La Vodka de Tchernobyl
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La Vodka de Tchernobyl
Hello,
comme la presse relaye en masse la new, autant avoir une petite grille de lecture ici
De la vodka made in Tchernobyl certifiée non radioactive
Pour les anglophones, je conseille plutôt l'article de la BBC, qui est un peu plus précis, ainsi que l'étude de contrôle de la vodka, disponible sur Researchgate :
Distillate ethanol production for re-use of abandoned lands - an analysis and risk assessment
La zone de culture, contaminée entre autres au césium 137 et au strontium 90.
L'eau utilisée pour la vodka esst issue d'une nappe aquifère du jurrassique, quasi préservée de contamination et source d'alimentation de la ville :
La méthode de fermentation est classique des vodkas ukrainiennes :
Enfin, on arrive au point principal la distillation.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire en lisant la plupart des articles et des résumés, il ne s'agit pas d'une distillation simple, mais d'une distillation fractionnée.
C'est d'ailleurs un point que je mets en avant régulièrement sur le forum :
Tester l'eau avant de la boire....
C'est exactement la méthode utilisée plusieurs fois d'affilée pour produire de la vodka !
1ere distillation : on isole tous les alcools du reste (eau, particules lourdes, etc.)
2e distillation : on enlève la "tête" (<78°C) et la queue (>94°C) :
Puis filtrage sur charbon actif (de bouleau) :
Puis 3e distillation, où l'on coupe à nouveau tête et queue :
Et dilution dans de l'eau indemne de contamination radioactive :
On est un peu loin de la gnôle fabriquée dans un garage
Analyse du seigle (c'est une vodka de seigle) :
On pourra se poser des questions quant au tritium : comme il s'agit de seigle séché ("dried weigh"), est-ce du tritium organiquement lié ? Auquel cas la DPIU commence à changer de catégorie. Quelle était la valeur en Bq/kg avant séchage ? N'est-il plus détectable à cause des dilutions à l'eau non contaminée ? Par évaporation des alcools très volatils ? On ne le saura pas...
De l'eau de la nappe :
Et de la vodka :
En gros, on est en dessous des limites de détection, sauf bien entendu pour le carbone 14 naturel.
Bon du coup il n'y eu qu'une seul bouteille de produite, pour lancer un peu le marketing. La boite précise qu'elle n'est pas encore en production, et ne prend pas de commandes. Mais qu'à terme, le projet vise 500 bouteilles par an.
Il manque cependant un élement permettant de rattacher cette news à nos thématiques : quel aurait été le résultat si l'on avait utilisé de l'eau de surface de la zone contaminée ?
On peut retraiter le seigle, mais si la majeure partie du produit est fabriquée à partir d'un ingrédient "sain", on a du mal à isoler le potentiel. Surtout que l'enjeu aurait été la purification d'une eau contaminée, ce qui n'est pas le cas ici.
Néanmoins, et uniquement de mon point de vue, le process pourrait également réduire la contamination, même avec une eau de surface, mais nous aurions peut être relevé des traces résiduelles. Sans doute (avec des pincettes) en dessous des standards, mais assurément moins rassurantes pour les consommateurs à l'export.
comme la presse relaye en masse la new, autant avoir une petite grille de lecture ici
De la vodka made in Tchernobyl certifiée non radioactive
Le premier produit élaboré au cœur de la zone d’exclusion de Tchernobyl a vu le jour. Il s’agit de la vodka Atomik, garantie non radioactive, dont les bénéfices seront reversés aux populations des alentours.
Cette ‘vodka artisanale’ fabriquée à partir de céréales et d’eau venues de la zone d’exclusion de Tchernobyl est le tout premier produit de consommation originaire de la région abandonnée autour de l’ancienne centrale nucléaire”, rapporte la BBC sur son site Internet. Une équipe de scientifiques a choisi de fabriquer de la vodka plutôt qu’un autre produit puisque, grâce au processus de distillation, des grains contaminés peuvent entrer dans son élaboration.
