Créer un jardin forêt
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Re: Créer un jardin forêt
Ici on parle plutôt de verger potager, mais ça peut vous intéresser.
http://steveread.free.fr/downloadsfr/vergerpotager.mp3
http://steveread.free.fr/downloadsfr/vergerpotager.mp3
fractus- Membre
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Re: Créer un jardin forêt
Daisy, pâquerette, Bellis Perennis
Oxeye Diasy, marguerite, Leucanthemum vulgare
Damson, Prune de Damas
Dandelion, Pissenlit, Taraxacum officinale
Deadnettles (white), Lamier (blanc), Lamium (album)
Eglantine, eglantine, Rosa rubiginosa ou Rosa R eglanteria
Elder, Sureau, sambucus, notamment sambucus nigra = sureau noir (anecdote pour s'en souvenir : dans Holy Grail des Monthy Python, une injure improbable lancée par un chevalier est : "your father smells of elderberries !" https://www.youtube.com/watch?v=cAy4zULKFDU )
Eleagnus : genre qui comprend russian olive, olivier de bohème, Eleagnus augustifolia, et Elaeagnus ×ebbingei (pas de nom courant, arbuste d'ornement dont le fruit peut être utilisé)
Fat hen, chenopode blanc, chenopodium album
Fennel, Fenouil, Foeniculum vulgare
Fig, Figuier
Garlic, Ail
Good King Henry, Chenopode Bon Henri, Chenopodium bonus-Henricus
Gooseberry, groseille à maqueraux
goosegrass, grateron, galium aparine
Gorse, ajonc
Grape, vigne
Ground elder, Egopode ou Herbe aux goutteux, Aegopodium Podagraria
Guelder Rose, viorne obier, viburnum opulus
Hairy bittercress, Cardamine hirsute ou cardamine hérissée, Cardamine hirsuta
Hawthorn, Aubépine
Hazel, noisetier
Hogweeds, dont Common Hogweeds (aussi appelée Cow Parsnip), Berce commune, Heracleum sphondylium
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Eleagnus : genre qui comprend russian olive, olivier de bohème, Eleagnus augustifolia, et Elaeagnus ×ebbingei (pas de nom courant, arbuste d'ornement dont le fruit peut être utilisé)
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Barnabé- Membre Premium
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Re: Créer un jardin forêt
Barnabé, la vidéo du jardin des fraternités ouvrières est postée sur ce sujet : "Une vraie jungle en Belgique, cultivée sans pesticides, sans engrais et sans arrosage depuis 40 ans. La principale difficulté : tout manger !" Ca vaut la peine d'y jeter un oeil.
Sinon rien à ajouter (pour l'instant ) si ce n'est
Sinon rien à ajouter (pour l'instant ) si ce n'est
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Re: Créer un jardin forêt
J'ai eu l'occasion de revoir récemment le jardin forestier que j'ai créé il y a une douzaine d'années maintenant. Je n'ai malheureusement plus l'occasion de l'entretenir personnellement (trop loin).
Le retour d'expérience est assez sévère. Le jardin est envahi d'herbes, d'orties, de framboises (leur expansion n'a pas été contenue...). Cet envahissement malmène les plantes productives et rendent d'autant plus difficile toute tentative d'entretien. Une bonne partie des arbres fruitiers, petits fruits et autres plantes pérennes ont été arrachées parce que "ça gênait le passage".
Je pense que la raison principale est que la personne à qui appartient le terrain est incapable de s'adapter à un jardin forestier ou d'intégrer des techniques permaculturistes. Elle conçoit deux types de jardin : la pelouse, et le jardin potager en ligne. C'est tout. Ce n'est pas faute d'avoir essayé de transmettre un mode d'emploi, mais rien ne rentre.
Du coup, il n'y a pas de contrôle des mauvaises herbes, pas de paillage, pas de taille et soins aux arbres... Ce sont des trucs que cette personne ne peut pas envisager.
Il y a sans doute, aussi, un manque d'intérêt de cette personne pour le jardinage, un manque de temps consacré au jardin... Mais, même si elle y consacrait plus de temps, ce temps ne serait pas consacré à entretenir le jardin forestier dans sa logique propre, mais à le re-transformer progressivement en potager !
