[Nucléaire] - incidents & accidents

serilynpayne a écrit:j'ai quand même l'impression que ça ne va pas être qu'un nuage, mais plutôt une marée continue de différentes concentrations ...

+1,
pour parler de nuage, il faudrait pouvoir le définir en terme de concentration et d'étendue ... là, on ne peut que cartographier le flux des émissions de rejets contaminants à Fukushima, et au grés des éléments météo, mais on ne peut pas "en faire le tour", car on connait une extrémité (la tête), mais pas l'autre (la queue), donc, même si dispersé en arrivant sur l'europe, il sera là et bien là, et pour un temps X que l'on ne connait pas à ce jour.

serilynpayne a écrit:j'ai quand même l'impression que ça ne va pas être qu'un nuage, mais plutôt une marée continue de différentes concentrations ...

je suis bien d'accord avec ça...

ghp a écrit:La criirad a fait une synthèse sur leur site :
http://www.criirad.org/actualites/dossier2011/japon/11_03_21_France_risques.pdf

Salut,

Pour ceux qui ne connaîtraient pas, la CRII-RAD est une association totalement indépendante, créée justement par des citoyens après Tchernobyl afin d'avoir une info indépendante. Ce sont aussi des gens très sérieux, qui essaient de faire leur boulot le plus objectivement possible. Par rapport à la communication officielle, ils peuvent parfois sembler légèrement "catastrophistes", mais ils font quand même très gaffe à rester objectifs, à ne pas tomber dans la militance anti-nucléaire (il y a d'autres structures pour cela). En gros, leur boulot, c'est expliquer, mesurer, alerter.
Soit dit en passant, ils ne s'intéressent pas qu'à l'énergie nucléaire, mais à toutes les sources d'exposition radioactive : ils ont souvent levé des lièvres sur des expositions "faibles doses" : radiologie (imagerie médicale), résidus de minerai d'uranium, recyclage de matériaux radioactifs, etc.

Leur seul défaut c'est qu'ils ont des moyens humains et financiers limités, sans commune mesure avec les agences d'état et les agences internationales.

Leur dossier spécial Japon est à coup sûr à garder dans les favoris et à consulter régulièrement :
http://www.criirad.org/actualites/dossier2011/japon/sommaire.html
Lien vers le site complet :
http://www.criirad.org/

Ca empire :
Le Japon a interdit mercredi la consommation de l'eau de Tokyo pour les bébés et la commercialisation d'autres aliments contaminés par la radioactivité de la centrale de Fukushima. L'eau, c'est à cause de l'iode radioactif. Double de la dose admissible pour les bébés. Et si l'iode se retrouve dans l'eau, c'est bien qu'il a été dans l'air puis dans la pluie.

De la fumée noire s'échappe ce mercredi du réacteur 3. Personnel évacué à nouveau.

Après la fumée blanche, puis la fumée grise, c'est maintenant la fumée noire. C'est plus compliqué que l'élection d'un pape, parce qu'on ne sait même pas ce que la couleur de la fumée annonce !

EDIT : quelques nouveautés :
- réacteur n°1 : température dans l'enceinte de confinement à 400°C (ça signifierait qu'il n'y a plus d'eau liquide, seulement de la vapeur ; or la vapeur a une capacité de refroidissement très faible)
- réacteur n°2 : record absolu de radioactivité mesurée à 500 mSv/h.
- photos publiées par Tepco de l'intérieur des réacteurs : des employés qui s'éclairent à la lampe torche, des portes et débris en travers d'un couloir : ça donne plus l'impression de l'exploration d'une ruine industrielle, que d'une usine en ordre de marche qui n'attend plus que l'on remette le courant et qu'on appuie sur les boutons !
- terre agricole mesurée à 100 000 Bq/kg de Cs137 vers 20 km de la centrale si j'ai bien compris : pourrait empêcher l'utilisation agricole pendant des années, dit un spécialiste japonais.

Barnabé a écrit:Après la fumée blanche, puis la fumée grise, c'est maintenant la fumée noire. C'est plus compliqué que l'élection d'un pape, parce qu'on ne sait même pas ce que la couleur de la fumée annonce !

y'a de quoi rire... jaune !

