[Plantes sauvages] L'ortie

Ortie




fleurs femelles



Fleurs males




Nom scientifique Urtica dioïca L.

Noms vernaculaires Ortie commune, ortie dioïque, grande ortie.

Autres espècesPetite Ortie (urtica urens L.), Ortie brûlante, Ortie à membranes (urtica membranea Poiret) en méditerranée, Ortie à pustules (urtica pilulifera L.) ou ortie romaine, Ortie de Dodart (urtica astrovirens L.)


FamilleUrticacées

Description

C'est une plante vivace herbacée de 60 à 150 cm de hauteur, formant des colonies grâce à ses longs rhizomes. Tous ses organes sont recouverts de deux types de poils : de longs poils urticants et de petits poils souples. Ses tiges sont dressées et non ramifiées.
Les feuilles vert foncé, opposées, ovales à lancéolées, sont en général deux fois plus longues que larges. Elles sont bordées de fortes dents triangulaires.
Les fleurs sont unisexuées, minuscules et réunies en grappes, mâles et femelles sur des pieds différents.
Les grappes femelles sont tombantes, les grappes mâles dressées. La fleur femelle est formée de 4 tépales dont deux beaucoup plus gros enveloppant un ovaire uniloculaire et deux petits extérieurs. La fleur mâle comporte 4 tépales et 4 étamines.
Le fruit est un akène ovoïde, qui reste enveloppé dans les deux gros tépales accrescents.

Habitat et répartition

Originaire d’Eurasie, elle s’est répandue dans presque toutes les régions tempérées du monde. Elle est plus commune en Europe du Nord qu’en Europe du Sud ou en Afrique du nord, aux climats trop secs. Largement distribuée en Amérique du Nord, elle est toutefois moins abondante qu’en Europe du Nord.
La grande ortie est très commune partout en France. jusqu'à 2400m, sur des terres humifères légères, sur décombres, partout où il y a eu accumulation de matières organiques.


Historique

Compagne des premiers campements préhistoriques, l'Ortie devint sans doute l'un des premiers légumes. Cultivée dès l'âge de pierre, elle était probablement consommée comme des épinards.
La momie des glaciers des Alpes Ötzi portait un couteau dont le fourreau, qui s'est conservé depuis le Néolithique, était un tissage en ortie.
Dans l'Antiquité, Dioscoride (médecin grec,1er siècle, auteur d'un traité sur la matière médicale et de travaux de botanique) indique ses propriétés aphrodisiaques, diurétiques et laxatives, expectorantes et conseille les feuilles écrasées en cataplasme contre les plaies gangréneuses, les ulcères et les suppurations.
Durant le Moyen-Age, sa destination première était le fourrage, accessoirement la fabrication de tissu et papier.
Sainte Hildegarde mentionne aussi de nombreuses utilisations médicinales.
Elle fut inscrite au Codex de la Pharmacopée française en 1818. Jusqu’au XIXe siècle, on considérait que les flagellations du corps avec une botte d’ortie étaient un moyen efficace de lutter contre les douleurs rhumatismales.
En Allemagne, sa culture a perduré jusqu'à la deuxième guerre mondiale.
En 1845, Ginestet redécouvre les vertus anti-hémorragiques de l'Ortie ; H. Cremer démontre sa valeur antianémique.


Usages alimentaires

Comestibilité: Toute la plante est comestible crue, cuite, sucrée, salée.

Parties utilisées: Jeunes pousses, feuilles et fleurs. On évitera les graines sèches car elles sont irritantes.

Recettes: Les jeunes pousses peuvent être cuites comme des asperges, ou comme des épinards, on peut en faire des beignets, ou les utiliser comme n'importe quel légume vert. Les feuilles se préparent comme des épinards, dans les soupes, les gratins, les quiches ou dans la potée, en chips, en beurre d'orties sur des toasts,en confiture, gelée ou en infusion. On peut manger tel quel les fleurs (les fleurs femelles sont plus goûteuses car plus charnues) ou les mettre dans les plats.