Un jardin forestier n'a pas besoin de beaucoup d'entretien... mais quand quasiment rien de cet entretien spécifique n'est appliqué, et que au contraire les interventions sont plutôt destructives... ben le résultat n'est pas bon.
Il reste quand même une bonne production de petits fruits (framboises, groseilles, cassis) et de quelques arbres qui ont survécu (pommier, cerisier).
Bon, après, j'ai une part de responsabilité. J'aurais pu essayer davantage d'entretenir avec des visites aux bonnes périodes, avec des conseils plus précis... mais il faut dire que j'étais découragé par la certitude que je ramais contre le courant !
Je ne l'avais jamais réalisé avec autant de clarté (et de déception...) : un jardin forestier est difficilement transmissible !
Je pense que si vous avez la perspective de devoir transmettre le jardin d'ici quelques années (déménagements professionnels, jardin crée chez un tiers, etc.), c'est un problème majeur pour l'application d'un jardin forestier. Ce que vous créez risque d'être perçu comme bizarre, en désordre, mal rangé, pas normal, incompréhensible... et d'être donc très mal entretenu, voir sciemment nettoyé, rectifié, corrigé...
C'est d'autant plus frustrant qu'il faut plusieurs années pour établir un jardin forestier. Si, quand ça commence à produire et à atteindre des résultats intéressants, vous transmettez à quelqu'un qui se met à "déconstruire"... c'est d'autant plus triste.
La seule solution que je vois, dans cette optique, c'est de faire un jardin forestier aussi compatible que possible avec un jardin classique :
- positionner les parcelles au carré, en ligne et à plat (les plantes pousseront aussi bien que si vous faites des cercles, des spirales ou des buttes, mais au moins vous éviterez de déclencher des travaux visant à rétablir des lignes droites et des surfaces planes),
- prévoir des allées bien nettes et rectilignes (qui éviteront là aussi de déclencher des pulsions de coupe et d'arrachement pour "faciliter le passage"),
- ou encore "protéger" le jardin forestier en le cantonnant à des plates-bandes situées en périphérie, protégées de préférence par des bordures en dur, et donc éloignées des surfaces dégagées qui seront en potager ou en pelouse. Dans ce cas, contrairement à ce que je disais précedemment, c'est peut-être bien que ces surfaces dédiées au jardin forestier soient en hauteur et penchées : ainsi, le futur propriétaire sera peut-être plus tolérant envers ces "rocailles" ou "massifs", qui ne seront pas perçus comme cultivable de façon classique... pourvu que la planéité et la rectitude du reste du jardin soit préservée, parce que, quand même, un peu de désordre, ok, mais pas trop !
L'autre solution, bien sûr, c'est de transmettre à quelqu'un qui soit réellement intéressé par le jardin forestier et fasse les démarches et travaux spécifiques... mais ce n'est pas toujours possible !
La dernière solution, c'est de ne pas faire de jardin forestier. Un potager bio, ça donne sur une saison. Si dans une, deux ou trois saisons, on doit partir, eh bien basta ! On n'aura pas investi du temps pour faire un truc qui n'est pas continué ensuite. Qui plus est, les chances de transmettre à quelqu'un qui fera un potager sont au moins 10 x plus élevées que de transmettre à quelqu'un qui saura entretenir et respecter un jardin forestier. Un potager bio, donc, c'est moins d'investissement, et de meilleures chances de transmettre à quelqu'un qui sait comment continuer.
Le retour d'expérience est assez sévère. Le jardin est envahi d'herbes, d'orties, de framboises (leur expansion n'a pas été contenue...). Cet envahissement malmène les plantes productives et rendent d'autant plus difficile toute tentative d'entretien. Une bonne partie des arbres fruitiers, petits fruits et autres plantes pérennes ont été arrachées parce que "ça gênait le passage".
Je pense que la raison principale est que la personne à qui appartient le terrain est incapable de s'adapter à un jardin forestier ou d'intégrer des techniques permaculturistes. Elle conçoit deux types de jardin : la pelouse, et le jardin potager en ligne. C'est tout. Ce n'est pas faute d'avoir essayé de transmettre un mode d'emploi, mais rien ne rentre.
