton, découper une grosse branche ou faire une coupe de précision (en l'occurrence un semblant de hérisson pour démarrer un feu) ne sont pas non plus des tâches insurmontables, loin de là.
Là où les choses se corsent, c'est lorsque le profil concave de la lame est dirigé vers l'objet à tailler. En fait, la lame ne coupe plus du fait de l'angle d'attaque trop prononcé.
3. Scier
Comme dit précédemment, la scie est très sommaire mais permet de réaliser des découpes peu profondes.
4. Bâtonner
Que donne un tel profil lorsqu'il s'agit de bâtonner (pour le néophyte, cette action vise à fendre une bûche mouillée avec un couteau, pour atteindre le bois sec au centre) ? En fait rien de bon. D'une part l'effort à fournir est conséquent : plus la lame s'enfonce dans le bois, plus l'angle de coupe du tranchant devient défavorable. D'autre part la durée de vie du percuteur est très courte en raison du second tranchant sur lequel il s'abat. Enfin, une fois la lame dans le bois, la découpe se fait en quart de cercle. Au final, lors de mon essai qui a duré un bon quart d'heure, j'ai cassé 3 percuteurs pour un résultat très décevant.
On préférera donc la technique de l'écorçage pour atteindre la partie sèche du bois.
5. Fendre
J'ai mis en oeuvre une seconde technique pour fendre la bûche, qui fonctionne très bien avec une hachette ainsi qu'avec certains couteaux. Le principe consiste à maintenir la lame sur le flanc de la bûche, et à cogner le tout sur le sol ou un solide support. La violence du choc suffit en général à faire pénétrer la lame dans la bûche. Là encore, la lame se fiche bien dans la bûche mais le profil concave empêche la pénétration de celle-ci en profondeur.
6. Faire du feu
L'inox de mon exemplaire de Hori étant particulièrement pourri de ce point de vue là, seules quelques maigres étincelles sont arrachées du firesteel. Une lame en acier au carbone sera sans doute plus performante dans cette fonction.
Au final, le Hori Hori se révèle être un excellent petit outil polyvalent, qui trouve facilement sa place dans un sac lorsque le poids et l'encombrement sont limités. Il est certes inapproprié lorsqu'il s'agit de fendre du bois, mais en contrepartie il offre des fonctions intéressantes dès lors qu'il s'agit de creuser et couper des racines, en plus d'être un bon couteau.
Rammstein
Dernière édition par Rammstein le Mar 19 Juin 2012 - 14:26, édité 2 fois
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Re: [Matériel] Présentation du Hori Hori, couteau-outil polyvalent
super article. je ne connaissais pas cet outil pour les bonzais...
je vais me renseigner sur les différents produits proposés dans le commerce. merci
je vais me renseigner sur les différents produits proposés dans le commerce. merci
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