Pollution de la nappe phréatique à Colmar
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Pollution de la nappe phréatique à Colmar
Près de Colmar, la menace d’un ancien dépôt de déchets de pesticides sur la nappe phréatique
À la fin des années 60, une entreprise de production de pesticides a déposé entre 700 et 750 tonnes de déchets toxiques à l’air libre près de Colmar. Des analyses ont mis en évidence un panache de pollution de 2 kilomètres dans la nappe phréatique. L’eau n’y est plus potable.
En 1966, l’usine Produits Chimiques Ugine Kuhlmann (PCUK), un fabricant de pesticides, déverse entre 700 et 750 tonnes de déchets sur ce terrain, sans autorisation. Les déchets se présentent sous la forme d’une poudre blanche qui contient un puissant insecticide connu sous le nom de lindane. Selon l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), cette molécule, interdite en France depuis 1988, est toxique en cas d’ingestion ou d’inhalation. Elle induit aussi des effets graves pour les organes qui y sont exposés à long terme. Elle est également très toxique pour les organismes aquatiques.
À l’époque, la poudre s’envole et pollue les environs. Suite aux plaintes des habitants, en 1974, les déchets sont recouverts d’une couche de remblais. L’entreprise PCUK cesse toutes ses activités la même année. En 1985, le Bureau des Recherches géologiques et Minières (BRGM) réalise une couverture argileuse au dessus du dépôt. En 2009 et 2010, l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) reprend les travaux pour imperméabiliser et limiter les infiltrations d’eau de pluie, en installant une couche de géotextile.
La situation actuelle, couche par couche. (Document ADEME)
Dans les années 2000, l’Ademe pratique des analyses pour surveiller la qualité des eaux souterraines aux abords de ce stockage de déchets. Une pollution sévère de l’eau est mise en évidence. Le lindane, vraisemblablement lessivé par les eaux de pluie vers la nappe phréatique, est détecté par les tests sous quatre formes différentes (l’agencement des atomes change), toutes toxiques. Michel Roeder, membre du bureau de l’association Tiefenbach Environnement, explique que « sur de nombreux points à Colmar, la concentration est bien au dessus des normes de potabilité. » Il faut préciser que les puits de captage de l’eau potable destinée au réseau de consommation se situent en amont du dépôt et ne sont pas concernés par cette pollution.
Celle-ci s’est répandue sous forme d’un panache d’une longueur d’environ 2 kilomètres d’après les relevés. Les molécules toxiques ont suivi les mouvements des eaux souterraines et se sont donc dirigées vers l’Est, puis vers le nord-est. Depuis 2015, un arrêté préfectoral interdit l’usage de l’eau de la nappe pour la consommation, l’irrigation, l’arrosage et l’abreuvage, dans un périmètre basé sur la position estimée du panache de pollution. Cette mesure concerne donc les puits et captages d’eau (notamment privés) situés dans la zone.
(Doc. remis)
Le rapport d’interprétation publié en 2017 souligne que le panache est effectivement globalement stable. Cependant, la variation des mesures au niveau de certains puits « mettent en évidence un étirement potentiel du panache au sud et à l’est, au-delà du périmètre de restriction d’usage défini par l’arrêté préfectoral. » Le bureau d’étude Artelia, qui a réalisé le suivi pour l’Ademe, estime alors « qu’un agrandissement du périmètre de restriction serait nécessaire pour assurer la sécurité sanitaire de la population. » Celui-ci a pourtant toujours la même envergure depuis 2015.
Résultats des relevés effectués sur un puits qui mettent en évidence une forte augmentation de la concentration de delta HCH et gamma HCH, deux formes de lindane. L’eau ne rentre plus dans les normes de potabilité depuis longtemps, les concentrations devraient être sous la ligne noire en bas du graphique.
À la fin des années 60, une entreprise de production de pesticides a déposé entre 700 et 750 tonnes de déchets toxiques à l’air libre près de Colmar. Des analyses ont mis en évidence un panache de pollution de 2 kilomètres dans la nappe phréatique. L’eau n’y est plus potable.
En 1966, l’usine Produits Chimiques Ugine Kuhlmann (PCUK), un fabricant de pesticides, déverse entre 700 et 750 tonnes de déchets sur ce terrain, sans autorisation. Les déchets se présentent sous la forme d’une poudre blanche qui contient un puissant insecticide connu sous le nom de lindane. Selon l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), cette molécule, interdite en France depuis 1988, est toxique en cas d’ingestion ou d’inhalation. Elle induit aussi des effets graves pour les organes qui y sont exposés à long terme. Elle est également très toxique pour les organismes aquatiques.
