RETEX Chaudière à plaquettes
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Olduvaï :: Définition des risques & préparation matérielle (réservé aux membres s'étant présentés) :: Préparation du domicile :: Energie
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RETEX Chaudière à plaquettes
Bonjour,
Après 2 saisons passées avec une chaudière à plaquettes, je me suis dis qu'un petit retex pourrait être utile à certains :
Pour planter le décor, je précise d'entrée que je vis au milieu d'une forêt, soit un parc de 5 hectares sur 7 boisés en chêne principalement et en acacia à 20%.
C'est une forêt qui n'a quasi pas été entretenue depuis 1920, donc beaucoup d'arbres morts chaque année qui constituent la base de mon alimentation, plus quelques coupes.
Mais je dirais que même avec 2 hectares boisés je resterai auto-suffisant mais il faudrait que 20 années passent pour confirmer.
Ensuite, j'ai une grande surface à chauffer (600 m² environ) mais plus de la moitié est simplement maintenu à 14°C, je ne chauffe à 21°C que 200 m², bientôt 70m² de plus.
Nous disposons aussi d'une ballon d'échange ECS alimenté par la chaudière. En été, un switch permet de basculer sur un ballon électrique / solaire thermique pour ne pas faire fonctionner la chaudière.
Nous avons donc opté pour une chaudière à plaquettes de 50 kW (d'occasion) et notre consommation s'établit à environ 60 m3/an, soit 15 tonnes de plaquettes sèches (environ 12 stères de bois-bûche frais).
Pour les stocker, j'ai construit un silo avec un débordement couvert par une bâche agricole respirante de 300g/m² (Supérieure à 200g/m² conseillé mais beaucoup plus résistante aux contraintes).
Pour alimenter le silo, je me contente de couper des tronçons d'arbres et branches coupés à 4m pendant l'hiver, de les acheminer et de les empiler près de la chaudière.
Vers la mi-août, un camion de broyage (attention : il fait 30t, la résistance au sol doit être prévue pour) vient traiter le tas, le broyer et "cracher" dans le silo à 10m de distance (grosse opération, tout est recouvert de poussière de bois alentour).
La location de ce camion me coûte environ 500€, sachant qu'il ne lui faut que 45mn pour faire le boulot si tout est bien préparé.
Le broyage à mi-août est essentiel : le bois est assez sec et terminera son séchage sous bâche pendant les 3 mois qui restent avant l'hiver, sachant qu'un broyat insuffisamment sec risque de causer beaucoup de problèmes.
Ensuite, on est dans de la mécanique assez simple : un moteur et moto-réducteur animent une vis sans fin terminée par un rotor avec des lames ramasseuses dans le silo, c'est brutal, lent et puissant mais très robuste.
Les plaquettes tombent dans une écluse qui isole du feu et sont entraînées par un deuxième moteur / vis sans fin vers la chambre de combustion.
Un simple brûleur permet d'enflammer le tas accumulé dans la chaudière et c'est parti, de manière automatique.
Un dernier moteur vient secouer des grilles pour faire tomber les cendres, c'est le cycle de nettoyage / décendrage automatique, une fois par jour.
Les cendres tombent dans des bacs qu'il faut vider 1x/semaine. Il existe des bacs de plus grande capacité ou des systèmes de vidage automatique ...
En résumé et pour l'entretien on a :
- vérifier la silo et acheminer des plaquettes depuis la réserve : 1 fois par semaine à une fois par mois = 1/2 heure
- vider les cendres et nettoyer les capteurs : 1 fois par semaine = 1/4 d'heure
- nettoyer le foyer en saison pour retrouver les performances : 2 fois par saison = 1/2 heure
- nettoyage annuel / ramonage : 1 x /an = 4 heures
A noter : ma chaudière est installée dans un petit abri dédié, situé à 20m de la maison, les tuyaux sont enterrés et viennent alimenter le ballon tampon et les mélangeurs à l'intérieur de la maison.
Enfin, il faut prendre en compte que le combustible n'est pas "normalisé", il y a pas mal de petits impondérables, le système s'arrête parfois sur des erreurs anodines, genre plaquettes qui forment un bouchon etc...
Je dirais donc que c'est un système très économique et très robuste mais qui demande une présence, un contrôle.
Il y a des alarmes et un pilotage à distance possible mais ils ne peuvent pas tout traiter, il faut en avoir conscience.
Au niveau énergétique, je pense que la production de plaquettes est beaucoup plus simple alors que la fabrication de pellets nécessite de sécher puis chauffer la matière.
