Plantation d’une mini-forêt de 600 arbres en Bretagne et mode d'emploi pour se lancer..
Olduvaï :: Discussions générales (réservé aux membres s'étant présentés) :: Témoignages & discussions
Page 1 sur 1
Plantation d’une mini-forêt de 600 arbres en Bretagne et mode d'emploi pour se lancer..
Salut,
Que sont les crapauds fous?
Plantation d’une mini-forêt de 600 arbres en Bretagne
Plantée sur 200 m2 en Bretagne à Liffré, le 24 Octobre 2020, nous vous proposons ici quelques images des principales étapes de la plantation de cette forêt.
https://wiki.crapaud-fou.org/Plantation-d'une-mini-for%C3%AAt-de-600-arbres-en-Bretagne#Vous_aimeriez_en_planter_une_votre_tour_
Quelques vidéos
De la pépinière à la plantation.
Jade notre plus jeune planteuse
Les étapes de la plantation en images
Cliquez sur une des images pour ouvrir une galerie grand format
Kit Semourais pour passer à l action et planter des forêts
Fiches arbres Semourais
liste des fiches
Le contenu de cette page est utilisable selon les termes de la License Creative Commons by-sa.
Que sont les crapauds fous?
En avril 2017, un groupe de 34 personnes s’est réuni pour discuter de leur immanent sentiment qu’il fallait faire quelque chose. C’était les Rencontres des Treilles, et tout ça a donné lieu à la publication d’un Manifeste du Crapaud Fou en octobre 2017 et d’un livre sous le titre Manifeste du Crapaud Fou (disponible en librairie) qui détaille un peu plus la démarche et le raisonnement qui ont mené à l’idée des crapauds fous, sous la plume de Thanh Nghiem, qui est un peu à l’origine de tout ce ramdam.
En résumé il y est dit que plusieurs tsunamis sociétaux sont à l’horizon et que notre survie dépendra de notre capacité à faire comme le crapaud fou qui ne suit pas la masse, fait un pas de coté, prend des routes différentes de celles de la majorité de ses congénères, prend un tunnel tandis que la masse des autres crapauds se décide résolument à aller traverser une autoroute. Faire crapaud fou, c’est un état d’esprit, une attitude, une posture, un grain de folie, une curiosité et une ferme résolution à ne pas suivre la masse aveuglément.
Dans le manifeste une foule d’actions est donnée, existantes ou potentielles, mais il n’y a pas de limite à la folie des crapauds. Ce sont des exemples destinés à illustrer le principe du crapaud fou.
Plantation d’une mini-forêt de 600 arbres en Bretagne
Plantée sur 200 m2 en Bretagne à Liffré, le 24 Octobre 2020, nous vous proposons ici quelques images des principales étapes de la plantation de cette forêt.
https://wiki.crapaud-fou.org/Plantation-d'une-mini-for%C3%AAt-de-600-arbres-en-Bretagne#Vous_aimeriez_en_planter_une_votre_tour_
Quelques vidéos
De la pépinière à la plantation.
Jade notre plus jeune planteuse
Les étapes de la plantation en images
Cliquez sur une des images pour ouvrir une galerie grand format
- Spoiler:
Kit Semourais pour passer à l action et planter des forêts
- Spoiler:
Dans les années 80, Miyawaki plantait des mini-forêts indigènes à haute densité et biodiversité pour ramener une végétation locale dans les villes japonaises. Ces forêts denses et diversifiées avaient également une autre finalité, moins connue en Occident : protéger les habitations des catastrophes naturelles comme les typhons, les tsunamis, les tremblements de terre et même les incendies !
Selon Thomas Martin, l’expert qui adapte pour nous la méthode Miyawaki à notre époque et notre territoire : “dans les 30 ans à venir, toute plantation risque de devenir hautement inflammable, même avec des feuillus ! Planter des forêts denses, riches en biodiversité, au XXIème siècle, c’est avant tout favoriser ombre et humidité pour se préserver des risques d’incendie.”
Nous avons exposé et expliqué dans cette page les nombreux autres atouts de ces plantations : elles favorisent le retour de la biodiversité, rafraîchissent et purifient l’air, dépolluent, stabilisent le sol, stockent rapidement du CO2 etc..
Notre objectif ici est de partager notre expérience, afin d‘aider toute personne désirant se lancer dans la plantation d’un boisement, petit ou grand, avec la méthode Miyawaki. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à nous écrire à contact@semourais.fr .
Quand planter une mini-forêt en France avec la méthode Miyawaki ?
Quelle que soit la région la période de plantation idéale se situe entre fin octobre et début décembre.
Vous pouvez éventuellement planter dans certaines régions hors de cette période en vous assurant de planter :
- au moins un mois avant les fortes gelées,
- au moins trois mois avant les grosses chaleurs,
- au cours d’une période de précipitations abondantes : la plantation doit être précédée et suivie de pluies généreuses. Il faut de la pluie avant, pour préparer le terrain et de la pluie après, pour favoriser l’enracinement de vos plants. Dans le cas contraire, il faudra absolument arroser.
- si vous plantez des racines nues, vous pouvez également prendre en compte le calendrier lunaire. La plantation est idéale en début de lune descendante (juste après la pleine lune).
Important : il est beaucoup plus intéressant de consacrer quelques mois à bien préparer votre sol, plutôt que de planter trop vite. Patienter, même une année, peut s’avérer plus sage, surtout sur un sol initialement compact et dégradé.
Trouver un terrain garantissant la protection de la forêt dans le temps
Trouver un terrain est une étape capitale.
La méthode Miyawaki permet de créer des îlots de biodiversité même sur de tout petits espaces.
Sur 20 m2, avec 3 plants/m2, vous pouvez déjà créer une micro-forêt de 60 arbres !
Si en tant qu’association, vous plantez chez un particulier, établissez un contrat protégeant la forêt via la loi ORE ( Obligation Réelle Environnementale ). Ainsi, vous vous assurerez qu’il sera légalement interdit de couper les arbres plantés pour une durée de 99 ans!
Analyse du terrain et choix de l’emplacement de la forêt
Planter une forêt, ce n’est pas se lancer dans du maraîchage ou de l’agriculture intensive.
Les arbres, à la différence des cultures vivrières, améliorent l’environnement où ils poussent.
Une mini-forêt plantée avec la méthode Miyawaki est un boisement dense à majorité de feuillus. Ce type de plantation agrade rapidement le sol qui l’accueille et contribue à le dépolluer !
Il n’est donc pas nécessaire de se lancer dans une expertise fine et coûteuse du sol de votre terrain.
Des tests rudimentaires, comme le “test du bocal” ou le “test du boudin” ainsi qu’un test pHmétrique, peuvent être effectués. Les deux premiers ne coûtent rien et le troisième au plus une dizaine d’euros. Vous trouverez sur internet de nombreux tutos vous expliquant comment les réaliser. Ils vous fourniront quelques informations générales sur le sol de votre terrain qui pourront éventuellement orienter un peu le choix des espèces plantées. Les résultats obtenus pourraient également vous fournir un état des lieux sommaire de votre terrain avant la plantation, lequel pourra être comparé à son état quelques années plus tard.
Ces tests ne sont cependant absolument pas indispensables !
Rien ne vaut, par contre, le coup d’oeil d’un expert pour identifier les spécificités d’un terrain et de son sol, sa nature et sa profondeur notamment. En ville, méfiez-vous des infrastructures souterraines et des fils électriques. Vous ne pouvez pas non plus planter trop près de la limite d’une propriété privée etc...
Essayez de vous faire accompagner d’un expert (un paysagiste dans l’idéal) pour effectuer le choix de l’emplacement de la future forêt. Avec un peu de chance, il vous offrira ce service.
L’expertise du sol et du terrain doit avoir un coût nul ou proche de zéro !
Pourquoi ? Parce que vous plantez des arbres et que, de surcroît, avec la méthode Miyawaki, un sol est reconstitué avant la plantation !
Etablir une liste de 30 à 50 espèces
Comme nous l’avons expliqué dans notre page consacrée à la méthode Miyawaki, les espèces d’arbres doivent appartenir aux espèces présentes dans la forêt climacique (c’est-à-dire mature) de votre région. Ce sont, en général, ce que Miyawaki appelle des “shade tolerant species”, des essences d’ombres, capables de grandir en communauté, à l’ombre d’autres arbres.
