Tous manipulés & tous manipulateurs
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Tous manipulés & tous manipulateurs
Tous les hommes sont influençables et tous sont influenceurs ; qui d'entre nous ne joue jamais à contraindre ou à influencer ses semblables ? Personne. Pire, nombre d'entre nous se croient non inflençables.
La personne la plus vulnérable à la manipulation est très clairement celle qui s'en croit à l'abris ou immunisée ; elle en perd toute vigilance et toute conscience.
Tous ici, sommes et seront demain les victimes de tentatives de manipulation et dans un cadre survivaliste, ça ne pardonnera pas. Voici donc un fil où je vais tenter de vous donner quelques armes (doc, liens, références, etc) pour désamorcer toute (enfin presque toutes) les tentatives de manipulation.
A mon humble avis l'ouvrage de référence sur le sujet :
La personne la plus vulnérable à la manipulation est très clairement celle qui s'en croit à l'abris ou immunisée ; elle en perd toute vigilance et toute conscience.
Tous ici, sommes et seront demain les victimes de tentatives de manipulation et dans un cadre survivaliste, ça ne pardonnera pas. Voici donc un fil où je vais tenter de vous donner quelques armes (doc, liens, références, etc) pour désamorcer toute (enfin presque toutes) les tentatives de manipulation.
A mon humble avis l'ouvrage de référence sur le sujet :
Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens
par Robert Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois
Presses Universitaires Grenoble, PUG © 2002La théorie de l’engagement
C’est fou le nombre de choses que l’on comprend, lorsqu’on découvre la théorie de l’engagement. Les techniques de manipulation qui en découlent sont à la base du marketing, et les connaître permet d’en déjouer bien des pièges ; mais les implications de la théorie de l’engagement se cachent également derrière chacune de nos décisions.
Que dit au juste cette théorie ? « Seuls les actes nous engagent. Nous ne sommes donc pas engagés par nos idées, ou par nos sentiments, mais par nos conduites effectives ». De fait, si nous tergiversons souvent avant de prendre une décision, pesant patiemment le pour et le contre, une fois la décision prise et transformée en une conduite effective, nous aurons toujours tendance à ne plus la remettre en cause. Et à rationaliser cet acte, à le justifier même si l’on a parfois au fond de nous le sentiment diffus de s’être trompé ou d’avoir été trompé : « l’individu rationalise ses comportements en adoptant après coup des idées susceptibles de les justifier. Nous avons montré, par exemple, qu’une personne amenée par les circonstances à tenir un discours en contradiction avec ses opinions modifiait a posteriori celles-ci dans le sens d’un meilleur accord avec sa conduite (le fait d’avoir tenu ce discours-là) », écrivent J.L. Beauvois et R.V. Joule, auteurs d’un remarquable bouquin : Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens.
Le danger, c’est que ce discours en contradiction avec nos opinions, adopté après coup pour justifier nos actes, va être progressivement intériorisé : « la réorganisation de l’univers cognitif autour de la conduite dans laquelle l’individu est engagé et l’accessibilité des concepts (a fortiori des informations, savoirs, croyances, etc. en rapport avec eux), lui permettent de mieux se défendre contre d’éventuelles attaques (contre-propagandes) visant à mettre en cause la façon dont il s’est préalablement conduit. » L’individu finit ainsi par être intimement persuadé du bien-fondé de sa nouvelle opinion.
Supposons par exemple qu’un commerçant habile parvienne à vous fourguer un nouveau gadget inutile (disons, au hasard, un téléphone mobile de 3ème génération). Si vous constatez, le mois suivant, qu’il ne vous est effectivement d’aucune utilité, il y a fort à parier que vous n’irez pas pour autant avouer à vos amis et collègues que vous vous êtes une nouvelle fois fait berner. Vous aurez, au contraire, tendance à justifier votre comportement d’achat. Vous arguerez ainsi, tel un vendeur inspiré, que grâce à ce nouvel ustentile vous pouvez désormais écouter Jean-Pierre Gaillard en Dolby-Stéréo et regarder Jean-Claude Bourret sur Cyber-Cinq, une nouvelle Web-TV : « on peut à ce propos se demander si l’une des fonctions essentielles des images publicitaires, plutôt que d’appâter le client potentiel, ce que l’on proclame, ne serait pas de conforter les clients effectifs dans les comportements d’achats qu’ils ont déjà réalisés, ce qu’on ne dit pas. » Celui qui a acheté un splendide PC multimédia qui ne lui sert absolument pas vous expliquera néanmoins tout ce qu’il PEUT faire avec son magnifique achat.
Ainsi sommes-nous faits : nous n’aimons guère avouer que nous nous sommes trompés. C’est singulièrement vrai dans le domaine professionnel : on rechigne ainsi généralement à avouer à son supérieur hiérarchique qu’on est un guignol et qu’on a choisi une solution technique complètement aberrante pour tel ou tel projet. C’est pourquoi nous préférerons toujours nous raccrocher à notre première décision et à la défendre bec et ongles, au besoin par des mensonges éhontés. On appelle "escalade d’engagement" « cette tendance que manifestent les gens à s’accrocher à une décision initiale même lorsqu’elle est clairement remise en question par les faits. » Et si le monde de l’entreprise semble souvent fonctionner en dépit du bon sens, c’est sans doute parce que nul n’osera jamais avouer ouvertement que telle ou telle directive était une véritable idiotie : « les persévérations, même les plus dysfonctionnelles, s’expliqueraient par le souci ou le besoin qu’aurait l’individu d’affirmer le caractère rationnel de sa première décision. Ainsi, continuer à investir sur une filiale qui s’avère être un canard boîteux aurait pour fonction d’attester du bien-fondé de la première décision financière. Tout se passe comme si le sujet préférait s’enfoncer plutôt que de reconnaître une erreur initiale d’analyse, de jugement ou d’appréciation. »
C’est également, selon Beauvois et Joule, ce qui fait durer certains couples qui auraient eu toutes les raisons de se séparer : « les raisons de poursuivre la cohabitation, sinon l’alliance, furent nombreuses. Il y eut d’abord les amis communs, puis vinrent l’éducation des enfants et la maison achetée à crédit, jusqu’à ce que ne demeure que la plus lourde d’entre elles : l’inaptitude à vivre autre chose. A ne pas reconnaître cette raison, ils évitent ainsi de reconnaître que les précédentes n’étaient en définitive que les éléments d’un piège abscons ou d’une dramatique escalade d’engagement. »
La caractéristique principale de ce que l’on nomme « piège abscons » est que l’individu s’y retrouve « engagé dans un processus qui se poursuivra de lui-même jusqu’à ce qu’il décide activement de l’interrompre, si toutefois il le décide ». C’est la raison pour laquelle les services inutiles sont toujours vendus sous forme d’abonnements reconductibles tacitement. Des expériences l’ont montré : « les joueurs qui perdent le plus sont ceux qui doivent dire "stop" et qui ne savent pas le dire. A l’inverse, ceux qui doivent dire "allez" pour signifier qu’ils doivent continuer, et par conséquent qui sont conduits à décider à intervalles réguliers de poursuivre ou non le jeu, sont ceux qui perdent le moins d’argent. »
Le boom de la téléphonie mobile a, par ailleurs, confirmé un autre phénomène : l’importance que revêt le sentiment de liberté dans nos comportements d’achat. Si une économie de type soviétique avait imposé à chaque "camarade" l’obligation d’acquérir, pour 100 francs par mois, un forfait Olaïev qu’il s’engageait à utiliser deux heures par mois, elle n’en aurait probablement pas vendu plus : « dans les très nombreuses expériences où les chercheurs opposent une situation de libre choix (fort sentiment de liberté) à une situation de contrainte (faible sentiment de liberté) on constate qu’il n’y a que très peu de différence - lorsqu’il y en a - pour ce qui est des comportements réalisés ».