Je dispose d'un broyeur à plaquettes fonctionnant sur la prise de force du tracteur : j'y passerai au moins 5 jours, je serais limité à des branches de 5cm et je consommerai beaucoup plus de pétrole qu'avec le camion broyeur.
C'est néanmoins ma solution de secours et je travaille à la rendre résiliente en énergie.
Au niveau environnemental le bilan est mitigé, entre surface à chauffer trop importante et production accélérée de CO².
Sinon, un point important est la consommation électrique des moteurs qui fonctionnent en triphasé.
Déjà, d'un point de vue résilience, c'est moins évident d'alimenter avec du solaire triphasé.
Et au niveau consommation, on a :
En régime constant comme le mien, on a donc une consommation de 104 Wh soit 2,5 kWh/jour.
Pour de plus petites installations, on n'échappera pas à des moteurs de cette dimension pour des questions de robustesse, mais on aura des durées de fonctionnement qui vont être réduites « le temps de remplir le ballon tampon ». On peut imaginer un fonctionnement sur 8 heures par exemple, sachant que l'allumage et la montée en température peu efficaces durent ¾ heure environ.
Donc une consommation globale entre 0,8 et 2,5 kWh par jour ce qui est loin d'être anodin dans un projet de résilience totale basé sur du solaire / éolien.
Enfin au niveau pollution / particules fines, la différence avec le bois/bûches est énorme : excepté durant les phases de démarrage où l'on observe et sent des fumées blanches chargées, le fait qu'en régime établi la chaudière fonctionne à la température optimale change tout : on n'observe rien, pas d'odeurs ni fumées et le ramonage se réduit à un dépoussiérage, vous pouvez oublier le hérisson.
J'espère que quelqu'un trouvera ce post utile, sinon n'hésitez pas à me corriger si vous voyez une ânnerie.
Après 2 saisons passées avec une chaudière à plaquettes, je me suis dis qu'un petit retex pourrait être utile à certains :
Pour planter le décor, je précise d'entrée que je vis au milieu d'une forêt, soit un parc de 5 hectares sur 7 boisés en chêne principalement et en acacia à 20%.
C'est une forêt qui n'a quasi pas été entretenue depuis 1920, donc beaucoup d'arbres morts chaque année qui constituent la base de mon alimentation, plus quelques coupes.
Mais je dirais que même avec 2 hectares boisés je resterai auto-suffisant mais il faudrait que 20 années passent pour confirmer.
Ensuite, j'ai une grande surface à chauffer (600 m² environ) mais plus de la moitié est simplement maintenu à 14°C, je ne chauffe à 21°C que 200 m², bientôt 70m² de plus.
Nous disposons aussi d'une ballon d'échange ECS alimenté par la chaudière. En été, un switch permet de basculer sur un ballon électrique / solaire thermique pour ne pas faire fonctionner la chaudière.
Nous avons donc opté pour une chaudière à plaquettes de 50 kW (d'occasion) et notre consommation s'établit à environ 60 m3/an, soit 15 tonnes de plaquettes sèches (environ 12 stères de bois-bûche frais).
Pour les stocker, j'ai construit un silo avec un débordement couvert par une bâche agricole respirante de 300g/m² (Supérieure à 200g/m² conseillé mais beaucoup plus résistante aux contraintes).
Pour alimenter le silo, je me contente de couper des tronçons d'arbres et branches coupés à 4m pendant l'hiver, de les acheminer et de les empiler près de la chaudière.
Vers la mi-août, un camion de broyage (attention : il fait 30t, la résistance au sol doit être prévue pour) vient traiter le tas, le broyer et "cracher" dans le silo à 10m de distance (grosse opération, tout est recouvert de poussière de bois alentour).
La location de ce camion me coûte environ 500€, sachant qu'il ne lui faut que 45mn pour faire le boulot si tout est bien préparé.
Le broyage à mi-août est essentiel : le bois est assez sec et terminera son séchage sous bâche pendant les 3 mois qui restent avant l'hiver, sachant qu'un broyat insuffisamment sec risque de causer beaucoup de problèmes.
Ensuite, on est dans de la mécanique assez simple : un moteur et moto-réducteur animent une vis sans fin terminée par un rotor avec des lames ramasseuses dans le silo, c'est brutal, lent et puissant mais très robuste.
Les plaquettes tombent dans une écluse qui isole du feu et sont entraînées par un deuxième moteur / vis sans fin vers la chambre de combustion.
Un simple brûleur permet d'enflammer le tas accumulé dans la chaudière et c'est parti, de manière automatique.
Un dernier moteur vient secouer des grilles pour faire tomber les cendres, c'est le cycle de nettoyage / décendrage automatique, une fois par jour.
