Le risque grec
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Re: Le risque grec
Le figaro étant à peine plus sérieux en économie (disons qu'il faut sacrément trier), je maintiens ce que je dis: jusqu'à 2008, en Grèce non plus on ne se souciait pas de la dette.
Reprenons:
La charge de la dette par rapport au PIB en Grèce, c'est peanuts: 2,6% du PIB, soit moins que le Portugal ou l'Italie.
Ainsi, le problème de la Grèce n'est pas vraiment sa dette actuelle, mais son incapacité à boucler un budget qui tient la route. Et comme les "vilains" investisseurs privés ont déjà perdus 50 à 70% sur les bons du trésors en 2011, plus personne ne veut lui prêter des pépettes, elle doit donc passer par de l'aide publique, via les états européens qui empruntent pour elle à un taux plus acceptable.
Et ils commencent à avoir peur, ces états, car leurs situations est à peine plus enviable. Pour la plupart, ils sont aussi incapable d'avoir un budget à l'équilibre, et dépendent des marchés financiers pour financer leurs dépenses de fonctionnement (pour rappel, la France n'a pas connu un budget à l'équilibre depuis 40 ans). Si ces mêmes états perdent la confiance des marchés, et que les taux remontent, on est tous dans la mouise (encore plus serait plus exact).
Rajoutons à ça un taux d'imposition moyen qui s'apparente plus à du racket mafieux qu'à une contribution solidaire acceptable, nous avons tous les ingrédients pour un produit explosif hautement instable qu'il ne faudrait surtout pas laisser aux mains de gens aussi peu sérieux que des professionnels des élections et du strapontin.
Reprenons:
La charge de la dette par rapport au PIB en Grèce, c'est peanuts: 2,6% du PIB, soit moins que le Portugal ou l'Italie.
Ainsi, le problème de la Grèce n'est pas vraiment sa dette actuelle, mais son incapacité à boucler un budget qui tient la route. Et comme les "vilains" investisseurs privés ont déjà perdus 50 à 70% sur les bons du trésors en 2011, plus personne ne veut lui prêter des pépettes, elle doit donc passer par de l'aide publique, via les états européens qui empruntent pour elle à un taux plus acceptable.
Et ils commencent à avoir peur, ces états, car leurs situations est à peine plus enviable. Pour la plupart, ils sont aussi incapable d'avoir un budget à l'équilibre, et dépendent des marchés financiers pour financer leurs dépenses de fonctionnement (pour rappel, la France n'a pas connu un budget à l'équilibre depuis 40 ans). Si ces mêmes états perdent la confiance des marchés, et que les taux remontent, on est tous dans la mouise (encore plus serait plus exact).
Rajoutons à ça un taux d'imposition moyen qui s'apparente plus à du racket mafieux qu'à une contribution solidaire acceptable, nous avons tous les ingrédients pour un produit explosif hautement instable qu'il ne faudrait surtout pas laisser aux mains de gens aussi peu sérieux que des professionnels des élections et du strapontin.
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Re: Le risque grec
Da a écrit:Reprenons:
La charge de la dette par rapport au PIB en Grèce, c'est peanuts: 2,6% du PIB, soit moins que le Portugal ou l'Italie.
T'es bien sûr de ça ? (manque de sources)
Anne-Laure Delatte : « La Grèce a 180% de son PIB à rembourser »
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=wpQDx6N_4mk
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Re: Le risque grec
La charge de la dette, c'est ce quelle représente sur le budget annuel.
http://www.liberation.fr/economie/2015/02/03/la-grece-peut-elle-echapper-aux-chasseurs-de-dettes_1195047
http://www.liberation.fr/economie/2015/02/03/la-grece-peut-elle-echapper-aux-chasseurs-de-dettes_1195047
En réalité, la dette n’est pourtant pas le problème actuel de la Grèce et ne le sera pas jusqu’en 2023 : sa charge actuelle ne représente que 2,6% du PIB, bien moins que celle du Portugal (5%) ou de l’Italie (4,7%). Elle est plus proche du niveau de la France (2,2%) ou de l’Allemagne (1,9%). De plus, le pays ne paye aucun intérêt - pour l’instant - sur les 141,8 milliards prêtés par le MES : en novembre 2012, la zone euro lui a accordé un moratoire de dix ans et a rallongé la durée des prêts jusqu’à trente-deux ans. Autrement dit, c’est seulement à partir de 2023 qu’Athènes commencera à payer les intérêts aux taux auxquels le MES a emprunté, soit 1,5 % en moyenne. Une somme à laquelle s’ajouteront les dix ans d’intérêts non payés entre 2013 et 2023. Klaus Regling, le patron du MES, estime qu’Athènes s’épargne, en attendant, le paiement de 8,6 milliards d’euros par an, soit 4,7% du PIB grec. Et ce n’est qu’en 2045 qu’elle remboursera le capital.
Da- Membre Premium - Participe à rendre le contenu de nos forums plus pertinent & pragmatique
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Re: Le risque grec
@Da
Oky ! je comprends mieux.
Chaque année la Grèce doit assumer le service de la dette qui est la somme que l'emprunteur doit rembourser et la charge de la dette correspond aux intérêts à rembourser également annuellement. Merci pour la précision.
Oky ! je comprends mieux.
Chaque année la Grèce doit assumer le service de la dette qui est la somme que l'emprunteur doit rembourser et la charge de la dette correspond aux intérêts à rembourser également annuellement. Merci pour la précision.
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Aristote- Modérateur
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Re: Le risque grec
Da a écrit:
Le figaro étant à peine plus sérieux en économie (disons qu'il faut sacrément trier), je maintiens ce que je dis: jusqu'à 2008, en Grèce non plus on ne se souciait pas de la dette
Je pense qu'on dérive un peu.
Je ne comprends pas l'importance de savoir qu'en 2008 la grêce ne se souciait pas de la dette.
Mon propos avait pour but de contre-balancer avec le fait qu'on entende un peu partout, qu'une sortie de la Grêce couterai 600€ à chaque français, ce qui encourage le ressentiment envers le peuple grec.
Je maitrise bien moins l'écomie que certains dans le forum, mais en tant que novice, j'apprécie avoir des infos contradictoires pour me forger ma propre oppinion.
Et je ne vois pas pourquoi Attac serait moins légitime comme source d'information.
Barrique- Membre
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Re: Le risque grec
Je ne comprends pas l'importance de savoir qu'en 2008 la grêce ne se souciait pas de la dette
L'importance, c'est de réaliser que ce qui arrive en Grèce aujourd'hui est ce qui menace la France demain.
C'est là qu'un une parole comme "Non, car en fait, la France, comme la plupart des pays, ne rembourse jamais vraiment sa dette" prends toute son importance. Car elle sous-entends que pour la France, engranger plus de dette n'a aucune importance, et que cela ne couterait que les intérêts.
Il est clair que la France n'a pas encore payé la facture de sa dette abyssale et des ses budgets en déséquilibre perpétuel, mais justement, la Grèce devrait nous aider à nous souvenir qu'un jour ou l'autre, ça viendra.
Et je ne vois pas pourquoi Attac serait moins légitime comme source d'information
Attac est un lobby, de même que a NRA, Greenpeace et tant d'autres, mais à la différence près qu'ils sont complètement politisés.
Il est légitime que tu les cites si tu penses que cela amène au débat (et oui, ça amène au débat vu les échanges qui ont suivis) mais cela ne m’interdit pas de "loler" leur raisonnement biaisé.
Entre parenthèse, je trouve très rigolo qu'une association militant pour taxer les transactions financières et luttant contre la mondialisation défende l'idée d'aider la Grèce par des transactions financières internationales.
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Re: Le risque grec
Édition : c'est très simpliste pour expliquer la différence entre charge et ratio dette/pib. Ce n'est pas non plus la seul raison des problèmes en grèce, ce n'est qu'un des nombreux facteurs de leur crise.
a+
A plus petite échelle,
Vous avez une marge de crédit hypothécaire, vous n'êtes donc tenu que de rembourser l'intérêt de votre prêt à chaque mois.
Alors vous devez 100 000$ d’hypothèque sur la marge de crédit (dette) et votre revenu est de 50 000$ (PIB). Vous serez donc endetter à 200% de votre PIB.
Vous profité d'un taux favorable du marcher et vous payé du 2.5% d'intérêt. Donc annuellement vous devrez rembourser 2500$ d'intérêt (si vous ne faites que remboursé les intérêts) Cela représente une charge annuel de 5% de votre PIB.
Bien sur si vous ne faites que remboursé l'intérêt vous ne viendrez jamais a bout du prêt, mais la banque sera heureuse (tant qu'elle aura pas besoin de liquidité)
Le problème, c'est qu'un état qui à un budget perpétuellement négatif ou votre problème si vous n'arrive pas avoir un budget positif est le suivant.
Pendant l'année, vous payé vos intérêt sur votre prêt, vous payé votre voiture, vos assurance, votre nourriture, etc, mais à la fin, il vous manque 5000$, donc vous allez le rajouté sur votre marge de crédit. Qui se chiffrera donc à 105 000$, se n'est plus 2500$ en intérêt que vous allez payer mais 2625$ (5.25% de charge). Si vous ne faites rien, l'année suivante ils vous manqueras donc 5125$ pour boucler votre budget et ainsi de suite, spirale sans fin.
Tant que la banque croit que vous aurez la capacité de payé et augmente votre marge de crédit ça vas. Mais elle finira tôt au tard par dire non. La banque vous dirait, là je te prête plus. Arrange toi pour au moins payé tout ce que tu as à payé. Ensuite on regardera pour que tu rembourse un peu de capital et par la suite on parlera à nouveau d'emprunt. Soit vous assainissez vos finances, soit vous vous enfoncé encore plus en trouvant des préteurs, qui accepte les créance risqué avec taux d'intérêt plus élever....
C'est actuellement le cas de la Grèce, on ne veut plus lui prêter, parce qu'elle n'a pas sus prouvé qu'elle pouvait ''bien'' gérée l'argent dont elle dispose. La France court le risque de se faire dire non également un jour au l'autre puisqu'elle n'arrive jamais à bouclé un budget. Bien sur d'autre élément entre en ligne de compte, mais c'est une des raisons.
Personne, État inclus, ne peut tournée éternellement dans le rouge et pensé qu'on va continuer à lui faire confiance. Si votre beau-frère vous emprunte 10 euros à chaque semaine, mais vous dits t'inquiète pas, je te rembourse la semaine prochaine. Tien un euros d'intérêt en attendant (1 euros qu'il prends sur les 10 que vous venez de lui prêter.....) Vous finirez par lui dire non au bout de quelques semaines, si il est smicare ou quelques mois si il est millionnaire, c’est selon.
a+
A plus petite échelle,
Vous avez une marge de crédit hypothécaire, vous n'êtes donc tenu que de rembourser l'intérêt de votre prêt à chaque mois.
Alors vous devez 100 000$ d’hypothèque sur la marge de crédit (dette) et votre revenu est de 50 000$ (PIB). Vous serez donc endetter à 200% de votre PIB.
Vous profité d'un taux favorable du marcher et vous payé du 2.5% d'intérêt. Donc annuellement vous devrez rembourser 2500$ d'intérêt (si vous ne faites que remboursé les intérêts) Cela représente une charge annuel de 5% de votre PIB.
Bien sur si vous ne faites que remboursé l'intérêt vous ne viendrez jamais a bout du prêt, mais la banque sera heureuse (tant qu'elle aura pas besoin de liquidité)
Le problème, c'est qu'un état qui à un budget perpétuellement négatif ou votre problème si vous n'arrive pas avoir un budget positif est le suivant.
Pendant l'année, vous payé vos intérêt sur votre prêt, vous payé votre voiture, vos assurance, votre nourriture, etc, mais à la fin, il vous manque 5000$, donc vous allez le rajouté sur votre marge de crédit. Qui se chiffrera donc à 105 000$, se n'est plus 2500$ en intérêt que vous allez payer mais 2625$ (5.25% de charge). Si vous ne faites rien, l'année suivante ils vous manqueras donc 5125$ pour boucler votre budget et ainsi de suite, spirale sans fin.
Tant que la banque croit que vous aurez la capacité de payé et augmente votre marge de crédit ça vas. Mais elle finira tôt au tard par dire non. La banque vous dirait, là je te prête plus. Arrange toi pour au moins payé tout ce que tu as à payé. Ensuite on regardera pour que tu rembourse un peu de capital et par la suite on parlera à nouveau d'emprunt. Soit vous assainissez vos finances, soit vous vous enfoncé encore plus en trouvant des préteurs, qui accepte les créance risqué avec taux d'intérêt plus élever....
C'est actuellement le cas de la Grèce, on ne veut plus lui prêter, parce qu'elle n'a pas sus prouvé qu'elle pouvait ''bien'' gérée l'argent dont elle dispose. La France court le risque de se faire dire non également un jour au l'autre puisqu'elle n'arrive jamais à bouclé un budget. Bien sur d'autre élément entre en ligne de compte, mais c'est une des raisons.
Personne, État inclus, ne peut tournée éternellement dans le rouge et pensé qu'on va continuer à lui faire confiance. Si votre beau-frère vous emprunte 10 euros à chaque semaine, mais vous dits t'inquiète pas, je te rembourse la semaine prochaine. Tien un euros d'intérêt en attendant (1 euros qu'il prends sur les 10 que vous venez de lui prêter.....) Vous finirez par lui dire non au bout de quelques semaines, si il est smicare ou quelques mois si il est millionnaire, c’est selon.
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On hérite pas de la terre de nos parents, on l'emprunte a nos enfants.
Un peuple qui est près a cédez un peu de libérer pour plus de sécurité, ne mérite n'y l'un, n'y l'autre et finira par perdre les deux. Thomas jefferson.
