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Le 6 octobre 2017, les inspecteurs de l’ASN et de la DREAL se sont à nouveau rendus sur le site de GDE Strasbourg accompagnés d’une équipe de la Cellule Mobile d’Intervention Radiologiques des pompiers du Bas-Rhin (CMIR67) afin de confirmer les constats et mesures réalisés le 3 octobre 2017, et de veiller à la mise en sécurité des déchets radioactifs et de la zone contaminée identifiés.

Dans un premier temps, le profil radiologique des déchets présents sous la bâche, et la nature de certains d’entre eux, ont été confirmés ; les inspecteurs ont identifié un échangeur de chaleur ancien, porteur d’une contamination radiologique d’origine naturelle, principalement due au thorium, et résultant de l’utilisation industrielle passée de l’échangeur. Ils ont constaté la présence d’autres déchets de petite taille, conditionnés, et dont le profil de radioactivité correspond aux éléments susceptibles d’être collectés avec d’autres ferrailles, tels que des paratonnerres (radium et ses descendants). Ces analyses permettent par ailleurs d’exclure l’hypothèse de la présence d’une source radioactive orpheline ou d’une pièce activée parmi les déchets bâchés ou conditionnés.


Dans un second temps, les mesures réalisées par la CMIR67 ont permis d’évaluer le lien entre la contamination des sols et l’échangeur présent sous la bâche, par comparaison des spectres d’activité radiologique respectifs : la contamination des sols résulte bien, avec une forte probabilité, de l’entreposage temporaire de l’échangeur contaminé.

Déchets sous bâche

Les inspecteurs ont constaté, sous la bâche, la présence d’un échangeur de chaleur contaminé par du thorium, manifestement ancien et fortement corrodé ; cet échangeur est, avec une très forte probabilité, à l’origine de la contamination des sols constatée plus loin, ce qui indique le caractère labile de la contamination qu’il porte. L’enveloppe et le faisceau de l’échangeur étaient séparés, et le faisceau avait été tronçonné en plusieurs fagots de tubes ; l’ensemble formait un tas de quelques mètres cubes.
Aucune indication ne signalait le caractère radioactif des déchets placés sous la bâche. La bâche était couverte d’eau de pluie accumulée dans les creux, et de divers dépôts végétaux tels que des feuilles mortes, ce qui semblait indiquer un entreposage sur une longue durée. Les barrières métalliques qui entouraient le tas de déchets étaient aisément contournables. L’ensemble se trouvait dans une zone à l’arrière de votre site, en dehors du périmètre clôturé et surveillé, accessible sans avoir à franchir de barrière physique ni voir de panneau de limite de propriété.

L’entreposage de déchets radioactifs, porteurs d’un risque de contamination avéré, dans ces conditions extrêmement sommaires, n’est pas acceptable. De telles conditions d’entreposage ne permettent en aucun cas de considérer que les risques de pollution de sols sont maîtrisés, ni que la radioprotection des travailleurs peut être correctement assurée.

Sol contaminé

La zone contaminée a été mise en sécurité par la CMIR67 dès leur intervention du 6 octobre ; en particulier, la terre localement contaminée par l’entreposage temporaire de l’échangeur mentionné ci-dessus a été retirée et placée dans un conditionnement temporaire avec les autres déchets, en vue de son élimination par la même filière.
Toutefois cette première opération de mise en sécurité ne permet pas de considérer que le terrain est banalisable.
Les inspecteurs ont noté que vous avez mobilisé votre prestataire CODIRAD en vue d’une dépollution du secteur contaminé, avec un objectif de décontamination défini comme le triple du bruit de fond.