[huiles]Les faînes (fruit du hêtre)

J'ouvre un nouveau fil de discussion pour que les infos ne se perdent pas dans celui sur le bouleau...

Hstoire de le lancer, une petite définition et une petite image issues de ServiceVie :

Faîne
Fagus spp.
Fruit du hêtre commun. La faîne ressemble à une petite châtaigne de couleur blanchâtre; elle a une saveur qui rappelle la noisette. Elle est meilleure grillée. On en extrait une excellente huile comestible. Les matières grasses sont composées à 75% d'acides non saturés.

C'est juste un début en attendant des liens plus instructifs ou des recetets persos... ;-)

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Utilisation

Les faînes peuvent être consommées crues mais elles sont meilleures grillées comme les châtaignes, car elles sont alors moins astringentes. Elles sont très grasses et on en extrait une excellente huile comestible; celle-ci se caractérise par sa longue durée de conservation et par sa saveur et ses qualités de cuisson qui sont semblables à celles de l'huile d'olive.

Coup de pouce.com

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FAINE ou HETRE

La faine est très nutritive, apéritive, astringente…La faine se consomme grillée à la manière des marrons ; son goût savoureux se situe entre la châtaigne et la noisette et elle peut constituer à elle seule un repas. Il est tout à fait déconseillé, disent certains, de la consommer en grande quantité à cause d'un de ces principes, toxique à forte dose (la fagine).

L'écorce du hêtre est considérée comme astringente et vermifuge, sous son emploi de poudre à dose de 25 à 30 g, dans les traitements des rhumatismes, de la goutte, de l'hydropisie, des affections cutanées rebelles. Son charbon, antiseptique et désinfectant, sert dans les cas d'empoisonnements. La créosote, extraite de son bois, serait un bon bactéricide ; on l'a souvent employée dans le traitement de la tuberculose.

PROPRIETES ET COMPOSITION DE L'HUILE

L'huile de faine, de première pression à froid, est assez fluide, de couleur jaune clair, de saveur agréable et d'odeur faible. Elle rancit difficilement. L'huile de faine ne semble comporter aucune contre-indication malgré la fagine contenue dans son enveloppe : soit que le pressage soit opéré après l'enlèvement de l'écorce, soit qu'on la lui laisse, mais son principe néfaste serait alors évacué dans les tourteaux.
Eutraco

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Du fruit de hêtre (la faîne), on extrait une huile comestible (il faut 50 kg de faîne pour fabriquer 10 l). Mais son enveloppe contient un principe toxique (qui donnent des migraines et des convulsions). De plus, l'huile de faîne se conserve mal.
LesArbres

Gné ??? Faudrait savoir...

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"Comme ils approchaient du
Chaufour, ils perçurent des bruits secs, entremêlés d'appels
joyeux, dans la hêtraie.
Je vois ce que c'est, fit le garde. On abat la faine chez
les Roserot. Il parait que la récolte sera bonne. Si tu veux,
nous passerons à la ferme ; je voudrais bien qu'ils me gardent
quelques litres de leur huile de faine ; c'est la meilleure
du pays.
— Comment la fait-on ?
— C'est bien simple. Tu ramasses la faine qui tombe
des foyards (hêtres), à l'automne ; puis tu la ribes, comme
les pommes pour le cidre. Il en sort une huile couleur noisette,
bien plus parfumée que l'huile d'olive conservée dans
des pots de grès, elle n'a pas sa pareille pour assaisonner la
salade, ou rissoler la friture."

L'âme du pays- Moeurs comtoises de GEORGES RIAT (1870/1 - 1905)

Bon, je savais qu'ici les foyards, ce sont les hêtres...va falloir que je demande au papy d'à côté la signification exacte de riber, même si je suppose que c'est écraser ou presser...

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Marrant : en Savoie on dit "fayard"...

