Transport de couteaux:nous sommes des délinquants désormais!

Voilà donc maintenant faites gaffes :avoir votre canif avec tire bouchon intégré sur vous peut vous valoir des problèmes désormais:


http://moreas.blog.lemonde.fr/2013/11/06/a-t-on-le-droit-davoir-un-couteau-dans-la-poche/

Pas si vite. L'argument de l'auteur est le suivant:

Georges Moréas a écrit:Le décret du 30 juillet 2013, concocté par le ministère de l’Intérieur, donne une définition assez jolie de l’arme blanche : « Une arme dont l’action perforante, tranchante ou brisante n’est due qu’à la force humaine ou à un mécanisme auquel elle a été transmise, à l’exclusion d’une explosion ». Pas de doute, mon couteau est une arme blanche.

La seconde phrase ne coule pas de source: selon la définition, pour qu'une chose entre dans la définition d'une arme blanche, il y a donc un pré-requis: il faut qu'elle soit une arme!

Est-ce le cas d'un couteau? Pour répondre à cette question, il faut a priori toujours revenir à la distinction entre les armes par nature et les armes par destination, résumée par Barnabé dans ce fil. En très résumé: ça dépend!
Bref, à moins qu'il y ait d'autres choses (non mentionnées dans l'article), rien de nouveau?

il suffit d'avoir une justification légitime, et la loi permet le transport d'un outil tranchant, perforant, ou percutant 

juste comme ça, à une époque, la première arme au niveau des homicides en france a été le marteau, à l'époque, c'etait surtout des homicides familiaux, et toutes les familles ont un ou des marteaux (quoique, certains bobo n'en ont surement pas), on a pas interdit le transport des marteaux (cela dis, dans le métro, en costume cravate, ça pourrais être suspect)

si vous êtes contrôlés avec un kabar, ça sera dur de trouver une justification légitime (au cas ou un portail dimensionnel me ferai arriver d'un coup dans une jungle), si vous êtes contrôlé avec un petit utilitaire à lame courte, ou un pliant discret, si vous avez un travail un peu manuel, ou on déballe des colis, ou que vous mangez souvent sur le pouce ... la légitimité d'un petit utilitaire n'est pas compliqué à établir

en espérant que la parano des aéroports ne s'installe pas dans tout le pays (je me sent tout nu sans une lame, un briquet et une lampe moi)

C'est pas nouveau.

Voir le reportage de Raymond Depardon

10ème Chambre - Instants d 'audience part.9
https://www.youtube.com/watch?v=u4LdOgqT5iw

je le connais celui là , de un très mauvaise défense , de deux la juge mérite une tape derrière la tête

aiheu ! ça m'arrive d'avoir tout mon matos pour le travail du bois et de la forge dans mon coffre de bagnole ! ça famit un paquet d'armes en puissance!!!
dois-je démonter ma lame et ma chaine et tout mettre dans un sac verrouillé pour circuler ???

Y'a une différence entre une machette dans la benne du pick up avec tronçonneuse , élingues, bidons d'huile et d'essence et une machette gare montparnasse ... comme dit Agralil

le soucis des lois en France c'est comme elles sont faites à Paris elles sont souvent faites et interprètés pour Paris aussi ... Je ne me sens pas concerné .

Cyrus_Smith a écrit:
Est-ce le cas d'un couteau? Pour répondre à cette question, il faut a priori toujours revenir à la distinction entre les armes par nature et les armes par destination, résumée par Barnabé dans ce fil.

C'est gentil de me citer. Effectivement, ça fait un assez bon résumé. Mais, en pratique, c'est la seconde partie de mon post, qui décrit la pratique réelle, qui est plus importante, plutôt que la première partie sur la compréhension précise de la loi !

En fait, j'avais interrogé plusieurs membres des forces de l'ordre : ils ne connaissent pas la distinction lame bloquante = couteau-poignard = arme par nature ; par opposition à lame non bloquante = pas une arme, tant qu'elle n'est pas utilisée comme une arme.

