Gilets jaunes

Quelles armes pour la police ? (Novembre 2017)
Flashball, LBD 40, grenades de désencerclement, grenades GLI F4 et bientôt Penn Arm PGL-640-3…. Autant d’armes que l’on imaginerait facilement dans des jeux vidéo. Dangereuses, mutilantes pour certaines meurtrières, elles n’ont pourtant rien de virtuel.

France : une police surarmée
Une question s’impose : ces armes sont-elles vraiment adaptées au maintien de l’ordre lors de manifestations ? Sont-elles indispensables ?
Les forces de l’ordre françaises comptent parmi les plus armées d’Europe (voir tableau ci-dessous et ici).
Depuis le début des années 2000, le nombre et le type d’armes dites « non-létales » se sont massivement développées en France.
Dans le même temps, l’on a vu se multiplier des blessures d’un type et d’une gravité jusqu’alors inédite, notamment dans le cadre des manifestations.
La liste des énucléations, amputations et autres blessures irréversibles ne cesse de s’allonger.
En cause : les lanceurs de balle de défense (Flashball et LBD 40) et les grenades (GLI F4 et désencerclement). L’ACAT vous propose les « fiches d’identité » de quelques-unes des armes utilisées en France.

Zoom tableau ici

Excessif, inefficace voire contreproductif
Dans un contexte de maintien de l’ordre public, les dommages susceptibles d'être causés par ces armes semblent bien supérieurs aux bénéfices qui peuvent en être tirés en termes de sécurité publique.
Bien loin de concourir à apaiser les tensions et à maintenir l’ordre, le recours à ces armes génère davantage de tensions et troubles à l’ordre public qu'il n'y apporte de solution.
À moyen et long termes, le recours à des armes de plus en plus offensives participe de l'accroissement du niveau de violence et concoure à creuser le fossé entre les forces de sécurité et la population.
L’usage indiscriminé ou excessif de la force par la police pouvant engendrer la solidarisation de la foule avec les protestataires que la police cherche à isoler et augmenter ainsi le risque de menace à l’ordre public.

51% des Français estiment que la mobilisation doit se poursuivre (-3 points en trois semaines) alors que 49% pensent qu’elle doit s’arrêter (+3).

Fort de leurs bons résultats, les entreprises du CAC 40 ont augmenté de plus de 12 % les dividendes et les rachats d'actions en 2018. Elles n'ont pas été aussi généreuses avec leurs actionnaires depuis 10 ans.  

Lab2 a écrit:
Au delà des stratégies de maintien de l'ordre, quand on voit des flashballs en permanence à l'horizontale sur toutes les vidéos depuis des semaines (entre autres choses) ca laisse encore une fois songeur. Tout comme la communication sur les violences par le gouvernement. Et la quantité hallucinante d'armes utilisées, la banalisation de cette violence étatique...
- Sur les modifications de lois, le processus prend du temps. On est clairement dans la gestion à moyen terme. Bref, gueulez si vous voulez mais ca va pas durer, et ca sera pas parce qu'on appliquera pas notre programme gravé dans la roche.

Edouard Philippe dit vouloir sanctionner le fait de participer à une manifestation non déclarée. Une idée jamais avancée à ce jour…

C’est effectivement une nouveauté. S’il existe déjà un texte qui sanctionne les organisateurs d’une manifestation qui ne déposent par de déclaration, aucun délit ne vise spécifiquement les simples participants. L’idée laisse dubitatif. Sanctionner pénalement une personne pour sa seule participation à une manifestation, serait-elle non déclarée, me semble porter une atteinte disproportionnée au droit de manifester ses opinions qui, au même titre que la liberté d’association, doit être garanti par notre Constitution.

Mais comment le gouvernement pourrait-il répondre aux violences qui émaillent les manifestations de ces dernières semaines ?

En tout cas certainement pas en intensifiant notre arsenal juridique répressif ! Répondre par un virage sécuritaire à la colère qui s’exprime dans la rue ne me semble pas le meilleur moyen de l’apaiser. D’abord, on peine à voir l’impact immédiat des mesures promises. Même avec la meilleure volonté du monde, il faudra plusieurs mois pour que des textes nouveaux entrent en vigueur. Les mesures envisagées auront-elles encore le même sens à ce moment ? Rien n’est moins sûr.

Et puis, quel signal pour le mouvement des « gilets jaunes » ! On comprend que le gouvernement cherche à distinguer les casseurs des simples manifestants. Mais les mesures qu’il propose concernent nécessairement les deux profils. Bien sûr, il faut que le gouvernement assure la sécurité des biens et des personnes. Mais il a tout ce qu’il faut dans les textes existants pour poursuivre et sanctionner la minorité de ceux qui profitent de ces manifestations pour nuire à l’ordre public. L’annonce de ces mesures de répression risque d’avoir un effet parfaitement inverse à celui escompté.