Rammstein

Une petite photo vue dans "La chute de Berlin" d'Antony Beevor :



Rammstein

z'ont pas l'air si affamés que çà... chez nous les faînes se ramassaient tous les ans : il y a même eu des bagarres à cause des territoires des villageois - çà s'est réglé devant le Tribunal de l'époque... (vu dans une vieille chronique du village) on les apportait au moulin pour en faire de l'huile.
c'était apparemment assez fastidieux car il fallait les trouver parmi les feuilles mortes. parfois les feuilles étaient balayées avant que les faînes ne tombent.
là j'ai vu qu'il en tombait plein (il n'y en a pas eu durant ces dernières quelques années peut-être à cause d'hivers trop doux) on va essayer d'en ramasser car c'est aussi bon à manger et très riche car oléagineux. le décorticage est par contre un peu fastidieux : faut éplucher à la main. pour faire de l'huile il faut peut-être écraser, chauffer et récupérer l'huile qui flotte mais je n'ai jamais essayé.

c'est un landau "recyclé" le truc à roue vous pensez ?

c'est une poussette ouverte comme il y en avait beaucoup à l'époque. on pouvait y mettre un enfant... ou un sac de faînes :-)

Excellent.
Merci Rammstein d'avoir remonté ce sujet !
Ce we lors d'une balade je regardais les faînes en me disant "ça ne se mangerait pas ce fruit à tout hasard ?" Je voulais chercher mais j'avais oublié...

vallee-de-l-aisne.com a écrit:Huile de faines.

Jusqu'aux années 1955, les grand mères de Pierrefonds faisaient de
l'huile de faines. Elles mettaient des paniers sur une brouette et
ramassaient les fruits du hetre tombés à terre (à l'aide d'un rateau et
d'un tamis). Elles otaient l'écorce, broyaient l'amande et pressaient à
froid. Elles obtenaient une huile délicieuse qui ne rançiait pas.

autres articles ici et là
miam !

Une précision de Deux Mains :

"Il est bon de savoir que les faînes crues
contiennent de l'acide oxalique et du triméthylamine, toxique si on en
absorbe en grande quantité. Il est préférable d'enlever la fine peau
brune sur la chair et de griller les faînes avant consommation."

Rammstein

C'est le moment, récolte de faînes, 1 bocal de 350g... Effectivement pour le ramassage faut être patient, mais j'y ai pris plaisir, pour cette quantité ça va encore assez vite.

Il faut enlever la coque pour la consommer ou faire de l'huile.

Un peu plus d'info

En plus de l’huile, la noix peut être utilisée comme farine, comme un substitut à café ou pour rehausser la saveur de la bière, elle est aussi délectable à l‘état frais.

Pour 100 grammes de noix : 6 g protéines, 50 g de gras dont 75 % sont non-saturés, 34 g hydrate de carbone, 4 g Fibre. Conservées dans un contenant scellé dans un endroit frais et sec.
Source

Quand les jours commençaient à raccourcir, on avait coutume d'envoyer les enfants à la récolte des faines. Ces petites graines triangulaires
produites en abondance par les hê-tres, qui forment le fond de nombreuses forêts, fournissent par simple pression à froid une huile jaune clair à peu près inodore. L'huile de faine est douce et agréable et possède la rare et précieuse particularité de ne pas rancir. Au contraire, elle se bonifie en vieillissant si l'on a soin de la changer de récipient chaque année de façon à laisser dans l'ancien le dépôt mucilagineux qui s'est formé. L'huile de faine servait également à l'éclairage et à la fabrication de savons. On estime qu'un hectare de forêt de hêtres peut produire environ 2 400 kg de faines, qui fourniraient par pression à froid près de 600 kg d'huile. Les amandes renferment environ 40 à 45 % d'huile riche en acide oléique (plus de 50 %). L'huile de faine contient aussi 10 à 30 % d'acide linoléique, environ 3 % d'acide linolénique et quelque 10 % d'acides saturés.Source

fabrication de l'huile de faines dans un vieux bouquin lire aussi ça.

Alors, je suis tombé il y a quelques mois sur un ouvrage de cuisine sauvage. Et ça causait des faînes. Ayant une (très) grande propriété forestière avec plein de hêtres, je me suis dit que ce ne serait pas peine perdue que d'essayer de faire de l'huile, d'autant que l'un de mes objectifs est de parvenir à l'autonomie alimentaire sans appareillage électrique.

[Digression : ceux qui ont déjà essayé le "do it yourself", et ils doivent être nombreux ici, ont certainement remarqué qu'une fois le premier pas franchi (par xemple, faire son pain), on a tendance à essayer de remonter la filière (faire sa farine, puis cultiver son blé). C'est un peu ce qui m'est arrivé : je fais plein de trucs en cuisine en essayant de remonter les filières au maximum. C'est une bonne pratique pour savoir comment les choses sont faites : c'est pourquoi je fais mon pain, ma farine, mon beurre, mes pâtes, mes conserves...Fin de la digression]

J'ai donc acquis de haute lutte une presse à huile manuelle à taille humaine : un vrai défi (un seul fabricant en Europe). Si cela en intéresse certains, je vous filerai l'adresse du site.