Vous limiterez donc le nombre des représentants des espèces dites “pionnières”, parfois désignées sous le nom d’essences de lumière, pins et bouleaux par exemple. Mais surtout, compte tenu des problématiques du XXIème siècle, comme tient à le préciser Thomas Martin, l’expert qui adapte pour nous la méthode Miyawaki : “à l’heure actuelle, avec les changements climatiques, les espèces à écarter absolument sont les espèces envahissantes, pyrophytes* et eutrophisantes**. La famille des lauriers nous en offre plusieurs représentants (laurier sauce, laurier palme...), la famille des pins également. “
* Pyrophytes : Qui utilisent le feu pour se reproduire et prendre le dessus sur les autres espèces.
** Eutrophisantes : Qui ralentissent la circulation des nutriments dans le sol et nuisent à la croissance des autres espèces (notamment par acidification du milieu).
Comme le recommandait Miyawaki, les espèces choisies seront majoritairement indigènes, c’est-à-dire locales. Le CAUE de votre région devrait pouvoir vous fournir gratuitement une liste des espèces endémiques de votre région. Contactez-les par mail. Ils sont là pour vous aider.
Les changements climatiques brouillant les cartes, il peut être judicieux de planter également des espèces poussant habituellement plus au Sud, en prenant soin de ne surtout pas planter d’essences invasives.
En Bretagne, nous avons par exemple planté quelques chênes verts, espèce emblématique du Midi de la France et de la Corse, afin de voir s’ils sont capables de s’acclimater.
Nous vous encourageons également à planter des fruitiers en bordure de vos forêts, ainsi que des plants à fleurs qui feront le plaisir des yeux et des pollinisateurs.
Votre pépiniériste, une fois informé de ces éléments, devrait pouvoir vous aider à finaliser votre liste.
Quelques exemples de listes sont fournis dans notre page Arbres par région.
Préparation du sol
C’est l’une des clefs de la méthode Miyawaki.
Étonnamment, la préparation du sol est souvent négligée par des acteurs plantant des forêts riches en biodiversité et se revendiquant de cette méthode.
Cette préparation est pourtant fondamentale.
Avant de vous lancer, délimitez votre ou vos espaces de plantation. Si vous disposez d’une surface relativement grande, nous vous conseillons de planter de préférence sur des surfaces de 100 m2 environ (que nous appellerons “îlots”). Vous bénéficierez d’un plus grand nombre de plants en bordure, ce qui signifie potentiellement plus de fruitiers et de fleurs. C’est aussi augmenter l’étendue de la surface d’échanges entre votre plantation et l’extérieur. Vos îlots, réservoirs de biodiversité, pourront ainsi plus facilement répandre leurs bienfaits sur l’environnement.
La préparation du terrain consiste à reconstituer un sol riche en nutriments pour vos jeunes plants, en particulier riche en matière organique,
Les connaissances sur la vie des sols et le contexte écologique ayant évolué depuis les années 80, période où cette méthode a été mise au point, nous pensons qu’il est aujourd’hui préférable d’éviter autant que possible l’usage d’engins mécaniques lourds, type minipelle.
Deux raisons justifient cette position :
1) Ces mini-forêts doivent nous aider à stocker du CO2. En libérer, par combustion d’énergie fossile pour préparer le sol, est contradictoire.
2) On sait aujourd’hui qu’un sol se nourrit “par le dessus”. Mélanger la matière organique avec la terre soulevée par une machine a donc finalement assez peu de sens.
Au lieu de préparer le sol, la veille avec un engin mécanique, comme c’est le cas classiquement dans la méthode Miyawaki, nous vous conseillons de couvrir votre sol au plus tôt (jusqu’à un an avant votre plantation) avec des matériaux carbonés à votre disposition : broyat ou cartons lestés par exemple.
Cette matière hautement carbonée favorisera le retour de la vie dans votre sol. Elle protègera la faune de votre sol et les champignons des rayons du soleil, tout en leur fournissant de la nourriture et une isolation thermique bienfaitrice. En un mot, cela aidera champignons et vers de terre à s’installer dans votre terre pour aérer et structurer votre sol.
L’étape suivante consiste à créer une couche de sol fertile de 10 à 30 cm en fonction de la matière organique que vous avez à disposition. Vous pouvez pour cela utiliser du compost, du fumier, du broyat, du BRF (bois raméal fragmenté) et/ou de la paille.
Comment s’y prendre concrètement ?
En premier lieu, méfiez-vous des composts et fumiers trop frais. Ce sont des substrats très riches en azote qui vont chauffer en fermentant.
Si vous n’avez pas à disposition un compost ou un fumier bien mûr (qui ne sent plus et ressemble à du terreau), mais un fumier frais ou un compost encore jeune, vous devrez attendre trois ou quatre mois avant de planter et, lors de votre préparation, intégrer ce fumier frais ou ce compost jeune en très fines couches au sein de votre substrat.
Préférez donc du fumier ou du compost bien mûr.
Mettez toujours en dessous fumier ou compost et par dessus broyat ou carton...
Toujours les matières carbonées au dessus !
Allez-y par couches de 5 cm environ. Si vous avez la chance d’avoir beaucoup de matière organique, réalisez une ” lasagne”, c’est-à-dire multipliez les couches. Au fond : compost, fumier ou tonte verte de pelouse, puis une couche de broyat ou carton ou paille, puis une couche de fumier, compost ou tonte verte etc... avec toujours en haut une couche plus carbonée : broyat, paille ou carton.
Si vous en avez la possibilité, réalisez la préparation du sol quelques semaines ou mois avant la plantation.
Votre sol commencera d’autant plus tôt à s’améliorer !
Gardez de la paille pour le moment de la plantation, car vous devrez pailler avant de planter !
Pour finir (ou dès le départ, pour ajuster les quantités à commander), vérifiez que votre composition est bien équilibrée pour une plantation d’arbres.
Votre sol reconstitué doit avoir un rapport C/N initialement proche de 30 ou supérieur, c’est-à-dire qu’il doit contenir au moins 30 fois plus de carbone (C) que d’azote (N).
Pour ce calcul, reportez-vous aux valeurs données dans cette page wikipédia sur le rapport C/N .
Un exemple de calcul :
Pour notre plantation en Bretagne, nous avons utilisé 8 m3 de fumier mûr, 10 m3 de broyat et 700 kg de paille de blé.
Fumier mûr : C/N = 15 ; masse volumique: 0,650 donc masse du fumier 5,2 tonnes
Broyat : C/N = 100 ; masse volumique:0,54 donc masse du broyat: 5,4 tonnes
Paille : C/N = 150 ; masse 0,7 tonne.
Pour obtenir le C/N du sol créé :
1) Calculer la masse approximative de carbone: environ 50% de la masse totale de matière organique soit:
2,6 + 2,7 + 0,35 = 5,65 tonnes.de carbone
1) Calculer la masse aproximative d’azote :
2,6 / 15 (pour le fumier) + 2,7 / 100 (pour le broyat) + 0,7 / 150 (pour la paille) = 0,205 tonne d’azote.
2) Calculer le rapport C/N : 5,65 / 0,205 = 27,6
Dans cette préparation, nous aurions donc pu rajouter du broyat ou de la paille (nous avions initialement prévu 20 m3 de broyat, la moitié ne nous ayant finalement pas été livrée, le C/N aurait alors été de 36... ), mais augmenter la quantité de fumier risquerait d’être délétère.
Dispositif d’arrosage
S’assurer que le terrain peut facilement être arrosé ou installer un système d’arrosage.
Le cas échéant, évaluer les coûts en eau pour l’entretien de la forêt qui devra être arrosée au besoin pendant ses trois premières années.
Clôture et grillage
En ville, l’installation d’une clôture ou d’un grillage dépendra de l’emplacement de votre plantation.
En campagne, il est indispensable de clôturer la plantation, les jeunes arbres faisant les délices des chevreuils et des biches.
Protéger globalement l’ensemble de la plantation, plutôt que les arbres indivuellement : c’est beaucoup plus simple et économique.
Cette clôture ou ce grillage pourra elle aussi être végétalisée, voire, si vous souhaitez aller plus loin, être remplacée par un rempart 100% végétal, une “palliss’arbre” par exemple.