Les cendres tombent dans des bacs qu'il faut vider 1x/semaine. Il existe des bacs de plus grande capacité ou des systèmes de vidage automatique ...
En résumé et pour l'entretien on a :
- vérifier la silo et acheminer des plaquettes depuis la réserve : 1 fois par semaine à une fois par mois = 1/2 heure
- vider les cendres et nettoyer les capteurs : 1 fois par semaine = 1/4 d'heure
- nettoyer le foyer en saison pour retrouver les performances : 2 fois par saison = 1/2 heure
- nettoyage annuel / ramonage : 1 x /an = 4 heures
A noter : ma chaudière est installée dans un petit abri dédié, situé à 20m de la maison, les tuyaux sont enterrés et viennent alimenter le ballon tampon et les mélangeurs à l'intérieur de la maison.
Enfin, il faut prendre en compte que le combustible n'est pas "normalisé", il y a pas mal de petits impondérables, le système s'arrête parfois sur des erreurs anodines, genre plaquettes qui forment un bouchon etc...
Je dirais donc que c'est un système très économique et très robuste mais qui demande une présence, un contrôle.
Il y a des alarmes et un pilotage à distance possible mais ils ne peuvent pas tout traiter, il faut en avoir conscience.
Au niveau énergétique, je pense que la production de plaquettes est beaucoup plus simple alors que la fabrication de pellets nécessite de sécher puis chauffer la matière.
Je dispose d'un broyeur à plaquettes fonctionnant sur la prise de force du tracteur : j'y passerai au moins 5 jours, je serais limité à des branches de 5cm et je consommerai beaucoup plus de pétrole qu'avec le camion broyeur.
C'est néanmoins ma solution de secours et je travaille à la rendre résiliente en énergie.
Au niveau environnemental le bilan est mitigé, entre surface à chauffer trop importante et production accélérée de CO².
Sinon, un point important est la consommation électrique des moteurs qui fonctionnent en triphasé.
Déjà, d'un point de vue résilience, c'est moins évident d'alimenter avec du solaire triphasé.
Et au niveau consommation, on a :
- le moteur / vis d'alimentation qui tourne 10% du temps à 0,65 A / 400 V, soit 26 Wh
- le moteur / vis de silo qui tourne 11% du temps à 0,65 A / 400 V, soit 28 Wh
- le moteur de ventilation qui tourne 100% du temps à 32 Wh
- le moteur de nettoyage qui fonctionne à 0,08% du temps à 0,5A/400V, soit 16 Wh
- l'allumeur qui fonctionne à 0,03% du temps à 1600 W, soit 2 Wh
En régime constant comme le mien, on a donc une consommation de 104 Wh soit 2,5 kWh/jour.
Pour de plus petites installations, on n'échappera pas à des moteurs de cette dimension pour des questions de robustesse, mais on aura des durées de fonctionnement qui vont être réduites « le temps de remplir le ballon tampon ». On peut imaginer un fonctionnement sur 8 heures par exemple, sachant que l'allumage et la montée en température peu efficaces durent ¾ heure environ.
Donc une consommation globale entre 0,8 et 2,5 kWh par jour ce qui est loin d'être anodin dans un projet de résilience totale basé sur du solaire / éolien.
Enfin au niveau pollution / particules fines, la différence avec le bois/bûches est énorme : excepté durant les phases de démarrage où l'on observe et sent des fumées blanches chargées, le fait qu'en régime établi la chaudière fonctionne à la température optimale change tout : on n'observe rien, pas d'odeurs ni fumées et le ramonage se réduit à un dépoussiérage, vous pouvez oublier le hérisson.
J'espère que quelqu'un trouvera ce post utile, sinon n'hésitez pas à me corriger si vous voyez une ânnerie.
Teknikbaru- Membre
- Nombre de messages : 60
Localisation : Tarn
Date d'inscription : 21/05/2020
Wasicun, Semper, Catharing, merlin06, Résilient et Kiwald aiment ce message
Re: RETEX Chaudière à plaquettes
Très bonne stratégie !!!
La seule alternative que je connaisse : la chaudière à bois (bûches) extérieure "à la canadienne" ...
(mais c'est un peu "overkill" / par chez nous la plaquette c'est l'avenir !)
La seule alternative que je connaisse : la chaudière à bois (bûches) extérieure "à la canadienne" ...
(mais c'est un peu "overkill" / par chez nous la plaquette c'est l'avenir !)
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"nemo propheta acceptus est in patria sua"
Wasicun- Membre Premium
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Date d'inscription : 23/02/2007
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