[Bidouille] Fabrication et utilisation d'un incinérateur de jardin
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Olduvaï :: Faire face aux situations de crise (réservé aux membres s'étant présentés) :: Artisanat (fabriquer soi-même) :: Fabrication & utilisation d'outils
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[Bidouille] Fabrication et utilisation d'un incinérateur de jardin
Introduction
Parfois les circonstances sont telles qu'il faut composer avec les règlements et autres législations ubuesques dont l'administration germanique a le secret... C'est ce qui m'a poussé à fabriquer et mettre en service cet incinérateur de jardin maison.
J'ai hérité d'un jardin abandonné plutôt idyllique, sans eau ni électricité, mais situé dans une zone naturelle protégée. En Allemagne, ce statut interdit théoriquement à tout propriétaire ou locataire d'une parcelle de terrain d'incinérer ses déchets végétaux, et oblige donc à les composter ou évacuer vers une décheterie située à plusieurs kilomètres de là. Les barbecues sont toutefois tolérés.
Comme j'ai plusieurs arbres sur la propriété dont des espèces invasives, je dois régulièrement me débarrasser de quantités conséquentes de branchages et bois mort. Mes voisins rencontrent évidemment le même problème et en règle générale font le trajet jusqu'à la déchèterie, ce qui implique tout de même de disposer d'une remorque et de se déplacer en voiture. Au final ce n'est pas très écolo et plutôt chronophage. D'autres procèdent à des allumages de feux sauvages, qui se soldent en général par le déplacement de la police et une contravention.
Etant pour le coup engagé dans une démarche "bas profil" et minimaliste, j'ai cherché une solution plus discrète, et suis tombé sur cette bidouille au hasard d'une recherche sur internet.
Matériel nécessaire
Pour cette bidouille il vous faut :
- un gros fût métallique,
- une meuleuse d'angle si disponible, ou par défaut un marteau et un burin correctement affûté,
- un pied-de-biche,
- du matériel de protection (au minimum des lunettes et des gants).
Fabrication
Comme j'ai perdu une grosse partie des photos illustrant ce post, il va falloir se contenter du texte ! On commence par tracer au marqueur des segments inclinées à 45° dans la partie basse du fût, matérialisant les entrée d'air. Au besoin on peut rajouter une seconde rangée. A l'aide de la meuleuse d'angle on découpe une fente au niveau de chaque trait. On y introduit ensuite l'extrêmité du pied de biche, et l'on fait levier de telle sorte que la partie inférieure soit poussée vers l'intérieur, et que la partie supérieure soit tirée vers l'extérieur. Faute de pied de biche, on peut réaliser la mise en forme au marteau. C'est simple, non ?
Le résultat obtenu est maintenant directement utilisable et prêt à ravir le Landru qui sommeille en chacun de nous !
Utilisation
L'incinérateur doit être positionné dans un endroit dégagé, exempt d'herbes sêches, de broussailles ou de tout autre matériau susceptible de s'enflammer. Evidemment, on évitera de le mettre sous un arbre, les flammes pouvant monter très haut !
Avant de lancer l'incinération, il est bon de préparer les déchets un minimum, par exemple en coupant les branches à une longueur compatible avec la taille de l'incinérateur. Le diamètre du fût détermine grosso modo la longueur de coupe des branches.
S'il s'agit de la première utilisation de votre fût, évitez de rester à proximité lors des 10-15 premières minutes, car la combustion de la peinture ou du vernis va dégager des émanations plutôt nocives pour la santé.
Le démarrage est simple : on remplit l'incinérateur de branches et de bois si possible secs. Personnellement j'utilise du papier trempé dans de l'essence pour initier rapidement le feu, mais si vous êtes du genre masochiste vous pouver tenter un feu par friction ! L'utilisation de bois sec au démarrage permet une mise en chauffe rapide, garantissant un effet optimal.
Une fois que le feu a pris, le phénomène d'aspiration de l'air du bas vers le haut se met en place. Les flammes peuvent alors monter à plus de 3 mètres. La géométrie des entrées d'air fait qu'un tourbillon de flammes se forme.
En matière de dégagement de fumées, l'incinérateur est très discret. Les 5-10 premières minutes s'apparentent vaguement à un barbecue, ensuite plus rien n'est visible. Une fois le feu parti, le défi va être de l'alimenter en continu, car ce bidule consomme autant qu'un réacteur d'avion ! D'où l'intérêt de tout préparer à l'avance. Vous pouvez juger du bon fonctionnement de l'incinérateur à son bruit d'aspiration. Attention aux retours de flammes, car ils ne pardonnent pas !
En toute logique, plus ce que vous incinérez est sec, mieux c'est. Pour autant, vous pouvez ponctuellement jeter une brassée de bois vert ou de l'herbe fraîche dans l'incinérateur sans pour autant provoquer un dégagement intempestif de fumée.
Après 2 heures d'utilisation, il est préférable d'arrêter le processus et d'évacuer les cendres une fois l'incinérateur froid. Cette mesure permet de déboucher les entrées d'air et d'assurer ainsi une bonne alimentation en oxygène lors de la combustion.