Pas capable est mort hier, il s'essaye est né ce matin.
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Re: Le risque grec
C'est plus compliqué que ça je vais essayer de m'expliquer simplement.
Mr Chaudard quincailler*de son état à Vesoul a quelques employés qu'il doit payer absolument avant le dernier jour du mois, voir un jour ou deux avant le temps que le virement passe. Ses gros clients qui doivent le payer à la fin du mois ont toujours quelques jours de retard. Il demande donc une "ligne de crédit" à sa banque par exemple 10 000 euros à 2.5 %. Mais il ne tirera que ce dont il a réellement besoin au coup par coup: par exemple 6 000 euros sur 4 jours. La banque lui facture alors 6 000 € * 2.5 % * 4 / 360 ou 365. Je vous laisse faire le calcul.
Un crédit c'est différent exemple si c'est 10 000 euros à 2.5 % sur 5 ans, chaque mois au début vous remboursez une partie minuscule, mettons 100 euros, et énorme intérêt sur le restant du (la dette restante) x 5 ans. La part de remboursement de capital devient progressivement de plus en plus importante dans la mensualité etu fur a mesure que les intérêts diminuent. Les derniers mois on ne rembourse presque que du capital et très peu d’intérêts. Il y a une formule mathématique qui permet de lisser les mensualités pour qu'elles soient toutes identiques comme j'ai appris ça autour de 1974 je ne m'en souviens plus.
Les états s'endettaient en comptant sur la croissance pour relativiser le cout des remboursement à long terme, remboursement qui eux sont fixes. Mais comme il n'y a plus de croissance et il n'y en aura probablement plus ça va mal.
*On va voir si il y en a qui suivent ...
Mr Chaudard quincailler*de son état à Vesoul a quelques employés qu'il doit payer absolument avant le dernier jour du mois, voir un jour ou deux avant le temps que le virement passe. Ses gros clients qui doivent le payer à la fin du mois ont toujours quelques jours de retard. Il demande donc une "ligne de crédit" à sa banque par exemple 10 000 euros à 2.5 %. Mais il ne tirera que ce dont il a réellement besoin au coup par coup: par exemple 6 000 euros sur 4 jours. La banque lui facture alors 6 000 € * 2.5 % * 4 / 360 ou 365. Je vous laisse faire le calcul.
Un crédit c'est différent exemple si c'est 10 000 euros à 2.5 % sur 5 ans, chaque mois au début vous remboursez une partie minuscule, mettons 100 euros, et énorme intérêt sur le restant du (la dette restante) x 5 ans. La part de remboursement de capital devient progressivement de plus en plus importante dans la mensualité etu fur a mesure que les intérêts diminuent. Les derniers mois on ne rembourse presque que du capital et très peu d’intérêts. Il y a une formule mathématique qui permet de lisser les mensualités pour qu'elles soient toutes identiques comme j'ai appris ça autour de 1974 je ne m'en souviens plus.
Les états s'endettaient en comptant sur la croissance pour relativiser le cout des remboursement à long terme, remboursement qui eux sont fixes. Mais comme il n'y a plus de croissance et il n'y en aura probablement plus ça va mal.
*On va voir si il y en a qui suivent ...
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"Ne participez pas à l’économie sans nécessité. Achetez aussi peu que possible. Réutilisez autant que vous le pouvez. Réduisez vos besoins physiques. Établissez des plans pour les réduire davantage" (Dimitri Orlov)
Philippe-du-75013- Membre Premium - Participe à rendre le contenu de nos forums plus pertinent & pragmatique
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Re: Le risque grec
Grèce : Un détective pose quelques questions troublantes, par Roberto Boulant
Euh… une dernière p’tite question M’sieurs-Dames. Oh trois fois rien, un dernier p’tit détail et puis je vous laisse. Je sais que vous êtes très occupés ces temps-ci !
Alors voilà, j’ai bien réfléchi et il y a certaines choses que je ne comprends toujours pas :
– Vous M. Hank Paulson, président de Goldman Sachs à l’époque, vous avez aidé la Grèce à emprunter des milliards d’euros en secret. Ensuite, grâce à votre ingénierie comptable, vous l’avez aidé à contourner les règles européennes, celles qui limitent le niveau de la dette publique. Tout cela afin qu’elle puisse rentrer dans l’Euro… pendant que vous spéculiez contre elle.
C’est bien ça, n’est-ce pas ?
– Vous M. Wim Duisenberg, alors que vous étiez président de la BCE et lauréat du prix De la vision pour l’Europe, vous avez donné votre accord à l’entrée de la Grèce dans l’Euro… sans voir que ses comptes étaient aussi maquillés qu’une voiture volée.
Vous devez être très myope, n’est-ce pas ?
– Vous M. Trichet, successeur de M. Duisenberg, demandez à la Grèce pas plus tard qu’hier matin, je vous cite, « de présenter un plan crédible ». Et quand vous étiez en fonction, vous disiez que le pays devait, je cite toujours, « corriger avec la plus extrême vigueur sa trajectoire aberrante, afin de pouvoir ramener son déficit de 12,7 % du PIB en 2009 à… 3 % en 2012. »
Vous avez fait une école de vétérinaire, M’sieur ?
– Vous M. Strauss-Kahn, vous étiez directeur du FMI lorsque vous avez, avec les États de la zone euro, prêté 110 milliards à la Grèce, pendant que la BCE se mettait à racheter des titres de cette même dette pour éviter que leur prix ne s’effondre. Vous avez donc fait passer la dette grecque, des comptes des banques françaises et allemandes à… ceux des États.
Cela en accordant un prêt à un pays en cessation de paiement, ce qui est rigoureusement interdit par le règlement du FMI. C’est bien ça, M’sieur ?
– Vous M. Juncker, après avoir été le Premier ministre, à l’insu de votre plein gré, d’un paradis fiscal pendant près de 20 ans(Luxemburg), trois fois Président de l’Eurogroupe, vous êtes l’actuel Président de la Commission Européenne, et vous déclarez, je vous cite, « ne pas comprendre le résultat du référendum grec ».
Il ne peut toujours pas y avoir de choix démocratiques contre les traités européens, c’est bien ça M’sieur ?
– Pour vous M. Schäuble, je vous cite, « la crédibilité de la zone euro est plus importante que son intégrité ».
L’Euro c’est l’autre nom du Mark, et le Mark c’est plus important que ces feignants de Grecs… ou que la stabilité du continent. La Règle plutôt que la Paix, c’est bien ça M’sieur ?
– Vous Madame Merkel, vous avez menti à votre peuple en disant que la Grèce paierait l’intégralité de sa dette, alors que vous saviez pertinemment que c’était impossible. Et maintenant, vous préférez courir le risque de voir exploser l’UE, plutôt que de ne pas être réélue en avouant votre mensonge.
C’est bien ça M’Dame ?
Eh bien, j’vais vous dire M’sieurs-Dames, ce que je ne comprends toujours pas.
Je ne comprends toujours pas que vous soyez encore en liberté ! Que vous n’ayez pas été présentés à un juge, pour répondre de vos délits !
Encore un détail. J’vous connais bien M’sieurs-Dames, demandez à ma femme ! Je côtoie les gens comme vous depuis des années. De belles personnes, riches (très), élégantes, racées, cultivées et comme il se doit, condescendantes, méprisantes même, car si sûres de leur supériorité intellectuelle.
Alors que moi… R’gardez-moi, de quoi j’ai l’air ? Pas celui d’un Expert ami-ami avec les Maitres du Monde, ah ça non ! Plutôt d’un petit rital dont les grands-parents sont passés par Ellis Island. Petit, mal fagoté dans mon imperméable informe, les cheveux en pétard, je pousse le mauvais goût et la provocation jusqu’à rouler dans une voiture hors-d’âge, une voiture de pauvre (et française qui plus est !). Et pour aggraver mon cas, je multiplie les digressions sur ma vie domestique, et me mêle de ce qui me regarde en vous posant des questions idiotes sur la Grèce !
Quel manque d’éducation, n’est-ce pas ?
Ah, je vois à vos yeux qui s’écarquillent, que vous venez de me reconnaitre !
Eh oui, je suis le Peuple, celui qui vu du haut de votre olympe de carton-pâte est sale, bête et méchant. Je représente, quelle horreur, la lutte des classes !
Et comme dans ma série, je viens de vous percer à jour M’sieurs-Dames. Vous ne pouvez plus vous cacher derrière les institutions ou les traités.
Vous êtes tout nu, dans la lumière.
Juste une bande de voleurs et de pitoyables assassins !
Même mon chien le voit maintenant.
Source : http://www.pauljorion.com/blog/2015/07/09/grece-un-detective-pose-quelques-questions-troublantes-par-roberto-boulant/ Blog de P. Jorion
Euh… une dernière p’tite question M’sieurs-Dames. Oh trois fois rien, un dernier p’tit détail et puis je vous laisse. Je sais que vous êtes très occupés ces temps-ci !
Alors voilà, j’ai bien réfléchi et il y a certaines choses que je ne comprends toujours pas :
– Vous M. Hank Paulson, président de Goldman Sachs à l’époque, vous avez aidé la Grèce à emprunter des milliards d’euros en secret. Ensuite, grâce à votre ingénierie comptable, vous l’avez aidé à contourner les règles européennes, celles qui limitent le niveau de la dette publique. Tout cela afin qu’elle puisse rentrer dans l’Euro… pendant que vous spéculiez contre elle.
C’est bien ça, n’est-ce pas ?
– Vous M. Wim Duisenberg, alors que vous étiez président de la BCE et lauréat du prix De la vision pour l’Europe, vous avez donné votre accord à l’entrée de la Grèce dans l’Euro… sans voir que ses comptes étaient aussi maquillés qu’une voiture volée.
Vous devez être très myope, n’est-ce pas ?
– Vous M. Trichet, successeur de M. Duisenberg, demandez à la Grèce pas plus tard qu’hier matin, je vous cite, « de présenter un plan crédible ». Et quand vous étiez en fonction, vous disiez que le pays devait, je cite toujours, « corriger avec la plus extrême vigueur sa trajectoire aberrante, afin de pouvoir ramener son déficit de 12,7 % du PIB en 2009 à… 3 % en 2012. »
Vous avez fait une école de vétérinaire, M’sieur ?
– Vous M. Strauss-Kahn, vous étiez directeur du FMI lorsque vous avez, avec les États de la zone euro, prêté 110 milliards à la Grèce, pendant que la BCE se mettait à racheter des titres de cette même dette pour éviter que leur prix ne s’effondre. Vous avez donc fait passer la dette grecque, des comptes des banques françaises et allemandes à… ceux des États.
Cela en accordant un prêt à un pays en cessation de paiement, ce qui est rigoureusement interdit par le règlement du FMI. C’est bien ça, M’sieur ?
– Vous M. Juncker, après avoir été le Premier ministre, à l’insu de votre plein gré, d’un paradis fiscal pendant près de 20 ans(Luxemburg), trois fois Président de l’Eurogroupe, vous êtes l’actuel Président de la Commission Européenne, et vous déclarez, je vous cite, « ne pas comprendre le résultat du référendum grec ».
Il ne peut toujours pas y avoir de choix démocratiques contre les traités européens, c’est bien ça M’sieur ?
– Pour vous M. Schäuble, je vous cite, « la crédibilité de la zone euro est plus importante que son intégrité ».
L’Euro c’est l’autre nom du Mark, et le Mark c’est plus important que ces feignants de Grecs… ou que la stabilité du continent. La Règle plutôt que la Paix, c’est bien ça M’sieur ?
– Vous Madame Merkel, vous avez menti à votre peuple en disant que la Grèce paierait l’intégralité de sa dette, alors que vous saviez pertinemment que c’était impossible. Et maintenant, vous préférez courir le risque de voir exploser l’UE, plutôt que de ne pas être réélue en avouant votre mensonge.
C’est bien ça M’Dame ?
Eh bien, j’vais vous dire M’sieurs-Dames, ce que je ne comprends toujours pas.
Je ne comprends toujours pas que vous soyez encore en liberté ! Que vous n’ayez pas été présentés à un juge, pour répondre de vos délits !
Encore un détail. J’vous connais bien M’sieurs-Dames, demandez à ma femme ! Je côtoie les gens comme vous depuis des années. De belles personnes, riches (très), élégantes, racées, cultivées et comme il se doit, condescendantes, méprisantes même, car si sûres de leur supériorité intellectuelle.
Alors que moi… R’gardez-moi, de quoi j’ai l’air ? Pas celui d’un Expert ami-ami avec les Maitres du Monde, ah ça non ! Plutôt d’un petit rital dont les grands-parents sont passés par Ellis Island. Petit, mal fagoté dans mon imperméable informe, les cheveux en pétard, je pousse le mauvais goût et la provocation jusqu’à rouler dans une voiture hors-d’âge, une voiture de pauvre (et française qui plus est !). Et pour aggraver mon cas, je multiplie les digressions sur ma vie domestique, et me mêle de ce qui me regarde en vous posant des questions idiotes sur la Grèce !
Quel manque d’éducation, n’est-ce pas ?
Ah, je vois à vos yeux qui s’écarquillent, que vous venez de me reconnaitre !
Eh oui, je suis le Peuple, celui qui vu du haut de votre olympe de carton-pâte est sale, bête et méchant. Je représente, quelle horreur, la lutte des classes !
Et comme dans ma série, je viens de vous percer à jour M’sieurs-Dames. Vous ne pouvez plus vous cacher derrière les institutions ou les traités.
Vous êtes tout nu, dans la lumière.
Juste une bande de voleurs et de pitoyables assassins !
Même mon chien le voit maintenant.
