[Crise économique] (3)
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Re: [Crise économique] (3)
Dans quelques moi je serai dans la même situation: il faudra bien stocker l'argent de la vente de la maison en attendant d'acheter une nouvelle. Je disperserai sur plusieurs compte/banque histoire de limiter la casse. Quelles sont les banques les plus solides "pour de vrai" en France?
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Re: [Crise économique] (3)
@Da- mon tirroir à chausettes.
Pour les anglophones
La France devrait connaître en 2020 sa plus forte récession depuis 1945, selon Le Maire
"La France va sans doute connaître en 2020 sa pire année de récession économique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, a estimé lundi le ministre de l'Économie Bruno Le Maire lors d'une audition par la commission des Affaires économiques du Sénat. «Cette crise sera violente, globale et durable», a indiqué le patron de Bercy, ajoutant qu'il ne voyait pas «d'autre comparaison, en termes de choc économique» que la crise de 1929."
Pour les anglophones
La France devrait connaître en 2020 sa plus forte récession depuis 1945, selon Le Maire
"La France va sans doute connaître en 2020 sa pire année de récession économique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, a estimé lundi le ministre de l'Économie Bruno Le Maire lors d'une audition par la commission des Affaires économiques du Sénat. «Cette crise sera violente, globale et durable», a indiqué le patron de Bercy, ajoutant qu'il ne voyait pas «d'autre comparaison, en termes de choc économique» que la crise de 1929."
Dernière édition par Eco.foxtrot le Lun 6 Avr 2020 - 18:34, édité 2 fois
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Re: [Crise économique] (3)
@Da J'ai été dans un identique
Ouverture 6 comptes dans 6 banques différentes et 100 000€ each
8 mois durant attente achat, en sachant que la barre des 100 000€ pouvait descendre a chaque instant
Tu n'es pas fier dans ce contexte
Ouverture 6 comptes dans 6 banques différentes et 100 000€ each
8 mois durant attente achat, en sachant que la barre des 100 000€ pouvait descendre a chaque instant
Tu n'es pas fier dans ce contexte
albertspetz- Membre Premium
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Re: [Crise économique] (3)
ca concerne aussi les terrains? je croyais que c'était uniquement le bati?Wasicun a écrit:Avec la signature à distance je vais peut-être pouvoir sauver mes miches et vendre un terrain à bâtir qui me permettra de "transitionner" dès l'automne (question subsidiaire : est-ce bien pertinent demain de disposer de sommes à 6 chiffres sur son compte courant ???) Je vais devoir serrer les fesses !!!
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Re: [Crise économique] (3)
Résumé : on sous-estime très fortement la puissance du tsunami qui vient. Ça va être violent et ça ne repartira pas comme avant et tout de suite...
Situation hors norme gérée par des gens loin d'être hors-norme.
On est dans quelque chose que l'on a pas connu depuis des siècles et des siècles.
Situation hors norme gérée par des gens loin d'être hors-norme.
On est dans quelque chose que l'on a pas connu depuis des siècles et des siècles.
Dans ce nouveau numéro de C’est Cash, Olivier Delamarche et Thomas Bonnet se penchent sur les conséquences de la récession actuelle liée à la pandémie.
En pleine crise du coronavirus, la France est frappée de plein fouet sur les plans sanitaire et économique, et il ne fait désormais guère de doute que 2020 sera sa pire année de récession. Les Français confinés ne consomment plus, et le nombre d'embauches dégringole. L'Organisation internationale du travail (OIT) table sur 5 à 25 millions de chômeurs supplémentaires à travers le monde. Malgré les prévisions, peut-on réellement évaluer l'ampleur qu'aura cette crise sans précédent ? Comment se projeter dans l’après-crise ?
Les demandes hebdomadaires d’allocations chômage aux États-Unis enregistrent des records, et un grand nombre d’Américains ne parviennent plus à payer leur loyer. Est-il légitime de craindre un phénomène similaire en France ? A quoi faut-il s'attendre alors qu’une récession économique historique est annoncée ?
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Aussi audacieux soit-il d'explorer l'inconnu, il l'est plus encore de remettre le connu en question ! (Kaspar) - In Shadow, A Modern Odyssey - Ozymandias - La grande implosion/Rapport sur l'effondrement de l'Occident (Pierre Thuillier) - Mon scénario - Echoes
Re: [Crise économique] (3)
« France, pire récession depuis 1945 selon le Maire !! » L’édito de Charles SANNAT
le « ministre de l’Economie s’attend à un recul du PIB « au-delà des -2,2 % », a-t-il dit au Sénat »
Tout va ré-ouvrir très progressivement et très lentement. L’impact économique sera donc majeur.
