[Littérature] Dans Le Noir de Lara Elric

Autant le dire tout de suite : je n’ai pas aimé ce roman ! Non pas qu’il soit mal écrit ou que le sujet soit inintéressant, loin de là. Son seul gros écueil est qu’il s’adresse - c’est mon avis, hein… - essentiellement à un public féminin ! Donc, en guise de préambule, on pourrait dire que, si vous êtes une femme, Dans Le Noir devrait vous plaire !



Le roman raconte le périple d’une jeune parisienne et de ses amis de circonstance, confrontés à une coupure de courant générale, qui met littéralement à bas la société telle que nous la connaissons. La panne suscite d’abord l’incrédulité, puis la situation évolue de plus en plus violemment (pillages, pénuries diverses) pour devenir intenable et conduire à une fuite de la ville vers la Côte d’Azur, après une petite odyssée à travers la France dévastée.

Le résumé du bouquin :

Olivia, jeune femme moderne et tout à fait normale, se trouve un soir confrontée à une panne d’électricité. Ce qui n’était qu’une gêne mineure dans une soirée morose va rapidement s’avérer être un problème bien plus grave qu’elle ne le pensait. La panne dure et elle va devoir s’acclimater à de nouvelles conditions de vie plus rudes. Dans un univers où tout ce qui lui est familier est devenu inutile, il lui faudra affronter un monde qui a changé et dans lequel l’autre est devenu une menace. Avec l’aide d’un petit groupe réuni au gré du hasard, elle va tenter de s’en sortir en espérant un retour à la normale. Son caractère et son courage suffiront-ils pour faire face à des dangers auxquels elle n’est pas préparée ? Suivez Olivia et ses amis dans un périple palpitant qui vous fera reconsidérer votre quotidien.

On en parle sur les blogs littéraires : Beltane lit en secret "C’est également ce qui fait le charme de « Dans le Noir ». Cet esprit collectif, mis en scène par une plume fluide, simple, mais rythmée et efficace, crée une sorte d’intimité avec les personnages. À tel point qu’on peut presque les imaginer, ou les identifier à nos propres voisins. Et même si l’intrigue se veut facile à lire, cela ne l’empêche pas pour autant de pousser le lecteur à la réflexion. Et si ça nous arrivait ? De quel côté serions-nous ? Est-ce que notre mode de vie contemporain est adapté à nos réels besoins ?" Refuge littéraire «Je me suis retrouvée immergée très rapidement dans l’histoire et j’ai ressentis un grand panel d’émotions. Les personnages sont attachants, différents, ils représentent bien ce que toute sorte de gens peuvent penser dans de pareils moments.» Lire, écrire, voir «j'ai aimé suivre les aventures de cette étrange communauté attachante qui nous donnent envie de refaire le monde. D'autant que le tout est exprimé avec un phrasé impeccable. Merci à l'auteur de sa confiance, un livre dense qui traite une idée originale avec de nombreuses péripéties !» Egide of books «J’ai aimé la plume de l’auteur qui nous laisse voir qu’elle maîtrise son univers, et surtout que les pages tournent vite. »

Ce qui m’a semblé intéressant à la lecture de ce roman, c’est que le personnage principal n’est pas un rambo surarmé mais une jeune femme, qui voit son cadre de vie artificiel et superficiel, rempli de béquilles technologiques et de tout le confort moderne (téléphone portable, eau chaude, four à micro-onde…), littéralement s’arrêter du jour au lendemain. Les héros féminins sont en effet assez rares dans l’imaginaire survivaliste ! Le retour à la dure réalité humaine - mâtinée de violences, cadavres et mésaventures en tout genre – a valeur d’apprentissage de la vie pour la jeune héroïne. Le scripte de l’histoire reste quant à lui somme toute classique puisqu’on le retrouve dans de nombreux romans d’anticipation (catastrophe, fuite, reconstruction).

Le roman n’est pas exempt d’erreurs et d’inexactitudes. Les scènes de combat sont AMHA fortement fantasmées et très éloignées de la réalité du terrain, à commencer par l’usage de l’Aikido en situation de combat. De même, incinérer un compagnon de route avec le bois vert d’un arbre fraîchement abattu est une mauvaise idée. L’absence totale de bon sens tactique basique dans le groupe de survivants est par moment désespérant de naïveté. La position sur les armes à feu a également de quoi énerver par moment, tout comme ces personnages convaincus d'appartenir au camp du bien et qui ne semblent être animés que de bons sentiments.

Et d’ailleurs le mot est lâché : ce roman dégouline de sentimentalisme ! Alors que le pays est à feu est à sang, qu’il n’y a plus rien à bouffer, que des camarades sont blessés, que des tarés se baladent armés à la recherche de proies, certains personnages se livrent aux jeux de l’amour et de la séduction, se posent des questions existentielles (« m’aime-t-il ? »), à un point où cela devient insupportable ! Personnellement j’ai allègrement sautés ces passages, qui n’apportent rien à l’histoire. Bon, cet excès de romantisme s’explique : l’auteur écrit aussi des romans à l’eau de rose ! Autre sujet connexe que j’aurais aimé voir traité ou au moins brièvement abordé : le devenir des centrales nucléaires dans un tel scénario.

En conclusion : Dans le Noir est un roman d’anticipation de facture classique et bien écrit, mais qui AMHA s’adresse prioritairement à un lectorat féminin. Si vous faîtes partie du public cible ou vous identifiez comme tel (…), ce roman constitue une initiation en douceur aux thématiques du blackout et de l’effondrement.

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