En octobre, je suis allé ramasser des faînes (4kg à la main : faut être motivé, j'vous jure...) et je les ai laissées sécher pendant deux mois, le temps de recevoir la presse.

J'ai procédé aux premiers tests la semaine dernière : du bonheur. A part l'écorçage. Mais je suis en train de doubler ma productivité en utilisant un moulin à farine. Je vous tiendrai au courant.

Bref, au final, 100 grammes de faînes non écorcées donnent 63 grammes en moyenne d'amandes. Et 1 gramme d'amande donne 0,37 ml d'huile. Soit environ.

Avec 400 g de faînes non écorcées, j'ai obtenu un peu plus de 90 ml d'huile. Le ratio est donc intéressant, sachant que :

- ça ne m'a pas coûté un rond, à part l'achat (une fois pour toutes) de la presse

- l'huile est vitale en période de survie (lipides, soin de la peau, coups de soleil, échanges commerciaux, éclairage, combustible, carburant pour un véhicule et pour un groupe électrogène...)

- la matière première est gratuite et constitue aujourd'hui un déchet des exploitations forestières.

Voilà pour la pratique. Je fais analyser l'huile en laboratoire spécialisé le mois prochain pour connaître ses caractéristiques alimentaires et en tant que carburant et je vous tiens au jus. Je posterai également quelques photos, si j'y arrive...

Bien à vous tous,

retour d'expérience trés intéréssant, merci pour le partage, et pour les détails (rendement & co).
avec quelques photos en illustration, ça aurait été parfait !

Résilient a écrit:... J'ai donc acquis de haute lutte une presse à huile manuelle à taille humaine : un vrai défi (un seul fabricant en Europe) ...

un fabricant allemand je présume ...?

Merci pour ce retour

Ce ne serait pas plutôt celle-ci dont je parle un peu sur le sujet [alimentation] L'huile. ?

Bonjour Raffa,

C'est effectivement cette presse, la PITEBA, de fabrication hollandaise, si je ne m'abuse.

Je posterai des photos ce soir (huile décanté notamment), je n'y parviens pas de mon portable

J'ai contacté un labo ce matin qui accepte de me faire les analyses alimentaires et "carburant". Je vous les transmettrai dès que je les aurai.

Tchuss

A voir si ce complément peut rejoindre le post concerné :


Je lisais hier un vieil ouvrage sur l'élevage du porc où le gland est préféré aux faînes :

Le fruit du chêne affermit la chair et la graisse du pourceau, et lui done un goût savoureux, tandis que le fruit du hêtre a l'effet contraire; le porc nourri de faîne a la chair molasse, le lard flasque et sans saveur : le marc de ce fruit n'entraîne pas les mêmes inconvénients, parce que la pression l'a privé du caractère mucilagineux qui amollissait trop la substance du porc. Manque-t-on de pressoir et de temps, on peut mélanger la faîne avec d'autre nourriture, ou bien conduire alternativement le troupeau dans les endroits ou se trouvent la faîne et le gland; mais il faut les mener bien moins souvent à l'un qu'à l'autre.

Extrait de L'encyclopédie Roret, Charcutier Boucher et Equarrisseur, dispo gratuitement sur Gallica

Outre que cet excellent ouvrage donne faim quand on n'est pas végétarien, que son style fleure bon le XIXeme siècle, je pense que les connaissances agronomiques ont du évoluer depuis sa rédaction. Mais c'est plein d'infos quand même, et on sait désormais quoi faire du marc après avoir pressé la faîne !

Cordialement
Fokeltok

Lien rectifié: Charcutier Boucher et Équarisseur
J'ai aussi corrigé le lien au dessus. J

Salut fokeltok

Petit problème avec ton lien vers Gallica....

A+

je fais remonter ce post pour l'ami Résilient...pourrais tu y apporter quelques infos de ton cru et ton expérience sur la fagine et la comestibilité et toxicité des faînes ?

merci beaucoup d'avance

Bizousssse