Du coup, il n'y a pas de contrôle des mauvaises herbes, pas de paillage, pas de taille et soins aux arbres... Ce sont des trucs que cette personne ne peut pas envisager.
Il y a sans doute, aussi, un manque d'intérêt de cette personne pour le jardinage, un manque de temps consacré au jardin... Mais, même si elle y consacrait plus de temps, ce temps ne serait pas consacré à entretenir le jardin forestier dans sa logique propre, mais à le re-transformer progressivement en potager !
Un jardin forestier n'a pas besoin de beaucoup d'entretien... mais quand quasiment rien de cet entretien spécifique n'est appliqué, et que au contraire les interventions sont plutôt destructives... ben le résultat n'est pas bon.
Il reste quand même une bonne production de petits fruits (framboises, groseilles, cassis) et de quelques arbres qui ont survécu (pommier, cerisier).
Bon, après, j'ai une part de responsabilité. J'aurais pu essayer davantage d'entretenir avec des visites aux bonnes périodes, avec des conseils plus précis... mais il faut dire que j'étais découragé par la certitude que je ramais contre le courant !
Je ne l'avais jamais réalisé avec autant de clarté (et de déception...) : un jardin forestier est difficilement transmissible !
Je pense que si vous avez la perspective de devoir transmettre le jardin d'ici quelques années (déménagements professionnels, jardin crée chez un tiers, etc.), c'est un problème majeur pour l'application d'un jardin forestier. Ce que vous créez risque d'être perçu comme bizarre, en désordre, mal rangé, pas normal, incompréhensible... et d'être donc très mal entretenu, voir sciemment nettoyé, rectifié, corrigé...
C'est d'autant plus frustrant qu'il faut plusieurs années pour établir un jardin forestier. Si, quand ça commence à produire et à atteindre des résultats intéressants, vous transmettez à quelqu'un qui se met à "déconstruire"... c'est d'autant plus triste.
La seule solution que je vois, dans cette optique, c'est de faire un jardin forestier aussi compatible que possible avec un jardin classique :
- positionner les parcelles au carré, en ligne et à plat (les plantes pousseront aussi bien que si vous faites des cercles, des spirales ou des buttes, mais au moins vous éviterez de déclencher des travaux visant à rétablir des lignes droites et des surfaces planes),
- prévoir des allées bien nettes et rectilignes (qui éviteront là aussi de déclencher des pulsions de coupe et d'arrachement pour "faciliter le passage"),
- ou encore "protéger" le jardin forestier en le cantonnant à des plates-bandes situées en périphérie, protégées de préférence par des bordures en dur, et donc éloignées des surfaces dégagées qui seront en potager ou en pelouse. Dans ce cas, contrairement à ce que je disais précedemment, c'est peut-être bien que ces surfaces dédiées au jardin forestier soient en hauteur et penchées : ainsi, le futur propriétaire sera peut-être plus tolérant envers ces "rocailles" ou "massifs", qui ne seront pas perçus comme cultivable de façon classique... pourvu que la planéité et la rectitude du reste du jardin soit préservée, parce que, quand même, un peu de désordre, ok, mais pas trop !
L'autre solution, bien sûr, c'est de transmettre à quelqu'un qui soit réellement intéressé par le jardin forestier et fasse les démarches et travaux spécifiques... mais ce n'est pas toujours possible !
La dernière solution, c'est de ne pas faire de jardin forestier. Un potager bio, ça donne sur une saison. Si dans une, deux ou trois saisons, on doit partir, eh bien basta ! On n'aura pas investi du temps pour faire un truc qui n'est pas continué ensuite. Qui plus est, les chances de transmettre à quelqu'un qui fera un potager sont au moins 10 x plus élevées que de transmettre à quelqu'un qui saura entretenir et respecter un jardin forestier. Un potager bio, donc, c'est moins d'investissement, et de meilleures chances de transmettre à quelqu'un qui sait comment continuer.
Barnabé- Membre Premium
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Re: Créer un jardin forêt
Pas glop...
Après, pour relativiser, en douze ans, les choses changent et évoluent, ce n'est pas surprenant qu'il y ait eu du changement, c'est surtout à ce type de changement que tu ne t'étais pas préparé...