Pourquoi un sujet libre se comporte-t-il exactement comme un sujet contraint ? Le mystère est presque entier. Le manipulateur a beau rappeler sans cesse au consommateur qu’il est libre d’acheter ou non ses merveilleux produits, celui-ci sait très bien ce que le manipulateur attend de lui. Et, curieusement, il s’y plie. « Il faut donc admettre qu’il existe dans de telles situations des déterminants plus puissants, et ces déterminants sont à rechercher dans la relation de pouvoir qui lie [le manipulateur] et les sujets. »
Ce sentiment de liberté, notent également Beauvois et Joule, joue un rôle primordial dans les phénomènes de persévération des décisions : l’individu qui a pris sa décision sous la contrainte se sentira nettement moins engagé par son acte que celui qui l’a prise "librement". Un phénomène qu’intègrent très bien les nouvelles formes de management : « on utilise la technique de décision pour amener les travailleurs à décider, en toute liberté, d’émettre des comportements qui de toutes façons étaient requis ». Sachant qu’ils remettront beaucoup plus difficilement en cause cette décision (qu’ils ont prise "librement") que si elle leur avait été imposée par leur hiérarchie.
Si cette théorie et ses multiples implications vous intéressent, je ne peux que vous conseiller la lecture du "Petit traité", un bouquin passionnant, et souvent drôle. Vous y découvrirez aussi les petites manipulations quotidiennes (les techniques d’amorçage, de pied dans la porte, de porte au nez). Les comprendre, c’est aussi savoir s’en défendre._________________________________
Ces deux auteurs ont aussi écrit
La soumission librement consentie
par Robert Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois
Presses Universitaires de France, PUF © 1998
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Purtle aime ce message
Re: Tous manipulés & tous manipulateurs
Ce sont des livres effectivement très intéressants !
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Re: Tous manipulés & tous manipulateurs
"Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens" est génial. j'ai eu R.Joulé comme prof en psycho sociale
Re: Tous manipulés & tous manipulateurs
Un livre qui assurément m'a beaucoup apporté et qui m'a beaucoup influencé (c'est un comble ) Et c'est maintenant que tu nous dits que tu as connu Joulé (veinarde) et son bouquin ?cerise a écrit:"Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens" est génial. j'ai eu R.Joulé comme prof en psycho sociale
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Re: Tous manipulés & tous manipulateurs
moins sympas et peut être moins indispensable que le précédent, mais toutefois à lire :
Un grand classique :
Les manipulateurs. Le pouvoir des lobbys
Auteur : Florence Autret
Paru le : 11/02/2003
Editeur : DENOEL
Prix éditeur : 17,00 €
RESUME de Les manipulateurs
Au palmarès du cynisme, les places sont chères, mais certains se défendent particulièrement bien ! La manipulation, jadis apanage de quelques-uns, est devenue un outil de pouvoir indispensable à tous.
A l'heure de l'actionnaire tout-puissant et du consommateur éclairé, les tenants de la course à l'influence avancent masqués : sous les traits de l'intérêt général, du progrès scientifique ou d'un mouvement populaire. Peu leur importe, pourvu que le froid calcul commercial qui est derrière reste occulté ! Des couloirs de l'Assemblée nationale à l'hémicycle du Parlement européen, Florence Autret nous présente ces professionnels de l'influence, leurs pratiques et les grands groupes qui les sollicitent.
Des manœuvres de l'industrie agroalimentaire pour modifier la législation française aux multiples revendications pour des baisses de TVA en passant par les soucis de l'industrie du tabac, ce livre décode bon nombre de décisions a priori anodines mais en vérité objet de guerres d'influence savamment orchestrées. Florence Autret nous invite à découvrir ces nouveaux guerriers de l'ombre : grands cabinets américains, agences de communication ou personnalités agissant en free-lance.
Tous ont en commun une parfaite connaissance des rouages de l'administration, à l'image de ces transfuges du pouvoir qui n'hésitent pas à mettre leur carnet d'adresses à la disposition de leurs riches clients.
Un grand classique :
Tous manipulés, tous manipulateurs par Jean-Marie Abgrall - À lire d'urgence, pour redevenir des hommes libres !
Et si nous n'étions plus très loin du Meilleur des mondes d'Aldous Huxley ?
Nous nous croyons libre : libre d'aimer, libre d'agir, libre de penser, de choisir, d'acheter, d'élire Vous ne le sommes pas. Notre liberté n'est qu'une illusion. Depuis notre petite enfance, nous sommes tous manipulés. Et pèle-mêle, nos besoins d'être aimé, rassuré, sécurisé, protégé, d'appartenir à un groupe, d'être intégré ont fait de nous de véritables collaborateurs de nos manipulateurs.
La manipulation est partout, du berceau à l'école, de la sphère familiale au plus haut niveau de l'Etat et du bureau au supermarché; elle dicte les relations amoureuses, entache les compétitions sportives, fait se fourvoyer la science, elle prépare insidieusement les opinions à la guerre, voire au genocide. elle réécrit l'Histoire.
Comme l'embrigadement sectaire, la manipulation obéit à des mécanismes bien rodés. Du plus haut sommet de l'État à la manipulation conjugale, ce sont les mêmes. Nombreux exemples à l'appui, Jean-Marie Abgrall nous aide à les reconnaître, à les décrypter et les analyser. La prise de conscience est le premier pas vers notre libération. Certains chapitres (en particulier ceux consacrés à la famille, à l'environnement professionnel ou à la vente) opèrent comme de véritables déclics ». D'autres, notamment sur la manipulation de l'information du citoyen (dont I'excellent "Documenteur" diffusé récemment sur Arte est une illustration édifiante), sont aussi passionnants que terrifiants.
Au final, s'inspirant des écrits de Clausewitz. (De la guerre), l'auteur nous propose un "traité de résistance". Car " la manipulation est une guerre menée quotidiennement contre la liberté individuelle. Elle s'attaque aux fondements même de la personne humaine : libre arbitre, liberté de décision, conscience politique, intégrité psychique et physique, morale, citoyenne." Libre à chacun, désormais, de se lever ou de rester couché. En pleine connaissance de cause.
Après avoir lu Jean-Marie Abgrall, rien ne sera jamais plus comme avant. On se sent à la fois plus fort - « on ne me la fera plus ! » - mais aussi terriblement petit face aux grands manipulateurs qui régissent nos vies.
L'auteur: Né en 1950 à Toulon où il réside, Jean-Marie Abgrall, est psychiatre, criminologue, expert près les tribunaux et spécialiste de la manipulation mentale. Ses précédents ouvrages, tous des succès (comme la Mécanique des sectes), ont tous été traduits à l'étranger.
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Re: Tous manipulés & tous manipulateurs
chaque chose en son temps ça fait à peine une semaine que je viens ici ! et puis c'était dans une vie antérieureKrAvEuNn a écrit: Et c'est maintenant que tu nous dits que tu as connu Joulé (veinarde) et son bouquin ?
Re: Tous manipulés & tous manipulateurs
Modérateur fais ton travail de nettoyage !! :-( C'est trop nul les adresses web qui prennent deux pages...
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~~~~~ MANUEL DE SURVIE URBAINE (by FerFAL) ~~~~~
Re: Tous manipulés & tous manipulateurs
Comment les mensonges mènent à la guerre.
lundi 30 avril 2007, par Sylvia
lundi 30 avril 2007, par Sylvia
http://www.oulala.net/Portail/article.php3?id_article=2957L’article publié par "Horizons et débats", que nous reproduisons ci-dessous, est absolument passionnant. Il résume de manière simple et concise le livre : « Operation Balkan : Werbung für Krieg und Tod. (Opération Balkans, propagande en faveur de la guerre et de la mort) (1) qui traite d’un thème qui nous concerne tous de près : la désinformation. Il nous aide à mieux comprendre comment la machine de la désinformation se met en place quand il s’agit de conduire les peuples vers la confrontation et justifier les guerres illégales voulues par les grandes puissances. Les mécanismes dénoncés par ce livre- à propos de la guerre des Balkans- se sont É appliqués à toutes les guerres qui ont suivi : l’Afghanistan, l’Irak, et, sont en ce moment à l’œuvre en ce qui concerne l’Iran et le Darfour.(2)
S. Cattori.
Tobias Salander.