Une ferme a été construite dans le périmètre par une équipe de chercheurs qui y est à l’œuvre depuis plusieurs années. Leur but ? Étudier comment la terre se remet de la catastrophe nucléaire de 1986.Une alternative à l’abandon des terres
Selon le professeur Jim Smith, de l’université de Portsmouth (Royaume-Uni) qui travaille sur le projet, cette vodka n’est pas plus radioactive qu’une autre, poursuit le site britannique.N’importe quel chimiste vous le dira : à l’issue de la distillation, les impuretés sont concentrées dans le résidu. Nous avons donc choisi du seigle légèrement contaminé, et de l’eau de la nappe phréatique de Tchernobyl, et nous avons réalisé une distillation. Nous avons sollicité des collègues de l’université de Southampton, qui ont un excellent laboratoire de radioanalyse. Ils n’ont décelé aucune radioactivité [dans notre vodka] : tous les taux étaient inférieurs à leurs seuils de détection.”
Cette validation scientifique ouvrira-t-elle de nouvelles perspectives pour la zone d’exclusion ? Interrogée par la BBC, Gennady Laptev de l’Institut hydrométéorologique ukrainien a déclaré : “Nous ne sommes pas obligés d’abandonner complètement ces terres : nous pouvons les exploiter de diverses manières et en tirer des produits débarrassés de toute radioactivité.”
Les chercheurs espèrent pouvoir utiliser l’argent des ventes de la vodka pour aider les populations ukrainiennes encore affectées économiquement par l’accident nucléaire.
Pour les anglophones, je conseille plutôt l'article de la BBC, qui est un peu plus précis, ainsi que l'étude de contrôle de la vodka, disponible sur Researchgate :
Distillate ethanol production for re-use of abandoned lands - an analysis and risk assessment
This working paper presents the results of an experimental field study in the Chernobyl Exclusion Zone (CEZ) to evaluate the transfer of radionuclides to crops and to distilled ethanol. The Opachichi field site has contamination levels typical of the outer 10-30 km Zone and is significantly lower than many areas within the 10 km Zone. The ethanol is diluted to 40% by volume using water from the deep aquifer in Chernobyl town, 10 km south of the nuclear power plant. The rye grain had elevated levels of 137Cs and 90Sr, but Pu and Am isotopes were below detection limits. The 90Sr activity was slightly above the Ukrainian limit of 20 Bq kg-1. At this site within the CEZ, 90Sr fallout is relatively high at 20 kBq m-2 and is much higher than in abandoned lands outside the CEZ. There were no artificial radionuclides observed in the distillate ethanol (diluted to 40% with Chernobyl Town groundwater) sample. The low energy beta analysis recorded an estimated 58 Bq/L which we attribute to natural 14C consistent with the expected activity concentration of natural 14C in ethanol at this dilution. All radionuclides analysed in the groundwater sample were below limits of detection.
La zone de culture, contaminée entre autres au césium 137 et au strontium 90.
The area is officially abandoned, but a few “self-settlers” remain. The soil type in the area is soddy-podzolic. Surface contamination of the field plot was 100 kBq m-2 of 137Cs and 20 kBq m-2 of 90Sr. Other isotopes were estimated from empirical data on isotope ratios to 137Cs in this area (Chernobyl ECOCENTER; unpubl. res.). A crop of rye was grown on the field plot and harvested using standard farming methods.
L'eau utilisée pour la vodka esst issue d'une nappe aquifère du jurrassique, quasi préservée de contamination et source d'alimentation de la ville :
Water samples were taken from a depth of > 250 m from a confined chalk-limestone aquifer of Jurassic age, the third aquifer from the surface in a multi-aquifer system, and the main source of urban water supply in Chernobyl town (Dzhepo and Skal’skii, 2002). The surficial Quaternary sandy alluvial unconfined aquifer (ca. 20 m thickness) received small amounts of radioactivity from surface fallout after the accident. But the deep aquifer is separated from the near-surface shallow groundwaters by another confined aquifer system of ca. >100 m thickness sandwiched by low permeability layers of marl and clay-rich lithologies at the top and bottom.