Source : http://www.pauljorion.com/blog/2015/07/09/grece-un-detective-pose-quelques-questions-troublantes-par-roberto-boulant/ Blog de P. Jorion
albertspetz- Membre Premium
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Re: Le risque grec
waoooooouuuuuuu genial je prepare les bananes et les oranges pour la case prison?????????
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fabrique une fusée pour aller sur le soleil __non suis pas fou :j'irais la nuit
bricolo- Membre Premium
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Re: Le risque grec
Ne pas oublier la constante de tous ces personnes : la réélection comme seule motivation.
Un peu comme si votre banquier devait présenter un bilan annuel correct à ses clients pour garder son poste et prêtait à un sdf juste pour que personne ne se rende compte que quelque chose n'allait pas sur son compte.
Un peu comme si votre banquier devait présenter un bilan annuel correct à ses clients pour garder son poste et prêtait à un sdf juste pour que personne ne se rende compte que quelque chose n'allait pas sur son compte.
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Les habitants ne croient plus en l'avenir. Pourtant notre civilisation est éternelle , nous sommes les élus. Nous avons la science et la vérité " dit le scribe à Pharaon. ( texte écrit sur un papyrus - 2500 av j.c.)
La prochaine révolution ne sera pas celle du travail !!!
un ptit breton- Modérateur
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Loisirs : lire le troll est parmi nous de D. Vincent et F. Mulder et appronfondir ma Tétracapilosectomie
Date d'inscription : 02/12/2008
Re: Le risque grec
L'auteur est aussi manipulateur que ceux qu'ils dénoncent.
Mais oui, c'est facile de raconter 3/4 de connerie diluées avec 1/4 de vérité et une dose d'humour.
C'est d'ailleurs tellement facile que cela devient une méthode phare pour manipuler l'information et les mentalités (voir l'importance du "petit journal", des "guignols de l'info" et leur influence sur les opinions et la perception des informations).
D'ailleurs, puis-qu'il aime l'inspecteur Colombo, je lui conseille cet "entretien" dans le même style mais qui expliquera la crise des "subprimes" d'une manière bien différente.
http://www.contrepoints.org/2011/06/26/32408-r-i-p-peter-falk-la-derniere-enquete-du-lieutenant-columbo
Alors reprenons point par point. Loin de moi l'idée de défendre le capitalisme de connivence, mais vu que l'auteur révèle son idéologie sous-jacente, cela mérite un peu de répartie.
Goldman Sachs a effectivement aidé la Grèce, à sa demande, à maquiller ses comptes, et à profiter de cette information pour ses propres investissement. C'est totalement vrai, mais pourquoi l'auteur charge-il le complice plutôt que l'instigateur du crime?
Là, on est déjà plus dans l'interprétation. On part d'une vérité, M. Duisenberg et son parcourt, puis on sous-entends qu'il ne pouvait pas ne pas savoir, et qu'il a été complice.
On remarquera encore une fois que l'auteur charge les présumés complices en omettant de mettre en cause clairement le principal intéressé.
C'est un peu comme rendre responsable un fonctionnaire du Fisc qui n'aurait pas été capable de détecter une fraude des comptes d'une entreprise finissant en faillite.
Et oui, mais il faut rappeler qu'entre 2009 et 2012, il y a eu en octobre 2011 un gigantesque plan d'aide pour la Grèce, qui a pu faire défaut d'une bonne partie de ses bons du trésor (pour 115 milliards, ce qui est pas mal sur ce qui reste actuellement: 300 milliards).
De plus, comme on l'a dit, la majorité des dettes restantes ne coutent quasiment plus rien à la Grèce, et ce jusqu'en 2023 !
Vrai, mais pas tout à fait complet. Bien que je sois bien entendu, comme tout libéral, contre le sauvetage des banques privés, car cela les dédouane de toute responsabilité, il faut tout de même savoir que cette dette était contactée par l’état Grec auprès de ces banques. Ce n'est pas de l'argent public qui vient juste aider des banques privés en difficulté, c'est un état, la Grèce, qui risque faire défaut, qui reçoit une aide publique pour payer ses créanciers, et ainsi ne pas faire défaut. C'est tout à fait discutable, anti-libéral, typique de l'interventionnisme étatique forcenée dont souffrent les pays européens, mais le but n'était pas seulement de sauver les banques français, allemande, mais bien aussi de sauver la Grèce du défaut. A moins qu'en Fait, L'auteur eut préféré que dès le début on laisse la Grèce faire faillite? J'en doute un peu. Non, ce que veut l'auteur, c'est que la Grèce soit déresponsabilisé, refinancée et que seules les vilaines banques payent pour la crise.
Le Luxembourg n'est pas un "paradis fiscal". C'est juste un pays qui a tendance à moins racketter ses ouailles et ses entreprises, ce qui, surprise, lui réussit pas mal. Un peu comme la Suisse en fait. Et même si cela me fait mal de défendre M. Juncker, le simple fait de dire "ne pas comprendre le résultat" d'un vote ne veut pas dire qu'on est antidémocratique. A titre personnel, je ne comprends pas comment les français ont pu mettre à leur tête Hollande et Sarkozy, je n'ai pas pour autant abandonné tout espoir dans la démocratie.
Là, on est dans l'affabulation la plus complète. L'Euro, c'est la monnaie de tout les pays de l'euro-zone. Cette manie de vouloir mettre tout sur le dos des Allemands... Une perte de crédibilité de la zone-euro, voire un retour aux monnaies nationales, ce n'est certainement pas à l'Allemagne que cela ferait le plus grand mal. Et la stabilité du continent Européen, elle a été mise à mal par les gestions publiques calamiteuses de certains états. Il ne faut pas confondre cause et conséquence.
Encore une fois, affabulations. D'où tient-il que Madame Merkel était certaine que la Grèce ferait défaut? Faut-il rappeler à l'auteur que l'Allemagne est le pays européens qui le plus exposé à la dette Grecque ? Pour plus de 56 milliards?
Bon, sinon, je ne ferai pas de commentaires sur le petit laïus à propos de "la lutte des classe", car cette expression me fait autant d'effet qu'une défense de la "cause aryenne".
Mais oui, c'est facile de raconter 3/4 de connerie diluées avec 1/4 de vérité et une dose d'humour.
C'est d'ailleurs tellement facile que cela devient une méthode phare pour manipuler l'information et les mentalités (voir l'importance du "petit journal", des "guignols de l'info" et leur influence sur les opinions et la perception des informations).
D'ailleurs, puis-qu'il aime l'inspecteur Colombo, je lui conseille cet "entretien" dans le même style mais qui expliquera la crise des "subprimes" d'une manière bien différente.
http://www.contrepoints.org/2011/06/26/32408-r-i-p-peter-falk-la-derniere-enquete-du-lieutenant-columbo
Alors reprenons point par point. Loin de moi l'idée de défendre le capitalisme de connivence, mais vu que l'auteur révèle son idéologie sous-jacente, cela mérite un peu de répartie.
" Vous M. Hank Paulson, président de Goldman Sachs à l’époque, vous avez aidé la Grèce à emprunter des milliards d’euros en secret. Ensuite, grâce à votre ingénierie comptable, vous l’avez aidé à contourner les règles européennes, celles qui limitent le niveau de la dette publique. Tout cela afin qu’elle puisse rentrer dans l’Euro… pendant que vous spéculiez contre elle.
C’est bien ça, n’est-ce pas ?"
Goldman Sachs a effectivement aidé la Grèce, à sa demande, à maquiller ses comptes, et à profiter de cette information pour ses propres investissement. C'est totalement vrai, mais pourquoi l'auteur charge-il le complice plutôt que l'instigateur du crime?
" Vous M. Wim Duisenberg, alors que vous étiez président de la BCE et lauréat du prix De la vision pour l’Europe, vous avez donné votre accord à l’entrée de la Grèce dans l’Euro… sans voir que ses comptes étaient aussi maquillés qu’une voiture volée.
Vous devez être très myope, n’est-ce pas ?"
Là, on est déjà plus dans l'interprétation. On part d'une vérité, M. Duisenberg et son parcourt, puis on sous-entends qu'il ne pouvait pas ne pas savoir, et qu'il a été complice.
On remarquera encore une fois que l'auteur charge les présumés complices en omettant de mettre en cause clairement le principal intéressé.
C'est un peu comme rendre responsable un fonctionnaire du Fisc qui n'aurait pas été capable de détecter une fraude des comptes d'une entreprise finissant en faillite.
"– Vous M. Trichet, successeur de M. Duisenberg, demandez à la Grèce pas plus tard qu’hier matin, je vous cite, « de présenter un plan crédible ». Et quand vous étiez en fonction, vous disiez que le pays devait, je cite toujours, « corriger avec la plus extrême vigueur sa trajectoire aberrante, afin de pouvoir ramener son déficit de 12,7 % du PIB en 2009 à… 3 % en 2012. »"
Et oui, mais il faut rappeler qu'entre 2009 et 2012, il y a eu en octobre 2011 un gigantesque plan d'aide pour la Grèce, qui a pu faire défaut d'une bonne partie de ses bons du trésor (pour 115 milliards, ce qui est pas mal sur ce qui reste actuellement: 300 milliards).
De plus, comme on l'a dit, la majorité des dettes restantes ne coutent quasiment plus rien à la Grèce, et ce jusqu'en 2023 !
"– Vous M. Strauss-Kahn, vous étiez directeur du FMI lorsque vous avez, avec les États de la zone euro, prêté 110 milliards à la Grèce, pendant que la BCE se mettait à racheter des titres de cette même dette pour éviter que leur prix ne s’effondre. Vous avez donc fait passer la dette grecque, des comptes des banques françaises et allemandes à… ceux des États. Cela en accordant un prêt à un pays en cessation de paiement, ce qui est rigoureusement interdit par le règlement du FMI. C’est bien ça, M’sieur ?"
Vrai, mais pas tout à fait complet. Bien que je sois bien entendu, comme tout libéral, contre le sauvetage des banques privés, car cela les dédouane de toute responsabilité, il faut tout de même savoir que cette dette était contactée par l’état Grec auprès de ces banques. Ce n'est pas de l'argent public qui vient juste aider des banques privés en difficulté, c'est un état, la Grèce, qui risque faire défaut, qui reçoit une aide publique pour payer ses créanciers, et ainsi ne pas faire défaut. C'est tout à fait discutable, anti-libéral, typique de l'interventionnisme étatique forcenée dont souffrent les pays européens, mais le but n'était pas seulement de sauver les banques français, allemande, mais bien aussi de sauver la Grèce du défaut. A moins qu'en Fait, L'auteur eut préféré que dès le début on laisse la Grèce faire faillite? J'en doute un peu. Non, ce que veut l'auteur, c'est que la Grèce soit déresponsabilisé, refinancée et que seules les vilaines banques payent pour la crise.
"- Vous M. Juncker, après avoir été le Premier ministre, à l’insu de votre plein gré, d’un paradis fiscal pendant près de 20 ans(Luxemburg), trois fois Président de l’Eurogroupe, vous êtes l’actuel Président de la Commission Européenne, et vous déclarez, je vous cite, « ne pas comprendre le résultat du référendum grec ».
Il ne peut toujours pas y avoir de choix démocratiques contre les traités européens, c’est bien ça M’sieur ?"
Le Luxembourg n'est pas un "paradis fiscal". C'est juste un pays qui a tendance à moins racketter ses ouailles et ses entreprises, ce qui, surprise, lui réussit pas mal. Un peu comme la Suisse en fait. Et même si cela me fait mal de défendre M. Juncker, le simple fait de dire "ne pas comprendre le résultat" d'un vote ne veut pas dire qu'on est antidémocratique. A titre personnel, je ne comprends pas comment les français ont pu mettre à leur tête Hollande et Sarkozy, je n'ai pas pour autant abandonné tout espoir dans la démocratie.
– Pour vous M. Schäuble, je vous cite, « la crédibilité de la zone euro est plus importante que son intégrité ».
L’Euro c’est l’autre nom du Mark, et le Mark c’est plus important que ces feignants de Grecs… ou que la stabilité du continent. La Règle plutôt que la Paix, c’est bien ça M’sieur ?
Là, on est dans l'affabulation la plus complète. L'Euro, c'est la monnaie de tout les pays de l'euro-zone. Cette manie de vouloir mettre tout sur le dos des Allemands... Une perte de crédibilité de la zone-euro, voire un retour aux monnaies nationales, ce n'est certainement pas à l'Allemagne que cela ferait le plus grand mal. Et la stabilité du continent Européen, elle a été mise à mal par les gestions publiques calamiteuses de certains états. Il ne faut pas confondre cause et conséquence.
– Vous Madame Merkel, vous avez menti à votre peuple en disant que la Grèce paierait l’intégralité de sa dette, alors que vous saviez pertinemment que c’était impossible. Et maintenant, vous préférez courir le risque de voir exploser l’UE, plutôt que de ne pas être réélue en avouant votre mensonge.
Encore une fois, affabulations. D'où tient-il que Madame Merkel était certaine que la Grèce ferait défaut? Faut-il rappeler à l'auteur que l'Allemagne est le pays européens qui le plus exposé à la dette Grecque ? Pour plus de 56 milliards?
Bon, sinon, je ne ferai pas de commentaires sur le petit laïus à propos de "la lutte des classe", car cette expression me fait autant d'effet qu'une défense de la "cause aryenne".
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Re: Le risque grec
Grèce: un directeur d'hôpital s'alarme, "des vies humaines sont en danger"
Concernant la corruption ...
La crise avait déjà coupé dans les budgets des hôpitaux et le contrôle des capitaux menace aujourd'hui de conduire à une pénurie de médicaments. Le directeur d'un hôpital d'Athènes s'alarme: "Des vies humaines sont en danger".