Horizons et débats, 10 mars 2007, N°9.
La disponibilité d’informations nuancées, impartiales et objectives est une des conditions fondamentales du bon fonctionnement d’une démocratie portée par des citoyens libres et émancipés. Sans un certain niveau d’information, il est difficile de prendre des décisions favorables à l’intérêt général et à la coexistence pacifique entre les citoyens, les peuples, les groupes ethniques et les Etats.
80% de toutes les informations proviennent d’agences de relations publiques.
Or c’est de moins en moins possible, comme le montrent des enquêtes telles que celle commandée par l’Office fédéral de la communication (cf. Neue Zürcher Zeitung du 2 février 2007), car les journalistes dépendent de plus en plus d’agences de relations publiques soumises à des intérêts particuliers. Au milieu des années 1980 déjà, Barbara Bearns en Allemagne et René Grossenbacher en Suisse ont montré que près d’un tiers de toutes les informations diffusées par les médias n’étaient pas le fruit d’enquêtes de journalistes, mais provenaient d’agences de relations publiques. Et 80% de toutes les informations provenaient d’une seule et unique source : les bureaux de relations publiques futés. Jörg Becker et Mira Beham, dans leur enquête Operation Balkan : Werbung für Krieg und Tod (Opération Balkans, propagande en faveur de la guerre et de la mort) présentée ici, parlent d’une véritable « colonisation des médias par l’industrie des relations publiques ». Ce phénomène apparaît clairement dans le concept d’« embedded journalism » (« journalisme intégré, incorporé ») de la guerre en Irak : « On se trouve dans le même lit, impudemment, au vu de tous. » Relation de prostitution entre les journalistes et les relations publiques.
Aujourd’hui, le secteur des relations publiques se développe beaucoup plus vite que le journalisme. Au début des années 1990, il y avait aux Etats-Unis à peu près 120 000 journalistes mais déjà 160 000 spécialistes en relations publiques. En 2001, le reporter de télévision Thomas Leif a attiré l’attention sur le fait que les rapports entre journalisme et relations publiques relevaient de la prostitution, que ces dernières favorisent les tendances suivantes dans les informations médiatiques : « augmentation du nombre de sujets insignifiants, détails sans importance, dilution des informations, focalisation sur les personnes, manque de sérieux, occultation délibérée de sujets importants, mises en scène, divertissement permanent. » C’est là une constatation à laquelle tout consommateur de médias ne peut que souscrire.
Jörg Becker, professeur honoraire de sciences politiques à l’université de Magdeburg et professeur associé à l’université d’Innsbruck, et Mira Beham, journaliste et diplomate de l’OSCE, spécialiste viennoise des Balkans, ont le mérite d’avoir montré dans leur enquête minutieuse sur les guerres en ex-Yougoslavie comment les mécanismes énumérés ci-dessus se manifestent pendant les périodes de guerre.
Homogénéisation de l’opinion publique par les manipulations des relations publiques.
Selon les auteurs, les guerres des Balkans des années 1990 ont montré que « des gouvernements en guerre ont pu transformer leur propagande en messages crédibles en les passant à travers le filtre d’agences de relations publiques et leurs nombreuses voies de communication. Il en est résulté une forte homogénéisation de l’opinion publique aux USA et dans les pays occidentaux en général. » Différentes agences de relations publiques ont réussi à diffuser la propagande des Etats non serbes d’ex-Yougoslavie de telle sorte qu’une « lecture pratiquement identique des guerres des Balkans » s’est imposée à l’opinion publique selon laquelle tous les peuples des Balkans étaient pacifiques à l’exception des Serbes, qualifiés d’agressifs. C’est sur cette interprétation que se sont fondés le gouvernement américain, Amnesty International, Human Rights Watch, Freedom House, l’United States Institute of Peace, la Fondation Soros, des intellectuels libéraux et une grande partie des milieux conservateurs, les Nations Unies, les journalistes, ainsi que les gouvernements de Zagreb, de Sarajevo, les dirigeants des Albanais du Kosovo, l’UÇK ».
Une loi unique au monde : la Foreign Agents Registration Act (FARA).
Le point de départ de l’enquête fascinante de Becker/Beham est une loi américaine unique au monde qui oblige les gouvernements étrangers, les organisations et les particuliers à déclarer leurs activités de relations publiques aux Etats-Unis : la Foreign Agents Registration Act (FARA). Cette loi, adoptée en 1938 à titre de protection contre la propagande nazie aux USA et considérablement développée en 1966, exige que toutes les agences de relations publiques américaines signalent au ministère de la Justice pour qui elles font de la propagande, durant combien de temps et quelle est leur rémunération. Ces informations sont accessibles au public, donc aussi aux chercheurs. La loi ne vise cependant pas à empêcher la propagande pour des institutions étrangères aux USA mais elle veut la rendre transparente. Des observateurs critiques américains ont cependant fait remarquer que le gouvernement des Etats-Unis, selon qu’il applique plus ou moins strictement cette loi, a la possibilité de favoriser certains sujets étrangers dans les médias du pays ou d’empêcher qu’ils soient abordés. Les commandes du gouvernement des Etats-Unis et les activités des grandes agences de relations publiques non américaines comme Havas et Euro-RSCG en France, Dentsu au Japon et Saatchi & Saatchi en Angleterre ne sont pas concernées par cette loi.
Donner de soi une image positive et atteindre ses objectifs de guerre. La consultation des documents par Becker/Beham au ministère américain de la Justice a révélé l’existence 157 contrats de six mois entre des clients d’ex-Yougoslavie et 31 agences de relations publiques différentes ainsi que neuf particuliers pour la période des guerres en ex-Yougoslavie : 1991-2002. Mais les deux auteurs pensent qu’il ne s’agit là que de la partie visible de l’iceberg. Tandis que les adversaires de la Serbie (Croatie, Albanais du Kosovo, Bosnie-Herzégovine et Slovénie) ont dépensé environ 7,5 millions pour leur propagande de guerre, le côté serbe a dépensé moins du quart de cette somme : 1,6 millions. Alors que les adversaires de la Serbie étaient en mesure d’engager des firmes américaines renommées opérant à l’échelle mondiale, les Serbes durent se contenter d’agences plus petites, loin des centres du pouvoir américain. Avec leur propagande, les deux parties visaient deux objectifs : donner de soi une image positive et atteindre leurs objectifs de guerre. Objectif de relations publiques antiserbes : « Assimilation les Serbes aux nazis ».
D’après Becker/Beham, les agences de relations publiques qui ne travaillaient pas pour des clients serbes, avaient déclaré dans les documents de FARA les objectifs suivants :
« Reconnaissance de l’indépendance de la Croatie et de la Slovénie par les Etats-Unis,
Perception de la Slovénie et de la Croatie comme des Etats progressistes de type occidental,
Présentation des Serbes comme des oppresseurs et des agresseurs,
Assimilation des Serbes aux nazis,
Formulation du programme politique des Albanais du Kosovo,
Présentation des Croates, des Bosniaques musulmans et des Albanais du Kosovo exclusivement comme des victimes innocentes,
Recrutement d’ONG, de scientifiques, de think tanks pour la réalisation de leurs objectifs,
Intervention des Etats-Unis dans les Balkans,
Présentation de la conquête par l’armée croate de la Krajina occupée par les Serbes comme légitime et légale,
Maintien des sanctions de l’ONU contre la Serbie,
Décision favorable dans l’arbitrage concernant la ville bosniaque de Breko,
Plainte pour génocide contre la République fédérale de Yougoslavie devant la Cour internationale de justice de La Haye,
Résultats favorables des négociations de Rambouillet pour le camp albanais,
Plainte contre Slobodan Milosevic devant le Tribunal pénal de la Haye,
Promotion des investissements américains dans les Etats succédant à la Yougoslavie,
Sécession du Monténégro. » Objectifs de relations publiques proserbes : « Amélioration générale de la mauvaise image ».
