Les limites de l'autonomie

j'ai failli partagé ta video sur les chaines "autonomistes" comme MFA et projet liberté, 
c'est une interressante analyse que tu nous a fait là

Très bonne vidéo, qui enfonce utilement une porte tellement ouverte que généralement, on ne la voit pas...

Personnellement, c'est la raison pour laquelle je distingue entre "indépendance", "autonomie" et "autarcie" dans la plupart de mes aménagements. Le point de départ étant de réussir à se passer des réseaux classiques d'approvisionnement. 

Pour ton exemple des planches : 

- l'indépendance, c'est la récupération de planche pour une réutilisation
- l'autonomie, c'est de savoir produire une planche à partir d'un morceau de bois brut
- l'autarcie, ce serait de savoir produire tous les outils dont tu as besoin pour parvenir à fabriquer une planche. 

Et ce que je remarque, c'est que la différence entre "indépendance" et "autonomie", c'est presque toujours du savoir-faire et de l'outillage. Le savoir-faire, la technicité, tu peux les acquérir (mais ça prend pas mal de temps et ça coute beaucoup d'erreurs). L'outillage, ça s'achète. 

Et tu as raison : le passage de l'autonomie à l'autarcie, c'est beaucoup trop lourd pour être fait seul, voire impossible. 
 
Tu peux appliquer ce principe à strictement tout ce que tu fais. Par exemple, je suis en train d'autonomiser mon habitation en eau. Ben, j'ai dû acheter une pompe, une cuve, des tuyaux, des raccords, des filtres...toutes choses que je serais bien incapable de produire moi-même. Donc, je suis face à une impossibilité totale de passer en mode "autarcie" sur la question de l'eau. 

Mais, en y réfléchissant un peu, on comprend vite que cette impossibilité est liée à la notion de confort, celle qui "m'impose" de raisonner à iso-périmètre en termes d'équipements : il faut que l'eau soit sous pression pour alimenter le réseau domestique, pour chauffer dans le cumulus, alimenter la douche, les toilettes, les robinets...etc. 

Alors que le seul truc vraiment vital, dans cette histoire de flotte, c'est l'accès à l'eau en lui-même. Et pour ça, je n'ai fait qu'agencer des pierres, et les fixer avec de la glaise pour canaliser la source vers un tuyau au lieu de la laisser couler dans un bassin. Tout le reste de l'installation, c'est lié aux exigences du confort moderne. 

Pour conclure, cette question d'autonomie, c'est surtout une histoire de contexte, lequel nous impose un confort et une esthétique quand il est favorable, et qui exclura totalement ces 2 notions en cas d'effondrement. 
Si tu as besoin d'une planche dans un contexte d'effondrement, ce sera pour un truc important et tu te foutras de savoir si elle est équarrie, dégauchie, rabotée et poncée. Faudra juste qu'elle fasse le job pour lequel tu en a besoin. Et là, ça réduit grandement la quantité d'outils dont tu auras besoin (voir par exemple comme sont produits les bardeaux pour couvrir les toitures, c'est bluffant de simplicité). 

Et, du coup, l'autarcie devient plus facilement accessible.