Il y a en réalité très peu de chance que la récession ne soit « que » de 2.2 %, elle sera plus proche de 10 % sur l’année 2020 et ce sera un naufrage économique pour notre pays et nos entreprises.
nous aurons beaucoup de faillites d’entreprises, une forte hausse du chômage, et vraisemblablement une baisse de l’immobilier
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Re: [Crise économique] (3)
La chaîne d'approvisionnement alimentaire mondiale "ELLE N'EST PAS FAITE POUR CA..."
Tous les articles, ci-dessous, sont issus du site ZeroHedge et sont en anglais ; leur traduction en français est dans les spoilers.
La chaîne d'approvisionnement alimentaire mondiale n'a pas été conçue pour cela
Tenir quelques semaines n'est pas une preuve de résilience.
Tous les articles, ci-dessous, sont issus du site ZeroHedge et sont en anglais ; leur traduction en français est dans les spoilers.
La chaîne d'approvisionnement alimentaire mondiale n'a pas été conçue pour cela
- Spoiler:
- Écrit par Simon Black via SovereignMan.com,
Au début des années 1980, les médecins et les chercheurs en médecine du monde entier étaient déconcertés par le nombre croissant de jeunes, autrement en bonne santé, qui mouraient d'infections rares qui ne se produisaient généralement que chez les personnes dont le système immunitaire était très faible.
La situation était si alarmante que le CDC aux États-Unis a créé un groupe de travail spécial en 1982 pour étudier la condition et arrêter sa propagation.
En 1983, la communauté médicale avait trouvé la réponse: ils ont découvert un nouveau rétrovirus terrifiant qui a complètement et définitivement vaincu le système immunitaire humain.
Ce rétrovirus est finalement devenu le virus de l'immunodéficience humaine - VIH. Et près de quatre décennies plus tard, bien qu'il y ait eu des progrès substantiels dans le traitement et la prévention, il n'y a toujours pas de vaccin.
Ensuite, il y a le zona - une infection causée par le virus varicelle-zona - qui est brutalement douloureux pour les personnes âgées.
GlaxoSmithKline produit un vaccin pour ce virus appelé Shingrix qui leur a pris plus de 10 ans à développer et à tester. Et la société a déclaré à plusieurs reprises qu'elle était submergée par la demande: des centaines de millions de personnes veulent le vaccin.
Il y a quelques mois, Glaxo a annoncé qu'ils avaient déjà atteint la capacité de production maximale du vaccin, et ils devront construire une nouvelle installation de bioréacteur juste pour augmenter la production à ~ 20 millions d'unités par an.
Cette nouvelle installation ne sera pas en ligne avant 2024.
Évidemment, le roman Coronavirus est différent. Sa biologie est différente, les circonstances sont différentes.
Mais il semble y avoir une attitude dominante dans le monde entier selon laquelle il y aura un vaccin «dans les 12 à 18 mois».
Nous pouvons certainement l'espérer. Doigts croisés.
Mais cette estimation de «12-18 mois» a été répétée tellement de fois par les politiciens, les journalistes, etc. que le public la considère maintenant comme une fatalité.
Et il ne semble pas être tenu compte de la possibilité que, peut-être juste peut-être, le développement d'un vaccin pourrait prendre beaucoup plus de temps.
Ou peut-être, même si un vaccin est développé rapidement, qu'il faudrait au moins cinq ans pour produire, transporter et administrer des MILLIARDS de vaccins.
Pensez-y - Glaxo passera les quatre prochaines années à construire une nouvelle installation juste pour pouvoir produire 10 à 20 millions d'unités annuelles de son vaccin contre le zona.
Combien d'installations biotechnologiques dans le monde seront nécessaires pour produire des milliards de vaccins contre les coronavirus?
Et même si les centres de production existants sont en mesure de passer rapidement de la production d'autres médicaments et de commencer à produire des vaccins contre les coronavirus - quel sera le coût d'opportunité?
Si le monde parvient à produire des milliards de vaccins, qui restera-t-il pour produire des médicaments contre le cancer? Ou des antibiotiques? Ou les innombrables autres médicaments vitaux dont les gens dépendent?
Je n'écris pas tout cela pour être négatif. Loin de là. Et il est important de se rappeler que tous les scénarios sont actuellement sur la table, y compris les scénarios positifs et favorables.
Mais il y a clairement un certain nombre de raisons pour lesquelles cette pandémie pourrait durer beaucoup plus longtemps que la plupart des gens ne le pensent probablement. Il est donc prudent d'être physiquement, mentalement et financièrement préparé à cette réalité.
