La grande démission : comment la désertion gagne la France
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La grande démission : comment la désertion gagne la France
https://reporterre.net/Comment-la-desertion-gagne-la-France
Quelques mois seulement après le glas des confinements, qui a gelé tout un pan des activités économiques, une partie de la population rechigne toujours à revenir dans le rang, à finir ses études, ou à retourner dans les usines ou les entreprises.
Aux États-Unis, des sociologues ont baptisé ce phénomène « Great Resignation » ou « Big Quit » : « la grande démission ». En 2021, plus de 38 millions d’étasuniens ont quitté leur emploi. 40 % n’ont toujours pas repris de travail. Un tsunami qui touche tous les âges, tous les métiers. Et qui renverse le rapport de force entre salariés et entreprises.
L’Amérique bouge et elle n’est pas la seule. En Angleterre, les seniors démissionnent en masse. 300 000 travailleurs âgés de 50 à 65 ans ont rejoint la catégorie des « économiquement inactifs ». Leur désir principal, selon le résultat d’une vaste étude ? Prendre leur retraite et s’échapper définitivement du monde professionnel.
Au Québec, la tension est telle que les employeurs ne renâclent plus à embaucher des mineurs pour faire face à la pénurie de travailleurs dans les secteurs de la manutention et des services. 240 000 postes restent abandonnés. En Espagne, on imagine même faire venir des milliers de Marocains et prolonger les cartes de séjour des étrangers pour pallier le manque de main d’œuvre dans le secteur du tourisme.
À quoi bon s’élever quand tout s’écroule ?
Cette situation résonne avec la France. Ici aussi, l’exode a commencé. Des centaines de milliers de postes ne sont pas pourvus, faute de candidats, dans l’hôtellerie ou la restauration tandis que dans les grandes écoles, chez les classes moyennes supérieures, la sécession couve. Au-delà des discours tonitruants dans la presse, une révolte plus silencieuse se propage. Dans chaque promotion, et même là où on l’attend le moins, dans les entreprises des énergies fossiles ou dans la haute administration publique.
Le doute se répand. La crise écologique vient battre en brèche les rêves d’antan au goût de naphtaline. Que vaut une promotion face au péril climatique ? Pourquoi se battre pour des places quand c’est tout le système qui vacille ? À quoi bon s’élever quand tout s’écroule ?
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"Le problème avec ce monde est que les personnes intelligentes sont pleines de doutes tandis que les personnes stupides sont pleines de confiance."
"Quand on se fait vieux, on se réveille chaque matin avec l'impression que le chauffage ne marche pas."
C'est ça le problème avec la gnôle, songeai-je en me servant un verre. S'il se passe un truc moche, on boit pour essayer d'oublier; s'il se passe un truc chouette, on boit pour le fêter, et s'il ne se passe rien, on boit pour qu'il se passe quelque chose.
Canis Lupus et Wasicun aiment ce message
Re: La grande démission : comment la désertion gagne la France
Bon après quand tu fais "ce test",je peux comprendre...
https://nosretraites-simulateur-cas-types.netlify.app/
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"Le problème avec ce monde est que les personnes intelligentes sont pleines de doutes tandis que les personnes stupides sont pleines de confiance."
"Quand on se fait vieux, on se réveille chaque matin avec l'impression que le chauffage ne marche pas."
C'est ça le problème avec la gnôle, songeai-je en me servant un verre. S'il se passe un truc moche, on boit pour essayer d'oublier; s'il se passe un truc chouette, on boit pour le fêter, et s'il ne se passe rien, on boit pour qu'il se passe quelque chose.
Re: La grande démission : comment la désertion gagne la France
C'est compliqué... je vais prendre un exemple proche : après moult déboire, il rejoint les arts et métiers. Deux années de beuveries et d'études, son ambition est de rejoindre l’ingénierie qui sauvera le monde (vaste programme). Il fera son alternance de troisième année chez suez... (pas certain qu'il y trouvera son compte, d'ici à ce qu'il aille élever des chèvres dans le Larzac...).
Alors soit sa conscience sera corrompue par la rémunération, soit, il rejoindra la grande démission. Pourtant, il a tout le potentiel pour un ingénieur de qualité. Il ne manque que de donner du sens à son travail... et il ne pense pas encore à la retraite, loin de là...
Donc, si suez lui offre l’opportunité de mettre son travail et ses capacités à profit d'un meilleur monde, il contribuera. Mais si il se rend compte que c'est du pipeau, il démissionnera...
Alors soit sa conscience sera corrompue par la rémunération, soit, il rejoindra la grande démission. Pourtant, il a tout le potentiel pour un ingénieur de qualité. Il ne manque que de donner du sens à son travail... et il ne pense pas encore à la retraite, loin de là...