Yiannis Kaloidas, un retraité de 61 ans atteint d'un cancer des os a besoin de médicaments coûteux pour combattre la maladie qui le ronge.
Avant la crise, les médicaments pour les maladies chroniques comme le cancer étaient largement subventionnés. Mais depuis, les malades doivent financer une part importante de leur traitement et tous n'en sont pas capables.
"Mes cachets coûtent 3.500 euros. J'ai une retraite de 500 euros. Si je dois prendre en charge ces coûts moi-même, c'est fini", explique le retraité.
C'est pour cela qu'il attend parmi de nombreux autres à l'hôpital Elpis d'Athènes.
L'hôpital ne peut lui fournir les médicament mais lui remet un document tamponné indiquant qu'il n'a pu avoir ses médicaments, mais peut les demander, sans s'acquitter du coût total, dans un dispensaire.
Comme M. Kaloidas, beaucoup de Grecs sans emploi ou avec des retraites et salaires réduits de 30 à 50%, ne peuvent plus financer leur assurance sociale, et les hôpitaux comme Elpis sont leur dernier recours.
"Tous ceux qui viennent ici ont accès à l'hôpital, même s'ils n'ont pas de couverture maladie", déclare le directeur Theo Giannaros. Les Européens ne savent pas ce qui se passe ici. Ils ne comprennent pas qu'ici, les gens sont en train de mourir".
Selon l'OCDE, le budget santé par habitant en Grèce a baissé de 25% entre 2009 et 2012. La contrainte ne s'est pas desserrée depuis.
Déjà inquiet pour les ressources de son hôpital - "nous arrivons à court d'argent" -, le directeur fait face aux inquiétudes de ses fournisseurs depuis que l'ombre d'un Grexit (sortie de la Grèce de l'euro) plane sur le pays.
"Les entreprises ont commencé à nous faire du chantage", dit M. Giannaros. "Nous recevons des courriers nous disant qu'ils ne peuvent plus nous approvisionner à cause de la situation".
"Je ne peux agir sans médicaments, fournitures, nourriture pour les patients. Ce n'est plus une plaisanterie, c'est vraiment un crime", s'alarme le directeur de l'hôpital.
Le contrôle des capitaux imposé par le gouvernement depuis le 29 juin pour maintenir un certain niveau de liquidités dans les banques a aussi contraint les importateurs à remplir des document administratifs à chaque fois qu'ils passent commande.
Ces contraintes administratives ajoutées aux peurs des fournisseurs que la Grèce quitte la monnaie unique, fait planer un risque de pénurie.
"Actuellement, nous avons deux mois de stock", affirme Evangelos Kolotronis, patron du fabricant grec de médicaments Adelco, précisant que la plupart de ces importations viennent d'Allemagne, Italie, de France et Suisse.
"Aujourd'hui, nous avons fait une demande au ministère pour payer plusieurs commandes d'un montant de 160.000 euros. J'ai peur que cela prenne du temps", commente-t-il.
Selon M. Giannaros, certains hôpitaux se dépannent les uns les autres pour pallier les manques de médicaments.
Concernant la corruption ...
Les hôpitaux publics au bord de l’effondrement
Sous-financement, manque crucial de personnel et de matériel, les hôpitaux de Sotiria, Geniko Kratiko Athinas et l’hôpital psychiatrique de Daphni témoignent des mêmes maux.
En Grèce aujourd’hui, l'incidence de la tuberculose explose, le taux de suicide augmente et la plupart des cancers n’est plus soignée. La malaria et la rage sont réapparues.
La surcharge de travail des personnels soignants est énorme et en partie due à la désorganisation des soins primaires.
Avant l’arrivée de Syriza au pouvoir, l’administration demandait par exemple entre 600 et 1000 € aux femmes enceintes pour accoucher. A défaut de paiement, l’administration fiscale faisait pression sur les membres de la famille. Une pression qui pouvait aller jusqu’à la saisie des biens au domicile.
Des familles étaient poussées à la ruine dans les cas où un de leurs membres était atteint de maladie chronique nécessitant une hospitalisation. Il a été ainsi fait état par le personnel hospitalier de personnes se suicidant à l’annonce d’une maladie grave pour éviter d’être une charge intolérable pour leurs proches
Re: Le risque grec
Concrètement pour les médecins et patients .....
Concrètement des actions sont mises en place pour aider les Grecs,dont celle-ci ...
Le Collectif Solidarité France-Grèce pour la santé
Un médecin grec raconte : «Celui qui n’a pas d’argent meurt»
Interview du Dr Giorgios Vichas* accordé à Harald Schumann
La Grèce doit faire des économies, en voilà les conséquences: les malades souffrant d’un cancer n’ont pas de soutien, la poliomyélite est de retour, les malades souffrant du diabète perdent la vue. Le médecin Georgis Vichas nous parle de son travail quotidien.
Harald Schumann: Monsieur Vichas, ne craigniez vous pas de subir un infarctus?
Giorgios Vichas: Non, pourquoi?
Parce que vous accomplissez parallèlement deux activités professionnelles à plein temps. D’une part, vous êtes cardiologue à temps plein dans un hôpital et d’autre part, vous dirigez une structure, où vous et vos collègues soignez gratuitement des milliers de patients qui, sans vous, ne recevraient aucune aide médicale. Cela doit être difficile à supporter à long terme.
Je travaille beaucoup et ne dors que cinq heures par jour, c’est vrai. Mais je suis en excellente forme et je tomberais certainement vraiment malade si je ne le faisais pas et restais les mains dans les poches alors que nombre de nos compatriotes luttent dur et souffrent.
Votre famille l’accepte?
Depuis six mois, mes filles ont arrêté de demander quand la crise se terminerait. Ma femme travaille avec nous, elle voit bien à quel point cet engagement est nécessaire.
Comment avez-vous fait pour créer une clinique avec des bénévoles pour offrir des traitements gratuits?
Depuis de nombreuses années, je travaille dans un hôpital public. Au printemps 2011, j’ai vu les conséquences, lorsque des centaines de milliers de personnes ont soudainement perdu leur emploi et par la suite leur assurance maladie. A cette époque, j’avais un patient quinquagénaire souffrant du cœur qui faillit mourir parce qu’il n’avait pas obtenu les médicaments nécessaires depuis six mois. Cela m’a touché profondément, je me sentais coupable.
Pourquoi donc? Vous n’y étiez pour rien.
Je voyais la souffrance des gens sans rien faire, car je ne savais pas comment. Cela a changé au mois d’août 2011. J’ai assisté à un concert de Mikis Theodorakis, notre grand compositeur. Il a fait un discours passionné et dit entre autre, ce que je pensais depuis un bon moment, que les médecins devaient entreprendre quelque chose pour aider dans leur misère et leurs angoisses, les gens ayant perdu leur assurance maladie. Cela m’a beaucoup perturbé. Le concert eut lieu ici, sur le terrain de l’ancien aéroport. Alors, j’ai eu l’idée: il y avait tous ces bâtiments vides et j’ai pensé qu’on pourrait éventuellement établir un établissement médical ambulatoire libre dans un de ces bâtiments. Nous avons eu la chance que le maire de la région était prêt à nous aider. Il nous a prêté ce bâtiment tout en prenant en charge les frais d’électricité et d’eau.
Votre patron vous laisse sans rien dire, exercer un deuxième emploi?
Le directeur de notre hôpital fût le premier que j’ai convaincu de ce plan. Il voyait la détresse et y participe lui aussi. Les conditions des bailleurs de fonds et de leur Troïka, composée du Fond monétaire international, de la BCE et de la Commission européenne, ont mené à une réduction de 40% des moyens financiers pour le service étatique de santé publique. La moitié des médecins travaillant dans les hôpitaux publics et dans les cliniques ambulatoires a été licenciée. En même temps, un quart de la population ne dispose plus de son assurance maladie suite à la perte de leur emploi. Et même ceux obtenant encore leur salaire ou leur retraite ont souvent si peu d’argent qu’il leur est impossible de payer les suppléments élevés pour les médicaments ou les traitements.
Qu’est-ce que cela veut dire au concret de ne plus avoir d’assurance maladie?
Imaginez que vous tombiez malade et que vous soyez obligé d’aller à l’hôpital pour une opération ou un traitement suite auquel vous recevez une facture s’élevant à quelques milliers d’euros. Si vous ne réglez pas cette facture, l’office des finances transforme le montant en dettes face à l’Etat et les fonctionnaires ouvrent une procédure contre vous en saisissant votre maison ou votre retraite ou vous met même prison.
Et cela se passe vraiment?
Heureusement pas souvent. La menace est cependant bien réelle et elle a des conséquences sévères: les gens évitent tout traitement aussi longtemps que possible. Ainsi la maladie s’aggrave souvent massivement, sans nécessité.
En Grèce, il y a des gens qui meurent uniquement parce qu’ils ne sont plus assurés?
Oui, c’est la réalité. Mais cela, vous ne le trouverez pas dans les statistiques. Mais nous l’avons vécu dans notre clinique. Les trois premières années, nous avons traité 200 patients souffrant d’un cancer. 10% d’entre eux sont venus nous consulter dans un stade avancé de la maladie. La moitié est décédée parce qu’ils n’ont pas obtenu
de traitement à temps. Les collègues travaillant dans d’autres cliniques bénévoles nous rapportent les mêmes expériences. Nous devons supposer qu’il y a des milliers de malades décédés suite au manque de traitement.
Y a-t-il des maladies typiques de cette crise?
Le Sida, la tuberculose et l’hépatite. Les personnes infectées sont souvent les pauvres ne pouvant pas s’offrir de traitement. Ils continuent donc à infecter d’autres personnes et les infections se répandent. Les diabétiques sont aussi durement touchés. Ils ne peuvent souvent plus suivre leur régime ou n’obtiennent pas assez d’insuline; ils risquent donc la cécité ou des amputations. Beaucoup plus souvent qu’auparavant, nous voyons des mamans, bébés et enfants sous-alimentés. Cela va nuire à un grand nombre d’enfants pour toute leur vie.
Si la réalité est ainsi, les coupes dans les budgets de la santé publique sont totalement insensées même sous l’aspect purement économique.
Oui, c’est absurde. Ces mesures d’économies coûteront en fin de compte davantage à l’économie grecque qu’elles ne rapportent au budget de l’Etat. Uniquement ce qu’on a économisé sur le dos des diabétiques au cours des trois années après 2010 causera des frais supplémentaires de 200 millions d’euros. C’est le résultat d’une étude sérieuse.
Cela n’a pas amené les responsables à réfléchir?
Ecoutez, jusqu’au mois d’août de l’année dernière, nous avions ici un ministre de la Santé publique qui avait exigé des hôpitaux de ne pas remettre les nouveaux nés à leurs mères aussi longtemps qu’elles n’avaient payé leur facture. Les aspects humains ne l’intéressaient pas!
Vous exagérez.
Cela a vraiment eu lieu. Pendant six mois, on a pratiqué cela dans les hôpitaux publics. Et pire encore, on fait des économies sur les vaccinations. La plupart des enfants arrivant chez nous ne sont pas vaccinés. C’est pourquoi nous nous attendons au retour de la poliomyélite. C’est un risque pour toute l’Europe. Les germes ne s’arrêteront pas aux frontières.
Avez-vous pu parlé aux représentants des bailleurs de fonds de la zone euro ou de la Troïka sur la contre-productivité de ces coupes?
Uniquement avec des députés des Parlements nationaux et du Parlement européen. Récemment, une délégation du Bundestag allemand est venue nous voir. Ils ont admis qu’eux-mêmes avaient fait de mauvaises expériences avec les mesures d’austérité et qu’on avait dû revenir en arrière. Je leur ai proposé de faire pression sur le gouvernement de Mme Merkel pour qu’il fasse marche arrière dans le domaine des coupes budgétaires dans la santé publique grecque. On m’a répondu que cela relevait de la responsabilité de la Troïka, et non pas du gouvernement allemand.
Mais c’est lui qui, de commun accord avec les autres gouvernements de la zone euro, a chargé la Troïka d’imposer ces mesures à la Grèce.
C’est juste. Néanmoins, les députés ne se sentaient pas concernés.
Ni mêmes ceux des partis gouvernementaux de la CDU et du SPD?
Non. Pas même ceux-ci. En lieu et place, ils nous ont offert des dons pour notre clinique.
Il y avait de bonnes raisons de réformer à fond l’ancien système. Finalement, il était extrêmement dépensier et corrompu.
Certainement, des réformes étaient absolument nécessaires, mais on n’a pas réformé, on a simplement détruit tout le système de santé. On aurait dû mieux répartir les médecins et les cabinets sur tout le pays. On aurait dû réduire les prix des médicaments et l’influence des entreprises pharmaceutiques. Et bien sûr qu’il fallait combattre la corruption. Mais tout cela, on ne l’a pas fait, la seule chose, ce furent des coupes dans les budgets et des licenciements.
Etait-ce la faute des créanciers allemands et de la zone euro? La responsabilité ne revient-elle pas plutôt à l’ancien gouvernement grec composé de conservateurs et de sociaux-démocrates?
D’un point de vue formel, la responsabilité principale revient certainement aux anciens gouvernements grecs. Et les fonctionnaires de la Troïka le répèteront toujours. Cependant, en lisant les mémorandums et les rapports de la Troïka, vous verrez qu’elle a planifié ce programme brutal jusque dans les moindres détails.
Pourquoi des fonctionnaires non impliqués de Bruxelles ou de Washington auraient-ils la volonté d’imposer un tel procédé si cela n’apporte rien?
C’est une question que je me suis souvent posée. Pourquoi nous forcent-ils de faire une telle restriction dans nos dépenses, alors que cela ne mène qu’à davantage de dettes? Finalement, il ne me reste qu’une seule explication: il s’agit de mettre en pratique une idéologie affirmant que celui qui possède de l’argent a le droit à la vie, celui qui n’en a pas a le droit à la mort.
