Alerte! Approvisionnement en carburant en France

Il n’empêche que cette grève, si elle dure, risque de poser des problèmes d’approvisionnement en carburant y compris sur le continent "d’ici deux à trois semaines", selon l’Union française des industrie pétrolières.

Si le gouvernement ne retire pas son plan, la pénurie à la pompe pourrait intervenir rapidement, prévient la CGT. "J’invite d’ores et déjà les automobilistes à aller faire le plein rapidement", déclare Christophe Hiou, délégué CGT à la Raffinerie Total de Donges. " D’habitude on met entre 5 et 7 jours pour créer la pénurie ne serait-ce que par le groupe Total. Là, il y aura l’ensemble du monde pétrolier français", poursuit-il. - source: France Info - 11 octobre 2010

Jocelyn a écrit:(source France Info - 5 octobre 2010).
La zone la plus à risque est la partie Est de la France, car directement approvisionnée par les terminaux de Marseille.

Alexandre de Benoist, délégué général de l'Union des importateurs indépendants pétroliers (UIP), revient sur le risque d'une pénurie de pétrole suite à la grève et l'arrêt de beaucoup de raffineries en France (au dernier pointage, 10 sur 12). Sur RMC, il plaide pour qu'on utilise les stocks stratégiques de carburant s'il faut débloquer la situation.

"Je demande aux automobilistes d'agir de façon responsable, de ne pas mettre 3 ou 4 jerrycans d'essence dans leur coffre." [par rapport au même jour, l'année dernière, les ventes de carburant ont pratiquement doublé, note Le Point ndlr]

"On tiendra jusqu'à samedi ou dimanche, et ensuite, comme un avion, on devra décrocher."

"En gasoil, on importe quasiment l'équivalent de la production française. Ces flux peuvent être renforcés. Mais si c'est pour avoir des bateaux qui ne peuvent pas être déchargés, du carburant qui ne peut pas être transporté du port au dépôt, ou pas stocké..."

"Utiliser les stocks stratégiques, c'est l'arme atomique, le dernier recours. Mais il semble difficile de concevoir que le pays s'arrête alors qu'il y a pour 3 mois de carburant dans les réservoirs. Pourquoi ne pas en utiliser 5 ou 10%?"

"L'acheminement de la production, dans des conditions difficiles, sans parler de la rareté du carburant, ça a un coût. Il n'est pas exclu que le prix du carburant augmente..."

Sur RMC, Christian Estrosi, ministre de l'Industrie, a rejeté l'idée d'utiliser les stocks stratégiques.

Si jamais le mouvement social s'arrêtait... il faudrait encore plusieurs jours pour redémarrer les raffineries. Les arrêter prend entre 48h et 5 jours, les redémarrer, c'est pareil.

SAVAGE a écrit:si la pénurie vient à durer, il va y avoir recrudescence de vols de carburant.

"Il n'y aura pas de pénurie d'essence à la pompe", a assuré jeudi le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau. "Nous avons ce qu'il faut pour au moins un mois", a-t-il ajouté, tout en appelant les automobilistes à ne pas se ruer vers les stations-service.

Le conflit social contre la réforme des retraites frappe désormais 10 des 12 raffineries françaises, réduisant la production de carburant à la portion congrue.
La situation est aggravée par la poursuite de la grève des terminaux pétroliers de Fos-Lavéra (Bouches-du-Rhône), qui prive six raffineries d'approvisionnement en pétrole brut depuis 18 jours, et par le déclenchement d'un troisième mouvement depuis mardi sur le terminal du Havre.
Selon Alexandre de Benoist, délégué général de l'Union des importateurs indépendants pétroliers (UIP), les industriels disposent de "stocks abondants", répartis en 213 dépôts de carburants, qui peuvent alimenter les stations-service pendant "environ huit jours".
Mais un nouvel enjeu se greffe avec le blocage des plus importants dépôts par des manifestants, comme à Fos (Bouches-du-Rhône), Bassens (Gironde), au Havre (Seine-Maritime), à Donges (Loire-Atlantique) ou Saint-Baussant (Meurthe-et-Moselle).
"Dès ce week-end, du monde va faire le plein et lundi matin les stations auront vidé leurs citernes, la pénurie pourrait apparaître ça et là", a mis en garde Christian Votte, de la CGT de Total.
Selon M. de Benoist, qui représente les enseignes de la grande distribution (Carrefour, Casino, Cora et Auchan), "de plus en plus" de stations sont déjà "en rupture d'approvisionnement".
L'Union française des industries pétrolières (Ufip), qui représente les raffineurs, a prévenu depuis plusieurs semaines que la situation deviendrait critique autour du mercredi 20 octobre.
La Fédération nationale des transports routiers (FNTR) a demandé jeudi "le déblocage prioritaire pour les transporteurs routiers des stocks de réserve".
La France dispose de 17 millions de tonnes de pétrole brut et de produits pétroliers dans ses stocks stratégiques, représentant 98,5 jours de consommation.
"J'ai reçu instruction de ne pas lâcher une seule goutte des stocks stratégiques", indique cependant Jean-Marc Tennesson, délégué général du Comité français des stocks stratégiques pétroliers.
Ces stocks servent à faire face "à un événement international majeur qui trouble l'approvisionnement de la France", rappelle-t-il.
Autre recours: les importations. "On renforce les livraisons en provenance d'Espagne, on approvisionne Strasbourg par des barges sur le Rhin", énumère le responsable de l'UIP.
En temps normal, la France importe 40% de sa consommation de gazole, carburant le plus utilisé en France (75% de la consommation).

Anticiper... Tel semble être le mot d'ordre du gouvernement alors que le risque de pénurie d'essence s'accroît avec la poursuite de la grève dans les raffineries de pétrole. Le gouvernement a donc autorisé ce jeudi l'ouverture d'une fraction des stocks de réserve et l'importation de carburant pour les transporteurs routiers. L'information a été révélée par la Fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR).
Ces stocks de réserve correspondent à onze jours de consommation en France, a précisé à Reuters Nicolas Paulissen, délégué général adjoint de la FNTR
Les pouvoirs publics ont annoncé d'autres mesures aux transporteurs routiers, comme l'autorisation pour les camions de 44 tonnes de transporter des hydrocarbures - et non plus 40 tonnes -, la possibilité de transporter des hydrocarbures le dimanche dans toute la France, et l'interdiction pour les pétroliers de contingenter ou restreindre les fournitures de carburant aux entreprises.