Les agences de relations publiques ayant travaillé pour des clients serbes ont déclaré les objectifs suivants :
« Amélioration générale de la mauvaise image des Serbes,
Amélioration de l’image de la République serbe de Bosnie,
recrutement d’ONG, de scientifiques et de think tanks pour réaliser leurs objectifs,
Promotion des investissements américains en Serbie,
Amélioration des relations avec les Etats-Unis après la destitution de Milosevic,
Levée des sanctions de l’ONU. »
Possibilité de louer des armées privées : exemple du MPRI.
Becker/Beham montrent que le camp non serbe a beaucoup mieux réussi à vendre sa propagande. Dans les grandes agences de relations publiques dont ils ont acheté les services, The Washington Group, Jefferson Waterman International et Ruder Finn, on trouve souvent à l’étage de la direction des anciens fonctionnaires du gouvernement, surtout des anciens membres de la CIA. Inversement, des cadres des relations publiques se retrouvent souvent au service du gouvernement. Ce sont des spécialistes qui, secondés par des représentants de l’industrie de l’armement et du Pentagone, peuvent même livrer par l’intermédiaire d’entreprises militaires privées les mercenaires nécessaires aux guerres provoquées par la propagande. Becker/Beham mentionnent les activités du MPRI (Military Professional Resources Inc. d’Alexandria en Virginie) lors de l’« OpérationTempête » au cours de laquelle la population serbe a été expulsée de la Krajina.
Guerre du Kosovo : 11 000 morts au lieu de 500 000.
Les guerres en ex-Yougoslavie furent sanglantes et beaucoup d’atrocités ont été commises de tous les côtés. Le nombre de morts a été établi exactement par l’ONU. Ainsi, la guerre du Kosovo n’a pas fait 500 000 morts parmi les Albanais du Kosovo, comme l’avait fait croire le ministère américain des Affaires étrangères juste avant l’attaque de l’OTAN, non pas 100 000, comme le ministre de la Défense des Etats-Unis Cohen l’avait déclaré au printemps 1999, non pas 44 000, estimation initiale de l’ONU, pas non plus 22 000, second chiffre de l’ONU, mais 11 000, selon les dernières estimations de l’ONU. Bien sûr, ce sont 11 000 morts de trop, mais les faits sont là. 11 000 morts, dont notamment beaucoup de Serbes, de Sintis et de Romas en plus des Albanais du Kosovo. Et qu’a voulu faire croire à l’opinion publique la propagande de guerre ? Qu’il s’agissait d’empêcher un nouvel Hitler, un nouvel Auschwitz, un nouvel holocauste ! Bluff de Ruder Finn : la transformation miraculeuse de Tudjman.
Ironie du sort, c’est l’agence de relations publiques Ruder Finn qui s’est rendue coupable de banaliser l’Holocauste, parce que son cofondateur David Finn a toujours fait état de son origine juive et justifié ainsi les hautes exigences éthiques de Ruder Finn. Son représentant James Harff s’est vanté dans une interview d’avoir réussi à renverser l’histoire en présentent à l’opinion juive américaine un antisémite déclaré, le président Franjo Tudjman, comme un homme bon et, inversement, de diaboliser les Serbes, alors que ceux-ci, pendant la Seconde Guerre mondiale, comme aucun autre peuple occupé par les nazis, étaient venus en aide à leurs concitoyens juifs. On n’a même pas craint de rééditer le livre antisémite et révisionniste de Tudjman Déroute de la vérité historique sous le titre Horrors of the War dont l’édition destinée au marché américain est amputée des passages controversés. Ruder Finn utilise Auschwitz contre la Serbie.
James Harff, de Ruder Finn, a déclaré à ce propos, dans le style direct et arrogant propre à de nombreux stratèges en relations publiques : « L’entrée en jeu des organisations juives à côté des Bosniaques fut un extraordinaire coup de poker. Aussitôt nous avons pu, dans l’opinion publique, faire coïncider Serbes et nazis. [...] Aussitôt il y eut un très net changement de langage dans la presse avec l’emploi de termes à très forte valeur affective, tels que purification ethnique, camps de concentration, etc., le tout évoquant l’Allemagne nazie, les chambres à gaz et Auschwitz. La charge émotionnelle était si forte que plus personne ne pouvait aller contre sous peine d’être accusé de révisionnisme. Nous avions tapé en plein dans le mille. » Même les juifs n’ont pas pu aider la Serbie.
Face à une telle impertinence, le lecteur de l’analyse de Becker/Beham a le souffle coupé. En même temps, il doit se demander dans quelle mesure il a été victime de cette manipulation, s’il est tombé dans le panneau tendu par des spécialistes en relations publiques roués. Même les représentants de la communauté juive comme le Prix Nobel Elie Wiesel n’ont pas été écoutés : « La persécution des Albanais, aussi terrible qu’elle soit, n’est pas un holocauste », a déclaré Wiesel en 1999 et le Jewish World Review a rappelé qu’en Allemagne nazie, il n’y avait pas eu d’armée secrète juive qui se battait pour un Etat juif en terre allemande, que les juifs n’avaient jamais tué ni policiers ni soldats allemands pour les inciter à répliquer violemment en s’attaquant à la population. Or c’est ce que l’UÇK kosovo-albanaise a fait. De plus, on sait que même pendant les bombardements de l’OTAN dans le nord de la Serbie et aux environs de Belgrade, 200 000 Albanais ont pu vivre en sécurité et confortablement, ce qui n’aurait pas été le cas s’il y avait eu un génocide. Rendre plus transparents les mandats de relations publiques.
Becker/Beham ont réussi à sensibiliser le lecteur à une pratique courante dans les médias, au fait qu’à un moment donné, comme par hasard, des informations s’accumulent, occupent le terrain et canalisent l’opinion dans une direction précise.
Il serait souhaitable que d’autres Etats adoptent une loi comme la FARA. Pourquoi les citoyens n’exigeraient-ils pas dans tous les pays que leur gouvernement soit tenu de déclarer ses mandats de relations publiques ? Surtout là où l’on utilise l’argent des contribuables pour désinformer les citoyens au lieu de les informer ? On souhaiterait que les recherches de Becker/Beham soient largement connues et suscitent un vaste débat dans la population comme ce fut le cas en Suisse avec l’initiative « Souveraineté du peuple sans propagande gouvernementale ».
P.S.
1) Becker, Jörg/ Beham Mira, Operation Balkan : Werbung für Krieg und Tod. Baden-Baden 2006. ISBN 3-8329-1900-7.
2) Lire aussi « Diffamation sur commande » http://www.horizons-et-debats.ch/0709/20070310_05.htm
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Pour favoriser l’obéissance - Effacer le passé ?
Orwell l'avait développé dans son "1984" : réécrire l'histoire c'est influencer le présent.
Pour favoriser l’obéissance - Effacer le passé ?LIEN
On a voulu, récemment en Pologne, sanctionner les vétérans des Brigades internationales, qui avaient pourtant défendu la démocratie durant la guerre d’Espagne. Au même moment, on rendait hommage à Milton Friedman, père du néolibéralisme et conseiller du général-dictateur Augusto Pinochet. A l’occasion d’une rencontre avec une femme médecin russe de 83 ans, le grand écrivain britannique John Berger réfléchit sur les amnésies sélectives.
Par John BergerOn peut lire les apparences comme on lit les mots et, entre toutes les apparences, le visage humain est peut-être l’un des textes les plus longs.