La criirad dénonce le manque de transparence dans l'accès aux mesures de radioactivité :

"Les chiffres relatifs à la contamination de l’air existent
mais ils sont confisqués par les Etats !

Depuis plus de 10 jours, la centrale nucléaire de FUKUSHIMA DAIICHI rejette des
produits radioactifs dans l’atmosphère : ces rejets ne sont ni maîtrisés ni quantifiés. Dans
le même temps des stations de mesures réparties sur l’ensemble de notre planète
enregistrent les niveaux de radioactivité de l’air et suivent pas à pas l’évolution de la
radioactivité dans l’espace et dans le temps… mais veillent jalousement à ce que ces
données restent secrètes.
Cette situation est choquante en temps normal, totalement inacceptable en situation
d’urgence radiologique. Et d’autant plus inacceptable que ce réseau de mesure est financé
par l’argent public !"

http://www.criirad.org/actualites/dossier2011/japon/11_03_23_Volet1der.pdf

Autres info utile : les limites d'exposition aux rayonnements ionisant en france :
http://www.criirad.org/actualites/dossier2011/japon/limites.pdf

Et bien ... merci ghp. Je viens de lire leur communiqué, sacré coup de gueule du CRIIRAD en effet !!

Il explique aussi que l'AIEA et l’OMS a refusé de leur communiqué les données de mesure, qu'ils les ont filé par contre notre CEA Français, mais que lui aussi refuse de les transmettre au CRIIRAD

Je quote quelques autres passages, mais mieux vaut lire leur communiqué "COLERE ET INDIGNATION – VOLET N°1" en entier. (D'ailleurs vu qu'il y a N°1, on aura surement un N°2 ):

Cette situation est choquante en temps normal, totalement inacceptable en situation d’urgence radiologique. Et d’autant plus inacceptable que ce réseau de mesure est financé par l’argent public !

Précisons à cet égard que les balises de l’IRSN implantées à Saint-Pierre et Miquelon, en Martinique et en Guadeloupe ne mesurent que le niveau de rayonnement (les débits de dose exprimés en μSv/h). Ces résultats ne permettent pas d’évaluer les risques.

La CRIIRAD reçoit des centaines d’appels de personnes inquiètes de la contamination de l’air qu’elles respirent, inquiètes pour elles-mêmes et surtout pour leurs enfants. Elle aimerait informer correctement, et si possible rassurer, mais sur des bases solides, tous ses correspondants, qu’ils habitent le Finistère, la Martinique ou la Corée du Sud. Elle invite chaque citoyen, chaque association, chaque scientifique, chaque élus… à se mobiliser pour obtenir la levée du secret sur les niveaux de contamination de l’air. Une pétition sera prochainement mise en ligne pour collecter des signatures sur la France mais chacun peut d’ores-et déjà relayer la mobilisation à l’étranger et intervenir auprès des autorités de son pays pour dénoncer la situation.

Note d'information de l'IRSN du 24.03.2011

L'IRSN envisage un "syndrôme chinois" (percement par le corium de la cuve de contention et de la dalle en béton sous la centrale) sur le réacteur 3 !

Ceci expliquerait la présence de fumée noire. Le réacteur 3 fonctionnait au MOX (7% de plutonium + 93% d'uranium). Le sel va en outre poser de gros problèmes sur l'ensemble des réacteurs refroidis à l'eau de mer.

Rammstein

Uhmm ca a pas l'air de s'arranger tant que çà pour le Japon en effet ...

Pour la France, L'IRSN vient aussi de publier à 13 h la synthèse de leurs premiers tests :
Synthèse des résultats des mesures de la radioactivité dans le cadre de la surveillance de l’impact à très longue distance des rejets de l’accident de Fukushima

- Pour "1.1 Réseau d'alerte Téléray" : Au cours de la journée du 23 mars, aucune élévation anormale de la radioactivité gamma ambiante n’a été détectée sur l’ensemble des sondes du réseau Téléray de l’IRSN (Métropole et DROM-COM).
- Pour "1.2 Surveillance par prélèvements d’échantillons dans l’environnement" : RAS aussi.

