[Roman] Deep Winter, par Thomas Sherry
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[Roman] Deep Winter, par Thomas Sherry
Deep Winter est le premier tome d’une trilogie écrite à la première personne et publiée à compte d’auteur.
Un père de famille prepper d’outre-Atlantique – Richard Drummond - est réveillé en sursaut par un tremblement de terre. C’est l’hiver, et, alors qu’il neige dru et qu’il gèle à pierre fendre, la moitié de la maison lui tombe sur la figure. Il parvient à mettre sa famille (une femme, 2 ados en pleine crise de puberté et 2 chiens) à l’abri dans sa grange, et grâce à ses préparatifs parvient à restaurer un confort relatif.
Ce qu’il a cru n’être qu’un séisme n’est autre que l’éruption du mont Rainier, un volcan surplombant la ville de Seattle non loin de là. Alors que sa ville de province sombre lentement mais surement dans le chaos, la famille, rejointe par des amis et des proches surpris par la catastrophe, doit faire face à de multiple dangers, à commencer par la pluie de cendres qui s’annonce terrible. Mais la descente aux enfers ne s’arrête pas là : des déraillements de train provoquent des contaminations chimiques, l’économie des USA sombre, une centrale atomique est prise d’incontinence, une attaque bactériologique répand la mort sur le pays, la Chine lance une guerre éclair, la guerre civile fait rage, et des milliers de militaires US sont déployés à travers tout le pays pour chasser les immigrés clandestins devenus terroristes. J’ai dû oublier une ou 2 catastrophes dans l’énumération, mais vous avez une idée du contexte de ce bouquin. Ah oui : tout cela se joue en l’espace de 2 semaines !
Bon, on reste dans la lignée de Lights Out, avec un roman fleuve plutôt réaliste et très terre à terre. On passe donc en revue tous les hauts lieux du survivalisme : stocks de bouffe et d’eau pour plusieurs mois voire années, armes à profusion, radios, caches multiples, etc. La succession de catastrophes n’est pas forcément très réaliste, surtout au regard de l’intervalle de temps dans lequel elle surgit, mais a le mérite de mettre tout ce petit monde à l’épreuve. L’action est toujours omniprésente et sans temps mort. Il faut dire que le narrateur est particulièrement bavard et prolixe…Bref, le récit est distrayant, se lit sans difficulté, et l’on s’identifie sans trop de peine aux personnages. Le narrateur écoutant les bulletins d’information à la radio, on a tout au fil du roman une peinture assez réaliste de ce à quoi pourrait ressembler une situation de crise mondiale, dominée par l’effondrement économique. Le narrateur est en outre rapidement confronté à un épineux problème : comment nourrir tout ce petit monde, sachant que les stocks s’épuisent, que les énergies fossiles sont rares et hors de prix, et qu’il n’a qu’une expérience limitée dans l’agriculture ?
Ce roman a évidemment quelques défauts. Tout d’abord l’auteur est un protestant convaincu, et toutes les actions des personnages sont pour ainsi dire animées par la foi. Il faut dire aussi que les calamités qu’il affronte avec ses proches ont un caractère quasi biblique… Ceci conduit à des choix et des décisions plutôt étranges (genre chercher dans la Bible l’inspiration pour prendre une décision), du moins pour les européens que nous sommes.
Un autre défaut récurrent et vraiment, mais alors vraiment énervant, est la présence permanente des noms de marques dans le récit. Ce n’est plus « j’enfilai ma veste et mis mes bottes pour sortir dans la neige » mais « j’enfilai cette fabuleuse parka Sorel achetée en solde chez Wall Mart en 1998, puis mis mes Caterpillar à semelles Vibram et doublées de Goretex pour affronter la neige ». Cela n’apporte absolument rien à l’histoire (à moins de vouloir se constituer la panoplie du narrateur) et la rend même parfois incompréhensible, certaines marques étant totalement inconnues de ce côté de l’Atlantique.
Le 3e défaut horripilant reste le degré de préparation du narrateur. C’est bien simple, il a pensé à tout et à de tout à profusion : groupes électrogènes, 4x4, tracteur, cuve de fioul, réservoirs d’eau, flingues en pagaille, matériaux de construction, pièces d’argent, etc. Et bien sûr il faut qu’il joue le professeur je-sais-tout tout au long du récit.
Dernier défaut enfin : les personnages conservent une attitude de consommateurs gâtés, malgré l’effondrement de l’économie et du commerce. C’est particulièrement flagrant dans une scène. Juste avant, tout le monde déplore l’absence d’éleveurs de bétail dans les environs, et in fine de viande fraîche sur le menu quotidien. Ils envisagent pour y remédier d’organiser un marché de troc avec d’autres habitants. Puis survient l’attaque d’une meute de chiens, au cours de laquelle un Rottweiler et un Pittbull sont tués. N’importe quel crève-la-faim profiterait de l’aubaine pour mettre enfin de la viande sur sa table, mais là non : les dépouilles sont laissées sur le bord de la route… La dépendance à la fée électricité reste en outre un travers fâcheux. Alors que le malheur frappe en plein hiver par -30°C, la préoccupation principale de l’épouse du narrateur est de… rendre à nouveau opérationnel le frigidaire ! Et les groupes électrogènes tournent régulièrement pour laisser les gamins jouer à la X-box ou regarder des DVD à la télé, alors qu’il est désormais acquis que plus personne ne pourra se payer un litre de carburant avant longtemps.