Alexandra s’est rendue à Paris pour la première fois de sa vie – elle a 83 ans – le printemps dernier. Jusqu’à il y a deux ans, elle exerçait la médecine à Moscou. Elle est née à Koursk, à 800 km au sud de la capitale. Je l’ai rencontrée grâce à des amies russes, et nous avons dîné tous les quatre autour d’une table dans un jardin de la banlieue sud de Paris. Je lui ai demandé ce qui l’avait décidée à étudier la médecine. La multitude de morts et de blessés durant la bataille de Koursk (1), m’a-t-elle répondu. Cette bataille suivit celle de Stalingrad, et ouvrit à l’Armée rouge la voie vers Berlin.
La conversation se poursuivait lentement dans le jardin. La manière de parler d’Alexandra, qui paraît considérablement plus jeune que son âge, est aérienne, détendue et pondérée à la fois. La nuit tombait et nous sortîmes des bougies. A l’écouter parler, il me revint une phrase de Heidegger, « le langage est la maison de l’Etre ». Alexandra ouvrait la porte et l’on se sentait alors chez soi dans cette maison.
Lorsqu’elle obtint son diplôme de médecin dans les années 1950, elle fut immédiatement envoyée dans une ville située juste à côté d’une mine d’uranium, au Turkménistan. Les mineurs étaient des zeks (2) du goulag. L’Union soviétique avait alors urgemment besoin d’uranium pour fabriquer ses bombes et parvenir à la parité nucléaire avec les Etats-Unis afin d’établir le système de « dissuasion réciproque », qui dura jusqu’en 1989.
Au bout de quelques années, presque tous les mineurs mouraient du cancer. Je l’ai eu aussi, a dit Alexandra. J’ai prié. J’ai guéri et je suis rentrée à Moscou où j’ai exercé pendant quarante ans encore comme pédiatre.
Pendant qu’elle parlait, mangeait et riait dans le jardin (« D’où vous vient cette énergie ? – Des gens ! C’est simple, j’aime les gens. »), pendant ce temps, j’éprouvais le besoin insistant de la dessiner. J’attirai son attention et elle acquiesça d’un signe de tête. Avant qu’elle ne se lève pour partir, je lui demandai de choisir entre les deux dessins que j’avais faits. Elle choisit le plus hésitant. Délibérément, je crois. Elle voulait que je garde le plus fort.
En le regardant le lendemain matin, il m’a semblé que les lignes de ce visage appelaient des lignes cassées de paroles. Je les ai ajoutées.
La presse internationale publiait la même semaine une photographie de Bernard Kon, un ingénieur polonais de 97 ans vivant à Varsovie, qui risquait – en raison d’une nouvelle loi (3) – de perdre la modeste pension d’Etat qu’il touchait pour s’être porté volontaire, en 1937, dans les Brigades internationales et avoir combattu en Espagne aux côtés des républicains lors de la guerre civile. L’expression de ses yeux ressemblait à celle des yeux d’Alexandra. Peut-être parce que tous deux ont vu des choses semblables. Côte à côte, leur deux visages parlent d’accomplissements personnels (et de souffrances) qui n’ont pas besoin d’être reconnus, car il émane de tous deux, d’une manière propre à chacun, un sens en partie tragique et en partie triomphant, d’avoir choisi de s’occuper, de se charger d’histoire, et partant de lui appartenir. Et étrangement, c’est cette appartenance qui permet à Alexandra et à Bernard d’avoir une identité aussi distincte.
Heureusement, la loi qui menaçait Bernard Kon et des milliers d’autres a été déclarée inconstitutionnelle, mais l’opération menée par les épouvantails jumeaux que sont les jumeaux Kaczynski (4) pour éliminer ce qu’il reste du communisme se poursuit, et elle est caractéristique de nombreuses initiatives politiques actuelles (lire aussi « Comment les nationalistes ukrainiens réécrivent l’histoire »). En choisissant d’oblitérer les expériences complexes de l’histoire, l’objectif omniprésent de ces initiatives est d’effacer le passé et de réduire ainsi les choix politiques à ce qui est en solde dans la vitrine de l’instant.
Graphiquement parlant, le long texte du visage humain se trouve réduit à un cliché formaté !
Le dessin représentant Alexandra était encore sur ma table lorsque je lisais les épreuves du livre de Naomi Klein, d’une importance inestimable, The Shock Doctrine : The Rise of Disaster Capitalism (5) (« La doctrine du choc ou la montée du capitalisme du désastre »). Elle se penche dans cet ouvrage sur la carrière notoire de l’économiste Milton Friedman, décédé en novembre 2006. Dans les années 1950, Friedman enseignait à l’université de Chicago et élaborait sa théorie des libertés planétaires d’un nouveau capitalisme échappant à toutes les restrictions imposées par les gouvernements ou les Etats. Un capitalisme dont rêvaient déjà les futures multinationales et les investisseurs financiers offshore. Devenu le conseiller économique du général-dictateur Augusto Pinochet, au Chili, dans les années 1970, Friedman mit sa théorie en pratique et réforma l’économie du Chili. Il fut par la suite un mentor et un « prophète visionnaire » pour Mme Margaret Thatcher, Ronald Reagan, les Bush père et fils, MM. Anthony Blair et Nicolas Sarkozy...
Si nous n’avions pas extrait d’uranium pour fabriquer des armes nucléaires, dit Alexandra dans le jardin, nous serions devenus une colonie américaine.
Considéré comme un théoricien, Friedman rappelle un peu le docteur Folamour : même mélange de dogmatisme, d’innocence, de cynisme, et même rêve de faire figure de sauveur (il a obtenu, en 1976, le prix Nobel (6).) Il prétendait qu’une concurrence non faussée, « pure », pouvait tout régler ! Il a le visage d’un oncle souriant, qui n’a jamais, au grand jamais, mis les pieds dehors, et qui vous emmène à la fenêtre pour vous expliquer ce qui est important dans la vie et ce qui ne l’est pas.
Mais Friedman se double d’un homme politique pratique, dont la carrière a été sans merci. Depuis le début, il a conscience du fait que sa solution de « pureté » pour régler les difficultés de l’humanité ne sera jamais acceptée par ceux à qui elle doit être imposée, à moins qu’ils ne soient dans un état de choc affreux. Pour que les gens acceptent le démantèlement des aides sociales, la suppression d’un revenu minimum et de tout contrôle des conditions de travail, la privatisation des services sociaux, des impôts qui favorisent de plus en plus les riches, la perte de tout droit de faire réellement entendre son opposition, pour que les gens acceptent ce deal (l’exact contraire du New Deal de Franklin D. Roosevelt), il faut d’abord qu’ils subissent un désastre économique et soient pris de panique.
Cette « doctrine du choc » imprègne et détermine depuis quelque temps les décisions globales du G8, de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international, des stratèges de la Central Intelligence Agency (CIA) et – à l’occasion – de l’armée américaine (guerres du Golfe, d’Irak). Parfois le choc est totalement manigancé, comme au Chili en 1973. Parfois il tombe à point nommé, comme en Russie en 1991, ou en Afrique du Sud en 1994.
Dans son ouvrage, Klein nous livre une révélation ahurissante : les défenseurs et les instigateurs de la « doctrine du choc » préconisée par Friedman étaient, et sont toujours, étroitement associés aux équipes de la CIA (voir le manuel Kubark (7) ) qui travaillent sur les techniques d’interrogatoire coercitif de prisonniers en état de choc physique – c’est-à-dire de torture.
Un mois avant d’être assassiné, mon ami Orlando Letelier, ministre de la défense de Salvador Allende, constatait qu’il arrivait à l’économie chilienne exactement la même chose qu’à ses camarades en prison ! (Orlando avait le visage d’un chanteur pour qui chaque chant est peut-être le dernier.)
Les deux types de chocs sont différents et ont des effets dévastateurs différents. L’un est solitaire et physique. L’autre, collectif et ontologique. Le premier est infligé impitoyablement au moyen d’électrochocs (objet d’études assidues de la part de la CIA depuis les années 1950) et par privation sensorielle. Le second, par la mise en scène contrôlée d’un effondrement économique, le démantèlement de toutes les infrastructures sociales existantes, la synchronisation bien calculée d’une période de pauvreté abjecte et de panique, après quoi on sort du bois cyniquement avec de fausses promesses à la main. Ces deux types de chocs ont cependant un seul et même objectif : écraser toute résistance ; et, pour ce faire, on commence par détruire le sens de l’identité du sujet.