Par contre, pour le 1.2, ils se basent uniquement sur des prélèvements effectués en Métropole entre le 14 au 21 mars. Alors que c'était sensé arrivé chez nous à partir du 23 mars ? ..
Celà doit etre car ils sont encore en train d'analyser les prélèvements, mais du coup ces infos ne sont pas vraiment pertinentes.

Pour les autres pays, dans la section "2. RESULTATS DE MESURE PUBLIES DANS D’AUTRES PAYS", ils indiquent :

Ils mettent en évidence de faibles traces de produits radioactifs rejetés lors de l’accident de Fukushima, détectés sur des filtres de prélèvements de poussières atmosphérique en Californie (San-Francisco, Riverside, Anaheim) et dans l’état de Washington (Seattle) sur la côte ouest. Les radionucléides identifiés sont l’iode 131, le tellure 132, l’iode 132 et le césium 137. Les concentrations mesurées le 18 mars pour ces éléments sont de quelques dixièmes de mBq/m3 ou plus faibles.
En Scandinavie, de l’iode 131 a été mesuré dans l’air à Stockholm, Umeå et Kiruna (Suède), à une concentration inférieure à 0,3 mBq/m3, ainsi qu’en Finlande (moins de 1 mBq/m3)
Ces résultats sont cohérents, en termes de date et d’ordre de grandeur, avec les prévisions effectuées par Météo France à l’échelle mondiale, en collaboration avec l’IRSN. Ils confirment en particulier qu’en Europe, les éléments radioactifs dispersés arrivent par le Nord, comme le prévoyait la modélisation de Météo France.

Et nouveau communique du CRIIRAD aussi à 16h :ARRIVEE DE LA CONTAMINATION EN FRANCE METROPOLITAINE

Extrait du début (tout le doc est intéressant à lire) :

L’air restera anormalement radioactif aussi longtemps que les rejets massifs de radioactivité se poursuivront à la centrale nucléaire de FUKUSHIMA DAIICHI (avec bien sûr un décalage d’une dizaine de jours du fait du déplacement de la contamination sur quelques 15 000 km).

D’après les modélisations, les masses d’air contaminé seraient parvenues hier 23 mars en France métropolitaine. Les analyses du laboratoire de la CRIIRAD pour ce même jour démontrent que, si c’est le cas, la contamination est pour le moment très faible, inférieure aux capacités de détection de son laboratoire de spectrométrie gamma.

La CRIIRAD sera particulièrement attentive aux dépôts de radioactivité sur les sols car ils vont progressivement s’accumuler, en particulier dans les zones où les précipitations seront abondantes et augmenteront les retombées radioactives en lessivant les masses d’air.

Par la suite, ils expliquent qu'il n'y a donc pas de danger au niveau de l'air l'ambiant. Que les dépots sur les sols devraient être aussi négligeables, par contre à surveiller de plus près, car vu que la situation ne semble pas près d'être résolue au Japon, il faudra mesurer leur accumulation.

Sur quelques jours les dépôts seront probablement très faibles mais il faudra suivre l’accumulation progressive des retombées radioactives et contrôler en priorité les zones les plus affectées par les précipitations.

PS : A noter, qu'à la fin, ils se lachent encore .. en parlant des méthodes encore actuelles de contrôle de l'état, et terminent par cette phrase en revenant sur l'époque de Tchernobyl : "A plusieurs reprises, elles avaient détecté des augmentations du niveau de rayonnement mais impossible d’en connaître l’origine : une contamination réelle (dissimulée par l’Etat) ou, comme l’affirmait la version officielle, une panne du matériel ?

c'est une catastrophe au ralenti, on sait rien ou presque, mais ça se passe sous nos yeux. Je comprend rien

Les amis, je vous le dit, cette histoire me coupe la chique... et je me demande vraiment si une entité de mobilisation mondiale des moyens ne devrait pas être créée.
Oui, il reste quelques grammes d'utopiste en moi...

c'est peut être la plus grande catastrophe mondiale, et on se la joue élection cantonales et pub pour le rafale en lybie .
je suis sur le cul.

MonteRosso a écrit:Oui, il reste quelques grammes d'utopiste en moi...

je dirais même de candide, voire de naïf...

serilynpayne a écrit:c'est peut être la plus grande catastrophe mondiale

c'est ce que je disais depuis le début, et ça se confirme, malheureusement.