Si ce virus nous a appris quelque chose, c'est que demain peut être radicalement différent d'aujourd'hui.
Cela va à l'encontre de certaines de nos tendances humaines les plus fondamentales, ce que les psychologues appellent le «biais cognitif».
L'essentiel, c'est que notre cerveau s'accroche à l'idée que demain sera comme aujourd'hui. Et nous avons beaucoup de mal à accepter un changement rapide.
Et même lorsque des changements radicaux se produisent et que nous finissons par nous habituer à nos nouvelles réalités, nous nous accrochons toujours à la conviction que les choses ne peuvent pas empirer.
Ils peuvent. Encore une fois, tout est possible maintenant. Tous les scénarios sont sur la table. Il serait donc dangereux de supposer que cela ne peut pas empirer ou que la pandémie ne se prolongera pas plus longtemps.
Au début de février, avant que le virus ne devienne une préoccupation mondiale, j'ai suggéré que vous vous approvisionniez en nourriture et en masques avant que tout ne frappe le ventilateur.
Je veux suggérer la même chose encore aujourd'hui - au moins la partie alimentaire.
Il est tout à fait possible que nous puissions voir des perturbations de la chaîne d'approvisionnement. Ce n'est pas une certitude - rien n'est certain pour le moment. Mais il y a des risques assez évidents.
Il y a de fortes chances que tout ce que vous avez mangé pour le petit-déjeuner ce matin provienne probablement d'un endroit éloigné.
La nourriture dans votre assiette peut facilement parcourir des centaines, voire des milliers de kilomètres avant d'arriver à votre table, en commençant dans le champ d'un agriculteur, à un centre d'inspection, puis au port où elle est expédiée / transportée / transportée par rail / transportée par avion jusqu'à un centre de distribution régional et finalement à votre épicerie.
La chaîne d'approvisionnement alimentaire mondiale est incroyablement complexe et peu résistante; J'ai pu le constater ces dernières années en dirigeant une grande entreprise agricole.
Je ne pense pas qu'il soit probable que la chaîne d'approvisionnement mondiale se ferme complètement. Mais il y a certainement un risque de hoquet, c'est-à-dire des ralentissements qui provoquent des retards et des pénuries sporadiques.
Ce type de pénurie pourrait créer des situations de stress élevé dans les épiceries; jetez un œil aux vidéos du Black Friday sur YouTube pour avoir une idée de ce dont je parle.
Il vaut mieux éviter complètement ce genre d'environnement. Je vous encourage donc certainement à faire le plein de nourriture et à rester approvisionné.
Il ne s'agit pas d'être paranoïaque. Nous pouvons espérer le meilleur, mais nous reconnaissons tout de même que cette pandémie pourrait durer beaucoup plus longtemps et comprendre que la chaîne d'approvisionnement n'a pas été conçue pour fonctionner sous un tel stress.
Rien est certain. Mais faire le plein de nourriture est une simple précaution pour compenser certains risques évidents… qui est la pierre angulaire de tout bon plan B.
- Spoiler:
- Et pourtant, dans la phrase suivante, l'économiste de JPM réfute sa propre position optimiste: "Avec le choc de revenu dû à la perte de revenus de croissance au premier semestre qui ne sera probablement pas inversé et les conditions financières plus strictes devraient persister, nos prévisions voient le niveau de croissance du PIB mondial fin 2020 2,1% -pts en dessous de la ligne de base avant l'épidémie. "
Plus important encore, JPMorgan admet que sa reprise en forme de V dépend de trois catalyseurs jouant tous comme prévu:- L'assouplissement des politiques de distanciation sociale avant le milieu de l'année . La prévision laisse entendre implicitement que l'imposition de mesures de confinement agressives entraînera un pic du nombre d'infections actives environ 10 semaines après la confirmation des cas dans chaque pays. L'atténuation de la menace virale, parallèlement à la reconnaissance croissante que les coûts économiques du maintien de politiques de confinement agressives sont très importantes, devrait alors entamer un processus d'élimination sélective des mesures de confinement.
- Le succès de politiques ciblées et coordonnées . L'une des conséquences de la crise financière mondiale est que les décideurs politiques ont l'expérience de la gestion du stress aigu du secteur financier. En tant que tels, ils agissent rapidement pour tenter d'atténuer la menace qui pèse sur le fonctionnement des marchés financiers et s'efforcent d'atténuer le coup porté aux entreprises et aux ménages les plus touchés par le choc. S'assurer que les crédits seront accordés par les banques, reporter (ou annuler) les paiements d'impôts et les subventions pour le travail de courte durée ont été des domaines clés.