Ceux qui administrent les chocs – qu’il s’agisse de tortionnaires, d’économistes ou d’épouvantails – ont appris, après un demi-siècle d’expérimentations, que la façon la plus efficace de détruire le sens de l’identité des gens consiste à démanteler et à fragmenter systématiquement l’histoire de leur vie qu’ils s’étaient racontée jusque-là, soit à effacer le passé.
Une fois le passé effacé, n’importe quel slogan politiquement pourri, malgré l’innocence qu’il affichera, fera l’affaire : l’heure est au changement, prenons un nouveau départ, repartons de zéro. Ainsi va la démagogie du néolibéralisme.
Alexandra était assise dans le jardin au moment de la campagne pour l’élection présidentielle française. Le style des deux principaux candidats – Mme Ségolène Royal et M. Sarkozy – avait ceci de frappant qu’il rejetait toute explication. Aucun des deux n’expliquait ce qui se passait dans le monde, l’influence de ces événements sur la France ou leurs conséquences prévisibles, et les choix susceptibles d’en découler. Ni l’un ni l’autre n’avait de carte géographique. Et ils n’avaient pas de carte parce qu’ils n’osaient pas parler de vies situées dans l’histoire, des histoires que les gens se racontent pour donner un sens à leur combat pour vivre. Et ce face à un électorat qui était, du moins jusqu’à il y a peu, le plus politisé d’Europe !
Une telle conspiration du silence change profondément la nature d’une élection. Le premier principe démocratique oblige les élus à être comptables envers ceux qui les ont élus : leur façon de gouverner doit être jugée par ceux qu’ils gouvernent. En d’autres termes, l’électeur interroge l’élu, et ce questionnement joue un rôle à long terme dans la prise des décisions. Une dialectique de discussion remplace l’obéissance aveugle, non démocratique. Si les candidats n’exposent pas dans ses grandes lignes leur vision de l’époque dans laquelle ils vivent et ne présentent pas la stratégie qu’ils proposent pour survivre, si cela reste non dit et non lu, l’électorat ne peut pas remplir son rôle dialectique, car il n’y aura eu aucun dialogue sur l’essentiel. Lorsqu’un candidat est, ou prétend être, sans carte, les électeurs sont réduits à l’état de chevaux de trait.
Leur conspiration du silence ressemblait à un accord tacite : lorsque chaque spectateur est un client, le débat se réduit à une compétition entre styles, le dernier sondage compte plus que de proposer une vision de l’avenir, et l’autopromotion s’impose. Les deux candidats se sont adressés aux différentes peurs, aux chocs particuliers que ressentent différentes couches de la population, en promettant de ne jamais les oublier, sans se référer un seul instant à l’ensemble et sans poser la question, avec les gens, à leurs côtés : que se passe-t-il dans le monde ? Le boniment est inconséquent et martelé avec assurance, car il sait déjà exactement où il veut en venir. Les deux candidats voulaient obtenir la même chose : faites-moi confiance et fiez-vous à mes promesses.
Une lecture de l’histoire implique, au contraire, de partager la prise en compte des événements, de leurs causes et de leurs conséquences, de discuter des marges de manœuvre possibles (l’histoire est rarement généreuse), et ensuite de présenter une politique et de l’expliquer. Les promesses proférées sans passer par là sont toutes délinquantes.
Il y a cinquante ans, dit Alexandra, la valeur de la vie humaine était différente.
Je regarde à nouveau le visage d’Alexandra, assise dans le jardin, et je me souviens d’une phrase d’Anton Tchekhov, qui était lui aussi médecin. « Le rôle de l’écrivain est de décrire une situation avec une telle véracité (...) que le lecteur ne peut plus s’en échapper. » Aujourd’hui, forts de nos expériences vécues dans l’histoire, que les machines politiques essaient d’effacer, nous devons être à la fois ce lecteur et cet écrivain... C’est en notre pouvoir.
(Traduit de l’anglais par Claude Albert.)
John Berger.
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Aussi audacieux soit-il d'explorer l'inconnu, il l'est plus encore de remettre le connu en question ! (Kaspar) - In Shadow, A Modern Odyssey - Ozymandias - La grande implosion/Rapport sur l'effondrement de l'Occident (Pierre Thuillier) - Mon scénario - Echoes
Re: Tous manipulés & tous manipulateurs
lecture en ligne :
Edward Bernays
Propaganda
Comment manipuler l'opinion en démocratie
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Oristelle Bonis
Préface de Normand Baillargeon
Ouvrage initialement paru sous le titre Propaganda aux éditions H. Liveright, New York, en 1928 et réédité chez Ig publishing en 2004. © Edward Bernays, 1928. © Pour la traduction française, Zones / Éditions La Découverte, Paris, 2007.
Sommaire
Préface
1. Organiser le chaos
2. La nouvelle propagande
3. Les nouveaux propagandistes
4. La psychologie des relations publiques
5. L'entreprise et le grand public
6. La propagande et l'autorité publique
7. La propagande et les activités féminines
8. La propagande au service de l'éducation
9. La propagande et les œuvres sociales
10. L'art et la science
11. Les mécanismes de la propagande
PRÉFACE. EDWARD BERNAYS ET L'INVENTION DU « GOUVERNEMENT INVISIBLE »
Par Normand Baillargeon
« La propagande est à la démocratie ce que la violence est à un État totalitaire. »
Noam Chomsky.
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Re: Tous manipulés & tous manipulateurs
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Eco.foxtrot- Membre
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Re: Tous manipulés & tous manipulateurs
Surveillance et Manips:
Des mouchards de la police sur les ordinateurs? La ministre de l’Intérieur y pense très sérieusement. Michèle Alliot-Marie devrait présenter la mesure début 2008 au Conseil des ministres, selon le Figaro. La future loi d’orientation et de programmation pour la sécurité intérieure (Lopsi 2) prévoit le droit de placer sur les PC ou les Mac des particuliers et des entreprises des clés de connexion, et même d’installer à distances des logiciels pirates.
Une décision qui ne doit mise en oeuvre que dans les affaires les plus graves : terrorisme, pédophilie, trafics... Elle serait placée sous le contrôle par un juge d’instruction. Pour l’instant, la justice n’a pas le droit de pénétrer dans un ordinateur au cours d’une enquête préliminaire.
Invité- Invité
Re: Tous manipulés & tous manipulateurs
De l'intérêt peut-être d'anticiper aujourd'hui et de mettre en place un pc totalement anonymisé. Que l'on ne pourra JAMAIS relier à vous.
Voir un peu mon fil sur les préparatifs en vue de contraintes législatives : http://le-projet-olduvai.forumactif.com/principes-de-base-f14/prendre-date-pendant-qu-il-est-temps-t1189.htm
Voir un peu mon fil sur les préparatifs en vue de contraintes législatives : http://le-projet-olduvai.forumactif.com/principes-de-base-f14/prendre-date-pendant-qu-il-est-temps-t1189.htm
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Le mythe de la croissance infinie s'apparente à une vente pyramidale. Elle s'effondre tôt ou tard.
splotch- Membre
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Re: Tous manipulés & tous manipulateurs
Sempervirens a écrit:Surveillance et Manips:
Des mouchards de la police sur les ordinateurs? La ministre de l’Intérieur y pense très sérieusement.
Un petit linux et hop à pu mouchard
Gratuit et pas compliqué
ipphy- Membre Premium
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Re: Tous manipulés & tous manipulateurs
Hmm, linux n'est pas à l'abri des virus.