L'agression aérienne contre la Lybie, ce n'est pas tant une publicité pour vendre les Rafale qu'une future mainmisesur le gaz et le pétrole du pays, comme d'habitude.
Les EUA et notre président à gourmette se foutent royalement du peuple lybien...

oui, c'est un alybie....

serilynpayne a écrit:c'est une catastrophe au ralenti, on sait rien ou presque, mais ça se passe sous nos yeux.

C'est exactement cela ! Perso, j'aurais cru que la situation évoluerait plus vite : soit vers une remise en état, soit vers une catastrophe carabinée. Pour le moment, ça évolue très peu, une fois une fumée blanche, une fois une fumée grise, un fois un peu d'eau de mer par çi, une fois on rallume les lumières d'une salle de contrôle... C'est une catastrophe molle...

Bon, mon résumé des infos récentes :
- travaux repris sur le réacteur n°3 après presque une journée d'interruption pour cause de fumée noire...
A 11H30 (03h30 heure française), l'éclairage de la salle de contrôle s'est allumé, mais nous ne sommes pas sûrs que cela signifie que le système de refroidissement pourra repartir", a déclaré à l'AFP un responsable de l'Agence de sûreté nucléaire.
- le niveau de radioactivité en iode est repassé sous les 100 Bq/kg à Tokyo, les bébés peuvent en boire à nouveau ! A 99 ils peuvent en boire, à 101 c'est décommandé.
- pour ceux qui n'auraient pas encore vu les photos des techniciens qui travaillent sur les centrales c'est ici : http://www.dailymail.co.uk/news/article-1369216/Japan-nuclear-crisis-Fukushima-Fifty-pictures-inside-nuclear-power-plant.html
- 3 ouvriers contaminés aujourd'hui et envoyés à l'hopital, dont 2 contaminés par contact direct avec de l'eau radioactive : "Les trois travailleurs irradiés ce matin (à 12h10, heure locale) travaillaient dans environ 17 cm d'eau alors qu'ils travaillent dans le bâtiment des turbines, situé à l'arrière du réacteur n°3, indique Tepco. Pour deux des employés, l'eau s'est insinuée dans les chaussures [ou leurs bottes ?] et leur peau a donc été en contact direct avec l'irradiation. Ils présentent des traces de très forte irradiation avec des brûlures aux rayons bêta qui ont pu coller à la peau à cause de l'eau. Ils suivent donc un traitement spécial dans la banlieue de Tokyo (Chiba) à l'Institut national des sciences radiologiques"
- Selon la Tepco, l'opérateur de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, au moins dix-sept employés ont été exposés à des doses supérieures à 100 millisieverts par an, la dose maximale normalement autorisés
- Au total, Tepco dénombre 25 blessés depuis 11 mars
- Le gouvernement envisage d'évacuer les personnes situées dans la zone situées dans un périmètre entre 20 et 30 kilomètres de la centrale nucléaire (je crois qu'il serait temps, cf. : "Des informations très partielles indiquent que, dans la zone de confinement (entre 20 et 30 km de distance de la centrale), les personnes pourraient en quelques jours atteindre le seuil de contamination annuel si elles restaient à l’extérieur des bâtiments"
- contamination élevée constatée dans la mer : 07h30 L'eau de mer toujours radioactive
De nouveaux tests réalisés en mer à proximité immédiate de la centrale nucléaire montrent une cocnentration en iode 131, iode radiactive, 147 fois supérieure à la la limite autorisé
- Hauteur du tsunami désormais estimée à 14 m au niveau de la centrale de Fukushima Daiicha. "La compagnie électrique japonaise Tepco n’arrête pas de refaire ses calculs. En butant sur la terre ferme le 11 mars dernier, le tsunami n’a mes uré ni les sept mètres qu’elle avait d’abord estimés, ni les dix mètres de haut qu’elle avait calculés dans un deuxième temps. La vague dévastatrice s’est transformée en un mur de 14 mètres de haut, a rectifié l’entreprise mercredi 23 mars"
L'IRSN semble une agence qui ne pratique pas trop la langue de bois et donne des infos valables; Ce sont eux qui avouent étudier l'hypothèse d'une fonte du combustible et d'un corium qui aurait coulé sur la dalle. L'ASN est plus prudente et consensuelle.
Voici notamment des déclarations récentes de ces deux agences :
« La situation reste précaire », reconnaît Julien Collet, directeur de l’environnement et des situations d’urgence à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). « Et les rejets radioactifs se poursuivent », ajoute-t-il.
« L’eau utilisée pour le refroidissement se contamine au contact du combustible, et une grande partie de cette eau doit repartir en mer », suppose Jean-Christophe Gariel, directeur adjoint de l’environnement et des interventions à l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). La contamination terrestre et maritime se poursuit donc.
plus près des côtes, à 700 m et 7 000 m, les concentrations se sont, elles, révélées plus élevées allant jusqu’à 6 000 becquerels (Bq) par litre pour l’iode et 2 000 Bq pour le césium. « L’iode s’éliminera rapidement, mais le césium aura un impact durable, il se déposera sur les sédiments, les poissons ne seront plus consommables », en déduit Jean-Christophe Gariel.