La méthode de fermentation est classique des vodkas ukrainiennes :
Ethanol production from grains involves a chain of different technical steps before the distillation process begins (Buglass, 2011). After harvesting, the grains were sieved to remove stones, stem and leaf residuals and other particles, and washed to remove dust. The grain is dried at 25-30 oC to reach relative humidity less than 50%, with further drying in VENTICELL forced air circulation heating oven at 45 oC to reach less than 15% humidity. The grain was then milled to a grain size of 0.2-1 mm with a flour fraction of less than 10%.
The wort was prepared in a 50 L experimental tank. 24 L of water was raised to a temperature of 70-80 oC then 6 kg of grain was added and stirred until it had the consistency of dense porridge. Alpha-amylase and glucoamylase were added to the Wort to liquefy and saccharify the starch molecules for further consumption by yeasts. A temperature range of 70-80 oC was used for the alpha-amylase stage for greatest efficiency of enzymatic breakdown of the starch. The glucoamylase is then applied when wort is cooled to a temperature of 60 oC (Balcerek et al. 2016). The wort was periodically mixed during the first 30 minutes after the enzyme was added. The wort was then left to be saccharified and cooled to 30 degrees prior to yeast fermentation (Neves et al., 2006).
Commercial active dried yeasts were used for fermentation at a proportion of 10 g of yeast per 1 kilogram of grain material. Fermentation was done in controlled temperature conditions over 5 days, for this purposes hand made insulated box with hot plate was used. Thermometer and controller kept the temperature of the wort at 30 oC during the full period of fermentation (Naeem et al., 2015). During fermentation, the wort was in a sealed reservoir with a tube for gas release with a water lock.
When the fermentation process is complete, the alcohol content in the wort is about 12%.
The liquid part is decanted and filtered to remove suspended particles.
Enfin, on arrive au point principal la distillation.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire en lisant la plupart des articles et des résumés, il ne s'agit pas d'une distillation simple, mais d'une distillation fractionnée.
C'est d'ailleurs un point que je mets en avant régulièrement sur le forum :
Tester l'eau avant de la boire....
tarsonis a écrit:Hello,
La distillation en tant que solution ultime est un peu un mythe qui revient dans les propos de la plupart des "références" du net, et même des bouquins "survival/prepper".
Si on a affaire à une pollution avec des composés dont la température d'ébullition est inférieure à celle de l'eau (composés volatils, hydrocarbures, etc. qui passent facilement l'étape de filtration), c'est LA méthode qui arrive à concentrer les polluants dans le distillat et qui empire la situation initiale.
Au pire, il faut procéder à une décantation, séparation de phase puis distillation fractionnée, mais on ne pourra pas passer à côté des mélanges azéotropes.
Donc le problème de la pollution de l'eau est assez loin d'être simple; il faudrait amha plutôt connaitre l'origine de la pollution avant de de trier dans le champ des techniques, de la plus élémentaire à la plus post-apo.
C'est exactement la méthode utilisée plusieurs fois d'affilée pour produire de la vodka !
1ere distillation : on isole tous les alcools du reste (eau, particules lourdes, etc.)
The first distillation was carried out to obtain all raw alcohol without discrimination of spirits fractions, the temperatures of distillation of the first distillation were from 70 to 97 oC
2e distillation : on enlève la "tête" (<78°C) et la queue (>94°C) :
During the second distillation 10% of distillate was removed to "heads" fraction which correspond to the temperatures below 78 oC.
The "Hearts" fraction were collected in a temperature range from 78 to 85 oC on low heat until the alcohol content in distillate flow decreased to 40%.
Puis filtrage sur charbon actif (de bouleau) :
Before the third distillation, the "hearts" from the second distillation were diluted with water to a content of 20% of alcohol in total and filtered through birch activated charcoal.
Puis 3e distillation, où l'on coupe à nouveau tête et queue :
During the third distillation, 5% of distillate was removed to the "heads" fraction. The "hearts" fraction were collected in a temperature range from 78 to 85 oC on low heat until the alcohol content in distillate flow decreased to 40%.
Et dilution dans de l'eau indemne de contamination radioactive :
The "hearts" from the third distillation was diluted with Chernobyl ground water to produce grain spirit with alcohol content 40%.