Bref, ce roman mérite d’être lu, sa lecture étant addictive malgré les quelques défauts évoqués ci-dessus !
Rammstein
Un père de famille prepper d’outre-Atlantique – Richard Drummond - est réveillé en sursaut par un tremblement de terre. C’est l’hiver, et, alors qu’il neige dru et qu’il gèle à pierre fendre, la moitié de la maison lui tombe sur la figure. Il parvient à mettre sa famille (une femme, 2 ados en pleine crise de puberté et 2 chiens) à l’abri dans sa grange, et grâce à ses préparatifs parvient à restaurer un confort relatif.
Ce qu’il a cru n’être qu’un séisme n’est autre que l’éruption du mont Rainier, un volcan surplombant la ville de Seattle non loin de là. Alors que sa ville de province sombre lentement mais surement dans le chaos, la famille, rejointe par des amis et des proches surpris par la catastrophe, doit faire face à de multiple dangers, à commencer par la pluie de cendres qui s’annonce terrible. Mais la descente aux enfers ne s’arrête pas là : des déraillements de train provoquent des contaminations chimiques, l’économie des USA sombre, une centrale atomique est prise d’incontinence, une attaque bactériologique répand la mort sur le pays, la Chine lance une guerre éclair, la guerre civile fait rage, et des milliers de militaires US sont déployés à travers tout le pays pour chasser les immigrés clandestins devenus terroristes. J’ai dû oublier une ou 2 catastrophes dans l’énumération, mais vous avez une idée du contexte de ce bouquin. Ah oui : tout cela se joue en l’espace de 2 semaines !
Bon, on reste dans la lignée de Lights Out, avec un roman fleuve plutôt réaliste et très terre à terre. On passe donc en revue tous les hauts lieux du survivalisme : stocks de bouffe et d’eau pour plusieurs mois voire années, armes à profusion, radios, caches multiples, etc. La succession de catastrophes n’est pas forcément très réaliste, surtout au regard de l’intervalle de temps dans lequel elle surgit, mais a le mérite de mettre tout ce petit monde à l’épreuve. L’action est toujours omniprésente et sans temps mort. Il faut dire que le narrateur est particulièrement bavard et prolixe…Bref, le récit est distrayant, se lit sans difficulté, et l’on s’identifie sans trop de peine aux personnages. Le narrateur écoutant les bulletins d’information à la radio, on a tout au fil du roman une peinture assez réaliste de ce à quoi pourrait ressembler une situation de crise mondiale, dominée par l’effondrement économique. Le narrateur est en outre rapidement confronté à un épineux problème : comment nourrir tout ce petit monde, sachant que les stocks s’épuisent, que les énergies fossiles sont rares et hors de prix, et qu’il n’a qu’une expérience limitée dans l’agriculture ?
Ce roman a évidemment quelques défauts. Tout d’abord l’auteur est un protestant convaincu, et toutes les actions des personnages sont pour ainsi dire animées par la foi. Il faut dire aussi que les calamités qu’il affronte avec ses proches ont un caractère quasi biblique… Ceci conduit à des choix et des décisions plutôt étranges (genre chercher dans la Bible l’inspiration pour prendre une décision), du moins pour les européens que nous sommes.
Un autre défaut récurrent et vraiment, mais alors vraiment énervant, est la présence permanente des noms de marques dans le récit. Ce n’est plus « j’enfilai ma veste et mis mes bottes pour sortir dans la neige » mais « j’enfilai cette fabuleuse parka Sorel achetée en solde chez Wall Mart en 1998, puis mis mes Caterpillar à semelles Vibram et doublées de Goretex pour affronter la neige ». Cela n’apporte absolument rien à l’histoire (à moins de vouloir se constituer la panoplie du narrateur) et la rend même parfois incompréhensible, certaines marques étant totalement inconnues de ce côté de l’Atlantique.
Le 3e défaut horripilant reste le degré de préparation du narrateur. C’est bien simple, il a pensé à tout et à de tout à profusion : groupes électrogènes, 4x4, tracteur, cuve de fioul, réservoirs d’eau, flingues en pagaille, matériaux de construction, pièces d’argent, etc. Et bien sûr il faut qu’il joue le professeur je-sais-tout tout au long du récit.
Dernier défaut enfin : les personnages conservent une attitude de consommateurs gâtés, malgré l’effondrement de l’économie et du commerce. C’est particulièrement flagrant dans une scène. Juste avant, tout le monde déplore l’absence d’éleveurs de bétail dans les environs, et in fine de viande fraîche sur le menu quotidien. Ils envisagent pour y remédier d’organiser un marché de troc avec d’autres habitants. Puis survient l’attaque d’une meute de chiens, au cours de laquelle un Rottweiler et un Pittbull sont tués. N’importe quel crève-la-faim profiterait de l’aubaine pour mettre enfin de la viande sur sa table, mais là non : les dépouilles sont laissées sur le bord de la route… La dépendance à la fée électricité reste en outre un travers fâcheux. Alors que le malheur frappe en plein hiver par -30°C, la préoccupation principale de l’épouse du narrateur est de… rendre à nouveau opérationnel le frigidaire ! Et les groupes électrogènes tournent régulièrement pour laisser les gamins jouer à la X-box ou regarder des DVD à la télé, alors qu’il est désormais acquis que plus personne ne pourra se payer un litre de carburant avant longtemps.
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Re: [Roman] Deep Winter, par Thomas Sherry
Qu'en VO à ma connaissance. Bon courage au traducteur en tout cas !
Rammstein
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