Sources : AFP, Metro, La Croix, Ouest France...

ALERTE : Fukushima: la cuve du réacteur 3 "peut-être endommagée", dit l'opérateur Tepco. En gros, ils se sont rendu compte qu'il y a de l'eau très radioactive dans le bâtiment de la turbine, et ils en déduisent qu'il y a peut-être bien une fuite quelque part dans la cuve du réacteur.
Article en anglais : http://www.businessweek.com/news/2011-03-25/reactor-core-may-be-breached-at-damaged-fukushima-power-plant.html

Si on suit l'"hypothèse Rammstein", leur déclaration est peut-être un euphémisme pour dire qu'ils se sont rendu compte que le corium (combustible fondu) a creusé un trou au travers de la cuve !

Euh... faut pas pousser non plus : je n'ai aucune autorité en la matière, et ne fais que rapporter une appréciation entre ce qui devrait théoriquement se passer selon quelques spécialistes, et ce qui se passe effectivement.

En tout état de cause, je pense (mais ce n'est que mon humble avis) que ce qui est en train de se dérouler sous nos yeux est loin d'être terminé, et que les conséquences seront gravissimes. Malheureusement les décideurs n'ont sans doute pas encore saisi, volontairement ou non, l'ampleur de la catastrophe...

Quelques infos glanées sur le net, non sourcées (l'essentiel provient du forum éco cité plus haut) :

Deux Japonais ont été hospitalisés après leur arrivée mercredi en Chine en provenance de Tokyo sur un vol commercial parce qu’ils présentaient de « graves » taux de radioactivité, a annoncé vendredi l’Administration chinoise chargée de la sécurité et de la quarantaine. Auparavant, seul des cas de Japonais présentant des taux anormaux de radioactivité ont été annoncés à Taïwan, le 17 mars, après les accidents en chaîne à la centrale nucléaire japonaise de Fukushima. Ces deux Japonais résidaient dans un rayon de 200 à 350 km de la centrale nucléaire, très endommagée par le séisme et le raz-de-marée du 11 mars, dans l’est du Japon. Les deux voyageurs ont été hospitalisés dans la ville de Suzhou « pour recevoir un traitement », précise l’Administration sur son site, et « leurs bagages et vêtements ont été détruits ». – (AFP)

Sur les sites chinois on apprend que ces deux japonais n’auraient jamais quitté leur lieu de résidence depuis le séisme. Ils ont été contrôlés par les autorités japonaises avant de quitter le territoire sans qu'aucun signe de radioactivité n'ait été signalé.

Ils ont été contrôlés à l’aéroport de Wuxi, province du Jiangsu lors de leur arrivée en Chine par les autorités sanitaires aux frontières qui ont décelé de graves taux de radioactivités nécessitant une hospitalisation et des traitements en urgence.

***

Durant les 10 jours de son incendie, Tchernobyl a émis 1,76 × 10 puissance 18 becquerels d’iode-131, ce qui équivaut à seulement 50% de plus que ce qui a été calculé par jour pour Fukushima Daiichi.
Les émissions de césium-137 sont du même ordre de grandeur que celles de Tchernobyl. Les lectures de Sacramento suggèrent par contre qu’elle (Fukushima) ait émis 5 × 1015 becquerels de césium-137 par jour. Tchernobyl avait émis 8,5 × 1016 au total, environ 70% de plus par jour.