Errare humanum est, homo sum...
Après, pour relativiser, en douze ans, les choses changent et évoluent, ce n'est pas surprenant qu'il y ait eu du changement, c'est surtout à ce type de changement que tu ne t'étais pas préparé...
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...N'est pas mort ce qui à jamais dort et au cours des ères peut mourir même la Mort... Briarée-Erèbe
Ash- Membre Premium
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Re: Créer un jardin forêt
Non, c'est pas ça. J'avais revu le jardin entretemps. C'est le fait que le changement soit aussi négatif, en négation du jardin forestier en fait.Johann a écrit:Après, pour relativiser, en douze ans, les choses changent et évoluent, ce n'est pas surprenant qu'il y ait eu du changement, c'est surtout à ce type de changement que tu ne t'étais pas préparé...
Franchement, si vous comptez vous lancer sur un jardin forestier, réfléchissez un bon coup sur ce sujet-là : le jardin forestier, c'est complexe. Différentes couches de végétation. Des choix complexes relatifs aux plantes : distance, exposition... Il faut supprimer ou contenir tel type de plante, encourager au contraire telle autre. Il faut un entretien préventif plutôt que curatif, ce qui nécessite une compréhension subtile et permaculturiste. Et enfin, de toute façon, le soin aux arbres est délicat, même en jardinage classique : taille, traitements, soins préventifs : c'est plus facile de réussir de la salade, des radis et des tomates que de savoir former et entretenir des arbres fruitiers !
Tout cela représente :
- d'une part, des connaissances et un savoir-faire spécifiques. Les centaines d'heures que vous avez passé à vous former et à concevoir un jardin forestier ne sont pas transmissibles, ou du moins il faudrait à la fois une personne réceptive et des dizaines d'heures de formation/transmission. C'est dans votre tête, mais pas dans celle d'autrui !
- d'autre part, il y a forcément un "style" personnel. Une autre personne sur le même terrain aurait fait un jardin forestier différent.
Donc, la transmission d'un jardin forestier est forcément quelque chose de délicat, et il faut bien prendre en compte cela sous peine d'avoir investi du temps et de l'argent à perte...
Remarque, ça existe dans d'autres domaines : voir son ancienne maison à l'abandon... avoir passé beaucoup de temps à faire une déco intérieure et constater que le nouveau proprio a tout changé... bichonner un véhicule et constater ensuite que le nouveau propriétaire la laisser rouiller dehors et ne l'entretient pas. etc. Vendre une entreprise saine et constater quelques années plus tard la mise en faillite. Il y a plein de domaines où la transmission d'un ex-projet personnel risque de conduire à un non-respect de ce projet personnel. Faut juste en être conscient, c'est tout.
Barnabé- Membre Premium
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Re: Créer un jardin forêt
_j'ai commencé à planter quelques arbres et au détour du net cette info:
".....
Face au changement climatique, les hêtres se synchronisent
Comment évolue le hêtre dans un contexte de changement climatique ? Une nouvelle étude fait le point sur cet arbre forestier en Belgique. En France, des recherches sont en cours pour mieux comprendre le comportement de ce feuillu.
Face au changement climatique, les hêtres synchronisent leurs réactions. C’est l’un des constats auxquels parvient une étude que publie la Revue forestière française. Les auteurs se basent sur l’analyse de l’accroissement radial des arbres, soit la mesure de la largeur des cernes. Cette méthode permet d’évaluer le développement et la vitalité du hêtre (Fagus sylvatica L.) depuis le début du XXe siècle. Ce sont 329 hêtres, répartis dans 36 sites à travers la Belgique, qui ont été examinés, parmi les peuplements forestiers les plus productifs d’Europe.
Le plus étonnant ? Si le phénomène est plus marqué en basse altitude, les 329 hêtres évoluent de manière homogène au global. C’est comme s’ils se trouvaient tous dans la même forêt, quel que soit leur âge et indépendamment des facteurs environnementaux locaux. En Belgique, le hêtre rencontre pourtant une variabilité climatique. D’ouest en est, le climat maritime devient progressivement subcontinental.
Le hêtre face aux changements climatiques : et en France ?