On est un peu loin de la gnôle fabriquée dans un garage
Analyse du seigle (c'est une vodka de seigle) :
On pourra se poser des questions quant au tritium : comme il s'agit de seigle séché ("dried weigh"), est-ce du tritium organiquement lié ? Auquel cas la DPIU commence à changer de catégorie. Quelle était la valeur en Bq/kg avant séchage ? N'est-il plus détectable à cause des dilutions à l'eau non contaminée ? Par évaporation des alcools très volatils ? On ne le saura pas...
De l'eau de la nappe :
Et de la vodka :
Conclusion
Levels of radionuclides of Chernobyl origin are slightly elevated in rye grain grown at the field study site. Cs-137 is significantly below the Ukrainian regulatory limit, but 90Sr, at 26 +/- 8 Bq kg-1 is slightly above the 20 Bq kg-1 limit. As expected, distillation of the grain to produce distillate alcohol reduced radioactivity (including natural 40K) very significantly such that no radioactivity except for natural 14C was found in the distillate. Groundwater at Chernobyl town, used to dilute the distillate, was, as expected, free from artificial radioactivity. The doses to a farm worker are therefore well below the reference occupational (non-classified worker) dose rates.
En gros, on est en dessous des limites de détection, sauf bien entendu pour le carbone 14 naturel.
Bon du coup il n'y eu qu'une seul bouteille de produite, pour lancer un peu le marketing. La boite précise qu'elle n'est pas encore en production, et ne prend pas de commandes. Mais qu'à terme, le projet vise 500 bouteilles par an.
Il manque cependant un élement permettant de rattacher cette news à nos thématiques : quel aurait été le résultat si l'on avait utilisé de l'eau de surface de la zone contaminée ?
On peut retraiter le seigle, mais si la majeure partie du produit est fabriquée à partir d'un ingrédient "sain", on a du mal à isoler le potentiel. Surtout que l'enjeu aurait été la purification d'une eau contaminée, ce qui n'est pas le cas ici.
Néanmoins, et uniquement de mon point de vue, le process pourrait également réduire la contamination, même avec une eau de surface, mais nous aurions peut être relevé des traces résiduelles. Sans doute (avec des pincettes) en dessous des standards, mais assurément moins rassurantes pour les consommateurs à l'export.
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Re: La Vodka de Tchernobyl
Salut
Merci pour cet éclairage.
Pour corser le tout, on pourrait utiliser cette eau : https://www.ouest-france.fr/monde/japon/fukushima-de-l-eau-contaminee-devrait-etre-deversee-dans-le-pacifique-5146171
Merci pour cet éclairage.
Pour corser le tout, on pourrait utiliser cette eau : https://www.ouest-france.fr/monde/japon/fukushima-de-l-eau-contaminee-devrait-etre-deversee-dans-le-pacifique-5146171
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Re: La Vodka de Tchernobyl
_je suis un peu vis à vis de l'objectif de cette vodka tchernobylesque!
...mais tant qu'à faire dans le must "fin de civilisation" on peut même la couper avec cette eau là!!!
"...30.000 litres d’eau d'iceberg ont été dérobés dans une entreprise canadienne productrice de vodka de haute qualité, indique la presse locale. La question se pose: les voleurs ont-ils confondu eau et vodka?..."
https://fr.sputniknews.com/insolite/201902161040048535-eau-glacier-vol-compagnie-canada-vodka/
http://www.luxe-magazine.com/fr/article/488-iceberg_leau_la_plus_pure_et_la_plus_chere_du_monde.html
https://watershop.fr/boutique/eaux/eaux-plates/berg-eau-minerale-iceberg-canada-pure-faiblement-mineralisee/
_ A quand le caviar de la même eau?!
...mais tant qu'à faire dans le must "fin de civilisation" on peut même la couper avec cette eau là!!!