La centrale de Fukushima héberge environ 1760 tonnes de combustible nucléaire neuf et usagé sur son site. Une quantité inconnue a été endommagée. Le réacteur de Tchernobyl n’en renfermait que 180 tonnes.

L’eau de mer a engendré une croûte sodio-calcique sur tous les revêtements portés à haute température qui diminue de façon sensible les dissipations énergétiques.

Les japonais enregistrent maintenant des pressions négatives dans les cuves en raison d’un effet d’évent occasionné par le trou dans les cuves et la différence de pression entre l’intérieur et l’extérieur des cuves, celle-ci augmentant sans cesse en raison de cette croûte.
On connait la résistance des cuves à la pression (8,3 bars max) mais on ne connait pas leur résistance à des phénomènes de dépressurisation. Elles ne sont pas conçues pour ça.

Les fumées et les bouffées neutroniques intermittentes pourraient être en relation avec ces phénomènes de dépressurisation.

Des taux de radiation 1600 fois supérieurs à la normale ont été relevés dans la couronne des 20 à 30 kilomètres.

***

Deux japonais qui résidaient dans un rayon de 250 à 300 kms autour de la centrale ont présenté à un contrôle effectué par les autorités chinoises, à la faveur d’un déplacement, une contamination « dépassant gravement les limites ». Ils ont été hospitalisés.

Le gouvernement a incité les habitants de la zone comprise entre en rayon de 20 et 30 kms de la centrale à la quitter.

Il a été découvert des légumes contaminés (césium 137), qui ont été produits aux alentours immédiats de Tokyo.

Il a par ailleurs été reconnu que la remise en route des pompes allait prendre de multiples semaines. « Nous en sommes encore à évaluer les dégâts sur la centrale et nous ne pouvons par fixer une date à laquelle les équipements de refroidissement vont fonctionner. Cela pourrait prendre encore plus d’un mois, qui sait » a déclaré Tepco à l’AFP. La situation instable actuelle est donc condamnée à durer.
Un des deux techniciens irradiés a reçu une dose 10.000 fois supérieure à la normale.

L’opérateur cherche à réduire les étendues d’eau contaminée sur le site, sans qu’il soit précisé ce qu’il en fait. Il cherche également a établir si de l’eau a pénétré dans le sous-sol, selon ses déclarations.
Tepco annonce qu’il va substituer de l’eau pure à l’eau de mer pour ses injections dans les réacteurs n°1, 2 et 3 et dans les piscines des 4 réacteurs. Il va utiliser à cette fin l’eau d’un barrage, l’armée américaine lui en fournissant par ailleurs selon des modalités non détaillées.

***

Rammstein

Merci Rammstein pour ces infos.
Voici des sources concernant ces infos pour en savoir plus: sur le journal Le Monde, sur le journal New Scientist (anglais).

un article assez "gloups" sur agoravox


c'est même pas classé dans "actu" mais dans "environnement" ...ici ...

Le scénario suivant n'est pas mal non plus (péché sur forum-éco, pas sourcé malheureusement).

Rammstein

***

La fumée noire qui s'échappe des ruines du bâtiment réacteur 3 ?

Si personne ne veut se lancer dans les explications, je vais vous donner un ordre d'idées.

TEPCO avait annoncé piteusement que les coeurs nucléaires 1 2 et 3 étaient "très probablement" en cours de fusion. Bin voyons.

Pour ce qui est du BR-3 (ou plutôt de ce qu'il en reste), il faut savoir que comme ces réacteurs BWR/REB de General Electric se chargent par la partie supérieure (après avoir démonté un fond hémisphérique qui "enferme" l'enceinte de confinement dite "Mark 1 - Drywell Torus", on accède au fond supérieur du réacteur pour le recharger en combustible, il faut au passage retirer les assécheurs de vapeur pour pouvoir accéder aux assemblages de combustibles. Pas pratique !

Le réacteur est une enceinte de 5,5 mètres de diamètre pour 20 mètres de hauteur.

Si le combustible a fondu (rupture de la 1ère barrière de confinement, celle en alliage de zirconium de 0,86 mm d'épais seulement), on obtient une masse informe, liquide, compacte, de plus en plus chaude : le "corium". Température de fusion 2800°C.

La cuve du réacteur est en acier, épaisse de 140 mm (corps cylindrique), sûrement dans les 200 mm d'épais pour le fond inférieur. Celui-ci est percé d'environ 150 trous, pour permettre le passage étanche à l'eau surpressurisée (290°C à 90 bars) des barres de contrôles.

L'acier fond à 1530°C, le fond du réacteur est en train de se transformer en passoire. Deuxième barrière de confinement, sur quatre. Pour moi, la fumée noire est le signe que le corium a perforé la cuve, et retombe sur...

...le système de commande des barres de contrôle, qui est un système hydraulique. C'est donc des centaines de litres d'huile à vérin qui sont très certainement en train de brûler.
Source : http://i.imgur.com/CckjP.jpg

L'HOMME DEBOUT DANS LE TORE DONNE UNE IDÉE DE L'ÉCHELLE ET DE L'ÉPAISSEUR DES MURS.

"DÉTAIL D'IMPORTANCE" :
http://sciences.blogs.liberation.fr/.a/ ... ceb970d-pi

ABSOLUMENT PERSONNE N'A REMARQUÉ UN ÉNORME TROU DANS LA TOITURE DU BÂTIMENT DES MACHINES, CELUI CÔTÉ MER, QUI JOUXTE LE DÉFUNT BR-3.

Si on compare la taille et la forme du trou, avec une voiture garée sur le site, le trou mesure environ 10 x 12 mètres d'ouverture. Pour plier les tôles du toit de la salle des machines de cette façon, il faut un objet volumineux... Et comme par hasard, il faut un fond de forme "elliptique" pour achever de cloisonner l'enceinte de confinement !


Pour se faire une idée de la taille de cette pièce-maîtresse de chaudronnerie, allez voir ici : http://www.tva.gov/75th/images/timeline/KX-8742.jpg

IL EST BIEN ÉVIDENT QU'UN TEL COMPOSANT NE VA PAS FAIRE DES KILOMÈTRES DANS LES AIRS !

Ceci pour dire que la colossale explosion du BR-3 N'EST PAS une "explosion d'hydrogène". Les BR-3 et 4 sont complètement soufflés, les parois verticales en béton armé ont été soufflées, découpées par "l'effet de cisaillage" avec les murs et les étages attenants. Cette explosion là, c'est le
relâchement de la vapeur contenue dans le réacteur, rien d'autre.

On est donc dans une catastrophe bien plus grave qu'à Tchernobyl : relâchement majeur de polluants durables, réacteurs 3 et 4 éventrés, site à l'abandon, exiguïté et état des voies de communication et de logistique...

Le danger dans les jours à venir, c'est une explosion genre "super-bombe A" car si le combustible est resté fondu, dans le fond du réacteur, la vapeur libérée a juste "soufflé" du béton, d'où la couleur de la colonne. Tchernobyl-4 avait éjecté "mécaniquement" son combustible et son graphite.

Ici, cette fumée noire montre que quelque chose de "combustible et de fuligineux" est en train de brûler, ET SURTOUT qu'il y a de l'air : le BR-3 est complètement ruiné, inaccessible, mais laisse passer de l'air : la fumée s'élève tranquillement, et de la manière la plus diffuse qui soit !

Et comme personne ne chauffent les BR au fioul, c'est pas du fioul qui brûle !

Le danger, c'est que cette "flaque" se répande sur une surface, et que le temps laisse la décantation des matériaux se faire : le PuO2 du MOX en dessous (11,5 grammes/cm3), puis le UO2 (11,0 g/cm3) qui "surnage", puis seulement après le poison de fission, du nitrate de gadolinium (Gd2NO3, dans ces eaux là..., puis juste au dessus la couche vitrifiée de tricarbure de bore, ce qui constituait l'essentiel des barres de contrôle. Si la fusion des assemblages se fait "au goutte à goutte", nul doute que ces gouttes brûlantes traverseront ce cocktail, ajouter de la masse fissile à la masse fissile... où les neutrons ne sont plus contrôlés ni absorbés !