Donc, si suez lui offre l’opportunité de mettre son travail et ses capacités à profit d'un meilleur monde, il contribuera. Mais si il se rend compte que c'est du pipeau, il démissionnera...
S2B- Membre
- Nombre de messages : 202
Date d'inscription : 12/02/2022
Re: La grande démission : comment la désertion gagne la France
..."Il s’agit pourtant du génie de cette société, dont les dirigeants ont trouvé un moyen, comme dans le cas des cuiseurs de poisson, de s’assurer que la rage soit précisément et directement dirigée contre ceux dont les agissements ont un sens.
Par exemple, dans notre société, une règle semble exister, selon laquelle plus un travail bénéficie ouvertement aux autres, moins il sera payé. Encore une fois, une mesure objective est difficile à trouver, mais un moyen simple de se faire une idée est de se demander : qu’arriverait-il si cette classe entière de travailleurs disparaissait ?
Peu importe ce que vous pensez des infirmières, éboueurs ou mécaniciens, s’ils venaient à disparaître, les conséquences seraient immédiates et catastrophiques. Un monde sans enseignants ou dockers serait bien vite en difficulté, et même un monde sans auteurs de science-fiction ou musiciens de ska serait clairement un monde moins intéressant.
D’un autre côté, difficile de savoir comment réagirait l’humanité face à la disparition des PDG, lobbyistes, chercheurs en relations publiques, télévendeurs, huissiers de justice ou consultants légaux (beaucoup pensent qu’elle s’en porterait largement mieux).
Pourtant, à part une poignée d’exceptions mises en avant (les médecins), la règle semble étonnamment valide. De façon plus perverse encore, il semble exister un consensus selon lequel les choses doivent se passer ainsi."
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"Le problème avec ce monde est que les personnes intelligentes sont pleines de doutes tandis que les personnes stupides sont pleines de confiance."
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Re: La grande démission : comment la désertion gagne la France
Nous, démissionnaires » : enquête sur la désertion d’en bas.
https://www.frustrationmagazine.fr/enquete-desertion/
https://www.frustrationmagazine.fr/enquete-desertion/
.... Ces dernières semaines, le thème de la désertion est essentiellement traité du point de vue d’une petite partie de la jeunesse diplômée et bien née, qui pour des principes éthiques et politiques, refuserait, comme par exemple dans les discours devenus viraux des étudiants d’AgroParisTech dont nous parlions en introduction, de diriger une économie basée sur la destruction de notre habitat pour se reconvertir dans l’agriculture paysanne.
Mais qu’en est-il de cette désertion du milieu et d’en bas, celle des employés, des cadres subalternes, des fonctionnaires, des techniciens et des exécutants de la société capitaliste qui décident – souvent parce qu’ils n’en peuvent plus – de quitter leur emploi ? Derrière les grands principes, la réalité du travail est exposée dans la cinquantaine de témoignages que nous avons reçue, issus de tous secteurs : la désertion de la classe laborieuse est avant tout une quête de survie individuelle dans un monde du travail absurde et capitaliste.
Elle dit beaucoup de la perte de nos outils collectifs de résistance aux injustices, de la solitude des travailleurs dont tout le monde se fout, mais aussi d’un refus puissant de jouer le rôle qu’on nous assigne. La grande démission est-elle une chance à saisir pour changer la société
« J’avais cette sensation qu’on m’obligeait à bosser avec des personnes que j’aurais détesté fréquenter en dehors, et d’un autre côté qu’on me mettait en compétition avec des gens avec qui j’aurais pu être pote«
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"Le problème avec ce monde est que les personnes intelligentes sont pleines de doutes tandis que les personnes stupides sont pleines de confiance."
"Quand on se fait vieux, on se réveille chaque matin avec l'impression que le chauffage ne marche pas."
C'est ça le problème avec la gnôle, songeai-je en me servant un verre. S'il se passe un truc moche, on boit pour essayer d'oublier; s'il se passe un truc chouette, on boit pour le fêter, et s'il ne se passe rien, on boit pour qu'il se passe quelque chose.
BigBird, NonoMacbill et badurno aiment ce message
Re: La grande démission : comment la désertion gagne la France
J'aime bien les gamins nantis qui se révoltent une fois leur diplôme de grande école en poche. Une ceinture avec le diplôme, des bretelles avec papa maman, un parachute avec le réseau. La prise de risque est limitée, comme les bourgeois d'antan allaient faire leur voyage de jeunesse, et après ces quelques temps de césure il sera toujours temps d'aller faire du cash pour une major.
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Le matin du grand soir il y aura de la confiture de bisounours au petit déjeuner.
Nous avons deux souverains, Dame Physique et Sire Temps.
Nul ne réveille celui qui feint le sommeil.
merlin06- Membre Premium
- Nombre de messages : 1299
Localisation : Auvergne
Date d'inscription : 21/05/2012
BAD73 et badurno aiment ce message
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