Autrefois, les médecins grecs demandaient en supplément à leur salaire étatique de l’argent aux patients. Vous aussi?
Non, je ne l’ai pas fait. C’est insupportable que cela se passe aujourd’hui encore – et qu’aucun de ces médecins n’ait été traduit en justice, pas un seul. Depuis plusieurs mois, j’essaie, au sein de l’association des médecins, d’inciter les comités concernés de s’y opposer. Malheureusement, en vain.
En même temps, il y en a beaucoup qui s’engagent contre la misère. Combien de médecins travaillent gratuitement ici?
Nous sommes une centaine de médecins de toutes les disciplines et 200 infirmiers et infirmières et aides-soignants.
Combien de cliniques ambulatoires semblables y a-t-il?
Dans toute la Grèce, il y en a 50, dont huit à Athènes.
Comment vous arrivez à financer cela?
Nous n’acceptons par principe jamais d’argent, uniquement des dons en nature. Heureusement, nous en obtenons beaucoup de la part de citoyens de toute l’Europe, notamment d’Allemagne et d’Autriche. Une petite partie nous parvient également de France et d’Italie. Le mois dernier, nous avons pu remettre deux chargements de camion de matériel provenant de nos donateurs à des hôpitaux publics.
Ces dons proviennent de Grecs émigrés?
Non, pas des Grecs, uniquement des citoyens normaux d’autres pays européens.
Donc les citoyens font preuve de la solidarité que leurs gouvernements refusent?
En Allemagne ou en France, il y des pans entiers de la société qui ne sont pas d’accord avec la politique de leurs gouvernements. J’en ai rencontré beaucoup qui ont honte de ce que leurs gouvernements ont imposé à la Grèce.
Vous et vos collègues, êtes vous en mesure de couvrir les besoins dans les autres centres médicaux gérés par des bénévoles?
Non, en aucun cas. Nous pouvons soulager la souffrance, mais cela ne peut remplacer les services de santé publique normaux. C’est vraiment tragique. Les hôpitaux publics manquent de tout, pas seulement de médecins, mais même de pansements et de désinfectants. Les conséquences sont souvent graves. L’année passée, il n’y avait, pendant des mois, dans une maternité au Nord de la Grèce plus de vrais clamps de cordon ombilical. Cela a mis en danger la vie de nombreux bébés.
Si la situation est si grave, il y a certainement de nombreuses personnes qui vous téléphonent jour après jour pour demander de l’aide. Comment arrivez-vous à supporter cela?
Parfois, c’est terrible. Je me réveille la nuit en pensant à la mère qui ne peut pas sauver son enfant ou au malade cancéreux ayant besoin d’un traitement coûteux que nous ne pouvons lui offrir. Il y a des jours où je me sens très frustré et déprimé.
Le nouveau gouvernement de gauche a promis de combattre cette situation d’urgence humanitaire. La situation ne s’est-elle pas améliorée depuis son entrée en fonction en février?
Quand une voiture dévale une pente à plein gaz et qu’on change le conducteur, la course vers l’abîme n’est pas encore terminée. Néanmoins, il y a maintenant des bons d’alimentation et de l’électricité pour les plus pauvres. Le nouveau gouvernement a promulgué une loi selon laquelle les non-assurés ont également accès aux hôpitaux publics. En réalité, tout cela n’apporte pas encore de réelle aide, car le système public est totalement débordé par manque de personnel et d’équipement.
Il n’y a pas assez de médecins et de soignants?
Oui, bien sûr. 4000 médecins sont partis à l’étranger dont 2500 en Allemagne. Même quand les gens obtiennent un rendez-vous, cela ne veut pas dire qu’on pourra les aider. Souvent les appareils nécessaires manquent ou les médicaments sont impayables. Il faut donc continuer à lutter et faire pression sur le gouvernement.
Les chances de pouvoir améliorer la situation sont-elles faibles?
Honnêtement, je n’attends pas grand-chose des gouvernements, ni d’ici ni du reste de l’Europe. La situation est trop embrouillée et échauffée. Je puise le plus d’espoir dans l’immense solidarité des gens entre eux, chez nous et par le grand soutien de nos amis en Allemagne et dans d’autres pays européens. Cela me donne du courage.
Avez-vous jamais pensé entrer en politique pour changer le système par cette voie?
Oui, j’y ai pensé. Mais plus par désespoir que par conviction. Je me suis même fait mettre sur une liste de Syriza lors des dernières élections parce que je m’y sentais obligé. Mais je n’en ai parlé à aucun journaliste, je n’ai pas fait de campagne et je n’ai pas été élu. Maintenant, j’en suis content. Ma place est aux côtés des malades, ils ont besoin de moi.
* Giorgios Vichas, 53 ans, est médecin et cardiologue dans un hôpital d’Athènes. Parallèlement, il dirige depuis quatre ans une polyclinique, où des médecins et d’autres professionnels de la santé apportent gratuitement dans leur temps libre de l’aide aux patients n’ayant plus d’assurance-maladie. Il est marié et a deux filles.
Concrètement des actions sont mises en place pour aider les Grecs,dont celle-ci ...
Le Collectif Solidarité France-Grèce pour la santé
[*]DISPENSAIRES ET PHARMACIES AUTOGÉRÉES
Les dispensaires et pharmacies sociaux solidaires sont des structures émergentes à double mission :
[*]Procurer des soins médicaux gratuits et des traitements médicamenteux à toutes les personnes qui sont privées de couverture sociale ou ne disposent pas des moyens financiers pour se soigner.
[*]Militer pour un système de santé public de qualité, accessible à toutes et à tous et pour le respect des droits des patients dans une société qui serait libérée de la férule de l’austérité. Pour cela les militants des dispensaires (des intervenants et des patients) en lien avec les organisations syndicales du secteur sanitaire et avec des associations citoyennes, revendiquent une santé pour tous. Ils organisent aussi des interventions auprès des administrations hospitalières pour imposer l’accès gratuit aux soins, parfois sous forme d’actions de manifestation ou d’occupation de locaux hospitaliers.
Les dispensaires et pharmacies sociaux solidaires sont une réponse militante aux mesures d’austérité et à la crise sociale présente en Grèce depuis 2009. Les plus anciens d’entre eux ont à peine plus de deux ans d’existence. Ce qui distingue ces structures des autres structures humanitaires, c’est leur engagement militant.
Jusqu’aujourd’hui, environ 50 dispensaires solidaires sociaux fonctionnent dans toute la Grèce grâce à l’action et le travail de bénévoles. Des médecins, généralistes ou spécialistes, des dentistes, des pharmaciens et des citoyens s’y engagent. Aujourd’hui environ 700 bénévoles y participent en tant que permanents ou membres des réseaux affiliés.
Des dizaines de milliers de patients sont soignés par les dispensaires sociaux.
Les dispensaires sociaux fonctionnent grâce aux dons citoyens et n’acceptent pas de subventions publiques ni dons d’entreprises privées. Ils dispensent des médicaments collectés par les citoyens. Les décisions sont prises en Assemblées Générales. Il y a un effort pour la mise en commun de moyens et la coordination de leurs actions. Des actions communes se font avec d’autres structures actives dans d’autres domaines de solidarité.
Les structures solidaires militent fermement pour le respect des droits pour toutes les personnes au delà des différences, et sont hostiles à toute notion de clientélisme ou de récupération à des fins étrangères à leurs objectifs. Il s’agit aussi d’une prise de position contre la société de pauvreté et de misère, présentée au peuple grec par les gouvernants comme seule alternative de survie.
http://www.okeanews.fr/wp-content/uploads/2015/06/solidarit%C3%A9_france_gr%C3%A8ce_sant%C3%A9_4pages_juin_2015.pdf
Possibilité pour chacun d'envoyer des médicaments ici
Ou du matériel médical ici
Si vous avez des médicaments et vous souhaitez les envoyer aux structures de santé autogérées en Grèce, vous êtes invités à prendre un contact directe avec les structures concernées.
Au lien ci-dessus, vous pouvez trouver la liste complète des dispensaires et pharmacies autogérés existants en Grèce avec leurs coordonnées.
Aussi, sur le plan suivant, vous pouvez visualiser la localisation exacte des structures sur la carte de Grèce.
Re: Le risque grec
On pourrait parler aussi des dizaines de milliers de personnes qui ont jusqu'à récemment touché des pensions de proches décédés, des insulaires Grecques qui ne paient pas d'impôts à l'état, des dessous de table pour construire n'importe où et ne jamais payer de taxe d'habitation, de cette loi débile qui permet à un propriétaire de ne pas payer de taxe d'habitation tant que la peinture extérieure de la maison n'est pas faite (du coup de superbes maisons ne sont jamais finies). On pourrait parler aussi des retraites à 50 ans, etc.
Moi je veux bien qu'on aide ceux qui en ont besoin mais ça doit passer par un gros changement de mentalité de la population et du travail sur les lois qui régissent ce pays de magouille.
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Piperyann- Membre Premium
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Re: Le risque grec
De l'église richissime qui paye très peu d’impôts, des armateurs qui n'en payent pas (il menacent de délocaliser), du cadastre non pas inexistant comme on le lit parfois mais pas à jour=> une baraque à chèvres transformée pour louer (au noir) aux touristes reste imposée comme une baraque à chèvres.
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Re: Le risque grec
C'est ton point de vue et à ce titre je le respecte ,maintenant tu as de gens qui sont dans la mouise la basPiperyann a écrit:On pourrait parler aussi des dizaines de milliers de personnes qui ont jusqu'à récemment touché des pensions de proches décédés, des insulaires Grecques qui ne paient pas d'impôts à l'état, des dessous de table pour construire n'importe où et ne jamais payer de taxe d'habitation, de cette loi débile qui permet à un propriétaire de ne pas payer de taxe d'habitation tant que la peinture extérieure de la maison n'est pas faite (du coup de superbes maisons ne sont jamais finies). On pourrait parler aussi des retraites à 50 ans, etc.
Moi je veux bien qu'on aide ceux qui en ont besoin mais ça doit passer par un gros changement de mentalité de la population et du travail sur les lois qui régissent ce pays de magouille.
et certains en France,font leur possible pour mettre en place des solutions concrètes en Grèce.
Je trouve cela honorable ,digne de respect car ces Français ne s'arrêtent pas à des amalgames ou des préjugés.
Tu parles de pays de magouille,la France est donc si vertueuse que ça?
Que dire de certains en France qui touchent les minimas sociaux sans scrupule,que dire de ceux qui profitent de notre système de santé à outrance,de ceux qui ont fait du black une habitude,de ceux qui magouillent pour tirer avantages de leur position et ce à tous les niveaux...
Je ne pense pas que les Français aient des leçons à donner au Grecs ,question magouille ...
Tu dis que cela doit passer par un grand changement de mentalité de la population, sincèrement je serai grec j'aurais sans doute agi de la même façon et j'aurais profité de certaines failles légales dans le système.
Le mec qui a construit sa baraque (et pas forcement un palace)et qui peut éviter de se faire tondre par les taxes ,tout en restant dans la légalité,ben il a raison..
Mais encore une fois je respecte ton point de vue;)
Dernière édition par Catharing le Ven 10 Juil 2015 - 21:32, édité 1 fois
Re: Le risque grec
Je suis d'accord avec toi Catharing, il y a des gens qui sont vraiment dans la mouise et qui ont été honnêtes toute leur vie.
Je ne pense pas que la France soit si vertueuse que ça mais il semble que certaines lois sont plus sensées; du temps où je vivais en France, on ne pouvait pas faire tout ce qu'on voulait non plus. (même si les grands magouilleurs arrivent à avoir tout ce qu'ils veulent).
Les failles légales du système... okay c'est légal mais aux dernières infos, il ne semble pas que le gouvernement va oeuvrer de ce côté, pourtant ce serait faire preuve de bon sens.
Je ne m'attaque pas aux personnes, à l'ouvrier modeste qui peine à s'en sortir, à la classe moyenne qui se fait tondre, ni au riche qui a le droit d'être riche et qui va trouver une combine pour continuer à s'enrichir.
Je m'attaque plus à un système de penser, à un mode de fonctionnement qu'aux personnes.
Les Irlandais ont pris des mesures vraiment drastiques et aujourd'hui le pays a remboursé sa dette. La situation n'est pas encore très fleurissante mais le système a été assainit et pour avoir traversé le pays encore la semaine dernière, je dirais que le pays est sur le bon chemin.
Je ne pense pas que la France soit si vertueuse que ça mais il semble que certaines lois sont plus sensées; du temps où je vivais en France, on ne pouvait pas faire tout ce qu'on voulait non plus. (même si les grands magouilleurs arrivent à avoir tout ce qu'ils veulent).
Les failles légales du système... okay c'est légal mais aux dernières infos, il ne semble pas que le gouvernement va oeuvrer de ce côté, pourtant ce serait faire preuve de bon sens.
Je ne m'attaque pas aux personnes, à l'ouvrier modeste qui peine à s'en sortir, à la classe moyenne qui se fait tondre, ni au riche qui a le droit d'être riche et qui va trouver une combine pour continuer à s'enrichir.
Je m'attaque plus à un système de penser, à un mode de fonctionnement qu'aux personnes.
Les Irlandais ont pris des mesures vraiment drastiques et aujourd'hui le pays a remboursé sa dette. La situation n'est pas encore très fleurissante mais le système a été assainit et pour avoir traversé le pays encore la semaine dernière, je dirais que le pays est sur le bon chemin.
Piperyann- Membre Premium
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Re: Le risque grec
Berlin envisage une sortie temporaire de la Grèce de l'euro pendant cinq ans
"C'est un papier de préparation interne", a souligné cette source, confirmant des informations du quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung (FAZ).