Paillage et quadrillage
Avant de planter, la veille ou juste avant la plantation proprement dite, il vous faut pailler et quadriller votre terrain.
Le paillage est une opération simple et rapide.
A la main ou avec des brouettes, commencez par rassembler la paille au milieu de votre plantation (ou de chacun de vos îlots), puis étalez la pour former une couche de paille homogène de 5 à 10 cm en fonction de la quantité de paille à votre disposition
Fiches arbres Semourais
liste des fiches
- fiche semourais Abricotier
- fiche semourais Amandier
- fiche Semourais Chêne
- fiche semourais Erable
- fiche semourais Frêne
- fiche semourais Grenadier
- fiche semourais Hêtre
- fiche semourais Jujubier
- fiche semourais Noisetier
- fiche semourais Noyer
- fiche semourais Pistachier
- fiche semourais Poirier
- fiche semourais Pommier
- Fiches arbres Semourais
Le contenu de cette page est utilisable selon les termes de la License Creative Commons by-sa.
Dernière édition par Catharing le Jeu 18 Fév 2021 - 15:17, édité 2 fois (Raison : Rajout)
un ptit breton, Da et Levieuxdu35 aiment ce message
Re: Plantation d’une mini-forêt de 600 arbres en Bretagne et mode d'emploi pour se lancer..
Salut,
Lancer sa propre pépinière participative
https://wiki.crapaud-fou.org/fiche-semourais-Noisetier
Objectif
L’objectif d’une pépinière participative est simple.
Alimenter en plants d’un an et demi à deux ans nos forêts plantées avec la méthode Miyawaki afin de faire chuter leur coût et planter plus de forêts.
Vidéo avec le botaniste Miyawaki qui plante des arbres avec des enfants : Idéal pour sensibiliser des enfants !
Ces forêts “sanctuaires de biodiversité” sont composées de très nombreuses espèces (30 à 50), mais une pépinière participative ne cherchera pas à toutes les cultiver.
Nous pensons qu’il est plus judicieux qu’une pépinière se concentre sur la culture de 5 à 7 espèces disponibles localement.
Choix du lieu
Pour lancer une pépinière il vous faut un lieu disposant de deux éléments indispensables :
1) Un espace offrant de l’ombre à peu près toute la journée. Typiquement, sous de grands arbres ou à l’ombre d’une haute haie bien orientée ou d’un mur bien orienté. 2 ou 3 mètres carrés (2m x 1m ou 3m x1m) suffisent !
2) Un accès d’eau.
Si vous avez trouvé un tel lieu, sachez tout de suite qu’une fois lancée, votre pépinière ne vous demandera que peu d’entretiens. Vingt à trente minutes par semaine environ pour l’arrosage et un peu de désherbage de temps en temps.
Matériel de base
Avant de vous lancer il vous faut un minimum de matériel que vous pouvez facilement emprunter ou trouver gratuitement :
- des bouteille d’eau en plastique qui constitueront vos pots ! Et oui ! Coupées (à la base du cône, entre le bouchon et sa partie cylindrique), puis percée à sa base de quelques trous (de 5 à 7 mm de diamètre environ), elles formeront un contenant parfait (étroit et profond) pour de jeunes plants d’arbres. Quant au travail de découpe et perçage, il peut être réalisé par des enfants.
- des cagettes en bois (les commerçants vendant des fruits et légumes les jettent très régulièrement)
- une pelle, une pioche ou un outil vous permettant de creuser et gratter la terre
- un arrosoir ou tuyau d’arrosage
- du compost mûr (optionnel)
Et pour ceux qui veulent être équipés comme des pros :
- des étiquettes pour inscrire les noms des essences.
Les techniques
Il existe trois principales techniques pour cultiver de jeunes plants.
1) La transplantation
Il s’agit tout simplement de prélever dans la nature un jeune plant qui a déjà germé.
Beaucoup d’arbres poussent dans la nature en des endroits où nous savons qu’ils n’auront pas la possibilité de grandir.
En les prélevant pour votre pépinière, vous les sauvez ! Ils ont en général entre 6 mois et un an voire un peu plus et pourront très vite participer à une plantation de forêts.
C’est la méthode que nous utilisons autant que possible et que nous vous recommandons.
2) Le semis
C’est la plus évidente et la plus connue, mais aussi la plus difficile à mettre en oeuvre.
Il s’agit de récolter des graines d’arbres et de les semer.
Les difficultés sont multiples et très variables d’une espèce à une autre.
Tout d’abord, les arbres ne produisent pas leurs fruits au même moment. Ensuite et surtout, il faut lever la dormance de la graine qui, sans cela, reste endormie et ne germe pas. Les graines attendent des conditions bien précises pour germer. Parfois, elles doivent d’abord subir une période de froid. D’autres doivent passer par le tube digestif des oiseaux ou encore par le feu.
Le semis est une méthode très prisée par les néophytes et les enseignants, mais c’est la méthode la plus difficile.
Ces résultats sont très aléatoires !
Si vous êtes enseignant, justement, considérez qu’elle a un but pédagogique : l’observation des transformations qui, d’une graine, produisent un plant. Mais si vous voulez créer une pépinière qui participe à une plantation, il sera beaucoup plus simple et gratifiant d’utiliser la première technique : la transplantation.
3) Le bouturage
“A la sainte Catherine tout bois prend racine” est une expression souvent détournée de son sens premier.
On pense que ce dicton encourage à planter des arbres fin novembre. C’est un bon moment en effet, mais la période de plantation de jeunes plants avec des racines est en réalité beaucoup plus étendue. Vous aurez aussi de très bons résultats en plantant en octobre par exemple.
Ce dicton, originellement, évoque le bouturage. Le bois qui prend racine est une petite branche qui, mise en terre, crée des racines. Cette technique est plus simple que le semis, mais sa réussite varie d’une espèce à une autre. Elle peut néanmoins être utile si vous ne trouvez pas de jeunes plants à transplanter.
Elle a une particularité par rapport au semis et à la transplantation : le plant produit n’a pas subi le brassage génétique de la reproduction.
C’est un clone de son parent. C’est un avantage si vous voulez réaliser des expériences sur l’effet d’un environnement sur une espèce. Tous les plants testés ayant le même patrimoine génétique, vous mesurez sans filtre les effets de l’environnement sur le développement et les mutations de votre plante.
Par contre, dans la perpective d’un reboisement diversifié, cette pauvreté génétique sera un inconvénient. Si un de vos plants bouturés porte une maladie, tous ses frères clonés seront frappés.
Transplantation
Vous avez trouvé un endroit pour votre pépinière et rassemblé le matériel présenté plus haut.
Vous êtes prêts pour lancer une pépinière avec la méthode à la fois la plus simple et la plus rapide : la transplantation.
On a testé et on confirme ! C’est très facile !
Avant de vous lancer, sélectionnez un lieu où poussent de beaux et grands arbres.
Assurez-vous qu’ils sont bien “indigènes”, c’est-à-dire de la région, afin qu’ils puissent participer à une plantation de forêt Miyawaki.
Evitez les espèces invasives et, en cas de doute, n’hésitez pas à nous contacter.
Pour passer à l’action, l’idéal est maintenant d’attendre la pluie qui rendra votre terrain beaucoup plus meuble.
Le lendemain d’un jour de pluie, si possible entre mi-octobre et mi-mars (jusque mi-avril pour le Nord de la France), cherchez de jeunes plants aux pieds des arbres semenciers adultes. Important : la forme des feuilles des jeunes pousses est souvent différente de celle des feuilles des arbres adultes.
N’hésitez pas à vous promener. Les semences voyagent et les jeunes plants sont peut-être un peu plus loin.
Vous avez trouvé un bébé arbre ! Il doit mesurer entre 8 et 30-40 cm grand max. Pas plus !
Par exemple, dans cette série de photos, deux des plants ont la taille maximum !
En pratique, il suffit de creuser un trou d’une profondeur à peu près égale à la taille de l’arbre (ou un peu plus) et de délicatement le déraciner.
Si la terre est bien meuble et que vous pouvez récupérer la motte avec les racines, c’est encore mieux !
Sinon, récupérez un peu de la terre dans laquelle votre bébé arbre a poussé.