Le hêtre est une essence feuillue majeure des forêts françaises de plaine (en mélange avec les chênes) et de montagne (en mélange avec le sapin pectiné). Les travaux menés par de nombreux chercheurs montrent que le hêtre est une espèce dont l’aire de répartition et la croissance sont fortement corrélées au climat (notamment aux sécheresses printanières et du début d’été). Dans le passé, des sécheresses importantes (comme 1976 et 2003) ont occasionné des pertes de croissance notables, ainsi que des détériorations des houppiers. Mais le hêtre a, pour l’instant, toujours récupéré de ces crises climatiques. Sur le plus long terme, d’autres travaux ont montré une augmentation de productivité des hêtraies attribuable en partie aux changements environnementaux (réchauffement, dépôts azotés ou encore augmentation du CO2 atmosphérique stimulant les activités physiologiques des arbres). Cependant, même si actuellement le hêtre semble bien se porter, les hypothèses quant aux augmentations des sécheresses (en fréquence et en intensité) questionnent fortement sur le devenir des hêtraies françaises. Ainsi, de nombreuses recherches sont en cours pour mieux comprendre le comportement écologique et écophysiologique de cette essence et pour améliorer les modèles de prédiction aussi bien de son aire de répartition que de sa croissance.
François Lebourgeois
L’accroissement moindre et sa plus forte variabilité pourraient être le résultat d’une adaptation écophysiologique, à la recherche d’un nouvel équilibre entre l’arbre et son environnement. Mais pour combien de temps ? Selon les prévisions du GIEC*, la température moyenne annuelle va continuer d’augmenter, avec des extrêmes plus marqués et plus fréquents, et des précipitations plus fortes en hiver et plus faibles en été. Que faire des peuplements de hêtres ? D’une manière générale, les hêtraies sont idéalement à confiner aux stations forestières les moins exposées à la sécheresse du sol et de l’air.
D’après « Le hêtre face au changement climatique : le cas de la Belgique »
par Nicolas Latte (Liège Université – Gembloux Agro-Bio Tech), François Lebourgeois (Silva, AgroParisTech, INRA), Vincent Kint (KU Leuven), Thomas Drouet (université libre de Bruxelles), Hugues Claessens (Liège Université – Gembloux Agro-Bio Tech)
à paraître en février 2018 dans la Revue forestière française n° 3-2017.
* GIEC : Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.
Pour aller plus loin :
• Badeau, V., Dupouey, J.L., Cluzeau, C., Drapier, J., 2005. Aires potentielles de répartition des essences forestières d’ici 2100. Forêt-Entreprise 162, 25-29.
• Bontemps, J.D., Herve, J.C., Duplat, P., Dhote, J.F., 2012. Shifts in the height-related competitiveness of tree species following recent climate warming and implications for tree community composition: the case of common beech and sessile oak as predominant broadleaved species in Europe. Oikos 121, 1287-1299.
• Charru, M., Seynave, I., Morneau, F., Bontemps, J.D., 2010. Recent changes in forest productivity: An analysis of national forest inventory data for common beech (Fagus sylvatica L.) in north-eastern France. Forest Ecology and Management 260, 864-874.
• Landmann, G., Dupouey, J.L., Badeau, V., Lefèvre, F., Bréda, N., Nageleisen, L.M., Chuine, I., Lebourgeois, F., 2008a. Le hêtre face aux changements climatiques. I. Le hêtre en France en 2100 : la portion congrue ? Forêt-Entreprise 180, 28-33.
• Landmann, G., Dupouey, J.L., Badeau, V., Lefèvre, F., Bréda, N., Nageleisen, L.M., Chuine, I., Lebourgeois, F., 2008b. Le hêtre face aux changements climatiques. II. Connaître les points faibles du hêtre pour les surmonter ? Forêt-Entreprise 182, 30-34.
• Landmann, G., Dupouey, J.L., Lefèvre, Y., Bréda, N., Nageleisen, L.M., Chuine, I., Lebourgeois, F., 2007. Le Hêtre face au changement climatique. Rendez-vous techniques 2, 29-38.
• Lebourgeois, F., 2005. Approche dendroécologique de la sensibilité du hêtre (Fagus sylvatica L.) au climat en France et en Europe. Revue forestière française 57, 33-50.
