Réussir ses semis - choisir ses graines

La qualité de vos semis, donc de votre future culture, dépendra de la qualité de la semence que vous aurez choisi.
Optez pour des graines certifiées ayant une bonne faculté germinative (entre 60 et 90%, selon les espèces) et une pureté variétale optimale. Faites confiance, pour se faire, aux grandes marques grainières (Caillard, Clause, Vilmorin, etc) ; elles sélectionnent rigoureusement leurs semences et effectuent des contrôles de qualité. afin de vous offrir les meilleurs produits.


Achetez vos graines selon vos besoins et évitez de les stocker trop longtemps ; leur pouvoir germinatif diminuant avec le temps. Une fois entamé tâchez de semer le contenu de vos paquets dans le mois qui suit leur ouverture.

Sachez que plus les graines seront fines et moins elles auront les capacités de conserver longtemps leur pouvoir germinatif.

Si vous devez toutefois conserver vos graines d'une saison sur l'autre, que ce soient des graines achetées ou bien produites par vous-même, stockez les en état de dormance dans le compartiment à légumes de votre réfrigérateur (environ 4°).

Si vous les avez stocké relativement longtemps, vous pouvez vérifier si vos graines sont encore viables, ainsi que leur pourcentage de germination selon trois méthodes :

- déposez un échantillonnage sur du papier absorbant humidifié posé sur une assiette, le tout enveloppé avec un film plastique alimentaire et entreposé dans un endroit chaud (16°-18°) et éclairé ;



- ou bien installez quelques graines sur du coton imbibé d'eau.



Au bout d'une semaine maximum calculez votre pourcentage de réussite.

- Sinon, plus facile et rapide mais ne fonctionnant qu'avec des graines assez grosses et pas du tout avec les oléagineuses (fèves, haricots, pois, etc) : plongez vos graines dans un récipient remplit d'eau ; les graines viables couleront, tandis que celles qui ne germineront pas flotteront.


Vous trouverez généralement, en graineterie, deux sortes de graines :

- les variétés classiques, dites améliorées.

- les variétés hybrides, dites F1. Généralement plus vigoureuses, productives et résistantes à certaines maladies, elles donnent des produits plus homogènes, mais sont toutefois plus chères, souvent plus exigeantes en eau et en éléments nutritifs et les graines récoltées à partir leurs produits ne permettent pas de reproduire la plante mère.

Toutefois, si vous désirez produire vos propres semences et cultiver des plantes rustiques - et gustatives - dans le cadre d'un potager autosuffisant, préférez les variétés anciennes issues de variétés locales adaptées au terroir ;  moins sensibles aux attaques de parasites et de prédateurs, plus vigoureuses et sélectionnées pour leur résistance, elles vous permettront d'être moins dépendants des coûteux  pesticides.

Ton post est le bienvenu et de circonstance. Merci pour les conseils.  

KrAvEn a écrit: les graines récoltées à partir leurs produits ne permettent pas de reproduire la plante mère.

C'est a dire ? D'avoir une plante de qualité similaire ou elles seront stériles ?

Hello,
Krav parle de qualité similaire. Les hybrides F1 présentent des caractéristiques qui sont en général difficilement stabilisables pour les générations suivantes, selon les lois de Mendel.
Très grossièrement sur un seul gène :

J'avais fais des tests de blé F1.
En deux générations le rendement théorique de 60q/ha est tombé à environ 12q/ha réel.
Donc en dernier ressort c'est utilisable mais à condition d'avoir assez de terrain pour compenser
cette chute du rendement.
Ah oui,en plus de la chute du rendement il y a également la qualité du grain qui en prend un sacré coup.

même si nos connaissances progressent, la génétique conservant sa part de mystère,
on peut en effet avoir des surprises lors de croisements (aléatoires ou contrôlés);
par exemple, on est (avec quelques collègues de jeu) entrain d'essayer de fixer une lignée de piment issue d'un croisement de 2 variétés (2 baccatum, un rouge, l'autre jaune),
jusqu'à F+3, on obtenait des plants soit à fruits rouges, soit à fruits jaunes,
et l'année dernière, j'ai eu la moitié d'un plant à fruits bigarrés (rouge et jaune) !  
cette année, les descendants de ces fruits bigarrés ont donné (à ma grande surprise) 80% des fruits plus ou moins bicolores, j'en espérais 25% à tout cassé ...
comme quoi, le gène de la pigmentation semble plutôt dominant, on verra ça par la suite, peut-être que la saison prochaine contredira cet enthousiasme prématuré ...

troisgriffes a écrit:J'avais fais des tests de blé F1.
En deux générations le rendement théorique de 60q/ha est tombé à environ 12q/ha réel.
Donc en dernier ressort c'est utilisable mais à condition d'avoir assez de terrain pour compenser
cette chute du rendement.
Ah oui,en plus de la chute du rendement il y a également la qualité du grain qui en prend un sacré coup.