C’est très important. Elle contient une espèce de champignon microscopique qui l’aide à grandir.
Si vous mettez votre jeune plant et son champignon dans le même pot, votre arbre grandira deux fois plus vite !
C’est l’effet “champignon magique”. Pour les savants cela s’appelle la mycorhize , un domaine de recherche en pleine croissance dont cette vidéo vous donnera une bonne idée de l’importance.
Si vous avez collecté une quinzaine de plants, c’est déjà un bon début !
Rassemblez vos plants et préparez vos pots-bouteilles.
Il est encore temps de percer le fond de vos bouteilles, si ce n’est pas déjà fait. Comme la découpe de la bouteille, le perçage des trous peut se faire avec une simple paire de ciseaux ou un couteau bien affuté. Si vous devez préparer beaucoup de pots-bouteilles, vous pouvez les percer à la chaîne avec un tournevis ou une clef à six pans chauffés. La chaleur facilite la rapidité et la netteté du perçage.
Au fond de votre pot-bouteille, jetez 2-3 cm de petits cailloux, graviers, tessons de pots en terre, billes d’argile ou coquilles d’huîtres. Ils sont là pour faciliter le drainage, c’est-à-dire l’écoulement de l’eau. Cela limitera le risque que votre plant se noie (s’asphyxie ou pourrisse...).
Ensuite, remplissez 1/4 ou 1/3 de votre pot-bouteille avec la terre récoltée au pied de votre plant.
Vous pouvez intégrer un peu de compost mûr si vous en avez à disposition (entre 30 et 50%). C’est un plus, mais ce n’est pas vital pour votre arbre.
Placez votre plant dans votre pot-bouteille.
Complétez avec de la terre (ou un mélange terre-compost mur) jusqu’à deux ou trois cm du haut de la bouteille.
Paillez. Le paillage consiste simplement à déposer un peu de paille, de foin, des feuilles ou du BRF (bois raméal fragmenté = des morceaux de bois broyés par les élagueurs) à la surface de votre terre.
Le paillage limitera l’évaporation en surface et protègera vos plants du vent, de la chaleur et du froid.
Rassemblez vos pots dans une cagette : vos pots-bouteilles se caleront et tiendront mutuellement.
Au moment d’installer votre cagette dans votre pépinière, coupez son fond. Celui-ci risquerait d’accélerer la dégradation de votre cagette. Les pots-bouteilles, dans l’idéal, doivent être déposés sur un épais tapis de feuilles. Il vous permettra de ne pas arracher les racines de vos plants à leur sortie.
Arrosez généreusement.
Un petit résumé en images ? C’est parti !
Photo a) Plant prélevé. Notez la taille impressionnante des racines !
b) Bouteilles coupées et percées avec graviers pour le drainage
c) Terre prise sur place sur un tiers de la bouteille
d) Mise en place du plant
e) Terre jusqu’à que 2-3 cm du bord.
f) Paillage.
g) Cagette qui sert à la fois au transport vers la pépinière et à caler les pots-bouteilles sur place.
Avantages de la transplantation
- vous gagnez 6 à 18 mois !!
- vous récoltez des plants dans une terre qui leur convient avec leurs “champignons amis” (mycorhize).
- c’est la méthode la plus simple ! Moins de travail et gros taux de réussite (autour de 90%).
Inconvénients
Il faut creuser pour déraciner vos plants, d’où l’importance d’attendre la pluie qui ameublit la terre.
Arrosage : Une fois par semaine (2 fois au début si vous voulez bichonner vos bébés ou en période de canicule) arrosez vos pots abondamment.
Désherbage : une fois par mois environ, retirez les herbes qui viennent concurrencer vos jeunes plants dans les pots-bouteilles.
Le plastique n’est pas un isolant thermique. Si vos pots-bouteilles sont à l’air libre, vos plants vont souffrir quand les températures vont s’envoler l’été ou chuter l’hiver, surtout s’il gèle.
Pour les protéger sans le recours d’une serre, il vous faudra reprendre vos outils et creuser un peu le sol de votre pépinière.
Au minimum, creusez de quoi enterrer vos pots au 3/4 et tapissez le fond de votre trou d’une bonne épaisseur de feuilles mortes (5 cm minimum).
Si vous êtes nombreux, motivés et bien équipés, creusez vingt centimètres de plus et tapissez le fond de votre fosse avec du carton (type “carton de déménagement”). Vous pouvez en mettre jusqu’à une épaisseur de 15 cm ! Ce carton, riche en carbone, attirera la microfaune du sol et des champignons qui aideront la croissance de vos arbres. Il constituera aussi un tapis mou qui s’émiettera au moment du retrait de vos pots-bouteilles. Par dessus vos cartons, jetez une couche de 3 à 5 cm d’un mélange de compost ou broyat si vous en avez à disposition, puis une couche de 5 à 10 cm de feuilles mortes.
Déposez vos pots-bouteilles sur votre tapis de feuilles mortes.
Répartissez la terre, sortie du trou que vous avez creusé, entre les pots-bouteilles, afin qu’il n’y ait plus d’air entre vos pots, puis autour des pots-bouteilles.
Ainsi enterrés, vos pots-bouteilles seront protégés du chaud et du froid par la terre, qui est un excellent isolant thermique, mais aussi de la lumière.
Au bout d’1 an maximum (voire, 2 ans si vos bébés arbres proviennent du semis de graines), le grand jour approche pour vos jeunes plants. La date de leur plantation dans une forêt n’est plus très loin...
Elle se situera entre mi-octobre et mi-mars si vous êtes dans le Sud de la France, mi-octobre et mi-avril pour l’Ouest (climat océanique). Pour le Nord et l’Est vous aurez deux créneaux plus courts : mi-octobre à fin-novembre et mars-mi avril.
Planter avant l’hiver est idéal, car c’est une période où ce sont les racines qui grandissent, les feuilles ne reprenant leur croissance qu’au printemps.
Bref, la date de la plantation est fixée. La première chose à faire est de séparer les jeunes arbres qui seront plantés de ceux qui ne le seront pas encore, pour les mettre un peu plus au soleil (mi-ombre voire 30 ou 40% d’ombre), afin qu’ils s’habituent à recevoir plus de rayons solaires.
Si c’est possible, trois semaines avant leur transplantation, installez vos pots-bouteilles sur le terrain où ils seront plantés afin qu’ils s’acclimatent au lieu où ils seront amenés à grandir.
Si les pots-bouteilles ont été enterrés, il est très probable que vos plants aient lancé des racines dans la terre. Essayez de retirer vos plants avec un maximum de racines. Cela améliorera leur reprise.
Pour la plantation, référez-vous à notre kit pour planter des forêts Miyawaki.
Si vous n’avez pas trouvé de jeunes plants près des arbres semenciers adultes, deux autres options s’offrent à vous : le semis ou le bouturage.
Econome en énergie (on n’a pas besoin de creuser...), c’est une méthode qui demande plus ou moins d’expertise en fonction de l’espèce que l’on veut faire pousser.
Nous avons sélectionné pour vous une liste d’espèces pour laquelle la réalisation du semis est assez facile.
- Un ou des bacs transportables de 20 à 30 cm de fond.
- Un grillage à maille fine (type grillage à poule) ou un filet de protection.
- Du sable.
Chêne, Hêtre, Frêne, Erable, Noyer sauvage et Abricotier sauvage pour toute la France.
Pour le sud (et territoires hors gel l’hiver), vous pouvez ajouter Grenadier, Jujubier et Amandier.
Et pour le reste du pays des espèces plus rustiques : Noisetier, Pommier sauvage et Poirier sauvage.
En cliquant sur le nom de chaque arbre, vous ouvrez une fiche arbre où vous trouverez des précisions sur, comment reconnaître cette espèce, quand récolter ses graines et d’éventuels conseils spécifiques pour améliorer vos chances de réussir votre semis. Pour une identification plus précise des espèces, vous pouvez vous référer à cette encyclopédie libre et à ce site pour les résidents des Bouches du Rhône (berceau de notre projet) où vous trouverez de très nombreuses espèces et des clefs de reconnaissance plus traditionnelles.
Important : s’agissant des fruitiers, ce sont dans l’idéal des fruitiers sauvages dont vous devez collecter les graines. Assurez-vous, par une observation minutieuse de l’arbre (ou auprès d’une personne compétente), qu’il ne s’agit pas d’un arbre greffé.