Tant qu'à faire autant prendre un système d'exploitation rare dont les compétences sont encore plus rares. Les sarko-flics et hackeurs mafieux n'ont probablement pas le temps ni intérêt de développer des outils de surveillance pour des vieilleries type OS/2. Pourvu qu'on puisse surfer en mode texte sur le web, ça suffit déjà pas mal.
En plus on reformate et réinstalle tout à partir d'un master clean à chaque boot !
Tant qu'à faire autant prendre un système d'exploitation rare dont les compétences sont encore plus rares. Les sarko-flics et hackeurs mafieux n'ont probablement pas le temps ni intérêt de développer des outils de surveillance pour des vieilleries type OS/2. Pourvu qu'on puisse surfer en mode texte sur le web, ça suffit déjà pas mal.
En plus on reformate et réinstalle tout à partir d'un master clean à chaque boot !
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Le mythe de la croissance infinie s'apparente à une vente pyramidale. Elle s'effondre tôt ou tard.
splotch- Membre
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Date d'inscription : 23/06/2007
Re: Tous manipulés & tous manipulateurs
Boh je sais pas vraiment s'ils auraient un intérêt à savoir qui nous sommes...Mais si l'envie leur prenait, je pense aussi qu'ils est de toute façon en leur pouvoir de le savoir...alors est ce bien utile de se préoccuper de ça?
enfin, juste mon opinion...
enfin, juste mon opinion...
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J'ai beaucoup étudié les philosophes et les chats. La sagesse des chats est infiniment supérieure.
Hippolyte Taine
Re: Tous manipulés & tous manipulateurs
splotch a écrit:Hmm, linux n'est pas à l'abri des virus.
Tant qu'à faire autant prendre un système d'exploitation rare dont les compétences sont encore plus rares. Les sarko-flics et hackeurs mafieux n'ont probablement pas le temps ni intérêt de développer des outils de surveillance pour des vieilleries type OS/2. Pourvu qu'on puisse surfer en mode texte sur le web, ça suffit déjà pas mal.
En plus on reformate et réinstalle tout à partir d'un master clean à chaque boot !
Je pense que c'est plus facile de filtrer les données qui transitent par le fournisseur d'accès (9, free...). C'est plus discret que les mouchard qui auront bien du mal a être installés sur des OS libres.
Surfer en mode texte, sans le flash et autres conneries c'est se couper d'une grande partie du web malheureusement.
Les Live cd et autres clés usb permettent de lancer un système d'exploitation sans laisser de traces. Bien pratique, même si limité en puissance (l'OS se charge sur la mémoire vive du pc).
Le libre vaincra
ipphy- Membre Premium
- Nombre de messages : 516
Localisation : Cyberespace
Date d'inscription : 02/12/2007
Re: Tous manipulés & tous manipulateurs
Je vous communique ICI, le lien vers un Théma de Arte:
"Faut il avoir peur de Google"?Bon visionnage à tous
Invité- Invité
Re: Tous manipulés & tous manipulateurs
Un autre Documentaire signé National Géographic:
Espionnage au quotidien.
Espionnage au quotidien.
Invité- Invité
Re: Tous manipulés & tous manipulateurs
Histoire de compléter sur ce sujet:
Documentaire Tous Fiches Produit par ARTE en 5 parties.
Documentaire Tous Fiches Produit par ARTE en 5 parties.
Invité- Invité
Re: Tous manipulés & tous manipulateurs
Washington accusé d'une vaste manipulation
L'administration de G.W.Bush fait face à de nouvelles accusations. [Reuters]
20.04.2008 21:44
L'administration de George W.Bush aurait organisé une vaste entreprise de manipulation des analystes militaires travaillant comme consultants à la télévision. C'est ce que révèle une enquête menée par le «New York Times».
Grâce à cette manipulation, la Maison Blanche a obtenu une couverture favorable de la guerre en Irak, indique le journal new-yorkais dimanche, qui affiche sur son site internet les photos des consultants concernés. Dans cette entreprise, l'administration a exploité d'une part la loyauté idéologique et militaire de ces analystes, qui sont souvent des gradés de l'armée à la retraite, affirme le quotidien dans une longue enquête.
Elle a d'autre part utilisé un puissant levier financier, à savoir les liens que ces analystes entretiennent avec les entreprises militaires impliquées dans les politiques militaires même qu'ils sont chargés d'évaluer à la télévision.
Intérêts militaires
Ces commentateurs, qui apparaissent régulièrement sur les grandes chaînes américaines pour analyser les guerre en Irak et en Afghanistan, représentent aussi quelque 150 entreprises militaires, que ce soit en tant que lobbyistes, consultants ou membres du conseil d'administration, ce que les téléspectateurs ignorent totalement.
Ces entreprises comprennent des poids-lourds du secteur, mais aussi une myriade de sous-traitants, qui cherchent tous à obtenir une part des centaines de milliards de dollars de contrats générés par la guerre contre le terrorisme, ajoute le quotidien.
Façonner l'information de l'intérieur
Dans cette course aux contrats, l'accès à l'information et aux décideurs gouvernementaux est hautement prisé, souligne le «New York Times». Et l'administration Bush a utilisé cette situation pour transformer les analystes en instruments capables de façonner de l'intérieur la couverture du terrorisme par les grands réseaux de télévision et de radio.
Les analystes ont ainsi été invités à des centaines de briefings privés avec des dirigeants militaires, ont été emmenés en Irak, ont eu accès à des renseignements confidentiels et ont eu des briefings avec de hauts responsables de la Maison Blanche, du département d'Etat et du département de la Justice, selon le journal. En retour, ils se sont faits la caisse de résonance des points de vue de l'administration, même lorsqu'ils soupçonnaient parfois que l'information était fausse ou exagérée.
ats/sun
L'administration de G.W.Bush fait face à de nouvelles accusations. [Reuters]
20.04.2008 21:44
L'administration de George W.Bush aurait organisé une vaste entreprise de manipulation des analystes militaires travaillant comme consultants à la télévision. C'est ce que révèle une enquête menée par le «New York Times».
Grâce à cette manipulation, la Maison Blanche a obtenu une couverture favorable de la guerre en Irak, indique le journal new-yorkais dimanche, qui affiche sur son site internet les photos des consultants concernés. Dans cette entreprise, l'administration a exploité d'une part la loyauté idéologique et militaire de ces analystes, qui sont souvent des gradés de l'armée à la retraite, affirme le quotidien dans une longue enquête.
Elle a d'autre part utilisé un puissant levier financier, à savoir les liens que ces analystes entretiennent avec les entreprises militaires impliquées dans les politiques militaires même qu'ils sont chargés d'évaluer à la télévision.
Intérêts militaires
Ces commentateurs, qui apparaissent régulièrement sur les grandes chaînes américaines pour analyser les guerre en Irak et en Afghanistan, représentent aussi quelque 150 entreprises militaires, que ce soit en tant que lobbyistes, consultants ou membres du conseil d'administration, ce que les téléspectateurs ignorent totalement.
Ces entreprises comprennent des poids-lourds du secteur, mais aussi une myriade de sous-traitants, qui cherchent tous à obtenir une part des centaines de milliards de dollars de contrats générés par la guerre contre le terrorisme, ajoute le quotidien.
Façonner l'information de l'intérieur
Dans cette course aux contrats, l'accès à l'information et aux décideurs gouvernementaux est hautement prisé, souligne le «New York Times». Et l'administration Bush a utilisé cette situation pour transformer les analystes en instruments capables de façonner de l'intérieur la couverture du terrorisme par les grands réseaux de télévision et de radio.
Les analystes ont ainsi été invités à des centaines de briefings privés avec des dirigeants militaires, ont été emmenés en Irak, ont eu accès à des renseignements confidentiels et ont eu des briefings avec de hauts responsables de la Maison Blanche, du département d'Etat et du département de la Justice, selon le journal. En retour, ils se sont faits la caisse de résonance des points de vue de l'administration, même lorsqu'ils soupçonnaient parfois que l'information était fausse ou exagérée.
ats/sun
Invité- Invité
Re: Tous manipulés & tous manipulateurs
Il faut se rendre compte que tout le système est basé sur le mensonge et la manipulation de nos jours. Cela a été utilisé depuis fort longtemps, mais pls les jours passent, et plus cela semble évident.
