Un site pour aider les mairies rurales a se préparer sosmaires.org

Interview du fondateur du site, Alexandre Boisson, ancien membre du GSPR : 

J'ai lu beaucoup de chose interessantes ici, je voudrais rebondir sur quelques unes.

"Faire un potager à la campagne" permettrait de se nourrir.
Ceux qui conseillent ça n'ont pas dû souvent expérimenter la chose. Entre les campagnols, les rats, les hannetons, le gel, la secheresse, les différentes maladies et autres insectes ravageurs... la chose est loin d'être facile.
Donc oui c'est possible, mais cela demande beaucoup de travail, et des solutions de secours pour parer aux mauvaises récoltes.

Surtout que : dans le temps, n'importe qui pouvait acheter le plus simplement du monde de l'anti-vermine efficace.
Et n'importe quelle maison à la campagne était équipée d'un puit.

Aujourd'hui ces deux "détails" n'en sont plus et leur absence est souvent synonyme de galère pour beaucoup qui se lancent dans l'aventure.


Point 2.
"les agriculteurs ne savent plus rien produirent sans produits chimique".
Ce n'est pas là le problème.
Le problème est que pour toucher des subventions (toutes décidées par l'UE), ils sont contraints de respecter un emploi du temps très précis et de balancer la merde indiquée à telle date pour tel type de produit sous peine de ne rien pouvoir toucher (ou beaucoup moins).
Ainsi, un agriculteur qui fait dans le "bio" (avec toutes les nuances que l'on peut trouver) aura largement plus de difficulté à gagner sa vie, même en augmentant le prix de vente (qui a ses limites, évidemment). 

Il en va de même pour par exemple les vergers de pommes...
Par exemple, un agriculteur pro qui veut toucher les aides devra pulvériser à telle date un accélérateur de murissement, puis un produit pour faciliter la chute de la pomme afin qu'elles soient récoltées toutes à la même période. Et on ne parle pas de "plus ou moins 15 jours". On est au jour près.
C'est du délire complet.
Celui qui ne veut pas utiliser tel ou tel insecticide ne touchera pas lesdites subventions non plus.

Enfin, je ne me souviens plus très bien de ce que j'avais entendu d'un producteur pro avec des vergers dans le coin, il faudrai que je lui redemande, mais c'était de cet ordre là.

A moins de vivre à la verte, proche des producteurs qui subissent ce genre d'abbération et de délir totale, personne ne sait.

Ensuite le citoyen lambda leur crache dessus mais la situation n'est pas si simple.

Il en va de même pour l'éleveur de vache qui en possède 30 à qui on dit "faite un hangars comme ça sinon plus de subvention, voire on vous interdira de poursuivre votre élevage ! ".
--> "oui mais ca coute une blinde, je n'arriverai jamais à le rembourser même en 30 ans !"
_Eh bien achetez 70 vaches supplémentaires, vous aurez plus de revenus.
_Oui mais il va encore falloir que j'emprunte pour ça !
_Pas grave, vous aurez plus de subventions si vous respectez les règles. Vous aurez même de quoi faire construire un hangard encore plus grand ! 

Et ainsi va la connerie.
Les agriculteurs sont de cette manière sans cesse pris à la gorge, que ce soit les éleveurs, les agriculteurs ou les vergers, c'est la même connerie.

On pourrait en écrire 50 pages.