Pourquoi ?
La logique de la greffe (normalement observable) est très simple. On greffe la branche d’une espèce à gros fruits goûteux sur le tronc d’une espèce robuste.
Conséquence : si vous collectez des fruits d’un arbre greffé, vous aurez des arbres inadaptés à votre sol et fragiles.
Même chose si vous semez des graines ou noyaux de fruits achetés sur le marché ou chez un épicier.
Cela peut marcher mais on sort de la démarche Miyawaki, qui privilégie les espèces vraiment adaptées à un environnement.
Pour les espèces ne figurant pas dans cette liste, la difficulté du semis provient de la dormance, période pendant laquelle la graine est en sommeil, qu’il est parfois délicat de lever. Vous pouvez néanmoins essayer avec les conseils généraux qui suivent ou adapter ce protocole en faisant quelques recherches (auprès de spécialistes ou sur internet).
Si vous obtenez de bons résultats sur une espèce n’appartenant pas à la liste, contactez nous pour en faire profiter la communauté des planteurs Semourais !
Listez les espèces autour de chez vous et, à l’aide des informations données dans nos fiches arbres, faites vous un petit calendrier de ramassage.
Exemple : Hêtre, entre 20 septembre et 20 novembre. Chêne et Noyer : octobre...
Si vous manquez de profondeur, les racines de vos jeunes plants ne pourront pas assez s’enfoncer dans votre terre.
Si votre bac est très profond, pas d’inconvénient pour vos arbres, par contre son remplissage sera plus long...
Pour cela, vous pouvez récupérer des bacs plastiques, des caissettes, des cagettes ou encore construire un grand bac avec des palettes ou des planches. Pour les bricoleurs, un exemple en vidéo.
Le fond de votre bac doit être percé de trous permettant à l’eau de s’évacuer, sinon l’eau stagnante risque de faire moisir vos graines. S’il n’y en n’a pas, faites les... Des trous d’1 cm de diamètre conviendront très bien.
Placez votre bac au nord, afin qu’il soit en permanence à l’ombre. Choisissez un emplacement abrité du vent.
Couvrez le fond de votre bac d’une épaisseur de 2 cm de petits cailloux, graviers, tessons de pots en terre, billes d’argile ou coquilles d’huîtres. Ils permettront le drainage de l’eau au moment de l’arrosage.
Puis, remplissez votre bac d’un mélange dit “léger” composé de 2/3 de sable et de 1/3 de terre.
Inutile d’ajouter du compost. Lors de la germination, l’énergie qui fera pousser votre bébé arbre viendra d’abord des réserves de sa graine.
Il est aussi important de prévoir un grillage ou un filet pour protéger vos graines des chats et des oiseaux. Si vous optez pour un grillage, choisissez le fin, type “grillage à poule”. Ce grillage ou filet sera destiné à recouvrir la surface de votre bac.
Ramassez les graines, glands ou fruits (en fonction de l’espèce).
Important ! En même temps que les graines, récoltez de la terre à l’endroit où vous avez ramassé vos graines. Lors de la transplantation, cette terre permettra de favoriser la mycorhize de vos jeunes plants, indispensable à leur bon développement.
Sur les fiches d’arbres (voir plus haut ou sur la page d’accueil), vous trouverez parfois des conseils pour sélectionner les meilleures “graines”. Intéressant, si vous en avez ramassé beaucoup !
Une fois rassemblées les graines que vous voulez semer, laissez les tremper 24h dans de l’eau froide.
Cela permettra à la graine de se ramollir et donc de germer plus facilement. Si vous êtes en retard dans la préparation de votre bac de semis, cela vous laissera un jour de plus pour le finaliser.
Jetez les graines d’une même espèce dans un bac ou une partie de votre bac. Enfoncez les d’1 ou 2 cm dans la position où elles sont tombées (par mimétisme avec ce qui se passe dans la nature).
Une fois toutes vos graines en terre, arrosez doucement : il faut juste que votre mélange sable-terre soit humide.
N’arrosez pas trop la première fois, ni les fois suivantes, ni trop souvent ! Sinon vos graines risquent de pourrir...
Pour que votre mélange sable-terre garde mieux l’humidité, vous pouvez le pailler.
N’arrosez que quand votre terre au toucher est sèche, toujours avec parcimonie.
Enfin, protégez vos graines des oiseaux et des chats en couvrant votre bac avec un grillage (assez fin, un “grillage à poule” par exemple) placé au moins 5 cm au dessus de la surface de votre terre.
Les oiseaux... et les chats !??
Oui : les oiseaux qui auraient envie de picorer vos graines... et les chats qui risquent de prendre votre bac pour une litière... et y faire leurs besoins...
Tout d’abord, parce que certaines graines vont attendre que les températures se réchauffent pour germer.
Elles sont alors en dormance.
D’autre part, quand vos graines germeront, ce sont d’abord les racines qui pousseront.
Il vous faudra donc attendre plusieurs semaines avant de voir apparaître les parties aériennes de vos bébés arbres. Autrement dit, pas d’inquiétude si vous ne voyez rien en surface.
Conservez votre mélange de sable et de terre légèrement humide et faites confiance à la nature.
Au début du printemps, quand vos jeunes pousses auront formé trois ou quatre feuilles, vous pourrez les mettre dans des pots-bouteilles individuels, en suivant les conseils donnés dans le paragraphe transplantation vu plus haut.
Cette vidéo vous permet de visualiser la plupart de ces étapes : vidéo de Damien: semer des forêts et de découvrir comment vous pouvez également semer directement dans la terre d’un jardin.
Avantage du semis
- pas besoin de se fatiguer à creuser...
- si on maîtrise la technique pour une espèce, on peut facilement produire des centaines de plants !
- les jeunes plants grandissent avec leur racine mère - qu’on appelle racine pivot - qui n’a aucune raison d’être abîmée lorsqu’on procède ainsi.
- ludique, expérimental, pédagogique pour les enfants.
Inconvénients
- la méthode et le pourcentage de réussite varient d’une espèce à l’autre
- on perd 1 an par rapport à la transplantation ! Un an d’entretien pendant lequel les jeunes plants sont fragiles et demandent des soins simples mais réguliers...
C’est une technique qui revient à cloner un plant dont on coupe une petite branche.
Pour commencer, il faut découper en biseau une branche latérale sans fleur.
Il faut ensuite couper la plupart des feuilles. En laisser deux ou trois aux extrémités de votre bouture.
Badigeonnez le bout de votre bouture avec une hormone de croissance avant de la planter dans un pot composé d’un mélange du même type que pour les transplantations (ou un peu plus drainant “1/2 sable - 1/2 compost mur” voire 2/3 sable).
Bouturées en Septembre, certaines espèces comme le laurier sauce sont capables de former des racines en deux mois seulement. Vous aurez alors un jeune plant et pourrez suivre les conseils donnés dans la section transplantation.
Exemples :
bouturage d’un laurier sauce
bouturage d’un hortensia dans notre pépinière Semouraïs de Bretagne vidéo tournée et réalisée par Anne-35.
Avantages du bouturage
- Quand on maîtrise la technique pour une espèce, elle permet d’obtenir rapidement de nombreux plants.
- On n’a pas à creuser...
Inconvénients
- la réussite est variable et dépend fortement de l’espèce
- les plants obtenus sont des clones du plant dont ils sont tirés. Il ne faudra donc pas les planter ensemble dans une même forêt car ils risqueraient de tous tomber malades en même temps.
=> Si de nombreux clones sont obtenus d’un même plant, il faudra donc les répartir entre plusieurs forêts Miyawaki.
S’ils sont tout de suite impressionnants, ils auront beaucoup de mal à reprendre.
En quelques années, ils seront rattrapés par de jeunes arbres à la repousse vigoureuse, plus résistants et beaucoup moins chers !
Le contenu de cette page est utilisable selon les termes de la License Creative Commons by-sa
Lancer sa propre pépinière participative
https://wiki.crapaud-fou.org/fiche-semourais-Noisetier
Objectif
L’objectif d’une pépinière participative est simple.
Alimenter en plants d’un an et demi à deux ans nos forêts plantées avec la méthode Miyawaki afin de faire chuter leur coût et planter plus de forêts.