Bien sûr, on va crier à la paranoïa, à la théorie du complot, etc. Néanmoins, si des services officiels s'intéressent à vous, les moyens dont ils disposent leur permettent de toutes façons de savoir ce qu'ils cherchent et comment le trouver.
Dans le cadre de la conduite de la guerre électronique, le cryptage est très pratique. Il faut savoir qu'avec les moyen actuels utilisant les grilles de calcul (des PCs qui chacun calcule une partie précise pour tester les clefs de cryptage), tout peut être ouvert, il s'agit simplement d'une question de temps.
Il faut se poser la question s'il est utile de protéger nos informations, ou non. Pour ma part, j'ai testé plusieurs logiciels de cryptage en accès libre, et l'un d'entre eux me paraît très efficace et difficilement cassable.
Bref, il peut être intéressant de protéger certaines infos. Pour en revenir à la manipulation, et au mensonge, ce sont des experts qui s'occupent de créer les informations, les publicités, et tout se qui touche à la communication. Comment ne pas être intoxiqué ? Bonne question. En supprimant les sources de contamination. Lesquelles sont-elles ? TV, Radio, Journaux... Et bien sûr Internet.
J'ai supprimé la TV depuis de nombreuses années, et je m'en porte très bien. De plus, après la bise... y'aura-t'il encore la TV ? La Radio ? Disons que le message est différent, car il na pas le support de l'image, hors, on peut tout faire dire à des images. Les Journaux ? Je ne sais pas pour la France, mais au vu de la qualité des torchons qui se lisent en Suisse, il s'agit plus d'une perte de temps que d'autre chose. Et je ne parle pas du nombre de fautes d'orthografe, de grammaire , ni du contenu des articles.
Reste l'internet. Là aussi, il faut rester très prudent, et avoir plusieurs sources d'information, de préférences contradictoires, afin de voir sur quels points elles s'accordent.
Ainsi, vous réduisez le risque d'être manipulé. Nous avons un cerveau, utilisons-le pour réfléchir, du reste, je pense que la majorité des membres sur le site réfléchit au quotidien.
Bien sûr, on va crier à la paranoïa, à la théorie du complot, etc. Néanmoins, si des services officiels s'intéressent à vous, les moyens dont ils disposent leur permettent de toutes façons de savoir ce qu'ils cherchent et comment le trouver.
Dans le cadre de la conduite de la guerre électronique, le cryptage est très pratique. Il faut savoir qu'avec les moyen actuels utilisant les grilles de calcul (des PCs qui chacun calcule une partie précise pour tester les clefs de cryptage), tout peut être ouvert, il s'agit simplement d'une question de temps.
Il faut se poser la question s'il est utile de protéger nos informations, ou non. Pour ma part, j'ai testé plusieurs logiciels de cryptage en accès libre, et l'un d'entre eux me paraît très efficace et difficilement cassable.
Bref, il peut être intéressant de protéger certaines infos. Pour en revenir à la manipulation, et au mensonge, ce sont des experts qui s'occupent de créer les informations, les publicités, et tout se qui touche à la communication. Comment ne pas être intoxiqué ? Bonne question. En supprimant les sources de contamination. Lesquelles sont-elles ? TV, Radio, Journaux... Et bien sûr Internet.
J'ai supprimé la TV depuis de nombreuses années, et je m'en porte très bien. De plus, après la bise... y'aura-t'il encore la TV ? La Radio ? Disons que le message est différent, car il na pas le support de l'image, hors, on peut tout faire dire à des images. Les Journaux ? Je ne sais pas pour la France, mais au vu de la qualité des torchons qui se lisent en Suisse, il s'agit plus d'une perte de temps que d'autre chose. Et je ne parle pas du nombre de fautes d'orthografe, de grammaire , ni du contenu des articles.
Reste l'internet. Là aussi, il faut rester très prudent, et avoir plusieurs sources d'information, de préférences contradictoires, afin de voir sur quels points elles s'accordent.
Ainsi, vous réduisez le risque d'être manipulé. Nous avons un cerveau, utilisons-le pour réfléchir, du reste, je pense que la majorité des membres sur le site réfléchit au quotidien.
SavageBeast- Membre
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Localisation : Bientôt ailleurs.
Date d'inscription : 19/04/2008
Re: Tous manipulés & tous manipulateurs
SavageBeast a écrit:...
Reste l'internet. Là aussi, il faut rester très prudent, et avoir plusieurs sources d'information, de préférences contradictoires, afin de voir sur quels points elles s'accordent.
Ainsi, vous réduisez le risque d'être manipulé. Nous avons un cerveau, utilisons-le pour réfléchir, du reste, je pense que la majorité des membres sur le site réfléchit au quotidien.
Pas toujours vrai, exemple, s'ils utilisent la même source d'information, et qu'ils ne l'ont pas vérifiée ...
Et c'est déjà arrivé, surtout dans le monde des blogs.
Mais c'est vrai qu'il faut multiplier le nombre de source d'information, c'est pour sa que perso, je n'exclu pas la tv, radio, presse, tout est bon, faut juste faire le tri.
Sinon, pour tout se qui n'est pas actualité, un bon bouquin est toujours une excélente source d'information.
Bouh-riko- Membre
- Nombre de messages : 126
Age : 37
Date d'inscription : 03/04/2008
Re: Tous manipulés & tous manipulateurs
Souriez vous étes fichés
Le passeport biométrique, contenant une photo et les empreintes digitales numérisées et dont les premiers exemplaires seront disponibles à l'automne, a été lancé officiellement par un décret paru le dimanche 4 mai au Journal officiel.
Le passeport biométrique, contenant une photo et les empreintes digitales numérisées et dont les premiers exemplaires seront disponibles à l'automne, a été lancé officiellement par un décret paru le dimanche 4 mai au Journal officiel.
Invité- Invité
Re: Tous manipulés & tous manipulateurs
Y a pire que cela qui se prépare à sortir des labos. Tout est déjà au point et va être appliqué d'abord sur les animaux de compagnie :
La société de contrôle : bulletin d'alerte
Lire la suite sur le lien.
La société de contrôle : bulletin d'alerte
« Notre société, au nom de l'impératif sécuritaire, s'habitue à l'usage des marqueurs biométriques et chacun accepte finalement d'être fiché, observé, repéré, tracé. » D'où l'alerte lancée, en avril 2007, par le Comité national d'éthique face à la multiplication des techniques de contrôle. Dès les années 1970, le rapport Nora, sur l'informatisation de la société, avait provoqué une prise de conscience qui allait conduire à la création, en 1974, de la Commission nationale de l'informatique et des libertés. Nous sommes pourtant à un nouveau tournant de l'histoire de la surveillance. Deux traits le caractérisent : les informations recueillies touchent à la vie intime ; les contrôles sont de plus en plus sophistiqués (1).L'intime ?
L'identification ne porte plus seulement sur les caractéristiques extérieures des individus, mais sur des informations d'ordre biologique ou comportemental. On pense, bien sûr, au Fichier national des empreintes génétiques dont le domaine n'a cessé de s'étendre à des délits de plus en plus mineurs (tags, fauchage d'OGM...) et qui regroupe 600 000 signalements. On pense aussi au projet de carte d'identité biométrique qui comportera, outre empreintes digitales et photo, l'état civil complet de chacun et, à terme, des informations sur les caractéristiques biologiques.On nous annonce aussi une carte Vitale 2 et, déjà, 3, qui inclurait, pour parer aux situations d'urgence, une bonne part du dossier médical. On imagine la convoitise qu'elle ne manquera pas de susciter du côté des compagnies d'assurances ou de certains employeurs.
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Armageddon974- Membre
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