 Wow, la chute est énorme !

Du coup, peut être que les 2 types de graines sont a prendre en compte.

Des graines productives en premier temps puis, passer 2 générations, utiliser des graines standard...

Une graine standard n'est pas moins productive qu'une graine modifiée. L'homme, dans sa cupidité, et son ignorance, pense toujours pouvoir faire mieux que la nature.

Les graines modifiées sont généralement créées pour pousser avec tel pesticide. Elles résisteront à celui-ci contrairement à la flore et la faune local.
De plus, cela permet d'avoir des plants de même taille. Ce qui simplifie la récolte.
Elles pourront également être plus résistante aux intempéries, d’où un meilleur rendement. Mais à quel prix...

Pour rappel :
Les hybrides => Croisement de variété (F1 => Première génération du croisement), (F2 => Deuxième génération du croisement) etc..
Les OGM => Modification du patrimoine génétique de la graine

Dans une optique survivaliste, il vaut mieux partir sur des variétés locales.
Tu peux également acclimater des variétés à ton lieu en récupérant les graines, et en les cultivant sur plusieurs générations, mais il te faudra quelques années de culture pour cela.

Un grand merci pour ton explication Coyote.
J'ai pas vraiment la main verte, j'essaie de m y mettre

Je n aurais pas la patience de préparer moi même mes semances, je serais plutot dans l'optique de stocker une grande quantité en lieu sur.

Stocker des graines c’est bien, mais il faut aussi acquérir le savoir faire. Avoir un jardin productif ne s’improvise pas, loin de là.

Qui te dit que la variété que tu va sélectionner pour ton stockage sera appropriée à ton climat/terrain ? Vas-tu aimer cette variété ? Bref, il faut bien connaitre ce que l’on sème pour avoir un rendement suffisant, savoir le cuisiner (si besoin), et si possible l’apprécier en bouche.

De plus, il va bien falloir apprendre à garder tes graines. Ne serrait-ce que pour l’année suivante.

Et pour finir, toutes les graines ont une durée optimale de germination. Ensuite, le taux chute plus ou moins selon les espèces. Il faudra penser à cela, et renouveler ton stock en conséquence.

Tu peux également te tourner vers les légumes perpétuel, et planter des fruitiers afin d’éviter un max de boulot, mais le jardinage t’apportera bien plus autant quantitativement que gustativement parlant.

Enfin, reste les plantes sauvages, mais là n'est pas le sujet du post.

Pour ma part, je sélectionne mes graines après avoir effectué de nombreuses recherches sur la variété choisi :
 - La rusticité
- La température mini de germination
 - Le temps entre semis et récolte
 - La résistance au gel/sècheresse
 - Si précoce ou tardif
 - L’entretien
 - La résistance aux maladies et insectes
 - La possibilité de reproduire les graines
 - La qualité gustative, alimentaire, voir ses bienfaits sur la santé

La plupart de mes graines sont achetées en petite quantité à des particuliers  sur un site d’enchère bien connu. Le reste étant de la récup ci et là. J'évite les grandes marques car j'ai déjà eu la mauvaise surprise de trouver des graines plongées dans des soit disant hormones de croissance)

La 1^ère année, je teste pour voir si ça pouce, j’observe la progression, et je goute si possible.

La 2eme année, si 1ere année concluante, je lance une petite production (5 ou 6 plants).
Ces plants seront, si besoin, dispersés, afin d’éviter de perdre la récolte si problème (ex : mildiou pour les tomates).
Les meilleurs plants/fruits seront sélectionnés pour les graines, et celles-ci seront récoltées/stockées pour l’année suivante.

La 3eme année, je peux envisager de faire une production acceptable (si les 2 étapes suivantes se sont bien passées, ce qui n’est pas toujours le cas !)

Ces étapes sont réalisées pour chaque variété choisie de chaque légume.