Composition de l'ortie
pour des feuilles fraiches donc plus concentrée dans les feuilles sechées

En mg pour 100 g
calcium 630 ( besoins quotidiens : 900g pour un adulte)
phosphore 105 ( b.q : 800 mg/adulte)
fer 7,8 (b.q : 12mg/h - 18 mg/f)
sodium 1 (b.q : 1g/adulte)
potassium 410 ( b.q : 1g/adulte)
magnesium 71 (b.q : entre 250 et 400 mg/adulte)

En g pour 100g
eau 80
protides 8 (equilibrés en acides aminés) (b.q : 80g /h -60g/f)
lipides1
glucides 9


Vitamines
A =7000 UI/100g
B1 = 0.15 mg/100g
B2 = 0.15 mg/100g
PP = 0.6 mg/100g
C = 333 mg/100g

L’ortie sèche est concentrée en protéines équilibrées (40% de son poids sec) et en calcium (10 fois plus que dans le lait pour l’ortie sèche). Elle contient beaucoup de fer (41 mg pour 100 g, plus que la viande).



Propriétés phytothérapeutiques

Composition : chlorophylle, choline, acétylcholine, histamine, sérotonine, bétaïne, lipase, potassium, calcium, fer, souffre, manganèse, silice, ammoniaque, soude, chlore, mucilage, acide gallique et formique, provitamine A, tanins.

Actions : emménagogue (racine), cholagogue, hypoglycémiante, diurétique, dépurative, hémostatique, révulsive, aphrodisiaque (graines), anti-énurésique, anti-anémique, anti-rachitique, anti-asthénique, anti-diarrhéique, anti-diabétique, astringente, dépurative, tonique, vasoconstrictrice, anti-infectieuse, anti-rhumatismal, draineur hépatique, stomachique, galactogène.

Utilisations : hypoménorrhées, ictères, insuffisance hépatique, diabète, goutte, cure de diurèse, trop fortes règles, hémorragies (hémoptysies, hématémèses, métrorragies, hématuries, épistaxis), hémophilie, traitement interne et externe de l’alopécie, stimulant sexuel, énurésie, anémie, rachitisme, arthrose, ostéoporose, problèmes de prostate, faiblesse générale, tuberculose, dermatoses, urticaire, brûlures, ménopause, néphrite, ulcères gastriques et intestinaux, lithiase biliaire, diarrhées, flatulences, entérite, allaitement.

En externe : soins des cheveux, muguet, aphtes, infections bucco-pharyngées


Sa toxicité est cutanée : l'urticaire se manifeste par contact des petits poils de l'ortie avec la peau (acide formique comme les fourmis). Les symptômes disparaissent en plus ou moins 6h. (Le jus d'oseille de rumex ou des feuilles de plantain, frottées sur la peau sont très efficaces pour calmer les brûlures). Séchée ou cuite, l'ortie n'est plus urticante.
Le fait de la mouiller atténue aussi ses capacités urticantes. Il semble qu'on peut éviter d'être piqué si on arrête de respirer, que l'on peut aussi soulager les piqures avec des feuilles de sureau ou tout simplement en n'y touchant pas.
En fait, l'ortie est susceptible, il faut la caresser dans le sens du poil, et tout va bien !
Lorsque je me balade, je cueille souvent une petite feuille d'ortie au passage, et je la garde quelques minutes dans mes mains tout en continuant ma promenade, je lisse sa surface entre deux doigts, tranquillement, dans le sens du poil, et après, je la plie en 4, et après.....je la mange !

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Autres usages

Jadis, les fibres d’ortie étaient largement utilisées pour fabriquer des cordages, des fils et des vêtements. On utilise encore de préférence l'ortie Urtica parviflora cultivé dans l'Himalaya pour cet usage.

Le purin d’ortie, obtenu par macération des feuilles hachées dans de l’eau (purin), est utilisé en lutte biologique pour tuer ou repousser les insectes et comme fertilisant. Riche en azote, fer, potasse et oligo-éléments, le purin d'ortie constitue un bon fortifiant pour les plantes et stimule la croissance et la résistance naturelle contre les ennemis et les maladies.
C'est aussi un excellent accélérateur de compost.