• Piedallu, C., Perez, V., Gégout, J.C., Lebourgeois, F., Bertrand, R., 2009. Impact potentiel du changement climatique sur la distribution de l’épicéa, du sapin, du hêtre et du chêne sessile en France. Revue forestière française 61, 567-593.
..."
https://www.forestopic.com/fr/agora/publications/713-changement-climatique-hetres-synchronisent?fbclid=IwAR2tkCnqNe_Kkyf_XCdtFdTi2sJSYoL8cR8_esYDjpqbv2o7A2nefMqJYL0
".....
Face au changement climatique, les hêtres se synchronisent
Comment évolue le hêtre dans un contexte de changement climatique ? Une nouvelle étude fait le point sur cet arbre forestier en Belgique. En France, des recherches sont en cours pour mieux comprendre le comportement de ce feuillu.
Face au changement climatique, les hêtres synchronisent leurs réactions. C’est l’un des constats auxquels parvient une étude que publie la Revue forestière française. Les auteurs se basent sur l’analyse de l’accroissement radial des arbres, soit la mesure de la largeur des cernes. Cette méthode permet d’évaluer le développement et la vitalité du hêtre (Fagus sylvatica L.) depuis le début du XXe siècle. Ce sont 329 hêtres, répartis dans 36 sites à travers la Belgique, qui ont été examinés, parmi les peuplements forestiers les plus productifs d’Europe.
La croissance du hêtre diminue
En Belgique, depuis le début du XXe siècle, la température moyenne annuelle a augmenté d’environ 2 °C. Le climat exerce une influence grandissante sur l’accroissement du hêtre, en particulier depuis le début des années 1990. Pour cette essence, l’accroissement moyen à l’échelle de la Belgique diminue et sa variabilité a augmenté.Le plus étonnant ? Si le phénomène est plus marqué en basse altitude, les 329 hêtres évoluent de manière homogène au global. C’est comme s’ils se trouvaient tous dans la même forêt, quel que soit leur âge et indépendamment des facteurs environnementaux locaux. En Belgique, le hêtre rencontre pourtant une variabilité climatique. D’ouest en est, le climat maritime devient progressivement subcontinental.
Le hêtre face aux changements climatiques : et en France ?
Le hêtre est une essence feuillue majeure des forêts françaises de plaine (en mélange avec les chênes) et de montagne (en mélange avec le sapin pectiné). Les travaux menés par de nombreux chercheurs montrent que le hêtre est une espèce dont l’aire de répartition et la croissance sont fortement corrélées au climat (notamment aux sécheresses printanières et du début d’été). Dans le passé, des sécheresses importantes (comme 1976 et 2003) ont occasionné des pertes de croissance notables, ainsi que des détériorations des houppiers. Mais le hêtre a, pour l’instant, toujours récupéré de ces crises climatiques. Sur le plus long terme, d’autres travaux ont montré une augmentation de productivité des hêtraies attribuable en partie aux changements environnementaux (réchauffement, dépôts azotés ou encore augmentation du CO2 atmosphérique stimulant les activités physiologiques des arbres). Cependant, même si actuellement le hêtre semble bien se porter, les hypothèses quant aux augmentations des sécheresses (en fréquence et en intensité) questionnent fortement sur le devenir des hêtraies françaises. Ainsi, de nombreuses recherches sont en cours pour mieux comprendre le comportement écologique et écophysiologique de cette essence et pour améliorer les modèles de prédiction aussi bien de son aire de répartition que de sa croissance.
François Lebourgeois
Des mortalités du hêtre peu fréquentes
Sensible à la sécheresse du sol et de l’atmosphère, ainsi qu’aux vagues de chaleur, le hêtre est considéré comme l’une des essences les plus exposées au changement climatique. Mais, malgré un environnement changeant, le hêtre en Belgique a résisté. Les mortalités sont restées peu fréquentes ces dernières années.L’accroissement moindre et sa plus forte variabilité pourraient être le résultat d’une adaptation écophysiologique, à la recherche d’un nouvel équilibre entre l’arbre et son environnement. Mais pour combien de temps ? Selon les prévisions du GIEC*, la température moyenne annuelle va continuer d’augmenter, avec des extrêmes plus marqués et plus fréquents, et des précipitations plus fortes en hiver et plus faibles en été. Que faire des peuplements de hêtres ? D’une manière générale, les hêtraies sont idéalement à confiner aux stations forestières les moins exposées à la sécheresse du sol et de l’air.