Ceux que j'ai interrogé, ils font tout au contexte : déjà, le lieu et le contexte du contrôle ; ensuite, l'aspect du couteau, l'aspect et l'attitude de la personne. En fonction de ce contexte, soit ils laissent passer, soit ils sermonnent un peu, soit ils confisquent (en dehors de toute procédure), soit ils déclenchent une procédure mais là faut vraiment que ça soit grave (souvent, c'est quand le port du couteau est une circonstance d'un autre délit ou crime, par exemple : menaces avec une arme de 6e catégorie). On peut se plaindre de l'arbitraire policier. On peut au contraire se féliciter que ces gens appliquent du bon sens avant tout... A vous de voir.

Je pense que ça va continuer comme ça.

Donc, même si la loi a modifié l'aspect légal du port du couteau, il faudra de toute façon une (ou quelques) première(s) application's) par les tribunaux + l'intégration lente et progressive par les forces de l'ordre de ces nouveaux textes de loi. D'ici là, attendez-vous à ce que les forces de l'ordre fassent exactement comme avant...

Barnabé.../... a écrit:D'ici là, attendez-vous à ce que les forces de l'ordre fassent exactement comme avant...

 
donc, gaffe à ne pas avoir un trop beau couteau de forgeron sur vous, ça pourrais encourager à une application forte de la loi



pardon aux copains en uniforme

D'expérience, les quelques (très peu) contrôles policiers que j'ai subi dans ma lointaine adolescence ne se sont jamais intéressés à mon SAK que j'avais en permanence dans ma poche, bien que cela se soit déroulé en ville le samedi soir.
Donc je suis confiant dans la capacité de discernement des personnes chargées de faire appliquer la loi.
Tout est une question de circonstance et d'attitude. (évitez de vous promener avec une tronçonneuse dans une manif, même si vous êtes agent ONF)

si les voyous à la mode s'amusaient tous à trimbaler un sak (et s'en servir pour nuire à leur prochains), les gentils bleus les confisqueraient tous
les gentils voyous préfèrent le laguiole, impressionnant pour racketter leur prochain, méchant planté dans le gras, très pratique pour chauffer les boulettes, et pas de cran de sureté qui le rendrais fort suspect (et pas cher, donc on hésite pas à le balancer après usage)

donc on évite de se balader avec un laguiole dans le métro si on attire les coups d'oeuil suspicieux de nos amis en uniforme 

quoique, je n'ai pas fréquenté de gentilles racailles depuis quelques années (les hasards de la professions), ils sont peut être passés à autre chose (mais j'en doute, le laguiole avais tout pour leur plaire)

J'ai deux amis membres des forces de l'ordre. L'un est gendarme (OPJ), l'autre commandant de police (et patron de la Brigade Criminelle d'une ville proche de chez moi). Je les ai questionnés tous les deux lors d'une réunion associative (dont le premier est vice-prez et le second trésorier de l'asso). Voilà ce qu'il en ressort par rapport au port ou transport d'armes blanches et assimilés:

La longueur de la lame ne rentre pas en ligne de compte (contrairement à une vieille idée reçue où elle ne doit pas dépasser la largeur de votre main, ce qui est ridicule autant qu'erroné). Certains couteaux sont bien sûr interdit au port en toutes circonstances pour des raisons évidentes de destinations premières (baïonnettes, épées, couteaux de tranchée, dagues, etc.). Bien que pour la dague, les circonstances de son port peuvent le justifier (grande chasse par exemple). Pareil pour l'épée si vous vous rendez sur la piste d'escrime. 

Le couteau de survie (même de grand format) est tout à fait autorisé dans certains contextes comme par exemple le trekking, camping, rando, camp scout, etc., même si mes deux amis conseillent d'éviter de porter ledit couteau de façon trop ostentatoire. Il vaut mieux le laisser dans son sac à dos ou musette si on n'en a pas besoin en permanence. Par contre, évidemment, ce genre de couteau est interdit de port en ville car son port ne s'en trouve pas justifié.