Informations diverses

On peut facilement faire sécher des bouquets d’orties en les suspendant par les pieds et en les couvrant d’un linge pour éviter la poussière. Ensuite on effeuille la plante. La poudre de feuilles séchées ainsi obtenue peut s’utiliser comme l'ortie fraiche dans la cuisine. On peut la joindre à tous les plats, la mettre dans les gâteaux et le pain, saupoudrer les salades, les desserts etc.. et pour tout les usages décrient dans le paragraphe "recettes".

liens vers des informations sur l'ortie

http://videos.arte.tv/fr/videos/secrets_de_plantes-3231000.html

sur Hippocratus : memoire de phytothérapie sur l'ortie et plantes ressemblantes comme les lamiers



sources

Fiche sur le forum Mangez des mauvaises herbes


http://www.tela-botanica.org/eflore/BDNFF/4.02/nn/70396

http://fr.wikipedia.org/wiki/Urtica_dioica

Guide nutritionnel des plantes - François COUPLAN - Delachaux et Nieslé

Secrets d'un herboriste - Marie Antoinette MULOT - Dauphin

La phytothérapie - Jean VALNET - Livre de poche

Je me permet de remonter ce fil afin de noter une chose essentielle, c'est un excellent complément alimentaire qu'on trouve partout et que personne ne vous enviera.

Recettes bienvenues!

Personnellement, quand j'ai la place pour en faire sécher, c'est à l'ombre dans un coin aéré, je récupère les feuilles que je broie pour les soupes, quiches et autres accompagnements ou que je garde telles quelles pour servir en infusion, ce sont les seules que je sucre beaucoup, au miel principalement...

(on dit qu'il faut expérimenter et qu'il manque pas mal de choses sur le fofo... 'voyez ce que je veux dire? )

J

Je n'ai jamais osé en faire, traumatisé enfant par ces petites brulures que cette plante à pu faire à des milliers d'enfants

D'ailleurs, si quelqu'un peut m'éxpliquer pourquoi quand on la touche ces feuilles brulent, alors qu'on peut les manger? Je me suis toujours posé la question...

graffx a écrit:D'ailleurs, si quelqu'un peut m'éxpliquer pourquoi quand on la touche ces feuilles brulent, alors qu'on peut les manger? Je me suis toujours posé la question...

Sans prétendre être un expert : sur les feuilles, il y a de petits poils qui sécrètent un liquide urticant. C'est ça qui pique.
A la chaleur le produit urticant se désagrège et on peut l'ingérer dans risque.

Tu devrais essayer, c'est excellent!
2 patates, un oignon, une gousse d'ail et c'est un plat de roi...

Menuki a écrit:

graffx a écrit:D'ailleurs, si quelqu'un peut m'éxpliquer pourquoi quand on la touche ces feuilles brulent, alors qu'on peut les manger? Je me suis toujours posé la question...

Sans prétendre être un expert : sur les feuilles, il y a de petits poils qui sécrètent un liquide urticant. C'est ça qui pique.
A la chaleur le produit urticant se désagrège et on peut l'ingérer dans risque.

Tu devrais essayer, c'est excellent!
2 patates, un oignon, une gousse d'ail et c'est un plat de roi...

Bonjour,

personnellement chez moi, il y a toujours des orties dans mon terrain, de diverses sortes, dont des blanches pour la médecine au cas ou et des jaunes en été, venant d'une famille très rurale, je connais les vertus du purin d’orties, et c'est certain qu'il y a pleins de vertus dans cette plante, dans beaucoup de soupes on peux y ajouter une petite poignées ou quelques jeunes  feuilles de cette plante. Si je peux je vais en faire sécher l'été prochain pour donner à mes poules (et peut-être même) à mes chiens l'hiver prochain

Bonne journée

Comme les poils urticants sont sur la face inférieure des feuilles, tu peux les prendre par le dessus, les plier et replier afin d'écraser les poils urticants et... les manger telles quelles Bon app' !

Génial, j'ai toujours revé d'essayer une soupe et surtout de la faire moi-même avec des orties.

Avec des oignons ca doit être terribles!

Je vous tiens au jus, le grand froid est là, le moment va être tip top au coin du feu.

@ persephone62 : les orties blanches et jaunes ne sont pas des orties, ce sont des lamiers, comestibles mais pas meme compo.....les orties piquent, si ça ne pique pas, c'est pas de l'ortie !

@graffx : une ortie, c'est comme une femme, il ne faut pas la prendre bille en tête, il faut la caresser dans le sens du poil, la rouler tranquillement (pour l'ortie, entre les doigts en mettant le dessous dessus comme dit par LUx) si tu à les chocottes, tu peux mettre un peu de salive dans ta bouche (l'eau ramollie les poils) et ensuite l'écraser entre deux molaires.( ça ça ne marche pas avec les femmes )

souvent le fait que la piqure dure, c'est parce qu'un poil s'est glissé sous la chair (ils sont composés en grande partie de silice, comme le verre) et que l'organisme réagit envers ce corps etranger. la substance contenue dans le poil est de l'acide formique, son effet est très ephemère, donc si on y va pas comme un bourrin, les poils ne se rentrent pas sous la peau et l'acide formique ne reste pas longtemps. Par contre, si on frotte comme un malade...

pour soulager les piqures il faut y mettre du jus de plantain, de rumex ou même...d'ortie ! mais juste le jus.  il ne faut pas frotter la plante sur la peau car là on accentue le problème, on fait rentrer d'avantage les micro poils urticants et on etale l'acide formique, bref, on empire la  situation.

