Test de BOB / petite rando de 37 km ...

Bonjour à tous

Hier avec mon frère nous avons fait une rando de 37 km. L'objectif était triple :
- nous tester (objectif : être à l'heure pour avoir le TER de 16h55 à notre point d'arrivée - nous avions un plan B, une personne pouvant nous ramener)
- tester notre matériel (vêtements, chaussures, sac, nourriture...)
- se faire plaisir dans notre belle nature auvergnate !

Conditions du test :
- 37 km, moyenne montagne, dans la Chaîne des Puys et le massif du Sancy (Auvergne). Je ne serai pas plus précise pour ne pas donner trop d'infos personnelles. Voici le profil :

- moi : 30 ans / 1m63 / 57kg. habituée aux longues marches (15/20km) mais jamais de 40km.
- mon frère : 25 ans / 1m75 / 50kg (très sec et élancé). habitué aux longues marches (15/20km) mais jamais de 40km.
- météo (prévue ) : 11° le matin, 24° l'après-midi, grand ciel bleu, pas de vent
- plusieurs personnes connaissent le parcours et nous les informons de notre progression toutes les 2/3 heures

Mon équipement : Rangers armée française, bien faites à mes pieds (je les adore ! ), chaussettes bouclettes neuves, pantalon en toile forte, chemisette en lin beige, chapeau
Sac à dos 25L, couvertures de survie, module bobologie, crème solaire, k-way, chaussettes/sous-vêtement de rechange, polaire/coupe vent très chaude, couteau suisse, portable chargé
Nourriture : poche à eau 2L (sirop de grenadine), 3 saucissons à croquer, 6 compotes en gourde, petits gâteaux, pain
Total : un peu plus de 5kg (le surplus de nourriture sert à simuler un BOB de 2/3 jours et compense l'absence de tarp/tente...)


6h30 - départ ! Le soleil est encore couché. Après un bon petit déjeuner, nous partons sur les routes. Le départ a lieu en ville. Nous marchons sur du bitume durant les 6 premiers km environ + un chemin forestier assez pentu. Le moral est bon. Le sac est un peu lourd mais c'est à cause du manque d'habitude. La première difficulté du jour est la Faille de la Limagne, assez raide (voire dénivelé vers 3/4 km). Je bois beaucoup pour compenser les pertes par transpiration.

8h : la faille de la Limagne est passée ! Du 8e au 20e km, le parcours monte gentiment, les chemins sont bien pavés. Le rythme de marche est correct (4km/h), il faut garder des forces pour les difficultés de la fin de parcours.

12h : presque 23km parcourus. Nous sommes dans les temps ! 20 minutes de pause et repas bien mérité. Je change de chaussettes et remet quelques pansements anti-ampoule aux endroits stratégiques.

14h45 : 30km ! La montée de la Croix Morand a été rude, les pieds commencent à faire mal mais nous sommes au sommet de notre parcours. Chaque pause nous permet de souffler un peu mais accentue les douleurs dans les jambes. Il reste un peu plus de 2h pour faire 7km. La descente s'annonce pépère !
Et là c'est le drame : un énorme nuage se met à déverser des trombes d'eau ! J'enfile mon k-way en catastrophe, déjà mouillée. Mon frère n'a pas de k-way grave oubli ! La météo (ciel bleu) annoncée pour les 3 prochains jours lui a fait laisser son poncho à la maison
Le temps n'étant pas du tout orageux, nous nous réfugions à l'orée d'une petite forêt. Les sapins bloquent la pluie 2/3 minutes puis il se mettent à goutter. Que faire ? Attendre que ça passe ? Appeler notre plan B pour qu'il vienne nous chercher (= 40 minutes à attendre sous la pluie et se refroidir) ? Descendre dans la vallée quand même ? Le chemin de terre s'est transformé en ruisseau, mais les bords sont encore praticables.
Je passe un grand sac poubelle à mon frère pour qu'il s'abrite un peu mais le mal est fait : il est trempé !
De mon côté, je suis à peu près sèche en haut, mais mon pantalon est trempé et colle aux jambes.
Nous mettons nos portables bien au sec dans des sacs et des boites en plastique.

La pluie n'est pas prête de s'arrêter. Pour avoir notre TER, pas le choix, il faut descendre. Les sacs et les vêtements trempés pèsent lourd ! La remise en route est difficile mais nous progressons assez vite quand même. La pluie nous fait oublier les douleurs (faut bien avancer ! ).