- Les mesures de relance budgétaire et monétaire se renforcent. C'est généralement l'assouplissement monétaire qui constitue la première ligne de défense pour répondre à un ralentissement économique. Cependant, les contraintes auxquelles sont confrontées les banques centrales et la flexibilité accordée aux autorités budgétaires dans un environnement de taux d'intérêt extrêmement bas suggèrent que l'assouplissement budgétaire sera accordé plus tôt dans cet épisode.
Résumé de JPMorgan:
En bref, le monde est confronté à une dépression économique assurée au T2, et la seule question est de savoir si cette dépression persiste au second semestre et en 2021 ou s'inverse au T3. La réponse dépendra d'une combinaison d'événements de "prix à la perfection" qui se dérouleront tous comme nous l'espérions. Ce qui, dans un monde de polarisation politique record, de nationalisme ascendant et de tissu social déchiré, est une recette non seulement de déception mais aussi de désastre."Si une normalisation de l'activité à partir de niveaux déprimés se concrétise en milieu d'année parallèlement à la relance des politiques, la profondeur de la récession actuelle peut être considérée comme un tremplin pour une forte reprise de la croissance. Cependant, il existe un risque important que l'épidémie de virus persiste et que l'activité Dans cet environnement, les risques augmentent que la profondeur du choc initial libère des forces négatives qui amplifient le coup à l'activité en 2S20. Notamment, les entreprises qui [size=13]planaient en marge de la viabilité avant la crise peuvent ne pas avoir des fonds propres suffisants pour justifier même une extension de crédit subventionnée et peuvent fermer.Plus la durée de l'interruption de l'activité sera longue, plus la population d'entreprises fermera vraisemblablement ses portes et plus les informations concernant les revenus et les attentes des consommateurs seront importantes . "[/size] - L'assouplissement des politiques de distanciation sociale avant le milieu de l'année . La prévision laisse entendre implicitement que l'imposition de mesures de confinement agressives entraînera un pic du nombre d'infections actives environ 10 semaines après la confirmation des cas dans chaque pays. L'atténuation de la menace virale, parallèlement à la reconnaissance croissante que les coûts économiques du maintien de politiques de confinement agressives sont très importantes, devrait alors entamer un processus d'élimination sélective des mesures de confinement.
- Spoiler:
- En ce qui concerne l'avenir des prix du pétrole, Goldman était carrément apocalyptique dans ses prévisions à court terme, lorsque dans une note publiée ce matin, le stratège en chef des produits de base de la banque, Jeffrey Currie, a émis l'hypothèse que la surabondance de production actuelle "choc" paralyse les réseaux de transport de pétrole brut, " un producteur serait prêt à payer quelqu'un pour disposer d'un baril, ce qui impliquerait une tarification négative dans les zones enclavées " .
Un coup d'œil rapide sur deux des zones de production de pétrole sans littoral les plus populaires montre que Goldman est sur place, et comme le montre le graphique suivant à partir de ce moment, Texas Midland WTI s'échangeait à peine au-dessus de 10 $ / baril , tandis que le prix du pétrole produit dans le notoirement enclavé, l'ouest du Canada, tel que représenté par l'indice Canada Western Selected, était juste au-dessus de 4 $ le baril, soit un peu plus que le prix d'un gallon d'essence en Californie.L'économie mondiale est un système physique complexe avec des frictions physiques, et l'énergie se situe près du sommet de cette complexité. Il est impossible de fermer une telle demande sans ramifications importantes et persistantes de l'offre. La seule chose qui sépare l'énergie des autres matières premières est qu'elle doit être contenue dans son infrastructure de production, qui pour le pétrole comprend les pipelines, les navires, les terminaux, les installations de stockage, les raffineries et les réseaux de distribution. Tous ont une capacité de réserve relativement petite et limitée. Nous estimons que le monde dispose d'environ un milliard de barils de capacité de stockage inutilisée, mais une grande partie de cela ne sera jamais accessible car la vitesse du choc actuel va d'abord violer les réseaux de transport bruts, ce dont nous constatons déjà des preuves dans le monde entier. En effet, étant donné le coût de la fermeture d'un puits,
[url=https://www.zerohedge.com/s3/files/inline-images/midland vs][/url]
En regardant le graphique ci-dessus, en ce qui concerne le tableau de bord pour zéro (et les prix négatifs), le Canada prendra l'or, mais le Texas ne sera pas trop loin derrière.