C'est justement là que le participe passé justifié prend tout son sens. En effet, m'ont-il expliqué, le boucher a besoin de son couteau dans le cadre de son travail, mais pas pour sortir en boite de nuit. Il en va de même pour l'électricien avec son tournevis. Je suis enseignant, et je porte un petit couteau pliant discret à la ceinture en permanence (dans un étui fermé horizontal, donc très discret, et recouvert de mon vêtement, donc invisible) . On m'a déjà demandé ce qu'un canif faisait à la ceinture d'un professeur. Je réponds toujours qu'en tant que SST (secouriste du travail), j'ai besoin de cet outil minimal.

Donc, l'idée générale c'est d'être capable de justifier du port ou transport d'une lame. Tout est question de circonstances et de niveau de compréhension des forces de l'ordre qui pourraient vous interpeller. Dans mon EDC, j'ai en outre un Tatoo, un couteau suisse et un Opinel. J'ai déjà été fouillé et je n'ai jamais eu de problème pour m'expliquer et repartir tranquille.

Est-ce que le port de ma dague à la chaussette quand je suis en kilt devient un problème? Ca fait parti de la tenue normale traditionnelle.
Est-ce qu'un parapluie-canne qui n'est pas une arme par nature mais peut rapidement en devenir une par destination devient prohibé? 
Vous allez me dire que je pousse le bouchon un peu loin pour le parapluie, mais pour quelqu'un qui sait utiliser sa tête et ses dix doigts, il lui suffit de peu pour faire une arme par destination.
Comment donc interpréter et appliquer ces lois avec intelligence? Ma dague (qui n'est pas coupante) à la chaussette fait partie de la tenue et en aucun cas elle ne sera une arme, à moins de me retrouver dans une situation exceptionnelle pour défendre ma vie ou celle d'une autre personne, ce qui a peu de risque d'arriver dans nos régions.
Je remarque aussi que ce qui était acceptable, comme le couteau de poche il y a 20-30 ans ne l'est plus aujourd'hui. Je ne crois pas que le monde soit plus fou qu'avant, seule la croissance de la population rend plus visible cette folie, avec aussi l'aide de nos chers médias.

Piperyann a écrit:.............., à moins de me retrouver dans une situation exceptionnelle pour défendre ma vie ou celle d'une autre personne, ce qui a peu de risque d'arriver dans nos régions......

Je n'en dirait pas autant dans certains quartiers de banlieue parisienne, ce n'est pas  Collanmore et la Clew Bay le seul coin d'Irlande que je connais.

Je ne suis pas loin de Belfast, et il n'y a pas plus de problème qu'ailleurs.

Au pire tu as toujours ton Shillelagh Piperyann.

D'ailleurs en campagne comme en ville la canne est un formidable "instrument", la parapluie ou l'ombrelle aussi d'ailleurs classe, efficace et low profil

Merci Benelos,
La canne siège avec un chapeau melon ça passe partout.
Mais pour moi le club de golf fait aussi l'affaire!

Belenos a écrit:D'ailleurs en campagne comme en ville la canne est un formidable "instrument",

...La béquille aussi 

Je rejoins l'avis de Mike

Perso, j'ai en général 4 lames sur moi : opinel 8 en poche, canif "suisse" au porte-clés, lame chisel dans le porte-feuille et multitool dans ma sacoche. Je suis en Belgique. Je croise, par mon travail, beaucoup de policier. Jamais eu de soucis... mais jamais contrôlé non plus. Je pense que c'est un question d'attitude et de comportement. Il faudrait que je leur demande quoi. 

Je ne parle pas de la machette, de la hache, de la scie et de la pelle US que j'ai en permanence dans la voiture (dans un coffre fermé à l'arrière)

Petite précision, je n'ai jamais imaginé me servir de ces outils comme arme et ce n'est pas prévu pour.

serilynpayne a écrit:...
le soucis des lois en France c'est comme elles sont faites à Paris elles sont souvent faites et interprètés pour Paris aussi ... Je ne me sens pas concerné .

C'est quoi : Paris ?

agralil a écrit:...
donc on évite de se balader avec un laguiole dans le métro si on attire les coups d'oeuil suspicieux de nos amis en uniforme 

C'est quoi le métro ?





Ok, je sors....