Vidéo avec le botaniste Miyawaki qui plante des arbres avec des enfants : Idéal pour sensibiliser des enfants !
Ces forêts “sanctuaires de biodiversité” sont composées de très nombreuses espèces (30 à 50), mais une pépinière participative ne cherchera pas à toutes les cultiver.
Nous pensons qu’il est plus judicieux qu’une pépinière se concentre sur la culture de 5 à 7 espèces disponibles localement.
Choix du lieu
Pour lancer une pépinière il vous faut un lieu disposant de deux éléments indispensables :
1) Un espace offrant de l’ombre à peu près toute la journée. Typiquement, sous de grands arbres ou à l’ombre d’une haute haie bien orientée ou d’un mur bien orienté. 2 ou 3 mètres carrés (2m x 1m ou 3m x1m) suffisent !
2) Un accès d’eau.
Si vous avez trouvé un tel lieu, sachez tout de suite qu’une fois lancée, votre pépinière ne vous demandera que peu d’entretiens. Vingt à trente minutes par semaine environ pour l’arrosage et un peu de désherbage de temps en temps.
Matériel de base
Avant de vous lancer il vous faut un minimum de matériel que vous pouvez facilement emprunter ou trouver gratuitement :
- des bouteille d’eau en plastique qui constitueront vos pots ! Et oui ! Coupées (à la base du cône, entre le bouchon et sa partie cylindrique), puis percée à sa base de quelques trous (de 5 à 7 mm de diamètre environ), elles formeront un contenant parfait (étroit et profond) pour de jeunes plants d’arbres. Quant au travail de découpe et perçage, il peut être réalisé par des enfants.
- des cagettes en bois (les commerçants vendant des fruits et légumes les jettent très régulièrement)
- une pelle, une pioche ou un outil vous permettant de creuser et gratter la terre
- un arrosoir ou tuyau d’arrosage
- du compost mûr (optionnel)
Et pour ceux qui veulent être équipés comme des pros :
- des étiquettes pour inscrire les noms des essences.
Les techniques
Il existe trois principales techniques pour cultiver de jeunes plants.
1) La transplantation
Il s’agit tout simplement de prélever dans la nature un jeune plant qui a déjà germé.
Beaucoup d’arbres poussent dans la nature en des endroits où nous savons qu’ils n’auront pas la possibilité de grandir.
En les prélevant pour votre pépinière, vous les sauvez ! Ils ont en général entre 6 mois et un an voire un peu plus et pourront très vite participer à une plantation de forêts.
C’est la méthode que nous utilisons autant que possible et que nous vous recommandons.
2) Le semis
C’est la plus évidente et la plus connue, mais aussi la plus difficile à mettre en oeuvre.
Il s’agit de récolter des graines d’arbres et de les semer.
Les difficultés sont multiples et très variables d’une espèce à une autre.
Tout d’abord, les arbres ne produisent pas leurs fruits au même moment. Ensuite et surtout, il faut lever la dormance de la graine qui, sans cela, reste endormie et ne germe pas. Les graines attendent des conditions bien précises pour germer. Parfois, elles doivent d’abord subir une période de froid. D’autres doivent passer par le tube digestif des oiseaux ou encore par le feu.
Le semis est une méthode très prisée par les néophytes et les enseignants, mais c’est la méthode la plus difficile.
Ces résultats sont très aléatoires !
Si vous êtes enseignant, justement, considérez qu’elle a un but pédagogique : l’observation des transformations qui, d’une graine, produisent un plant. Mais si vous voulez créer une pépinière qui participe à une plantation, il sera beaucoup plus simple et gratifiant d’utiliser la première technique : la transplantation.
3) Le bouturage
“A la sainte Catherine tout bois prend racine” est une expression souvent détournée de son sens premier.
On pense que ce dicton encourage à planter des arbres fin novembre. C’est un bon moment en effet, mais la période de plantation de jeunes plants avec des racines est en réalité beaucoup plus étendue. Vous aurez aussi de très bons résultats en plantant en octobre par exemple.
Ce dicton, originellement, évoque le bouturage. Le bois qui prend racine est une petite branche qui, mise en terre, crée des racines. Cette technique est plus simple que le semis, mais sa réussite varie d’une espèce à une autre. Elle peut néanmoins être utile si vous ne trouvez pas de jeunes plants à transplanter.
Elle a une particularité par rapport au semis et à la transplantation : le plant produit n’a pas subi le brassage génétique de la reproduction.
C’est un clone de son parent. C’est un avantage si vous voulez réaliser des expériences sur l’effet d’un environnement sur une espèce. Tous les plants testés ayant le même patrimoine génétique, vous mesurez sans filtre les effets de l’environnement sur le développement et les mutations de votre plante.
Par contre, dans la perpective d’un reboisement diversifié, cette pauvreté génétique sera un inconvénient. Si un de vos plants bouturés porte une maladie, tous ses frères clonés seront frappés.
Transplantation
Vous avez trouvé un endroit pour votre pépinière et rassemblé le matériel présenté plus haut.
Vous êtes prêts pour lancer une pépinière avec la méthode à la fois la plus simple et la plus rapide : la transplantation.
On a testé et on confirme ! C’est très facile !
Avant de vous lancer, sélectionnez un lieu où poussent de beaux et grands arbres.
Assurez-vous qu’ils sont bien “indigènes”, c’est-à-dire de la région, afin qu’ils puissent participer à une plantation de forêt Miyawaki.
Evitez les espèces invasives et, en cas de doute, n’hésitez pas à nous contacter.
Pour passer à l’action, l’idéal est maintenant d’attendre la pluie qui rendra votre terrain beaucoup plus meuble.
Le lendemain d’un jour de pluie, si possible entre mi-octobre et mi-mars (jusque mi-avril pour le Nord de la France), cherchez de jeunes plants aux pieds des arbres semenciers adultes. Important : la forme des feuilles des jeunes pousses est souvent différente de celle des feuilles des arbres adultes.
N’hésitez pas à vous promener. Les semences voyagent et les jeunes plants sont peut-être un peu plus loin.
Vous avez trouvé un bébé arbre ! Il doit mesurer entre 8 et 30-40 cm grand max. Pas plus !
Par exemple, dans cette série de photos, deux des plants ont la taille maximum !
En pratique, il suffit de creuser un trou d’une profondeur à peu près égale à la taille de l’arbre (ou un peu plus) et de délicatement le déraciner.
Si la terre est bien meuble et que vous pouvez récupérer la motte avec les racines, c’est encore mieux !
Sinon, récupérez un peu de la terre dans laquelle votre bébé arbre a poussé.
C’est très important. Elle contient une espèce de champignon microscopique qui l’aide à grandir.
Si vous mettez votre jeune plant et son champignon dans le même pot, votre arbre grandira deux fois plus vite !
C’est l’effet “champignon magique”. Pour les savants cela s’appelle la mycorhize , un domaine de recherche en pleine croissance dont cette vidéo vous donnera une bonne idée de l’importance.
Si vous avez collecté une quinzaine de plants, c’est déjà un bon début !
Rassemblez vos plants et préparez vos pots-bouteilles.
Il est encore temps de percer le fond de vos bouteilles, si ce n’est pas déjà fait. Comme la découpe de la bouteille, le perçage des trous peut se faire avec une simple paire de ciseaux ou un couteau bien affuté. Si vous devez préparer beaucoup de pots-bouteilles, vous pouvez les percer à la chaîne avec un tournevis ou une clef à six pans chauffés. La chaleur facilite la rapidité et la netteté du perçage.
Au fond de votre pot-bouteille, jetez 2-3 cm de petits cailloux, graviers, tessons de pots en terre, billes d’argile ou coquilles d’huîtres. Ils sont là pour faciliter le drainage, c’est-à-dire l’écoulement de l’eau. Cela limitera le risque que votre plant se noie (s’asphyxie ou pourrisse...).
Ensuite, remplissez 1/4 ou 1/3 de votre pot-bouteille avec la terre récoltée au pied de votre plant.
Vous pouvez intégrer un peu de compost mûr si vous en avez à disposition (entre 30 et 50%). C’est un plus, mais ce n’est pas vital pour votre arbre.
Placez votre plant dans votre pot-bouteille.