Ce document aurait été transmis aux autres Etats membres car les propositions de réformes avancées par Athènes ne sont pas suffisantes aux yeux de Berlin. "Il manque des domaines de réformes importants", aurait écrit le ministère allemand des Finances, cité par la FAZ.
Interrogé à Bruxelles, le porte-parole du ministre, Wolfgang Schäuble, s'est refusé samedi à tout commentaire.
Ce document n'a pas été discuté samedi à Bruxelles lors de la réunion de l'Eurogroupe consacrée au sort de la Grèce, selon plusieurs sources proches des discussions.
Source : http://www.boursorama.com/actualites/berlin-envisage-une-sortie-temporaire-de-la-grece-de-l-euro-pendant-cinq-ans-d200a794b3989bf7a7ed1744940664de
L'Allemagne envisage une sortie temporaire de la Grèce de la zone euro, d'une durée de cinq ans, si le pays n'améliore pas ses propositions de réformes, a indiqué une source européenne au fait des discussions, même si le sujet n'a pas été abordé samedi lors d'une réunion de l'Eurogroupe à Bruxelles.
"Il y a deux alternatives: soit une amélioration des propositions, ou un +Grexit+ temporaire", a affirmé cette source à l'AFP, citant un document de préparation allemand en circulation, mais qui n'a "pas été distribué" samedi aux ministres des Finances de la zone euro."C'est un papier de préparation interne", a souligné cette source, confirmant des informations du quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung (FAZ).
Ce document aurait été transmis aux autres Etats membres car les propositions de réformes avancées par Athènes ne sont pas suffisantes aux yeux de Berlin. "Il manque des domaines de réformes importants", aurait écrit le ministère allemand des Finances, cité par la FAZ.
Interrogé à Bruxelles, le porte-parole du ministre, Wolfgang Schäuble, s'est refusé samedi à tout commentaire.
Ce document n'a pas été discuté samedi à Bruxelles lors de la réunion de l'Eurogroupe consacrée au sort de la Grèce, selon plusieurs sources proches des discussions.
Source : http://www.boursorama.com/actualites/berlin-envisage-une-sortie-temporaire-de-la-grece-de-l-euro-pendant-cinq-ans-d200a794b3989bf7a7ed1744940664de
albertspetz- Membre Premium
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Re: Le risque grec
Je trouve, ce Grexit temporaire redoutable et habile.
L'Europe politiquement ne sera pas taxée d'avoir lâché un de ses pays membres et la Grèce sera obligée de se restructurer assurément.
L'Europe politiquement ne sera pas taxée d'avoir lâché un de ses pays membres et la Grèce sera obligée de se restructurer assurément.
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Re: Le risque grec
Aristote a écrit:"Je trouve, ce Grexit temporaire redoutable et habile.
L'Europe politiquement ne sera pas taxée d'avoir lâché un de ses pays membres et la Grèce sera obligée de se restructurer assurément."
Redoutable,certes mais avant tout hypocrite car c'est comme même une sortie de la
Grèce et croire qu'en cinq ans qu'un pays peu changer du tout au tout n'est pas réaliste.
Amha,prendre une décision sans en vouloir en assumer la paternité ni les conséquences
est un cas typique de lâcheté.
troisgriffes- Membre
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Re: Le risque grec
Je n'ai pas pu analyser ici le déroulement de la crise grecque ces derniers jours. J'ai quand même suivi ce qui se passait, mais je n'ai rien vu de décisif.
Nota : sur ce dossier, je continue à prendre comme source Le Figaro (les citations entre guillemets viennent de là), car c'est un journal très compétent sur les questions économiques et européennes. Contrairement à d'autres, ils ont des moyens à y consacrer, ils ne se contentent pas de recopier les dépêches d'agence de presse. Certes, c'est un journal marqué à droite. Au moins, ça a le mérite d'être clair. Je trouve cela plus facile d'analyser les infos d'un journal dont la tendance est claire. Si on n'est pas d'accord avec leur point de vue, on peut apporter les critiques et les corrections nécessaires. De toute façon, conformément à ligne d'Olduvaï, j'essaie de dégager les faits de façon aussi objective que possible.
Petit retour en arrière : le programme de la semaine passée devait être celui-là :
Que s'est-il passé depuis ?
Jeudi 9 juillet, les propositions de réformes du gouvernement grec, "attendues par les créanciers avant jeudi minuit, ont été transmises... une heure et demie avant la date limite!". Sans rentrer dans le détail de ces propositions, "la Grèce s'engage à adopter une grande partie des mesures proposées par les créanciers le 26 juin...et rejetées par référendum par le peuple". Le gouvernement grec a donc fait des concessions importantes dans ces propositions.
Vendredi 10 juillet, la "droite" salue globalement ces concessions et dit que le maintien dans l'euro se rapproche, d'autres plus à gauche parlent de "trahison" : il ne fait pas de doute que les propositions grecques ont fait d'énormes progrès dans le sens de qui était attendu par les créanciers et reprennent de très près le plan proposé par l'europe le 26 juin.
Au passage, vendredi, Jean-Claude Trichet, ex-Président de la BCE signale qu'un Grexit "coûterait très cher à l'Europe (...) non seulement pour les Grecs, forcés de vivre «un bouleversement terrible et douloureux», mais aussi pour les créanciers qui «devraient renoncer à la quasi-totalité de leurs remboursements» (...). «Le risque d'une contagion géopolitique en Europe est sous-estimé, notamment en Allemagne»".
C'est ce que j'avais dit en me basant notamment sur le précédent argentin, mais c'est rassurant de voir cette idée confirmée par un économiste "orthodoxe" : un Grexit irait forcément de pair avec un énorme défaut sur la dette.
Ces propositions ont été étudiées par les "créanciers", c'est à dire "le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, celui de la BCE Mario Draghi, la directrice du FMI Christine Lagarde et le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem" vendredi en début d'après-midi lors d'une téléconférence. En soirée, on a appris que ces propositions ont été évaluées par ces créanciers "positive", y voyant "une base de négociation" en vue d'un troisième plan d'aide d'un montant de 74 milliards d'euros. D'où, feu vert pour qu'elles soient examinées samedi par l'Eurogroupe.
Dans la nuit de vendredi à samedi, le parlement grec a adopté les propositions de réforme par "251 votes positifs sur un total de 300 députés". Mais ce vote a fait apparaître l'opposition d'une partie des députés de Syriza (certains se sont abstenus, d'autres ne sont pas venus... dont Varoufakis, l'ex-ministre des finances).
Toujours vendredi, on réalise que "Même si la Grèce et ses partenaires européens s'entendent dimanche sur un troisième plan d'aide, tout ne sera pas joué. En réalité, huit Parlements de la zone euro seront encore impliqués, le Bundestag devra même se prononcer deux fois. "
Nota : sur ce dossier, je continue à prendre comme source Le Figaro (les citations entre guillemets viennent de là), car c'est un journal très compétent sur les questions économiques et européennes. Contrairement à d'autres, ils ont des moyens à y consacrer, ils ne se contentent pas de recopier les dépêches d'agence de presse. Certes, c'est un journal marqué à droite. Au moins, ça a le mérite d'être clair. Je trouve cela plus facile d'analyser les infos d'un journal dont la tendance est claire. Si on n'est pas d'accord avec leur point de vue, on peut apporter les critiques et les corrections nécessaires. De toute façon, conformément à ligne d'Olduvaï, j'essaie de dégager les faits de façon aussi objective que possible.
Petit retour en arrière : le programme de la semaine passée devait être celui-là :
Barnabé a écrit:
- Le programme selon F. Hollande [annoncé mardi 7 juillet au soir] : "Mercredi, la Grèce fait ses propositions pour un programme d'aide, jeudi elle précise son programme de réformes. Samedi, l'Eurogroupe statue et dimanche, les chefs d'État européens"
Que s'est-il passé depuis ?
Jeudi 9 juillet, les propositions de réformes du gouvernement grec, "attendues par les créanciers avant jeudi minuit, ont été transmises... une heure et demie avant la date limite!". Sans rentrer dans le détail de ces propositions, "la Grèce s'engage à adopter une grande partie des mesures proposées par les créanciers le 26 juin...et rejetées par référendum par le peuple". Le gouvernement grec a donc fait des concessions importantes dans ces propositions.
Vendredi 10 juillet, la "droite" salue globalement ces concessions et dit que le maintien dans l'euro se rapproche, d'autres plus à gauche parlent de "trahison" : il ne fait pas de doute que les propositions grecques ont fait d'énormes progrès dans le sens de qui était attendu par les créanciers et reprennent de très près le plan proposé par l'europe le 26 juin.
Au passage, vendredi, Jean-Claude Trichet, ex-Président de la BCE signale qu'un Grexit "coûterait très cher à l'Europe (...) non seulement pour les Grecs, forcés de vivre «un bouleversement terrible et douloureux», mais aussi pour les créanciers qui «devraient renoncer à la quasi-totalité de leurs remboursements» (...). «Le risque d'une contagion géopolitique en Europe est sous-estimé, notamment en Allemagne»".
C'est ce que j'avais dit en me basant notamment sur le précédent argentin, mais c'est rassurant de voir cette idée confirmée par un économiste "orthodoxe" : un Grexit irait forcément de pair avec un énorme défaut sur la dette.
Ces propositions ont été étudiées par les "créanciers", c'est à dire "le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, celui de la BCE Mario Draghi, la directrice du FMI Christine Lagarde et le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem" vendredi en début d'après-midi lors d'une téléconférence. En soirée, on a appris que ces propositions ont été évaluées par ces créanciers "positive", y voyant "une base de négociation" en vue d'un troisième plan d'aide d'un montant de 74 milliards d'euros. D'où, feu vert pour qu'elles soient examinées samedi par l'Eurogroupe.
Dans la nuit de vendredi à samedi, le parlement grec a adopté les propositions de réforme par "251 votes positifs sur un total de 300 députés". Mais ce vote a fait apparaître l'opposition d'une partie des députés de Syriza (certains se sont abstenus, d'autres ne sont pas venus... dont Varoufakis, l'ex-ministre des finances).
Toujours vendredi, on réalise que "Même si la Grèce et ses partenaires européens s'entendent dimanche sur un troisième plan d'aide, tout ne sera pas joué. En réalité, huit Parlements de la zone euro seront encore impliqués, le Bundestag devra même se prononcer deux fois. "
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Re: Le risque grec
samedi 11 juillet
un peu anecdotique mais intéressant pour voir comment une photo peut manipuler l'opinion en prétendant montre "la réalité".
En réponse à un tweet du journal The Economist qui prétendait que les rayons des supermarchés grecs sont vides (et à des photos publiées montrant des rayons vides), un twitto envoie des photos d'un supermarché grec parfaitement approvisionné et dit au journal "d'arrêter de dire des choses fausses". Il parle de "shelfie", joli jeu de mot entre selfie, une photo qu'on prend de soi-même genre "j'y étais", et shelf qui veut dire rayon. Un "shelfie", c'est donc une photo de rayonnages de supermarchés prise pour montrer leur état du moment !
https://twitter.com/hashtag/TheSupermarketTheory?src=hash
Les limites bancaires vont durer plusieurs mois ! "S'exprimant sur la chaîne de télévision Mega TV, [le ministre grec de l'Economie, George Stathakis] a dit que les banques grecques pourraient rouvrir dès la semaine prochaine si un accord est trouvé ce week-end à Bruxelles avec les créanciers d'Athènes, mais que les restrictions sur les retraits d'argent et l'exportation de devises resteraient en place "pour deux mois ou quelques mois"." Pour autant ces contrôles seraient levés progressivement, les transactions entre entreprises étant "restaurées immédiatement". Quand je disais qu'il est nécessaire d'avoir des réserves de cash pour faire face à une crise de ce type !
La réunion de l'Eurogroupe de samedi, débutée à 15h00, n'a pas permis de trouver un accord.
Ambiance "Selon une source européenne, l'Allemagne incarnée par l'inflexible Wolfgang Schäuble était appuyée sur sa ligne dure par la Finlande et la Slovaquie. La France, dont le ministre Michel Sapin a revendiqué le rôle de «trait d'union», serait soutenue par une dizaine de pays, le reste cinq ou six Etats adoptant une position plus neutre selon une source."
Ce qui s'en dégageait samedi soir :
- gros problème de manque de confiance envers la Grèce. En substance : c'est pas tout de proposer des réformes, il faut aussi les faire". Du coup, il est demandé à la Grèce de faire passer de nombreuses réformes dès la semaine prochaine, notamment "les hausses de TVA, l'allongement de l'âge de la retraite et la création d'une administration fiscale indépendante".
- l'Allemagne a dans sa manche un plan pour que la grèce fasse une "sortie temporaire" de la zone euro de 5 ans. Mais ce plan n'a pas été discuté par l'Eurogroupe.
- la Grèce demande un plan d'urgence de 25 milliards pour pouvoir faire face aux échéances urgentes et ré-ouvrir les banques. On voit donc se dessiner deux types de discussion : plan d'urgence ; plan à moyen et long terme.
Voilà pour samedi.
un peu anecdotique mais intéressant pour voir comment une photo peut manipuler l'opinion en prétendant montre "la réalité".