D’après « Le hêtre face au changement climatique : le cas de la Belgique »
par Nicolas Latte (Liège Université – Gembloux Agro-Bio Tech), François Lebourgeois (Silva, AgroParisTech, INRA), Vincent Kint (KU Leuven), Thomas Drouet (université libre de Bruxelles), Hugues Claessens (Liège Université – Gembloux Agro-Bio Tech)
à paraître en février 2018 dans la Revue forestière française n° 3-2017.
* GIEC : Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.
Pour aller plus loin :
• Badeau, V., Dupouey, J.L., Cluzeau, C., Drapier, J., 2005. Aires potentielles de répartition des essences forestières d’ici 2100. Forêt-Entreprise 162, 25-29.
• Bontemps, J.D., Herve, J.C., Duplat, P., Dhote, J.F., 2012. Shifts in the height-related competitiveness of tree species following recent climate warming and implications for tree community composition: the case of common beech and sessile oak as predominant broadleaved species in Europe. Oikos 121, 1287-1299.
• Charru, M., Seynave, I., Morneau, F., Bontemps, J.D., 2010. Recent changes in forest productivity: An analysis of national forest inventory data for common beech (Fagus sylvatica L.) in north-eastern France. Forest Ecology and Management 260, 864-874.
• Landmann, G., Dupouey, J.L., Badeau, V., Lefèvre, F., Bréda, N., Nageleisen, L.M., Chuine, I., Lebourgeois, F., 2008a. Le hêtre face aux changements climatiques. I. Le hêtre en France en 2100 : la portion congrue ? Forêt-Entreprise 180, 28-33.
• Landmann, G., Dupouey, J.L., Badeau, V., Lefèvre, F., Bréda, N., Nageleisen, L.M., Chuine, I., Lebourgeois, F., 2008b. Le hêtre face aux changements climatiques. II. Connaître les points faibles du hêtre pour les surmonter ? Forêt-Entreprise 182, 30-34.
• Landmann, G., Dupouey, J.L., Lefèvre, Y., Bréda, N., Nageleisen, L.M., Chuine, I., Lebourgeois, F., 2007. Le Hêtre face au changement climatique. Rendez-vous techniques 2, 29-38.
• Lebourgeois, F., 2005. Approche dendroécologique de la sensibilité du hêtre (Fagus sylvatica L.) au climat en France et en Europe. Revue forestière française 57, 33-50.
• Piedallu, C., Perez, V., Gégout, J.C., Lebourgeois, F., Bertrand, R., 2009. Impact potentiel du changement climatique sur la distribution de l’épicéa, du sapin, du hêtre et du chêne sessile en France. Revue forestière française 61, 567-593.
..."
https://www.forestopic.com/fr/agora/publications/713-changement-climatique-hetres-synchronisent?fbclid=IwAR2tkCnqNe_Kkyf_XCdtFdTi2sJSYoL8cR8_esYDjpqbv2o7A2nefMqJYL0
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Re: Créer un jardin forêt
Petit déterrage de sujet ici, puisque la chaine permaculture, agroécologie de Damien Dekartz a sorti une vidéo sur l'une des strates les plus compliquées à remplir de choses intéressantes, à savoir les lianes :
Avec le petit lexique de plantes qui va bien à la fin : https://www.aht.li/3505347/liane_pdf.pdf
Désolé, pas d'expérience dans le domaine à faire valoir pour l'instant, mais vidéo sur le sujet qui gagnerait à être vue, notamment quant aux risques d'étranglements des arbres par cette strate
Avec le petit lexique de plantes qui va bien à la fin : https://www.aht.li/3505347/liane_pdf.pdf
Désolé, pas d'expérience dans le domaine à faire valoir pour l'instant, mais vidéo sur le sujet qui gagnerait à être vue, notamment quant aux risques d'étranglements des arbres par cette strate
Thibo- Membre
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