Complétez avec de la terre (ou un mélange terre-compost mur) jusqu’à deux ou trois cm du haut de la bouteille.
Paillez. Le paillage consiste simplement à déposer un peu de paille, de foin, des feuilles ou du BRF (bois raméal fragmenté = des morceaux de bois broyés par les élagueurs) à la surface de votre terre.
Le paillage limitera l’évaporation en surface et protègera vos plants du vent, de la chaleur et du froid.
Rassemblez vos pots dans une cagette : vos pots-bouteilles se caleront et tiendront mutuellement.
Au moment d’installer votre cagette dans votre pépinière, coupez son fond. Celui-ci risquerait d’accélerer la dégradation de votre cagette. Les pots-bouteilles, dans l’idéal, doivent être déposés sur un épais tapis de feuilles. Il vous permettra de ne pas arracher les racines de vos plants à leur sortie.
Arrosez généreusement.
Un petit résumé en images ? C’est parti !
Photo a) Plant prélevé. Notez la taille impressionnante des racines !
b) Bouteilles coupées et percées avec graviers pour le drainage
c) Terre prise sur place sur un tiers de la bouteille
d) Mise en place du plant
e) Terre jusqu’à que 2-3 cm du bord.
f) Paillage.
g) Cagette qui sert à la fois au transport vers la pépinière et à caler les pots-bouteilles sur place.
Avantages de la transplantation
- vous gagnez 6 à 18 mois !!
- vous récoltez des plants dans une terre qui leur convient avec leurs “champignons amis” (mycorhize).
- c’est la méthode la plus simple ! Moins de travail et gros taux de réussite (autour de 90%).
Inconvénients
Il faut creuser pour déraciner vos plants, d’où l’importance d’attendre la pluie qui ameublit la terre.
Entretien de la pépinière
Il est très simple.Arrosage : Une fois par semaine (2 fois au début si vous voulez bichonner vos bébés ou en période de canicule) arrosez vos pots abondamment.
Désherbage : une fois par mois environ, retirez les herbes qui viennent concurrencer vos jeunes plants dans les pots-bouteilles.
Adapter sa pépinière aux conditions extrêmes : canicule ou grand froid
Le plastique n’est pas un isolant thermique. Si vos pots-bouteilles sont à l’air libre, vos plants vont souffrir quand les températures vont s’envoler l’été ou chuter l’hiver, surtout s’il gèle.
Pour les protéger sans le recours d’une serre, il vous faudra reprendre vos outils et creuser un peu le sol de votre pépinière.
Au minimum, creusez de quoi enterrer vos pots au 3/4 et tapissez le fond de votre trou d’une bonne épaisseur de feuilles mortes (5 cm minimum).
Si vous êtes nombreux, motivés et bien équipés, creusez vingt centimètres de plus et tapissez le fond de votre fosse avec du carton (type “carton de déménagement”). Vous pouvez en mettre jusqu’à une épaisseur de 15 cm ! Ce carton, riche en carbone, attirera la microfaune du sol et des champignons qui aideront la croissance de vos arbres. Il constituera aussi un tapis mou qui s’émiettera au moment du retrait de vos pots-bouteilles. Par dessus vos cartons, jetez une couche de 3 à 5 cm d’un mélange de compost ou broyat si vous en avez à disposition, puis une couche de 5 à 10 cm de feuilles mortes.
Déposez vos pots-bouteilles sur votre tapis de feuilles mortes.
Répartissez la terre, sortie du trou que vous avez creusé, entre les pots-bouteilles, afin qu’il n’y ait plus d’air entre vos pots, puis autour des pots-bouteilles.
Ainsi enterrés, vos pots-bouteilles seront protégés du chaud et du froid par la terre, qui est un excellent isolant thermique, mais aussi de la lumière.
Préparation des pots à l’approche de la plantation
Au bout d’1 an maximum (voire, 2 ans si vos bébés arbres proviennent du semis de graines), le grand jour approche pour vos jeunes plants. La date de leur plantation dans une forêt n’est plus très loin...
Elle se situera entre mi-octobre et mi-mars si vous êtes dans le Sud de la France, mi-octobre et mi-avril pour l’Ouest (climat océanique). Pour le Nord et l’Est vous aurez deux créneaux plus courts : mi-octobre à fin-novembre et mars-mi avril.
Planter avant l’hiver est idéal, car c’est une période où ce sont les racines qui grandissent, les feuilles ne reprenant leur croissance qu’au printemps.
Bref, la date de la plantation est fixée. La première chose à faire est de séparer les jeunes arbres qui seront plantés de ceux qui ne le seront pas encore, pour les mettre un peu plus au soleil (mi-ombre voire 30 ou 40% d’ombre), afin qu’ils s’habituent à recevoir plus de rayons solaires.
Si c’est possible, trois semaines avant leur transplantation, installez vos pots-bouteilles sur le terrain où ils seront plantés afin qu’ils s’acclimatent au lieu où ils seront amenés à grandir.
Si les pots-bouteilles ont été enterrés, il est très probable que vos plants aient lancé des racines dans la terre. Essayez de retirer vos plants avec un maximum de racines. Cela améliorera leur reprise.
Pour la plantation, référez-vous à notre kit pour planter des forêts Miyawaki.
Si vous n’avez pas trouvé de jeunes plants près des arbres semenciers adultes, deux autres options s’offrent à vous : le semis ou le bouturage.
Semis
Econome en énergie (on n’a pas besoin de creuser...), c’est une méthode qui demande plus ou moins d’expertise en fonction de l’espèce que l’on veut faire pousser.
Nous avons sélectionné pour vous une liste d’espèces pour laquelle la réalisation du semis est assez facile.
Matériel spécifique pour le semis :
- Un ou des bacs transportables de 20 à 30 cm de fond.
- Un grillage à maille fine (type grillage à poule) ou un filet de protection.
- Du sable.
Semis de graines d’arbres pour débutant, les espèces :
Chêne, Hêtre, Frêne, Erable, Noyer sauvage et Abricotier sauvage pour toute la France.
Pour le sud (et territoires hors gel l’hiver), vous pouvez ajouter Grenadier, Jujubier et Amandier.
Et pour le reste du pays des espèces plus rustiques : Noisetier, Pommier sauvage et Poirier sauvage.
En cliquant sur le nom de chaque arbre, vous ouvrez une fiche arbre où vous trouverez des précisions sur, comment reconnaître cette espèce, quand récolter ses graines et d’éventuels conseils spécifiques pour améliorer vos chances de réussir votre semis. Pour une identification plus précise des espèces, vous pouvez vous référer à cette encyclopédie libre et à ce site pour les résidents des Bouches du Rhône (berceau de notre projet) où vous trouverez de très nombreuses espèces et des clefs de reconnaissance plus traditionnelles.
Important : s’agissant des fruitiers, ce sont dans l’idéal des fruitiers sauvages dont vous devez collecter les graines. Assurez-vous, par une observation minutieuse de l’arbre (ou auprès d’une personne compétente), qu’il ne s’agit pas d’un arbre greffé.
Pourquoi ?
La logique de la greffe (normalement observable) est très simple. On greffe la branche d’une espèce à gros fruits goûteux sur le tronc d’une espèce robuste.
Conséquence : si vous collectez des fruits d’un arbre greffé, vous aurez des arbres inadaptés à votre sol et fragiles.
Même chose si vous semez des graines ou noyaux de fruits achetés sur le marché ou chez un épicier.
Cela peut marcher mais on sort de la démarche Miyawaki, qui privilégie les espèces vraiment adaptées à un environnement.
Pour les espèces ne figurant pas dans cette liste, la difficulté du semis provient de la dormance, période pendant laquelle la graine est en sommeil, qu’il est parfois délicat de lever. Vous pouvez néanmoins essayer avec les conseils généraux qui suivent ou adapter ce protocole en faisant quelques recherches (auprès de spécialistes ou sur internet).
Si vous obtenez de bons résultats sur une espèce n’appartenant pas à la liste, contactez nous pour en faire profiter la communauté des planteurs Semourais !