16h : Nous marchons de plus en plus comme des petits vieux. Les articulations souffrent du surpoids du à la pluie. De plus, nos chaussures sont trempées et le chemin devient pénible (cailloux mouillés en descente), et demande beaucoup d'attention pour ne pas trébucher ou se tordre une cheville. Dans une petite montée, mon frère ressent un vive douleur à une hanche. Il traine la patte mais peut encore avancer, lentement.
Je lui propose de tailler une béquille dans un noisetier fourchu ; il refuse et se sent encore capable d'avancer (il a fait des études de médecine et arrive donc à localiser l'origine de la douleur et juger la gravité).

16h30 : il nous reste 25 minutes et presque 2km à parcourir. En temps normal ce serait faisable mais là nous n'avançons pas vite. Le TER s'éloigne...
Sur un parking, au bout du chemin, un automobiliste s'apprête à partir. Nous lui racontons notre périple et demandons s'il peut nous amener 1km plus loin, à l'entrée de la ville : c'est OK !

16h55 : pari gagné ! Bien au chaud dans le train, nous essayons de nous sécher et nous réchauffer. Mon frère a une petite bouillotte.
Retour au point de départ, avec la satisfaction du devoir accompli.

Bilan / enseignements de cette journée :
- ne jamais faire confiance à la METEO !!!!!!!!! Prévoir le pire, même si ça alourdit un peu le sac. Je pense acheter un sur-pantalon imperméable, voire un couvre sac.
- quand on veut, on peut ! J'ai été surprise de pouvoir courir sur 300/400m au bout de 30km pour aller me réfugier sous les sapins.
- se méfier des clôtures de vache, surtout lorsqu'on est trempé... j'ai testé par inadvertance (mon sac a touché la clôture)
- les 30 premiers km se sont très bien passés, mes Rangers me conviennent bien, pas de grosses ampoules, juste quelques échauffements. Gros avantage : comme elles n'ont pas de fioritures en mousse, elles ne se sont pas transformées en éponge.
- la poche à eau de Décath (neuve) a bien remplie sa fonction : pas trop le gout de plastique, 2L = pile ce qui me convient pour 1 journée
- mon sac à dos de 25L à une bonne contenance et un portage très agréable. Il reste une peu de place pour un tarp et un sac de couchage. Pas de marques aux épaules.


Bref, ça c'est plutôt bien passé. 24h après, nous marchons correctement tous les 2. Juste quelques courbatures.
Expérience à renouveler ! Prochain objectif : 50 km

Jolie retour d'expérience, bien détaillé, merci

Et là c'est le drame : un énorme nuage se met à déverser des trombes d'eau ! J'enfile mon k-way en catastrophe, déjà mouillée

Vous avez pas remarqué des changements météo, même léger, indiquant l'imminence d'un orage?

Cool, belle expérience.

Par contre si tu arrive à partir 3 jours, rejoindre a à b avec un sac de 5 kilo pour deux personnes, je dit WOW. Tant mieux pour vous.

personnellement, j'ai 4 jours à faire et j'ai pas pu m'en tirer en bas de 10-12 kilo bob été et 12-15 kilo bob hiver, pour moi seulement. Donc je vous lève mon chapeau.

Merci pour le retour.

Pour ce cas de figure et bien d'autres, des grands sacs poubelle font aisément l'affaire, surtout si on a un peu de bande armée, ça sert de kway d'urgence, d'abri de fortune, de tapis de sol...

Ça ne prend pas de place ni de poids et ça peut rapporter gros

@Baroud :
pas vraiment. On voyait des nuages blancs à l'horizon, du genre ceux qui passent tranquillement sans qu'il ne se mette à pleuvoir. On était d'ailleurs plutôt content puisque ça nous faisait un peu d'ombre.

En fait, c'est quand on a basculé de l'autre côté de la chaîne de montagne que l'on a compris que tous les nuages s'étaient amoncelés à l'ouest. Et il s'est mis à pleuvoir violemment à ce moment.

La montagne a retenu les nuages et il se sont accumulés là. Tant qu'on était à l'est de la chaîne de montagne, au pied des monts, les sommets nous cachaient la masse nuageuse.

D'ailleurs, quand on a appelé la famille pour dire qu'on était sous la pluie, ils ne nous ont pas cru de suite... Les quelques randonneurs croisés sur les chemins ont été tout aussi surpris que nous.

@Cavernator :
on faisait des haltes glouglou/miam miam/pipi toutes les heures environ. Et la poche à eau me permettait de boire par petites gorgées, tous les 1/4 d'heure.

@Argoth :
On avait chacun un sac. Moi 5kg, mon frère plutôt 6/7kg.
J'aurais eu assez de nourriture pour 2 jours. On avait des babioles inutiles en cas de vraie évacuation (vieil appareil photo argentique ! lourd, lampes dynamo, veste fluo pour la marche de nuit en bord de route) et de l'eau pour 1 journée seulement.
L'Auvergne est connue pour ses nombreuses sources d'eau potable (stations thermales...) donc y'a moyen de se ravitailler en eau en chemin.
Je vais bientôt acheter une tente tunnel (1kg une fois customisée) et un sac de couchage 10° (1kg). Donc théoriquement, mon BOB été pourrait peser 6/7 kg. Il faut que je teste.

@Johann :
Oui, c'est quand on en a pas qu'on s'en rend compte.... J'étais persuadée que mon frère avait son poncho. Il ne m'a pas dit qu'il le laissait à la maison. Je n'avais qu'un sac de 30L planqué dans mon EDC, normalement pour mettre le contenu de mon sac au sec (et 2 ziploc mais c'est plus dur de rentrer dedans)

Merci pour le retour.
Est-ce que vous avez ressenti le froid ou pas le temps?

nous essayons de nous sécher et nous réchauffer

Vous aviez ce qu'il faut pour vous changer ou juste les sous-vêtements et 1 autre paire de chaussette? Pas de petit souci par la suite, personne n'a attrapé froid, nez qui coule?

Très jolie rando !!!

Il est assez rare de trouver des personnes qui affectionnent les rangers de l'armée Française (celles avec les deux boucles en haut). Moi pour mes randonnées, j'ai opté pour des Forclaz 500 Quechua (Décat.) Jamais dépassé 20 kms en rando, mais jamais d'ampoules.

Pour le "manger", je rajoute des cacahuettes, gras mais hyper caloriques et calent bien l'estomac. Eviter le chocolat si on veut pas que ça coule dans le sac par grosse chaleur.

@Athea :
Les 2 dernières heures se sont déroulées sous la pluie, avec une très légère brise. Donc il faisait "frais" mais pas froid. Avec mon k-way,
j'étais un peu en mode étuve, tandis que mon frère commençait à avoir la chair de poule lorsqu'on ne marchait pas.
Sinon, pas de nez qui coule, juste un petit mal de gorge à cause de la ventilation du TER
Une fois dans le train, j'ai enlevé mon k-way et attendu un peu que ma chemise sèche et j'ai enfilé ma polaire pour garder les muscles chauds.
J'ai également continué à bouger les jambes pour éviter d'être raide à l'arrivée.
Mon frère est resté avec ses vêtements mouillés malgré mes incitations à mettre sa polaire (un peu humide car dans son sac, mais chaude). A
l'arrivée, il était raide comme une momie. Mais après une bonne nuit de sommeil, tout va bien.

@angelo32 :
Depuis que je suis petite, je vois mon père courir la campagne avec ses Rangers, son treillis et sa chemise F1 héritée de son service militaire (alors qu'il n'est plus du tout militaire). J'ai toujours été intriguée par cette chaussure bizarre, avec son beau cuir grainé, sa cheville fine et ses 2 grosses boucles
Avant, je marchais avec des Salomon, mais elles me faisaient mal au tendon d’Achille, ou bien avec des bottes en forêt, mais je glissais sans cesse...
Il me fallait des chaussures robustes, bien ajustées, et haute parce que je crains les morsures de serpent...
Alors j'ai testé les Rangers

J'en ai 2 paires :

Rangers BMJA avec les fameuses boucles (enfin, une copie "chinoise") pour jardiner et aller aux champignons et à la pêche (les pieds dans l'eau, jusqu'au genou c'est plus marrant )


Rangers "Commando Armée de l'air" (je ne sais pas quelle unité porte ça...), très fines, que je peux porter en ville et pour les longues marches

Mon frère a des Go Sport, il en est assez content.

Quelques feuilles de journaux ne représentent pas un surpoids phénoménal, et rendent toutefois bien service, que ce soit pour allumer un feu ou, dans le cas présent, s'isoler du froid.

Rammstein

Bonjour Rammstein
Tu veux dire glisser des journaux sous nos vêtement mouillés ?
A plat ou en froissés en boule ?

A plat oui,
les cyclo se mettent des papiers journaux entre le corps et le tricot quand il descendent les cols à vive allure,

ça isole pas mal du vent, ça absorbe l'humidité (en boule dans les chaussures).
En utilisation normale, au près du corps le papier journal "sèche" avec la chaleur corporelle, et

au pire ca sert au popo

A plat. C'est un vieux truc de cycliste :



Rammstein

Edit : caramba, trop tard !