Si votre incinérateur se montre un tantinet faiblard, vous pouvez lui rajouter une seconde couronne d'entrées d'air, auquel cas la durée d'utilisation peut facilement être étendue à 3-4 heures.
Pour aller plus loin...
La cendre issue de la combustion de végétaux est une denrée précieuse ! Elle peut servir à la fabrication artisanale de lessive et savon, voire de ciment (cf. la vidéo de Primitive Technology). Dans le jardin surtout, ses utilisations sont nombreuses : barrière anti-gastéropodes, engrais de premier choix pour certains légumes (pommes de terre, haricots, fleurs...), désherbant alcalin si utilisé en grandes quantités... Bref : plutôt que de jeter à la benne les cendres de votre incinérateur de jardin, gardez-les précieusement pour des utilisations ultérieures !
Conclusion
Cette bidouille est plutôt facile à réaliser et, en ce qui me concerne, rend de grands services. L'incinérateur de jardin est très discret et très efficace. C'est également un excellent moyen d'obtenir de la cendre en quantité, cendre qui entre dans la composition de plusieurs produits atisanaux, de l'engrais au savon en passant par le ciment.
Dans un contexte plus dégradé et urbain, on pourrait facilement l'imaginer comme incinérateur d'ordures ménagères à un coin de rue. Dans ce rôle il devrait être certainement plus polluant et beaucoup moins discret, mais rendre tout autant service.
Rammstein
Parfois les circonstances sont telles qu'il faut composer avec les règlements et autres législations ubuesques dont l'administration germanique a le secret... C'est ce qui m'a poussé à fabriquer et mettre en service cet incinérateur de jardin maison.
J'ai hérité d'un jardin abandonné plutôt idyllique, sans eau ni électricité, mais situé dans une zone naturelle protégée. En Allemagne, ce statut interdit théoriquement à tout propriétaire ou locataire d'une parcelle de terrain d'incinérer ses déchets végétaux, et oblige donc à les composter ou évacuer vers une décheterie située à plusieurs kilomètres de là. Les barbecues sont toutefois tolérés.
Comme j'ai plusieurs arbres sur la propriété dont des espèces invasives, je dois régulièrement me débarrasser de quantités conséquentes de branchages et bois mort. Mes voisins rencontrent évidemment le même problème et en règle générale font le trajet jusqu'à la déchèterie, ce qui implique tout de même de disposer d'une remorque et de se déplacer en voiture. Au final ce n'est pas très écolo et plutôt chronophage. D'autres procèdent à des allumages de feux sauvages, qui se soldent en général par le déplacement de la police et une contravention.
Etant pour le coup engagé dans une démarche "bas profil" et minimaliste, j'ai cherché une solution plus discrète, et suis tombé sur cette bidouille au hasard d'une recherche sur internet.
Matériel nécessaire
Pour cette bidouille il vous faut :
- un gros fût métallique,
- une meuleuse d'angle si disponible, ou par défaut un marteau et un burin correctement affûté,
- un pied-de-biche,
- du matériel de protection (au minimum des lunettes et des gants).
Fabrication
Comme j'ai perdu une grosse partie des photos illustrant ce post, il va falloir se contenter du texte ! On commence par tracer au marqueur des segments inclinées à 45° dans la partie basse du fût, matérialisant les entrée d'air. Au besoin on peut rajouter une seconde rangée. A l'aide de la meuleuse d'angle on découpe une fente au niveau de chaque trait. On y introduit ensuite l'extrêmité du pied de biche, et l'on fait levier de telle sorte que la partie inférieure soit poussée vers l'intérieur, et que la partie supérieure soit tirée vers l'extérieur. Faute de pied de biche, on peut réaliser la mise en forme au marteau. C'est simple, non ?
Le résultat obtenu est maintenant directement utilisable et prêt à ravir le Landru qui sommeille en chacun de nous !
Utilisation
L'incinérateur doit être positionné dans un endroit dégagé, exempt d'herbes sêches, de broussailles ou de tout autre matériau susceptible de s'enflammer. Evidemment, on évitera de le mettre sous un arbre, les flammes pouvant monter très haut !
Avant de lancer l'incinération, il est bon de préparer les déchets un minimum, par exemple en coupant les branches à une longueur compatible avec la taille de l'incinérateur. Le diamètre du fût détermine grosso modo la longueur de coupe des branches.
S'il s'agit de la première utilisation de votre fût, évitez de rester à proximité lors des 10-15 premières minutes, car la combustion de la peinture ou du vernis va dégager des émanations plutôt nocives pour la santé.
Le démarrage est simple : on remplit l'incinérateur de branches et de bois si possible secs. Personnellement j'utilise du papier trempé dans de l'essence pour initier rapidement le feu, mais si vous êtes du genre masochiste vous pouver tenter un feu par friction ! L'utilisation de bois sec au démarrage permet une mise en chauffe rapide, garantissant un effet optimal.