Se promener, observer, repérer :
Pour réaliser un semis, il vous faut d’abord récolter des graines. Repérez autour de chez vous, des arbres figurant dans la liste précédente. Si vous n’êtes pas sûr de les reconnaître, cliquez sur leurs noms et découvrez à quoi ils ressemblent.Listez les espèces autour de chez vous et, à l’aide des informations données dans nos fiches arbres, faites vous un petit calendrier de ramassage.
Exemple : Hêtre, entre 20 septembre et 20 novembre. Chêne et Noyer : octobre...
Préparer un bac de semis :
Pour faire germer des graines d’arbres, il vous faut un ou des bacs assez profonds : entre 20 et 30 cm dans l’idéal.Si vous manquez de profondeur, les racines de vos jeunes plants ne pourront pas assez s’enfoncer dans votre terre.
Si votre bac est très profond, pas d’inconvénient pour vos arbres, par contre son remplissage sera plus long...
Pour cela, vous pouvez récupérer des bacs plastiques, des caissettes, des cagettes ou encore construire un grand bac avec des palettes ou des planches. Pour les bricoleurs, un exemple en vidéo.
Le fond de votre bac doit être percé de trous permettant à l’eau de s’évacuer, sinon l’eau stagnante risque de faire moisir vos graines. S’il n’y en n’a pas, faites les... Des trous d’1 cm de diamètre conviendront très bien.
Placez votre bac au nord, afin qu’il soit en permanence à l’ombre. Choisissez un emplacement abrité du vent.
Couvrez le fond de votre bac d’une épaisseur de 2 cm de petits cailloux, graviers, tessons de pots en terre, billes d’argile ou coquilles d’huîtres. Ils permettront le drainage de l’eau au moment de l’arrosage.
Puis, remplissez votre bac d’un mélange dit “léger” composé de 2/3 de sable et de 1/3 de terre.
Inutile d’ajouter du compost. Lors de la germination, l’énergie qui fera pousser votre bébé arbre viendra d’abord des réserves de sa graine.
Il est aussi important de prévoir un grillage ou un filet pour protéger vos graines des chats et des oiseaux. Si vous optez pour un grillage, choisissez le fin, type “grillage à poule”. Ce grillage ou filet sera destiné à recouvrir la surface de votre bac.
Collecte et semis :
Nous avons sélectionné des espèces (voir la liste plus haut) qu’on peut semer rapidement après leur collecte.Ramassez les graines, glands ou fruits (en fonction de l’espèce).
Important ! En même temps que les graines, récoltez de la terre à l’endroit où vous avez ramassé vos graines. Lors de la transplantation, cette terre permettra de favoriser la mycorhize de vos jeunes plants, indispensable à leur bon développement.
Sur les fiches d’arbres (voir plus haut ou sur la page d’accueil), vous trouverez parfois des conseils pour sélectionner les meilleures “graines”. Intéressant, si vous en avez ramassé beaucoup !
Une fois rassemblées les graines que vous voulez semer, laissez les tremper 24h dans de l’eau froide.
Cela permettra à la graine de se ramollir et donc de germer plus facilement. Si vous êtes en retard dans la préparation de votre bac de semis, cela vous laissera un jour de plus pour le finaliser.
Jetez les graines d’une même espèce dans un bac ou une partie de votre bac. Enfoncez les d’1 ou 2 cm dans la position où elles sont tombées (par mimétisme avec ce qui se passe dans la nature).
Une fois toutes vos graines en terre, arrosez doucement : il faut juste que votre mélange sable-terre soit humide.
N’arrosez pas trop la première fois, ni les fois suivantes, ni trop souvent ! Sinon vos graines risquent de pourrir...
Pour que votre mélange sable-terre garde mieux l’humidité, vous pouvez le pailler.
N’arrosez que quand votre terre au toucher est sèche, toujours avec parcimonie.
Enfin, protégez vos graines des oiseaux et des chats en couvrant votre bac avec un grillage (assez fin, un “grillage à poule” par exemple) placé au moins 5 cm au dessus de la surface de votre terre.
Les oiseaux... et les chats !??
Oui : les oiseaux qui auraient envie de picorer vos graines... et les chats qui risquent de prendre votre bac pour une litière... et y faire leurs besoins...
Patience et... transplantation :
Il vous faut maintenant vous armer de patience.Tout d’abord, parce que certaines graines vont attendre que les températures se réchauffent pour germer.
Elles sont alors en dormance.
D’autre part, quand vos graines germeront, ce sont d’abord les racines qui pousseront.
Il vous faudra donc attendre plusieurs semaines avant de voir apparaître les parties aériennes de vos bébés arbres. Autrement dit, pas d’inquiétude si vous ne voyez rien en surface.
Conservez votre mélange de sable et de terre légèrement humide et faites confiance à la nature.
Au début du printemps, quand vos jeunes pousses auront formé trois ou quatre feuilles, vous pourrez les mettre dans des pots-bouteilles individuels, en suivant les conseils donnés dans le paragraphe transplantation vu plus haut.
Cette vidéo vous permet de visualiser la plupart de ces étapes : vidéo de Damien: semer des forêts et de découvrir comment vous pouvez également semer directement dans la terre d’un jardin.
Avantage du semis
- pas besoin de se fatiguer à creuser...
- si on maîtrise la technique pour une espèce, on peut facilement produire des centaines de plants !
- les jeunes plants grandissent avec leur racine mère - qu’on appelle racine pivot - qui n’a aucune raison d’être abîmée lorsqu’on procède ainsi.
- ludique, expérimental, pédagogique pour les enfants.
Inconvénients
- la méthode et le pourcentage de réussite varient d’une espèce à l’autre
- on perd 1 an par rapport à la transplantation ! Un an d’entretien pendant lequel les jeunes plants sont fragiles et demandent des soins simples mais réguliers...
Bouturage
Pour certaines espèces, on peut opter pour le bouturage (reprise d’un plant à partir d’un morceau de branche).C’est une technique qui revient à cloner un plant dont on coupe une petite branche.
Pour commencer, il faut découper en biseau une branche latérale sans fleur.
Il faut ensuite couper la plupart des feuilles. En laisser deux ou trois aux extrémités de votre bouture.
Badigeonnez le bout de votre bouture avec une hormone de croissance avant de la planter dans un pot composé d’un mélange du même type que pour les transplantations (ou un peu plus drainant “1/2 sable - 1/2 compost mur” voire 2/3 sable).
Bouturées en Septembre, certaines espèces comme le laurier sauce sont capables de former des racines en deux mois seulement. Vous aurez alors un jeune plant et pourrez suivre les conseils donnés dans la section transplantation.
Exemples :
bouturage d’un laurier sauce
bouturage d’un hortensia dans notre pépinière Semouraïs de Bretagne vidéo tournée et réalisée par Anne-35.
Avantages du bouturage
- Quand on maîtrise la technique pour une espèce, elle permet d’obtenir rapidement de nombreux plants.
- On n’a pas à creuser...
Inconvénients
- la réussite est variable et dépend fortement de l’espèce
- les plants obtenus sont des clones du plant dont ils sont tirés. Il ne faudra donc pas les planter ensemble dans une même forêt car ils risqueraient de tous tomber malades en même temps.
=> Si de nombreux clones sont obtenus d’un même plant, il faudra donc les répartir entre plusieurs forêts Miyawaki.
Remarque
C’est une très mauvaise idée de vouloir planter / transplanter de grands arbres.S’ils sont tout de suite impressionnants, ils auront beaucoup de mal à reprendre.
En quelques années, ils seront rattrapés par de jeunes arbres à la repousse vigoureuse, plus résistants et beaucoup moins chers !
Le contenu de cette page est utilisable selon les termes de la License Creative Commons by-sa
Canis Lupus, 10000 etres, Kyraly et Levieuxdu35 aiment ce message
Sujets similaires
» Arbres porteurs pour plateforme dans les arbres
» Outillage pour la construction en foret
» Un ermite us arrêté pour vol après 27 ans de vie solitaire dans la foret
» [Retex] Le bushcraft pour les mini moi
» Test d'une ampoule LED pour mini-Maglite AA
» Outillage pour la construction en foret
» Un ermite us arrêté pour vol après 27 ans de vie solitaire dans la foret
» [Retex] Le bushcraft pour les mini moi
» Test d'une ampoule LED pour mini-Maglite AA
Olduvaï :: Discussions générales (réservé aux membres s'étant présentés) :: Témoignages & discussions
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum