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C'est un marché qui a commencé à émerger au milieu des années 80 et qui est maintenant en plein boom. J'ai des amis qui se sont reconvertis sur ce créneau en montant un centre "d'aguerissement" où ils organisent des stages pour des entreprises, afin que les cadres fassent de la cohésion et se remotivent. Il y a les revues, les magasins spécialisés, les stages, les voyages rando extrêmes etc...

Comme tout phénomène de mode, on y trouve de tout :

- Les vrais passionnés, hyper-spécialistes qui m'en apprennent tous les jours car, pour ma part, je ne suis qu'un généraliste : ce n'est pas ma spécialité.

- Les adeptes qui font cela comme un hobby comme nous les couteaux, avec bon sens et convivialité.

- Et puis les mythos fous, qui se font construire un abri anti-nucléaire dans leur jardin : "J'habite Neuilly, c'est à cause des crues de la Seine que je roule en Porsche Cayenne... Ma femme s'est acheté un très joli treillis Chanel la semaine dernière... En complément de mon bazooka, je pense mettre un Extremtuerie avec une lame de 25cm camouflée dans ma boîte à gants..."

Les américians ont un pays "pacifié" depuis relativement peu de temps, par rapport à nos contrées européennes. Et encore, une grande partie de leur territoire reste véritablement sauvage.

Cela explique en grande partie un état d'esprit que nous jugeons étrange, depuis le "vieux continent". Il n'est pas nécessaire de se défendre contre loups, ours et pumas en forêt de Fontainebleau. C'est le cas dans les Rocheuses, par exemple. D'où un pragmatisme vis à vis des armes que nous avons perdu.

De la à passer au stade délirant-survivaliste auquel nous assistons depuis quelques années, il y a quand même une marge. Ceux qui me font le plus peur, ce sont les "pseudo-militaires" gavés de cinéma hollywoodien récent, qui sont en général assez fondus pour s'équiper comme des berets-verts, mais dont le mode de fonctionnement est plutôt celui d'une milice...

Le culte du couteau "survivor" est apparu au début des années 80, avec Rambo. Toute personne ayant réellement vécu dans un milieu naturel hostile sait parfaitement que le secret de la survie est dans l'homme, pas le couteau. Les indigènes du bush ou de l'amazonie s'en sortent très bien avec une vieille barre de métal rouillée à peine aiguisée, pour débiter un macaque au dîner, ouvrir une noix de coco et filer un coup sur le museau d'un jaguar un peu curieux (très rare, comme le savent tous les spécialistes).

Le reste, acier SDY-380 brut de forge, GPS dans le manche, trousse de chirurgie intégrée, scie sur le dos de la lame, télémètre laser, c'est du gadget destiné à satisfaire nos égos de consommateurs occidentaux gavés de cinéma d'action.

Et ça les fait bien rire, les autochtones, de voir ces "blancs" couverts de crème solaire, de répulsifs à moustiques, équipés de pompes de "trekking" à 200€, de casquettes anti-insolations, de couteaux dignes de Rambo 36, de 4x4 rutilants sortis de l'usine... Surtout quand ils sont, au bout de trois jours, dévorés par les insectes, brûlés au 3e degré par le soleil, embourbés dans la première flaque d'eau et qu'ils ne peuvent plus marcher à cause de leurs ampoules

C'est une tendance constante de nos sociétés modernes et capitalistes: se fier plus à l'objet qu'à l'homme. Pourtant, nous devrions savoir que, tout comme l'habit ne fait pas le moine, le couteau ne fait pas le Tarzan

Rammstein a écrit:Des tas de conseils pratiques pour survivre dans une ville assiégée !