[Série TV] Мотыльки / Motilky - Papillons de nuit

Мотыльки / Motilky (papillons de nuit) est une série télévisée dramatique ukrainienne en 4 parties, racontant le déroulement de la catastrophe de Tchernobyl vécue de l'intérieur par 2 protagonistes - Alya et Pavel, un couple d'amoureux - et leurs familles respectives. En cette fin d'avril 1986, Alya rend visite à ses parents à Pripyat, accompagnée de sa sœur, médecin. Elle y fait la connaissance de Pavel, un jeune soldat. L'explosion de la centrale de Tchernobyl survient, plongeant la région dans le chaos et la désolation. Pavel est rapidement envoyé dans la centrale comme liquidateur... Comme tout drame russe qui se respecte, la fin est évidemment tragique. Outre que l'histoire s'appuie sur des faits réels, une grande attention a été accordée aux détails. La reconstitution de la catastrophe et de l'évacuation de la ville sont donc très réalistes.



Cette série TV n'est pas sortie de la sphère russophone, toutefois on la trouve sur youtube sous-titrée en anglais.

Partie 1 : https://www.youtube.com/watch?v=42dLFI2jD5A
Partie 2 : https://www.youtube.com/watch?v=h3_-Dr3TrxA
Partie 3 : https://www.youtube.com/watch?v=ompSdbjYIpU
Partie 4 : https://www.youtube.com/watch?v=hZWlqQjVXac

Rammstein

pour restituer dans le temps de notre histoire contemporaine ,l'accident de tcherno, ARTE dans point de repère.
https://www.arte.tv/fr/videos/063614-006-A/points-de-reperes/

les petit gars la bas il nous on bien sauvé la mise( héroïsme), visible encore jusqu'au 25/02

Merci

Je viens de la télécharger, j'vais regarder ca un de ces soirs.

Merci Ramm pour la série; je vais la zyeuter dans l'avion

LEROUX a écrit:pour restituer dans le temps de notre histoire contemporaine ,l'accident de tcherno, ARTE dans point de repère.
https://www.arte.tv/fr/videos/063614-006-A/points-de-reperes/

Intéressant et bien raconté, merci pour la découverte.

J'aurais deux petits commentaires :

- le réacteur a été lent à redémarrer à cause d'un empoisonnent au xénon 135, qui se produit à très bas régime :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Empoisonnement_au_x%C3%A9non
Ce dernier capture les neutrons de la réaction et joue le rôle des barres de contrôle et étouffe la réaction enchaîne. Donc artificiellement, le réacteur est "préservé" à faible puissance. La commande a été de relever les barres de contrôle (au bore) pour augmenter la puissance, mais c'est très périlleux, car dès que le xénon a été consommé, le réacteur reprend tout de suite sa puissance (cad ici, puissance max sans barre de contrôle). Il est en régime très instable, c'est pour cela qu'il y a des ordres formels et des procédures rigoureuses lorsque l'on réduit la puissance de ces réacteurs.
Pire, dans cette zone, les RBMK sont à coefficient de vide positif, et s'emballent s'il y a disparition de l'eau (vaporisée). Donc les sursauts deviennent des montagnes russes...
Enfin, les barres de contrôle étant relevées à max, lorsqu'elles redescendent en urgence, c'est une tête de graphite qui arrive dans le réacteur; étant un modérateur de neutrons, cela crée un pic brutal d'activité avant le contrôle. L'illustration classique est qu'en voulant freiner pour éviter un accident de voiture, la première réaction du véhicule en pressant la pédale de frein...serait d'accélérer. En gros, un combo terrible... le doc ne peut bien etendu pas tout détailler mais ces points éclairent un peu sur l'ordre des évènements.

- il parle d'une "bombe thermonucléaire 80 fois plus puissante qu'Hiroshima, qui aurait pu raser Kiev et tout dans un rayon de 300km". Hum, outre le "thermo", le risque d'explosion était surtout dû à la radiolyse de l'eau, qui forme de l'hydrogène. Les hypothèses qui avancent un risque d'explosion nuke puissantes ne sont pas vraiment étayées. Les réacteurs RBMK fonctionnent avec de l'uranium faiblement enrichi (1,8%), la masse critique est quasi impossible à atteindre :

On a une asymptote aux alentours de 5%, donc une masse critique théoriquement infinie...

Amha, cela vient d'une hypothèse émise en 86 :

A huge risk became apparent. If the material, in the process of fusion, pierced the concrete slab under the reactor, and reached these concrete chambers, it could create conditions liable to cause an atomic explosion. On the 28th and 29th April 1986, the joint members of the department of Physics of Reactors at the Institute of Atomic Energy at the Academy of Science in Belarus, of which I was the director, made calculations that showed that 1300 to 1400 kg of a mixture of uranium, graphite and water constituted a critical mass capable of causing an atomic explosion of 3 to 5 megatons ( 50 to 80 times more powerful than Hiroshima). An explosion of this magnitude cou Id cause massive radiation lesions in inhabitants within a radius of 300 to 320 l

Cité dans "The Crime of Chernobyl: The Nuclear Goulag" de Wladimir Tchertkoff.

Cela semble être une extrapolation faite à partir des débris du coeur : celui d'un RBMK est de 190 tonnes d'uranium, avec un corium estimé à environ 80 tonnes; enrichi à 1,8% cela donne effectivement 1400kg d'uranium 235. Mais il faut absolument le considérer en tant que mélange avec U238 (qui empêche la réaction), et donc non-concentré, car on ne peut faire une séparation isotopique par simple chauffage de l'uranium...
Cette théorie est cependant reprise un peu partout à partir de cette unique estimation.

Même si on imagine une séparation magique par migration des éléments lourds au fond, on risque plutôt des accidents de criticité. C'est à dire des moments où l'on a une réaction en chaîne divergente (à croissance exponentielle), mais sans donner une explosion nucléaire puissante car le coeur n'est pas maintenu en place comprimé; il serait alors vite dispersé.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Accident_de_criticit%C3%A9
Seul 2% de l'uranium 235 de la bombe d'Hiroshima (enrichie à 80%) a fissionné, le reste a été répandu par l'explosion sans avoir eu le temps d'entrer dans la réaction, ce qui va générer une contamination lors des retombées...

Mais cela n'enlève rien à l'héroïsme de ceux qui s'y sont lancés et aux catastrophes évitées grâce à leur sacrifice car il y avait bien un risque d'explosion conventionnelle, sans doute de plusieurs kT.