Un panache de pollution de 2 km sous Colmar
À l’époque, la poudre s’envole et pollue les environs. Suite aux plaintes des habitants, en 1974, les déchets sont recouverts d’une couche de remblais. L’entreprise PCUK cesse toutes ses activités la même année. En 1985, le Bureau des Recherches géologiques et Minières (BRGM) réalise une couverture argileuse au dessus du dépôt. En 2009 et 2010, l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) reprend les travaux pour imperméabiliser et limiter les infiltrations d’eau de pluie, en installant une couche de géotextile.
La situation actuelle, couche par couche. (Document ADEME)
Dans les années 2000, l’Ademe pratique des analyses pour surveiller la qualité des eaux souterraines aux abords de ce stockage de déchets. Une pollution sévère de l’eau est mise en évidence. Le lindane, vraisemblablement lessivé par les eaux de pluie vers la nappe phréatique, est détecté par les tests sous quatre formes différentes (l’agencement des atomes change), toutes toxiques. Michel Roeder, membre du bureau de l’association Tiefenbach Environnement, explique que « sur de nombreux points à Colmar, la concentration est bien au dessus des normes de potabilité. » Il faut préciser que les puits de captage de l’eau potable destinée au réseau de consommation se situent en amont du dépôt et ne sont pas concernés par cette pollution.
Celle-ci s’est répandue sous forme d’un panache d’une longueur d’environ 2 kilomètres d’après les relevés. Les molécules toxiques ont suivi les mouvements des eaux souterraines et se sont donc dirigées vers l’Est, puis vers le nord-est. Depuis 2015, un arrêté préfectoral interdit l’usage de l’eau de la nappe pour la consommation, l’irrigation, l’arrosage et l’abreuvage, dans un périmètre basé sur la position estimée du panache de pollution. Cette mesure concerne donc les puits et captages d’eau (notamment privés) situés dans la zone.
(Doc. remis)
Les travaux d’imperméabilisation limitent la diffusion
Franck Lemoing, ingénieur pour l’Ademe en charge du dossier du lindane de Wintzenheim, indique « une stabilisation voire une légère régression de la pollution observée au niveau de nombreux puits depuis les travaux de confinement de 2008. » Selon lui, « la démarche d’imperméabilisation aurait fonctionné, en limitant la diffusion des composés toxiques après lessivage par les eaux de pluie. »Le rapport d’interprétation publié en 2017 souligne que le panache est effectivement globalement stable. Cependant, la variation des mesures au niveau de certains puits « mettent en évidence un étirement potentiel du panache au sud et à l’est, au-delà du périmètre de restriction d’usage défini par l’arrêté préfectoral. » Le bureau d’étude Artelia, qui a réalisé le suivi pour l’Ademe, estime alors « qu’un agrandissement du périmètre de restriction serait nécessaire pour assurer la sécurité sanitaire de la population. » Celui-ci a pourtant toujours la même envergure depuis 2015.
« Au niveau de trois puits à l’Hôpital Pasteur de Colmar, à environ 1 250 mètres du dépôt, les résultats sont préoccupants. En 2018, la concentration en lindane avait fortement augmenté dans un puits, pour atteindre une valeur 3,2 µg/l, soit 32 fois supérieure à la norme de potabilité qui est de 0,1 µg/l. Pour la dernière étude qui date de 2019, l’Ademe explique que ce même puits est à sec, et qu’il n’a donc pas été possible de réaliser le prélèvement. Cependant, pour deux autres puits situés également à côté de l’Hôpital Pasteur, la concentration en lindane a encore augmenté. »
Résultats des relevés effectués sur un puits qui mettent en évidence une forte augmentation de la concentration de delta HCH et gamma HCH, deux formes de lindane. L’eau ne rentre plus dans les normes de potabilité depuis longtemps, les concentrations devraient être sous la ligne noire en bas du graphique.
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Canis Lupus aime ce message
Re: Pollution de la nappe phréatique à Colmar
hum, sympathique...
Je mise perso sur la pompe du jardin en cas de pénurie d'eau (avec une filtration certes) mais ce type de problématique et la difficulté pour le citoyen lambda de la détecter me filppe...
Je mise perso sur la pompe du jardin en cas de pénurie d'eau (avec une filtration certes) mais ce type de problématique et la difficulté pour le citoyen lambda de la détecter me filppe...
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