Pour les amateurs de recettes :

Petit chausson fourré aux orties. (pâte feuilletée, fromage de brebis, orties, le tout superposé et ensuite la pâte roulée)




Le menu : chausson d'Orties, Laiteron maraîcher et racines de bardane grillées.

hummm... ça me fait bien saliver tout ça !!!
 

hildegarde a écrit:
@graffx : une ortie, c'est comme une femme, il ne faut pas la prendre bille en tête, il faut la caresser dans le sens du poil, la rouler tranquillement

C'est bien ce que je dis, j'arrive déjà pas à rouler ma femme pour la ranger, alors...

En fait les piqures ne me genent pas vraimentà l'éxterieur, c'est plutôt d'imaginer à l'interieur...brrrrr

Aaaaaah ! Les recettes à l'ortie de Hilde ! Je salive, juste en pensant aux roulés vache qui rit/orties que tu nous avais faits :
pâte feuilletée tartinée de 4 vache qui rit (moi j'en mets 6, on change pô ), recouverte de feuilles d'orties préalablement rincées à l'eau, on roule et hop : 20 mn au four... Miaaaam !

Des bises Hildounette !

Un lien complémentaire qui résume bien l'ortie

Source : http://www.apophtegme.com/NATURE/ortie.htm

merci Albert pour ce lien...cependant quelques affirmations me laissent perplexe
"Séchée ou cuite, les orties ne sont plus irritantes. "
Sechée, faites gaffe quand même, il faut les reduire en miette, ou même en poudre, pour que les poils ne soient plus agressifs, car même si le contenu liquide n'est plus présent, les poils eux sont toujours aussi pointus,(testé piqué et approuvé ! ) ils faut donc les "casser" pour que ça passent.

"Dans certaines régions de France, on mange les jeunes pousses de l'ortie blanche (qui elle ne pique pas) soit en potage soit en vinaigrette ou même crues comme au XVIIIe siècle."
là encore une imprécision, l'ortie blanche N'EST PAS UNE ORTIE ! et même si en fin de page, l'auteur fait un encart sur le lamier, sa façon de présenter ce dernier comme une ortie peux faire croire qu'il en a les propriétés, ce qui n'est pas le cas...

Nous avons des grandes orties (Urtica dioïca) dans notre jardinet près de la maison.
Au début, c'était pour attirer les lépidoptères qui leur sont inféodés que je trouve les plus beaux de basse altitude en France: paon du jour, Vulcain, Petite tortue, Vanesse, Robert-le-diable...
Un jour, j'ai dit que ça se mangeait et j'en ai fait une soupe. Ma belle a dit que j'étais nul en cuisine, ce qui n'est pas un scoop, et elle nous en a fait une autre. Je dois l'avouer, la sienne est meilleure.
Depuis, les orties n'arrivent plus que rarement à graine...au désespoir des enfants.

Je me souviens que enfant nous en faisions des cordes (pour l'amusement). C'était pas mal de travail: trempage en bottes dans l'eau courante puis il fallait carder puis tordre et retordre comme une corde de chanvre.
J'ai le souvenir que c'était plutôt solide.

ça serait interressant de faire un topic là dessus, avec le process à suivre pour réaliser un cordage.
Perso, je n'ai jamais reussi a en faire un acceptable, je trouve ça trop cassant...mais il doit y avoir un truc que je ne sais pas faire.

Honnêtement, c'était il y a 32 ans au moins et je ne me souviens pas de tout de modus operandi.

A l'époque, pas d'internet (en tout cas en France), nous allions à la bibliothèque du village qui possédait le Graal: encyclopédie de d'Alembert et Diderot et autre universalis.
La première expliquait plein de processus de fabrication déjà anciens et en voie de disparition. il me semble que c'est là que nous avions trouvé l'information.

J'ai vu aussi que ces fibres ont été couramment utilisées pendant très longtemps en Europe de l'Ouest pour la confection de tissus.