En réponse à un tweet du journal The Economist qui prétendait que les rayons des supermarchés grecs sont vides (et à des photos publiées montrant des rayons vides), un twitto envoie des photos d'un supermarché grec parfaitement approvisionné et dit au journal "d'arrêter de dire des choses fausses". Il parle de "shelfie", joli jeu de mot entre selfie, une photo qu'on prend de soi-même genre "j'y étais", et shelf qui veut dire rayon. Un "shelfie", c'est donc une photo de rayonnages de supermarchés prise pour montrer leur état du moment !
https://twitter.com/hashtag/TheSupermarketTheory?src=hash
Les limites bancaires vont durer plusieurs mois ! "S'exprimant sur la chaîne de télévision Mega TV, [le ministre grec de l'Economie, George Stathakis] a dit que les banques grecques pourraient rouvrir dès la semaine prochaine si un accord est trouvé ce week-end à Bruxelles avec les créanciers d'Athènes, mais que les restrictions sur les retraits d'argent et l'exportation de devises resteraient en place "pour deux mois ou quelques mois"." Pour autant ces contrôles seraient levés progressivement, les transactions entre entreprises étant "restaurées immédiatement". Quand je disais qu'il est nécessaire d'avoir des réserves de cash pour faire face à une crise de ce type !
La réunion de l'Eurogroupe de samedi, débutée à 15h00, n'a pas permis de trouver un accord.
Ambiance "Selon une source européenne, l'Allemagne incarnée par l'inflexible Wolfgang Schäuble était appuyée sur sa ligne dure par la Finlande et la Slovaquie. La France, dont le ministre Michel Sapin a revendiqué le rôle de «trait d'union», serait soutenue par une dizaine de pays, le reste cinq ou six Etats adoptant une position plus neutre selon une source."
Ce qui s'en dégageait samedi soir :
- gros problème de manque de confiance envers la Grèce. En substance : c'est pas tout de proposer des réformes, il faut aussi les faire". Du coup, il est demandé à la Grèce de faire passer de nombreuses réformes dès la semaine prochaine, notamment "les hausses de TVA, l'allongement de l'âge de la retraite et la création d'une administration fiscale indépendante".
- l'Allemagne a dans sa manche un plan pour que la grèce fasse une "sortie temporaire" de la zone euro de 5 ans. Mais ce plan n'a pas été discuté par l'Eurogroupe.
- la Grèce demande un plan d'urgence de 25 milliards pour pouvoir faire face aux échéances urgentes et ré-ouvrir les banques. On voit donc se dessiner deux types de discussion : plan d'urgence ; plan à moyen et long terme.
Voilà pour samedi.
Barnabé- Membre Premium
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Re: Le risque grec
dimanche 12 juillet, jour qui devait être celui de l'accord donné par le Sommet européen (les chefs d'Etat) sur le plan de sauvetage.
On en sait un peu plus sur l'opposition interne à Syriza : "Quinze des 149 députés du parti de la gauche radicale Syriza [au parlement grec], ont annoncé qu'ils ne pouvaient soutenir les mesures d'austérité annoncées par le Premier ministre Alexis Tsipras pour répondre aux exigences des créanciers d'Athènes.
Lors du vote sur les propositions du gouvernement dans la nuit de vendredi à samedi, dix députés du parti gouvernemental se sont abstenus ou bien ont voté contre et sept autres n'étaient pas présents."
Un ministre de Syriza a déjà donné la réponse : si vous n'êtes pas d'accord il faut quitter le parti. Il y a donc bien une crise interne à Syriza avec une frange "dure" du parti qui refuse les mesures d'austérité.
L'Eurogroupe (la réunion des ministres des finances de la zone euro) dont les travaux ont été suspendus samedi à minuit doit les reprendre ce dimanche à 11h00.
A 9h51, le Président du Conseil Européen annonce que le sommet européen (des 28 chefs d'état) prévu à 18h00 est annulé et remplacé par un Sommet de la zone euro (les chefs d'Etat et de gouvernement des 19 pays de la zone euro). "On" explique que c'est plus favorable car il est plus facile de se mettre d'accord à 19. Néanmoins, ce genre de changement de dernière minute fait un peu désordre, si vous voulez mon avis.
Signe de la difficulté des débats : l'Eurogroupe s'est terminé (vers 16h00) seulement quelques minutes avant le début du sommet de la zone euro (prévu à 16h00, aurait débuté vers 16h15). Habituellement il y a au moins quelques heures de battement !
Ces négociations montrent aussi l'éclatement du couple franco-allemand. A leur arrivée à Bruxelles, les déclarations de Hollande et Merkel étaient opposées : Hollande annonçant "la France va tout faire pour trouver un accord dès ce soir" tout en refusant l'idée d'un "Grexit provisoire" proposé par l'Allemagne ; tandis que "Merkel a déclaré ne pas vouloir "un accord à n'importe quel prix" tout en avouant que, selon elle, "l'Eurogroupe ne conseille pas aux dirigeants d'ouvrir des négociations sur un plan d'aide à la Grèce" ce soir."
Le document final établi par l'Eurogroupe à 16h00 et transmis aux chefs d'état du sommet de la zone euro est le suivant (en anglais) (les passages entre crochets sont ceux qui n'ont pas fait consensus) :
http://fr.scribd.com/doc/271375154/Propositions-de-l-Eurogroupe-du-11-juillet-2015
Voici le résumé de son contenu :
Autrement dit : les propositions grecques, pourtant très proches des demandes des créanciers du 26 juin, ne suffisent pas. Pour envisager un accord, ce texte pose toute une série de nouvelles exigences, qu'on peut résumer comme étant un programme ultra-libéral complètement à l'opposé du programme politique de Zyriza. Indépendamment de savoir qui a raison et quelle politique est la mieux adaptée, on est bien obligé d'analyser ce texte comme le déni total de la souveraineté nationale, comme une humiliation totale de Tsipras et de Syriza. Ce texte dit à un gouvernement d'extrême-gauche anti-austérité : "soit vous mettez en oeuvre un programme ultra-libéral à l'extrême opposé de ce pour quoi vous avez été élus, soit c'est le Grexit". (enfin bon, quand je dis "ultra-libéral", c'est pas non plus dans le sens d'un affaiblissement de l'Etat, puisqu'il est demandé un renforcement de l'administration ; c'est plutôt "économie ultra-libérale mais sous la férule d'un Etat fort qui se charge de faire appliquer les lois, de collecter les impôts... et d'appliquer les diktats de la troïka").
Bref, reprenons ce sommet de la zone euro, début vers 16h15. Vers 18h00, le président Donald Tusk suspend la séance pendant presque 2 heures pour permettre des négociations bilatérales. En particulier, une réunion s'est tenu entre François Hollande, Angela Merkel et Alexis Tsipras, en compagnie du président du Conseil européen Donald Tusk. D'après Le Guardian citant un haut officiel, cette réunion aurait tourné à un "extensive mental waterboarding". Quel que soit le sens de cette expression, on peut en conclure que ça ne s'est pas bien passé...
Ce dimanche soir, des infos d'agences de presse indiquent que les Grecs veulent un accord immédiat "pour éviter l'effondrement des banques". En effet, cela fait plusieurs jours que diverses sources préviennent que les banques grecques ne tiendront pas longtemps à ce régime. Ça confirme, a posteriori, que la décision de la BCE de ne pas augmenter l'ELA était un moyen de pression extrêmement fort. Les banques grecques sont au bord de la faillite et c'est bien cela qui met la pression maximale sur le gouvernement grec. La question des liquidités immédiates est encore plus urgente et vitale que la question d'un accord sur un nouveau plan de prêt à la Grèce.
Dans la série "je rajoute à la dernière minute des exigences inacceptables par la Grèce", on apprend dimanche vers 23h30 que les négociation du Sommet achoppent actuellement sur un point : "Pour obtenir des garanties supplémentaires de la Grèce en matière de bonne gestion budgétaire, Berlin propose l'établissement d'un fonds alimenté par le produit des privatisations et servirait à rembourser la dette. Une humiliation pour Athènes."
Voilà pour dimanche.
On en sait un peu plus sur l'opposition interne à Syriza : "Quinze des 149 députés du parti de la gauche radicale Syriza [au parlement grec], ont annoncé qu'ils ne pouvaient soutenir les mesures d'austérité annoncées par le Premier ministre Alexis Tsipras pour répondre aux exigences des créanciers d'Athènes.
Lors du vote sur les propositions du gouvernement dans la nuit de vendredi à samedi, dix députés du parti gouvernemental se sont abstenus ou bien ont voté contre et sept autres n'étaient pas présents."
Un ministre de Syriza a déjà donné la réponse : si vous n'êtes pas d'accord il faut quitter le parti. Il y a donc bien une crise interne à Syriza avec une frange "dure" du parti qui refuse les mesures d'austérité.
L'Eurogroupe (la réunion des ministres des finances de la zone euro) dont les travaux ont été suspendus samedi à minuit doit les reprendre ce dimanche à 11h00.
A 9h51, le Président du Conseil Européen annonce que le sommet européen (des 28 chefs d'état) prévu à 18h00 est annulé et remplacé par un Sommet de la zone euro (les chefs d'Etat et de gouvernement des 19 pays de la zone euro). "On" explique que c'est plus favorable car il est plus facile de se mettre d'accord à 19. Néanmoins, ce genre de changement de dernière minute fait un peu désordre, si vous voulez mon avis.
Signe de la difficulté des débats : l'Eurogroupe s'est terminé (vers 16h00) seulement quelques minutes avant le début du sommet de la zone euro (prévu à 16h00, aurait débuté vers 16h15). Habituellement il y a au moins quelques heures de battement !
Ces négociations montrent aussi l'éclatement du couple franco-allemand. A leur arrivée à Bruxelles, les déclarations de Hollande et Merkel étaient opposées : Hollande annonçant "la France va tout faire pour trouver un accord dès ce soir" tout en refusant l'idée d'un "Grexit provisoire" proposé par l'Allemagne ; tandis que "Merkel a déclaré ne pas vouloir "un accord à n'importe quel prix" tout en avouant que, selon elle, "l'Eurogroupe ne conseille pas aux dirigeants d'ouvrir des négociations sur un plan d'aide à la Grèce" ce soir."
Le document final établi par l'Eurogroupe à 16h00 et transmis aux chefs d'état du sommet de la zone euro est le suivant (en anglais) (les passages entre crochets sont ceux qui n'ont pas fait consensus) :
http://fr.scribd.com/doc/271375154/Propositions-de-l-Eurogroupe-du-11-juillet-2015
Voici le résumé de son contenu :
source : http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/07/13/ce-que-contient-l-accord-voulu-par-l-eurogroupe_4680737_3234.html#oj4B1xJQtMTd78lx.99Le Monde a écrit:Le texte de quatre pages met d’abord l’accent sur « le besoin crucial de reconstruire la confiance avec les autorités grecques ». Pour cela :
Il en appelle à l’implication totale du Fonds monétaire international, qui a jusque-là refusé de remettre la main à la poche en raison du défaut de paiement grec acté depuis le 1er juillet. L’Eurogroupe pose toutefois le soutien de l’institution comme un prérequis à tout nouveau programme d’aide par l’intermédiaire du Mécanisme européen de stabilité. Le montant de celui-ci est évalué entre 82 et 86 milliards d’euros dans le document.
Ensuite, l’Eurogroupe demande à la Grèce des efforts en trois temps :
D’ici au 15 juillet, c’est-à-dire mercredi, Athènes doit adopter une série de mesures prioritaires incluant, entre autres, une réforme de la TVA et du système fiscal ou encore des mesures anticipées préparant une réforme du système des retraites.
Si le gouvernement Tsipras parvient à faire adopter ces mesures, il ouvrirait la voie à un accord multilatéral qui aura lui-même une nouvelle série de conditions : un durcissement des réformes proposées par Athènes censé prendre mieux en compte la situation économique et financière de la Grèce, une réforme des retraites, une réforme commerciale conforme aux recommandations de l’OCDE (incluant des mesures sur le travail du dimanche ou encore la réglementation des soldes…), la privatisation de la compagnie d’électricité, une révision du droit du travail (en matière de négociations collectives, de licenciements collectifs…) et un renforcement du secteur financier.
Enfin, et plus largement, il évoque la modernisation et le renforcement de l’administration grecque, une amélioration des méthodes de travail avec les institutions européennes. Surtout, il recommande une vague de privatisations, ou — les chefs d’Etat sont encore en train de négocier sur ce point — la mise en place d’un fonds basé au Luxembourg, chargé de la gestion des privatisations et des actifs qui en émaneraient. Une proposition qu’Alexis Tsipras rejette fermement. Mais la seule alternative à celle-ci, sur laquelle campe l’Allemagne, figure en toute fin de document, sans avoir fait l’unanimité à l’Eurogroupe : « Si un accord ne pouvait être trouvé, la Grèce se verrait proposer de rapides négociations sur une sortie temporaire de la zone euro, avec une possibilité de restructuration de sa dette ».
Autrement dit : les propositions grecques, pourtant très proches des demandes des créanciers du 26 juin, ne suffisent pas. Pour envisager un accord, ce texte pose toute une série de nouvelles exigences, qu'on peut résumer comme étant un programme ultra-libéral complètement à l'opposé du programme politique de Zyriza. Indépendamment de savoir qui a raison et quelle politique est la mieux adaptée, on est bien obligé d'analyser ce texte comme le déni total de la souveraineté nationale, comme une humiliation totale de Tsipras et de Syriza. Ce texte dit à un gouvernement d'extrême-gauche anti-austérité : "soit vous mettez en oeuvre un programme ultra-libéral à l'extrême opposé de ce pour quoi vous avez été élus, soit c'est le Grexit". (enfin bon, quand je dis "ultra-libéral", c'est pas non plus dans le sens d'un affaiblissement de l'Etat, puisqu'il est demandé un renforcement de l'administration ; c'est plutôt "économie ultra-libérale mais sous la férule d'un Etat fort qui se charge de faire appliquer les lois, de collecter les impôts... et d'appliquer les diktats de la troïka").