Résilient a écrit:Salut, 

Juste quelques remarques, pour rééquilibrer un peu : 

Kyraly a écrit:2 morts, 552 blessés, 450 GAV
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/11/21/97001-20181121FILWWW00002-gilets-jaunes-deux-morts-552-blesses-selon-un-nouveau-bilan.php

 Selon la source : 

Le Figaro a écrit:
552 autres blessées en quatre jours de mobilisation des «gilets jaunes», selon un nouveau bilan du ministère de l'Intérieur, mardi soir. Parmi les blessés, 95 font partie des forces de l'ordre. 

Pour info, et selon les chiffres 2017 de l'Observatoire de la Délinquance et des réponses pénales, (ici), 18316 policiers et gendarmes ont été blessés l'année dernière, soit une moyenne de 50 par jour. 95 blessés en 4 jours d'intervention, c'est deux fois moins que la moyenne, en fait. Le tout avec (selon les estimations), entre 300 000 et 1 million de personnes "très agressives", "Beaufs" et "extrêmement violentes" "radicalisées" (lol) dans les rues, sans aucune organisation centralisée.   

Pour ce qui est des blessés, on ne sait pas QUI est blessé. Mais, visiblement, si c'était d'innocents automobilistes, on en ferait des caisses et ça tournerait en boucle (puisque je n'ai pas senti une grande proximité des chaines d'info avec le mouvement des Gilets Jaunes). 

Kyraly a écrit:Des incivilités, violences, débordements (quelques exemples) qui érode leur cote de popularité.

Oui, mais la source de ta source, c'est un hashtag "#BalanceTonGiletJaune", aussi probant que le "#metoo" ou le "#balancetonporc".
 
Pour info, ce hashtag est bien teinté LREM, tout de même. Et très proche de #sansmoile17...un vrai gage de neutralité, donc. Et ce d'autant plus que la majorité parlementaire a passé une semaine à essayer de faire le lien entre RN, les Gilets Jaunes et les HLPSDNH, hein...


Enfin, pour ce qui est du péage brûlé, tout laisse à penser (notamment pas mal de témoignages) que c'est l'oeuvre de casseurs opportunistes. 

Donc, hein, comme Black Blocks en marge des manifs syndicales, ce serait bien qu'on ne fasse #padamalgame...

L'Essor de la Gendarmerie Nationale a écrit:Le front des blessés est également fourni, avec 7 453 gendarmes, a rappelé le général Lizurey, en précisant que 335 d’entre eux l’avaient été à l’occasion du mouvement des Gilets jaunes, débuté le 17 novembre.

Résilient a écrit:puisque je n'ai pas senti une grande proximité des chaines d'info avec le mouvement des Gilets Jaunes

3G a écrit:
C'est les SOOOLDES!!!

troisgriffes a écrit:C'est normal que la popularité des GJ baisse :

C'est les SOOOLDES!!!

Et le droit de surconsommer et de s'endetter en prenant des crédits à la consommation dans tout cela?hein?
Ces gilets jaunes n'ont vraiment aucun respect pour les valeurs fondatrices de notre société américanisée...

J'suis plus là.

Catharing a écrit:Salut,

3G a écrit:
C'est les SOOOLDES!!!

OUI!!!!!!!    

resilient a écrit: La République est en danger, c'est certain...

Kyraly a écrit:Au delà de la faune extrêmement agressive de la Planète Dagobah, et des faibles possibilités de rompre la solitude (a part avec un philosophe vieillissant), je te souhaite bonne chance, ce système n'étant pas présent sur les cartes stellaires standard.

BigBird a écrit:amha, s'il avait voulu remobiliser les GJs et les remettre en nombre dans la rue,
il n'aurait pas pu mieux faire.

La récente dépêche de la direction des affaires criminelles et des grâces (DACG), datée du 6 décembre 2018, l'assume clairement : les procureurs de la République sont incités à délivrer des réquisitions de contrôle d'identité dans les gares de départ vers Paris, les stations de péage autoroutier sur les axes desservant Paris et les trains circulant à destination de Paris.
Dans ce cadre, les policiers qui contrôlent « n'ont pas à justifier des soupçons », ni à identifier des « risques d'atteinte à l'ordre public », insiste la dépêche.
Mais ils peuvent contrôler l'identité et fouiller le véhicule des personnes.
Et s'ils découvrent des « objets par nature licites (outils, boules de pétanque, boulons, autres matériaux projetables, lunettes de piscine, aérosols...) », une garde à vue est possible - encouragée même selon la circulaire – s'il existe par ailleurs « des indices d'un déplacement pour une manifestation », en l'espèce, un gilet jaune (pourtant obligatoire dans tout véhicule) suffit.
La dépêche poursuit le raisonnement en indiquant que les investigations porteront alors sur la vérification des données des téléphones portables afin de « matérialiser un rendez-vous sur une manifestation ».

Catharing a écrit:C'est pas faute d'avoir essayé... , je cite: "Pour moi, il n’y a pas de questions interdites "..