Jusqu'au jour où la réaction en chaîne sera si violente qu'une "super bombe-A" illuminera le ciel japonais comme ces jours maudits d'Août 45, et fera "table rase" du site, à la manière de l'essai nucléaire "Seminole", sur une plage en 1956 (opération Redwing, atoll d'Eniwetok, 14 kilotonnes);
sauf que l'explosion pourrait être beaucoup plus puissante, vu la quantité de combustible impliqué dans chaque réacteur...

L'article d'agarovox cité plus haut par serilynpayne fait aussi froid dans le dos .. D'ailleurs j'avai sous estimé ce point qui est discuté (même si cela doit quand même dépendre du type particule, mais quand meme ..) :

Depuis le Japon, les courants aériens susceptibles de transporter les rejets hautement toxiques traversent le Pacifique, puis le territoire des États-Unis, puis l'Atlantique pour atteindre l'Europe et la Russie en moins d'une dizaine de jours seulement, et continuellement.

Durant tout ce trajet, les particules radioactives vont se diluer dans les masses d'air, puis retomber progressivement pour contaminer l'immense majorité de l'environnement. Je préfère être clair à ce sujet : quand je parle de dilution, je ne parle pas de diminution du risque radioactif, ou de réduction de l'intensité de la toxicité. Les particules radioactives, bien que diluées dans la masse, ne perdent en aucun cas leur potentiel hautement radioactif, pour des dizaines, voire des centaines d'années.

Sinon le CRIIRAD a sorti il y a une heure : COLERE ET INDIGNATION VOLET N°2
Un extrait :

Or, grâce au graphique mis en ligne sur le site du BfS 4, la CRIIRAD a pu avoir accès à l’évolution de l’activité de l’air en iode depuis le 17 mars. La courbe relative à la station de mesure de Sacramento est en orange
On constate que, dès le lendemain, la contamination en iode 131 dépassait 4 mBq/m3, puis 10 mBq/m3 dans la nuit du 18 au 19 mars, une valeur 60 fois supérieure à celle de l’avant-veille.

Bon je sens que je vais aller prendre l'apéro plus tot que prévu ..

Concernant la dispersion de la pollution via les jet-streams, ces vents de haute altitude, on peut se référer à l'éruption du Mont Pinatubo. Les cendres dispersées dans l'atmosphère sont restées en suspension pendant 3 années, au cours desquelles elles ont fait plusieurs fois le tour de la planète.

Lien

On peut toutefois espérer que les émissions radioactives resteront confinées aux basses altitudes...

Rammstein

Je vais me répéter, mais bon... We are doomed!

Une capture d'écran tirée d'une vidéo du réacteur 3, datée du 17.03 et prise après l'explosion, avec entre les décombres un truc métallique incandescent (le réacteur manifestement) de très mauvaise augure...



D'après forum éco, les fumées noires proviennent précisement de cet endroit du réacteur.

Je vais aussi me prendre un apéro bien tassé...

Rammstein

Edit : radioactivité de l'eau supérieure de 10.000 fois la normale sur le réacteur 1, selon une brève de N-TV. Vu le retour d'expérience du réacteur 3, on peut supposer que la cuve de rétention du réacteur 1 est percée, ou bien ?

+++ 16.21 10.000-fach erhöhte Strahlenwerte auch im Reaktor 1 +++
Im Wasser eines zweiten Reaktorblocks in Fukushima ist 10 000-fach erhöhte Strahlung gemessen worden. Dieser Wert sei jetzt am Meiler Nummer 1 aufgetreten, meldet die Nachrichtenagentur Kyodo unter Berufung auf die Betreiberfirma Tepco. Am Donnerstag war bereits an Reaktor 3 im AKW Fukushima im Wasser eine Radioaktivität festgestellt worden, die 10.000 Mal so hoch war wie üblich.

Je suis en train de regarder les possibilités d'installation au Chili, d'un autre côté si on est dans les premiers, ils n'oseraient pas nous renvoyer à la fin du visa touristique de 6 mois ...
réfugié nucléaire, nouveau statut

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