"...30.000 litres d’eau d'iceberg ont été dérobés dans une entreprise canadienne productrice de vodka de haute qualité, indique la presse locale. La question se pose: les voleurs ont-ils confondu eau et vodka?..."
https://fr.sputniknews.com/insolite/201902161040048535-eau-glacier-vol-compagnie-canada-vodka/
http://www.luxe-magazine.com/fr/article/488-iceberg_leau_la_plus_pure_et_la_plus_chere_du_monde.html
https://watershop.fr/boutique/eaux/eaux-plates/berg-eau-minerale-iceberg-canada-pure-faiblement-mineralisee/
_ A quand le caviar de la même eau?!
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Re: La Vodka de Tchernobyl
Et pourquoi pas le bois de Tchernobyl??
https://www.rtbf.be/info/societe/onpdp/detail_mefiance-lors-de-l-achat-de-bois-de-chauffage?id=10347977
https://www.rtbf.be/info/societe/onpdp/detail_mefiance-lors-de-l-achat-de-bois-de-chauffage?id=10347977
Les producteurs locaux mettent triplement en garde face aux achats en grandes surfaces et auprès de certains grossistes. Leurs critiques : du bois vendu trop cher, de mauvaise qualité et de gros doutes quant à l’origine des bois (bois contaminés de Tchernobyl).
Nous avons voulu vérifier les trois avertissements.
1) Sur le prix, c’est exact. 35% plus cher en grande surface. Soit 100 euros/stère contre 65 en local.
2) Qualité médiocre car bois pas assez sec, séché au four juste superficiellement. Mauvaise combustion, perte rendement du poêle et pollution (eau et sève).
3) Bois contaminé ?
Nous avons trouvé dans un Brico des palettes de bois de chauffage. En observant minutieusement la palette, nous trouvons trace d’un sceau IPPC (convention internationale de la sauvegarde des végétaux) avec le code BY signifiant que le produit vient de Biélorussie.
La Biélorussie se situe juste à la frontière ukrainienne, juste au-dessus de Tchernobyl. L’économie de ce pays est basée à 60% sur la sylviculture. Son immense forêt d’exploitation se situe en zone de contamination de Tchernobyl. La France, les Pays-Bas et l’Italie ont décelé des bois contaminés provenant de Lituanie et de Biélorussie en 2009 et 2013. Cela n’a jamais été le cas en Belgique malgré les alertes des professionnels locaux et de Greenpeace.
Nous faisons analyser des bûches prélevées par les spécialistes de la détection de radioactivité, la société Scannix. Deux appareils sont utilisés. Nous avons tout filmé !
Le premier appareil, qui ressemble à un radar de vitesse, analyse sur un écran si l’objet est radioactif. Des taches jaunes et rouges apparaissent immédiatement. Test positif pour les 2 bûches.
Restait à déterminer quel isotope provoque la radioactivité. Un second appareil relié à un écran PC est utilisé dans une pièce protégée. Il est étalonné sur des valeurs radioactives.
Immédiatement, la valeur correspondant au Césium 137 s’emballe et une ligne rouge grimpe sur le graphique. A tel point que l’écran défile vers le bas. Le spécialiste est estomaqué. Les bûches contiennent du Césium 137, un isotope provenant uniquement de l’activité nucléaire donc, vu l’origine du bois, de Tchernobyl. La preuve est établie.
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Kyraly- Membre
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Re: La Vodka de Tchernobyl
Hello,
Comme d'hab, ce qui est intéressant, ce n'est pas de savoir que l'on détecte quelques coups par ci par là avec un compteur GM, mais quel est l'équivalent de dose.
Pour ressortir le vieux classique : les bananes sont radioactives aux environs de 130Bq/kg. Soit 20Bq/Banane. Avec un compteur usuel et une bonne mesure, je peux sortir un bon débit pour inquiéter un plateau TV.
Il faut remettre un peu en perspective l'ensemble. De mémoire les cendres de bois sont "contaminées" au potassium 40 à hauteur de quelques centaines (voire plus) de Bq/kg. Sachant que ces centres ne sont pas des produits d'alimentation...
Dans les "déchets TFA", on pourrait faire entrer pas mal de trucs "naturels" de notre environnement
Accessoirement, le bilan est bien pire concernant les cendres de charbon (>2000Bq/kg), car on retrouve en plus pas mal de merdouilles des chaînes de désintégration des différents isotopes de l'Uranium.