Une fois que le feu a pris, le phénomène d'aspiration de l'air du bas vers le haut se met en place. Les flammes peuvent alors monter à plus de 3 mètres. La géométrie des entrées d'air fait qu'un tourbillon de flammes se forme.
En matière de dégagement de fumées, l'incinérateur est très discret. Les 5-10 premières minutes s'apparentent vaguement à un barbecue, ensuite plus rien n'est visible. Une fois le feu parti, le défi va être de l'alimenter en continu, car ce bidule consomme autant qu'un réacteur d'avion ! D'où l'intérêt de tout préparer à l'avance. Vous pouvez juger du bon fonctionnement de l'incinérateur à son bruit d'aspiration. Attention aux retours de flammes, car ils ne pardonnent pas !
En toute logique, plus ce que vous incinérez est sec, mieux c'est. Pour autant, vous pouvez ponctuellement jeter une brassée de bois vert ou de l'herbe fraîche dans l'incinérateur sans pour autant provoquer un dégagement intempestif de fumée.
Après 2 heures d'utilisation, il est préférable d'arrêter le processus et d'évacuer les cendres une fois l'incinérateur froid. Cette mesure permet de déboucher les entrées d'air et d'assurer ainsi une bonne alimentation en oxygène lors de la combustion.
Si votre incinérateur se montre un tantinet faiblard, vous pouvez lui rajouter une seconde couronne d'entrées d'air, auquel cas la durée d'utilisation peut facilement être étendue à 3-4 heures.
Pour aller plus loin...
La cendre issue de la combustion de végétaux est une denrée précieuse ! Elle peut servir à la fabrication artisanale de lessive et savon, voire de ciment (cf. la vidéo de Primitive Technology). Dans le jardin surtout, ses utilisations sont nombreuses : barrière anti-gastéropodes, engrais de premier choix pour certains légumes (pommes de terre, haricots, fleurs...), désherbant alcalin si utilisé en grandes quantités... Bref : plutôt que de jeter à la benne les cendres de votre incinérateur de jardin, gardez-les précieusement pour des utilisations ultérieures !
Conclusion
Cette bidouille est plutôt facile à réaliser et, en ce qui me concerne, rend de grands services. L'incinérateur de jardin est très discret et très efficace. C'est également un excellent moyen d'obtenir de la cendre en quantité, cendre qui entre dans la composition de plusieurs produits atisanaux, de l'engrais au savon en passant par le ciment.
Dans un contexte plus dégradé et urbain, on pourrait facilement l'imaginer comme incinérateur d'ordures ménagères à un coin de rue. Dans ce rôle il devrait être certainement plus polluant et beaucoup moins discret, mais rendre tout autant service.
Rammstein
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Rammstein- Membre fondateur
- Nombre de messages : 8182
Localisation : Allemagne
Date d'inscription : 07/11/2006
Re: [Bidouille] Fabrication et utilisation d'un incinérateur de jardin
Super !
Ne pas oublier de garder l'eau de trempage des cendres pour faire de la lessive.
Ciment avec les cendres + lessive, rien n'est perdu.
Ne pas oublier de garder l'eau de trempage des cendres pour faire de la lessive.
Ciment avec les cendres + lessive, rien n'est perdu.
NonoMacbill- Membre
- Nombre de messages : 477
Age : 65
Localisation : Yvelines
Date d'inscription : 19/10/2017
Re: [Bidouille] Fabrication et utilisation d'un incinérateur de jardin
Salut
Effectivement, j'ai trouvé ce fut au fond du jardin que je viens d’acquérir :
Avec au centre du jardin, un système de dalles pour le poser dessus.
Les aérations sont juste des perçages :
Du coup, la législation en Alsace valant bien celle d'outre Rhin, J'ai lancé une incinération à l'heure du repas hier, et c'est exact que cela revient a la fumée d'un bon four a flammekuche. Aucun voisin n'ayant de vue directe sur la zone en question, je peut effectivement faire disparaître des restes de bois ou de taillis qui ne sont ni broyables, ni intéressants a brûler au BBQ.
Effectivement, j'ai trouvé ce fut au fond du jardin que je viens d’acquérir :
Avec au centre du jardin, un système de dalles pour le poser dessus.
Les aérations sont juste des perçages :
Du coup, la législation en Alsace valant bien celle d'outre Rhin, J'ai lancé une incinération à l'heure du repas hier, et c'est exact que cela revient a la fumée d'un bon four a flammekuche. Aucun voisin n'ayant de vue directe sur la zone en question, je peut effectivement faire disparaître des restes de bois ou de taillis qui ne sont ni broyables, ni intéressants a brûler au BBQ.
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« La guerre, c'est la paix. » : L Tolstoi (je crois)
« La liberté, c'est l’esclavage. » : Spartacus (pas sur)
« L'ignorance, c'est la force. » : F Dostoïevski (a vérifier)
Kyraly- Membre
- Nombre de messages : 4967
Localisation : Grand Est
Emploi : Industrie
Date d'inscription : 08/02/2017
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