Pour le stockage. Les graines sont triées dans des boites biscuits en métal dans la cave hors gel et lumière. Les températures de la pièce sont comprises entre 4° et 12°

Edit - Ajout com. sur graines de grandes marques

Salut,
Merci Coyote c'est clair,net et précis.
Question :Quand tu parles de dispersion des plants,tu espaces tes plants ou tu as plusieurs points de culture?

Les 2 si il le faut, car certaines espèces ont tendances à l'hybridation spontanée (piment/poivron, maïs,...). J'ai 2 jardins espacés de 50m environ. Mais cela reste rare tout de même.

Je supprime également, et petit à petit, toutes les plantes décoratives autour de la maison, et les remplacent par des plantes utiles. Les tomates et choux (très décoratif) poussent devant la porte d'entrée.

Le fait de semer en ligne c'est bien pour la monoculture des grosses productions, mais pour une production familiale, c'est tout aussi simple à ramasser si éparpillé, et c'est moins d'entretien. Notamment grâce aux associations d'espèces. La nature est bien faite. Il faut juste tenter de l'imiter (avec parcimonie) à défaut de la comprendre.

Ok merci Coyote

Voici une liste sur la durée de conservation des graines ICI

On constate que les graines de panais ne se conservent qu'un an !
 
Une liste des légumes vivaces ICI
 
Une liste (non exhaustive) des compétences à maitriser et matériel à prévoir pour le jardinage :
- Connaitre les espèces et leur variétés
- Connaitre leur cycle de vie (vivace, annuelle, bisannuelle)
- Savoir quand semer, quand récolter
- Connaitre et traiter les maladies, les nuisibles.
- Prendre en compte la météo, le climat.
- Sécuriser son jardin (clôtures, plantes répulsives,...)
- Prévoir l'arrosage, les outils (une serre ?).
- Savoir stocker ses récoltes (séchage, lacto-fermentation, stérilisation, ...).
- Savoir quand et comment récolter ses graines.
- Savoir stocker les graines, tubercules, légumes et fruit pour les plantations futur
- Connaitre sa terre, l'ensoleillement du jardin selon les saisons.
- Pratiquer et planifier la rotation des cultures.
- Implanter des variétés vivaces, des aromatiques, des médicinales...
- Prévoir les livres en conséquence (parce-que vous ne retiendrez pas tout, et que vous n'êtes pas éternel)
 
 
Conseil : Ne pas se laisser avoir par les effets de mode. Exemples :
- Planter des gogi mais n’avoir jamais gouté une baie que vous trouverez finalement infecte.
- Planter des topinambour (très productif) si vous ne supportez pas sa digestion.
- La stévia n'est pas de chez nous, et est difficile à reproduire (très faible taux de germination, et 16h00 d’illumination nécessaire quotidienne pour la germination).
- Le super maïs dont le plant dépasse les 3m, avec des fleurs de 60cm de diamètre qui fournira de très grosses graines... vides
- Autres effet de mode inutile : les spirales aromatique, le potager en carré.

En complément,

Il m’arrive de trouver des plants qui poussent naturellement issu de graines de fruit non récoltés (les tomates notamment). Ces plants sont généralement en retard pas rapport aux semis préparés au chaud, mais si vous les laissez pousser, ils les rattraperont.
De plus, la graine ayant passée un cycle d’une année en terre, et réussi à germer seule, est déjà bien adaptée à son milieu. Ces plants sont dont à conserver pour servir de porte graine. Restera à retrouver le nom de la variété.
On peut imiter la nature, en laissant sciemment un légume bien mure et repérer son emplacement

Le fait de repiquer les plants implique qu’il faudra une période d’adaptation à celui-ci avant de relancer sa croissance. Il est donc parfois préférable de faire ses semis directement à leur place définitive. Quitte à les semer plus tard afin d’éviter le gel.

Attention aux plants achetés en jardinerie. Certains sont greffès. Inutile de garder les graines de tel plants. Idem pour les graines des légumes du commerce dont vous ne connaissez rien

Le jardinage est une longue période d'apprentissage, et d'observation. Il faut savoir ce que l'on fait, et n'intervenir qu'en cas de nécessité en ayant bien réfléchi aux conséquences de nos actes.

Un livre : Le plaisir de faire ses graines - Un guide pour retrouver son autonomie au jardin de Jérôme Goust

je plussoie sur les potagers en carré, apres quelques années a essayer de faire un truc productif, je suis finalement retourné aux bases...
j'ai cependant gardé le principe des rangs d'une largeur maximale de 120 cm et des allées de 70 cm ( en gros le principe des bandes de jm fortier).
pour les spirales,j'ai jamais fait