Bref, reprenons ce sommet de la zone euro, début vers 16h15. Vers 18h00, le président Donald Tusk suspend la séance pendant presque 2 heures pour permettre des négociations bilatérales. En particulier, une réunion s'est tenu entre François Hollande, Angela Merkel et Alexis Tsipras, en compagnie du président du Conseil européen Donald Tusk. D'après Le Guardian citant un haut officiel, cette réunion aurait tourné à un "extensive mental waterboarding". Quel que soit le sens de cette expression, on peut en conclure que ça ne s'est pas bien passé...
Ce dimanche soir, des infos d'agences de presse indiquent que les Grecs veulent un accord immédiat "pour éviter l'effondrement des banques". En effet, cela fait plusieurs jours que diverses sources préviennent que les banques grecques ne tiendront pas longtemps à ce régime. Ça confirme, a posteriori, que la décision de la BCE de ne pas augmenter l'ELA était un moyen de pression extrêmement fort. Les banques grecques sont au bord de la faillite et c'est bien cela qui met la pression maximale sur le gouvernement grec. La question des liquidités immédiates est encore plus urgente et vitale que la question d'un accord sur un nouveau plan de prêt à la Grèce.
Dans la série "je rajoute à la dernière minute des exigences inacceptables par la Grèce", on apprend dimanche vers 23h30 que les négociation du Sommet achoppent actuellement sur un point : "Pour obtenir des garanties supplémentaires de la Grèce en matière de bonne gestion budgétaire, Berlin propose l'établissement d'un fonds alimenté par le produit des privatisations et servirait à rembourser la dette. Une humiliation pour Athènes."
Voilà pour dimanche.
Barnabé- Membre Premium
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Re: Le risque grec
Lundi 13 juillet :
Après 17 heures d'un sommet très tendu qui s'est prolongé toute la nuit, celui-ci s'est terminé lundi 13 juillet au matin, peu avant 9 heures. Le communiqué final de ce Sommet peut être consulté ici (en français) : http://www.youscribe.com/catalogue/tous/actualite-et-debat-de-societe/actualite-evenements/grece-declaration-du-sommet-de-la-zone-euro-concernant-l-accord-sur-2595635
Le Figaro le résume en un titre : "Pour rester dans l'euro, la Grèce contrainte d'accepter une étroite tutelle".
Un ministre de Syriza fait le même constat "«Soit nous encaissons ces mesures draconiennes, soit notre économie connaît la mort subite, résume le ministre des Réformes Georges Katrougalos, c'est l'Europe de l'austérité qui a gagné.»" (vous voyez que le Figaro peut être d'accord avec un ministre d'extrême gauche ! )
A noter : le résultat de ce Sommet, ce n'est pas un accord de prêt, mais une liste de conditions préalables à un accord de prêt qui portrerait sur 82 à 86 milliards d'euros. "«Après mise en œuvre et vérification», il permettrait à l'UE, à la BCE et au FMI «de négocier un protocole d'accord»."
Le contenu de ces exigences :
- une série de mesures à faire accepter par le parlement grec d'ici mercredi : Généralisation d'une TVA alourdie, refonte du système de retraite, introduction de réductions quasi automatiques des dépenses en cas de dérapage (donc, la fin de la souveraineté budgétaire).
- il faut ensuite le feu vert de plusieurs parlements européens : Allemagne, Autriche, Estonie, Finlande, Pays-Bas et Slovaquie. Parmi ceux-ci, rappelez-vous que l'Allemagne, la Finlande et la Slovaquie sont particulièrement réticents à aider la Grèce. Ce passage devant les parlements n'est donc pas gagné d'avance.
- la poursuite du mandat du FMI au-delà du printemps 2016, l'introduction de procédures de licenciement collectif inédites en Grèce, le «réexamen rigoureux» du pouvoir syndical et des négociations collectives.
- "Le gouvernement [grec] «devra consulter les institutions (créancières) et convenir avec elles de tout projet législatif» lié au plan de redressement, et ce «avant de le soumettre à la consultation publique ou au Parlement»". Perte évidente d'une partie de la souveraineté nationale.
- "La troïka, officiellement réinstallée d'un même trait à Athènes, obtient des pouvoirs qui s'apparentent à ceux d'un régent".
- et enfin, le fameux fonds de gestion des privatisations, qui pourrait dégager 50 milliards d'euros, que l'Allemagne voulait totalement indépendant de la grèce, basé au Luxembourg et totalement dédié au remboursement de la dette, est le point qui a failli faire achopper les négocations. Ce sujet a fait l'objet d'un compromis : "12,5 milliards serviront à réduire le ratio d'endettement, 12,5 milliards aux investissements" et 25 milliards pour la recapitalisation des banques grecques. Ce fonds sera basé à Athènes mais "sous le contrôle des institutions européennes".
- sur la restructuration de la dette grecque, qui était une demande forte de la Grèce, le texte envisage "un allongement éventuel des périodes de grâce et des délais de remboursement" mais exclut une décote nominale (donc, pas d'effacement même partiel de la dette).
Voici une analyse des conséquences et des difficultés qui attendent encore la Grèce, par l'Express/L'expansion : http://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/crise-grecque-pourquoi-l-histoire-est-tres-loin-d-etre-terminee_1698507.html
De plus, ce que je crois comprendre à la lecture de ce texte et des diverses sources que j'ai consultées, c'est que la zone euro n'exclut pas la faillite d'une ou plusieurs banques grecques. En appliquant le mécanisme mis en place suite à la crise chypriote : ceux qui prennent le bouillon, ce sont les clients des banques ("haircut") et leurs actionnaires. Ce n'est pas un hasard si le parlement grec doit adopter d'urgence, avant le 22 juillet, la transposition de la "Directive sur le redressement et la résolution des crises bancaires (BRRD)".
Pour résumer :
- le gouvernement grec a fait ses propositions jeudi soir ; le Sommet de la zone euro, qui s'est terminé lundi matin, lui répond : "plutôt ok sur le principe mais voici une nouvelle série d'exigences".
- il n'y a donc pas encore d'accord. Il y a d'abord des mesures à ratifier en urgence par le parlement grec, des accords de principe qui doivent être votés par plusieurs parlements européens dont certains clairement hostiles à un soutien à la Grèce... Même si ça aboutit favorablement, il faudra sans doute encore 2 à 4 semaines avant la finalisation de l'accord sur ce plan de prêts...
- si l'accord est finalement conclu, il s'apparente à une mise sous tutelle de la Grèce.
- même si cet accord prenait effet, le redémarrage de l'économie grecque va être très difficile : pas de confiance, banques au bord de la faillite, un mois de juillet qui va être catastrophique en termes de PIB et de rentrées fiscales... et des mesures austéritaires qui sont contradictoires avec une reprise économique, comme le confirment de nombreux économistes.
- il n'y a pas eu de prêt d'urgence permettant de ré-ouvrir les banques, même si des discussions restent en cours dans l'Eurogroupe pour trouver une solution sur ce point. Concrètement, les banques grecques restent fermées jusqu'à nouvel ordre ! Les contrôles des capitaux devraient être levés progressivement, notamment pour permettre aux entreprises de redémarrer... mais ils risquent de durer "plusieurs mois". Le particulier grec n'est pas près de disposer librement de son argent ! Et, en cas de faillite d'une ou plusieurs banques, les déposants doivent de plus s'attendre à des pertes !
- et enfin, notons que l'Europe en sort affaiblie, le couple franco-allemand en sort affaibli. Alors que ça fait maintenant des semaines qu'on nous annonce un accord imminent, à chaque fois il en sort de nouvelles exigences, de nouvelles échéances.
Pour résumer le résumé : on n'est pas sortis de l'auberge !
(Tous les passages entre guillemets, qui ne sont pas crédités autrement, viennent du Figaro.)
(PS : j'espère qu'il y a quelques foreumeurs qui s'intéressent au sujet et lisent mes textes !)
Après 17 heures d'un sommet très tendu qui s'est prolongé toute la nuit, celui-ci s'est terminé lundi 13 juillet au matin, peu avant 9 heures. Le communiqué final de ce Sommet peut être consulté ici (en français) : http://www.youscribe.com/catalogue/tous/actualite-et-debat-de-societe/actualite-evenements/grece-declaration-du-sommet-de-la-zone-euro-concernant-l-accord-sur-2595635
Le Figaro le résume en un titre : "Pour rester dans l'euro, la Grèce contrainte d'accepter une étroite tutelle".
Un ministre de Syriza fait le même constat "«Soit nous encaissons ces mesures draconiennes, soit notre économie connaît la mort subite, résume le ministre des Réformes Georges Katrougalos, c'est l'Europe de l'austérité qui a gagné.»" (vous voyez que le Figaro peut être d'accord avec un ministre d'extrême gauche ! )
A noter : le résultat de ce Sommet, ce n'est pas un accord de prêt, mais une liste de conditions préalables à un accord de prêt qui portrerait sur 82 à 86 milliards d'euros. "«Après mise en œuvre et vérification», il permettrait à l'UE, à la BCE et au FMI «de négocier un protocole d'accord»."
Le contenu de ces exigences :
- une série de mesures à faire accepter par le parlement grec d'ici mercredi : Généralisation d'une TVA alourdie, refonte du système de retraite, introduction de réductions quasi automatiques des dépenses en cas de dérapage (donc, la fin de la souveraineté budgétaire).
- il faut ensuite le feu vert de plusieurs parlements européens : Allemagne, Autriche, Estonie, Finlande, Pays-Bas et Slovaquie. Parmi ceux-ci, rappelez-vous que l'Allemagne, la Finlande et la Slovaquie sont particulièrement réticents à aider la Grèce. Ce passage devant les parlements n'est donc pas gagné d'avance.
- la poursuite du mandat du FMI au-delà du printemps 2016, l'introduction de procédures de licenciement collectif inédites en Grèce, le «réexamen rigoureux» du pouvoir syndical et des négociations collectives.
- "Le gouvernement [grec] «devra consulter les institutions (créancières) et convenir avec elles de tout projet législatif» lié au plan de redressement, et ce «avant de le soumettre à la consultation publique ou au Parlement»". Perte évidente d'une partie de la souveraineté nationale.
- "La troïka, officiellement réinstallée d'un même trait à Athènes, obtient des pouvoirs qui s'apparentent à ceux d'un régent".
- et enfin, le fameux fonds de gestion des privatisations, qui pourrait dégager 50 milliards d'euros, que l'Allemagne voulait totalement indépendant de la grèce, basé au Luxembourg et totalement dédié au remboursement de la dette, est le point qui a failli faire achopper les négocations. Ce sujet a fait l'objet d'un compromis : "12,5 milliards serviront à réduire le ratio d'endettement, 12,5 milliards aux investissements" et 25 milliards pour la recapitalisation des banques grecques. Ce fonds sera basé à Athènes mais "sous le contrôle des institutions européennes".
- sur la restructuration de la dette grecque, qui était une demande forte de la Grèce, le texte envisage "un allongement éventuel des périodes de grâce et des délais de remboursement" mais exclut une décote nominale (donc, pas d'effacement même partiel de la dette).
Voici une analyse des conséquences et des difficultés qui attendent encore la Grèce, par l'Express/L'expansion : http://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/crise-grecque-pourquoi-l-histoire-est-tres-loin-d-etre-terminee_1698507.html
De plus, ce que je crois comprendre à la lecture de ce texte et des diverses sources que j'ai consultées, c'est que la zone euro n'exclut pas la faillite d'une ou plusieurs banques grecques. En appliquant le mécanisme mis en place suite à la crise chypriote : ceux qui prennent le bouillon, ce sont les clients des banques ("haircut") et leurs actionnaires. Ce n'est pas un hasard si le parlement grec doit adopter d'urgence, avant le 22 juillet, la transposition de la "Directive sur le redressement et la résolution des crises bancaires (BRRD)".
Pour résumer :
- le gouvernement grec a fait ses propositions jeudi soir ; le Sommet de la zone euro, qui s'est terminé lundi matin, lui répond : "plutôt ok sur le principe mais voici une nouvelle série d'exigences".
- il n'y a donc pas encore d'accord. Il y a d'abord des mesures à ratifier en urgence par le parlement grec, des accords de principe qui doivent être votés par plusieurs parlements européens dont certains clairement hostiles à un soutien à la Grèce... Même si ça aboutit favorablement, il faudra sans doute encore 2 à 4 semaines avant la finalisation de l'accord sur ce plan de prêts...
- si l'accord est finalement conclu, il s'apparente à une mise sous tutelle de la Grèce.
- même si cet accord prenait effet, le redémarrage de l'économie grecque va être très difficile : pas de confiance, banques au bord de la faillite, un mois de juillet qui va être catastrophique en termes de PIB et de rentrées fiscales... et des mesures austéritaires qui sont contradictoires avec une reprise économique, comme le confirment de nombreux économistes.
- il n'y a pas eu de prêt d'urgence permettant de ré-ouvrir les banques, même si des discussions restent en cours dans l'Eurogroupe pour trouver une solution sur ce point. Concrètement, les banques grecques restent fermées jusqu'à nouvel ordre ! Les contrôles des capitaux devraient être levés progressivement, notamment pour permettre aux entreprises de redémarrer... mais ils risquent de durer "plusieurs mois". Le particulier grec n'est pas près de disposer librement de son argent ! Et, en cas de faillite d'une ou plusieurs banques, les déposants doivent de plus s'attendre à des pertes !
- et enfin, notons que l'Europe en sort affaiblie, le couple franco-allemand en sort affaibli. Alors que ça fait maintenant des semaines qu'on nous annonce un accord imminent, à chaque fois il en sort de nouvelles exigences, de nouvelles échéances.
Pour résumer le résumé : on n'est pas sortis de l'auberge !
(Tous les passages entre guillemets, qui ne sont pas crédités autrement, viennent du Figaro.)
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