Pour 1kg d'engrais phosphatés, c'est environ 5000Bq.
Au niveau du risque radiologique, je jetterais aussi un oeil du côté des champignons et leur niveau de contamination, notamment en terme d'ingestion :
Des champignons contaminés au césium 137 en Rhône-Alpes
Enfin, le rapport de l'AFCN :
Clarification de l’AFCN par rapport au bois de chauffage contenant des matières radioactives
Après, c'est intéressant de savoir que le bois provient de Biélorussie, car cela souligne amha un gros problème sociétal : on en arrive à importer du bois de chauffage en faisant plus de 2000km par camion (rappel : 1 tonne de bois = 0,3 tep);.... mais ça le JT ne semble pas vraiment le relever.
analyse sur un écran si l’objet est radioactif. Des taches jaunes et rouges apparaissent immédiatement. Test positif pour les 2 bûches.
Comme d'hab, ce qui est intéressant, ce n'est pas de savoir que l'on détecte quelques coups par ci par là avec un compteur GM, mais quel est l'équivalent de dose.
Pour ressortir le vieux classique : les bananes sont radioactives aux environs de 130Bq/kg. Soit 20Bq/Banane. Avec un compteur usuel et une bonne mesure, je peux sortir un bon débit pour inquiéter un plateau TV.
Enfin, nous parvient l’analyse de la combustion de 2 bûches contaminées.
Extrait du rapport Scannix : " L’activité spécifique mesurée est de 75 Bq en Cs-137 pour 53 grammes de cendres, soit 1,415 Bq par kg. Cette valeur excède de 41 % le seuil de libération de déchets contaminés au Cs-137 (pour autant que ces cendres soient considérées comme étant des déchets radioactifs), ce seuil étant en Belgique de 1,000 Bq/kg ".
Il faut remettre un peu en perspective l'ensemble. De mémoire les cendres de bois sont "contaminées" au potassium 40 à hauteur de quelques centaines (voire plus) de Bq/kg. Sachant que ces centres ne sont pas des produits d'alimentation...
Dans les "déchets TFA", on pourrait faire entrer pas mal de trucs "naturels" de notre environnement
Accessoirement, le bilan est bien pire concernant les cendres de charbon (>2000Bq/kg), car on retrouve en plus pas mal de merdouilles des chaînes de désintégration des différents isotopes de l'Uranium.
décuplant la source radioactive dans les cendres. Cendres que beaucoup versent dans les jardins ou potagers.
Pour 1kg d'engrais phosphatés, c'est environ 5000Bq.
Au niveau du risque radiologique, je jetterais aussi un oeil du côté des champignons et leur niveau de contamination, notamment en terme d'ingestion :
Des champignons contaminés au césium 137 en Rhône-Alpes
Sur 38 échantillons, 36 comportaient du césium 137. Trois étaient à plus de 1 000 becquerels par kilo sec (Bq/kg), la limite autorisée pour la vente d'aliments à l'international. Le bolet bai était à 3 000 Bq/kg. Les chanterelles en tube de la Loire à 2 700 Bq/kg sec et les petit gris de la Drôme à 2 200 Bq/kg.
Enfin, le rapport de l'AFCN :
Clarification de l’AFCN par rapport au bois de chauffage contenant des matières radioactives
Dans le cas d’un bois de chauffage contenant du césium à hauteur de 1000 Bq/kg, en se basant sur le scénario le plus pénalisant (c’est-à-dire prenant en compte le scénario d’utilisation ayant le plus grand impact sur la santé), une personne utilisant son bois pour se chauffer et utilisant les cendres dans son potager pourrait recevoir une dose d’environ 10 µSv par an. Cette dose est équivalente à la dose qui pourrait être reçue lors d’un séjour de quelques jours à la montagne dû à la radioactivité naturelle.
Après, c'est intéressant de savoir que le bois provient de Biélorussie, car cela souligne amha un gros problème sociétal : on en arrive à importer du bois de chauffage en faisant plus de 2000km par camion (rappel : 1 tonne de bois = 0,3 tep);.... mais ça le JT ne semble pas vraiment le relever.
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