Il y a eu de bonnes nouvelles: il est peu probable que les bruts d'origine hydrique subissent une implosion des prix similaire. Encore une fois, Goldman explique pourquoi:
En d'autres termes, la plupart de la production américaine du WTI étant enclavée, tandis que la Russie et l'Arabie saoudite ont toutes un accès facile au transit maritime, Poutine et MBS partagent en ce moment un gros toast via Zoom et rient du désert que le schiste américain sera en quelques semaines seulement.Les bruts d'origine hydrique comme le Brent seront beaucoup plus isolés, demeurant près des coûts décaissés de 20 $ / baril avec des pointes temporaires en dessous. Le Brent est vendu sur une île de la mer du Nord, à 500 mètres de l'eau, où le stockage des pétroliers est accessible.
En revanche, WTI est enclavé et à 500 miles de l'eau. Cela illustre un point important. Les fermetures ne seront pas basées sur la position des puits sur la courbe des coûts mais plutôt sur la logistique et l'accès. Le pétrole brut aqueux à coût élevé qui peut atteindre un navire (stockage dont nous n'avons jamais manqué) est mieux placé que le pétrole brut de pipelines sans littoral, assis derrière des milliers de kilomètres de tuyaux, comme le pétrole brut aux États-Unis, en Russie et au Canada. En 1998, lorsque les excédents ont pour la dernière fois dépassé la capacité de stockage, ce sont ces pétroles bruts sans littoral qui ont été les plus durement touchés.
Ainsi, alors que des marchés comme le WTI, en particulier le WTI Midland ou le WCS canadien peuvent devenir négatifs, le Brent devrait rester proche des coûts décaissés de 20 $ / baril. En fin de compte, le marché n'atteint jamais la capacité nominale, car d'autres goulots d'étranglement sont également en jeu. En 2008 et également pendant cette crise, le financement en dollars et les contraintes de crédit qui empêchent les propriétaires de pétrole d'accéder aux capacités de stockage et de transport ont également joué un rôle. Nous pensons que les actions de la Fed la semaine dernière atténuent une partie de ce risque, mais le pétrole lui-même crée des liquidités en dollars étant donné son importance dans le commerce mondial et la fixation du prix des autres biens échangés et une nouvelle forte baisse des prix du pétrole pourrait créer des pénuries supplémentaires en dollars.
- Spoiler:
- La pandémie de COVID-19 et les blocages sur le continent africain pourraient déclencher un effondrement économique, selon un responsable des Nations Unies (ONU), qui s'est entretenu avec Associated Press (AP).
Ahunna Eziakonwa, directrice régionale du Programme des Nations Unies pour le développement pour l'Afrique, a averti que la pandémie entraînerait probablement des pertes d'emplois pour des millions de personnes, dont beaucoup sont déjà à faible revenu, n'ont pas d'épargne et n'ont pas accès à des soins de santé appropriés.
"Nous avons traversé beaucoup de choses sur le continent. Ebola, oui, les gouvernements africains ont pris un coup, mais nous n'avons jamais rien vu de tel auparavant", a déclaré Eziakonwa. "Le marché du travail africain est stimulé par les importations et les exportations et avec le verrouillage partout dans le monde, cela signifie essentiellement que l'économie est gelée. Et avec cela, bien sûr, tous les emplois ont disparu."
Nous avons prévenu le mois dernier qu'une crise virale se profile en Afrique. Un peu plus de la moitié des 54 pays du continent ont imposé des restrictions, des couvre-feux et / ou des interdictions de voyager pour limiter la propagation du virus.
Des endroits comme l'Afrique du Sud, où l'armée a imposé des fermetures de type "loi martiale" sans précédent jusqu'à la mi-avril, est une tentative de contrecarrer les soulèvements sociaux, car 370 000 emplois ont probablement été perdus.
QuickTake by Bloomberg
@QuickTake
[ltr]South Africa's military has begun enforcing a #coronavirus lockdown, which includes bans on alcohol sales and even dog-walking.
Over 1,000 #COVID19 cases and 2 deaths have been confirmed[/ltr]
62
5:04 PM - Mar 27, 2020
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[ltr]
53 people are talking about this
[/ltr]
Pour les 1,3 milliard de personnes qui habitent le continent, des fermetures généralisées déclenchent de graves ralentissements économiques, couplés à une crise de santé publique, et cela pourrait être une tempête parfaite qui se traduit par des troubles sociaux.
Eziakonwa a déclaré que si la propagation du virus ne peut pas être contrôlée - alors jusqu'à 50% de la croissance estimée des voyages, des services, des mines, de l'agriculture et des secteurs informels en Afrique pourrait être perdue. Une période prolongée de croissance économique médiocre pourrait être observée à travers le continent au cours des prochains trimestres.
Les principaux pays exportateurs de pétrole, tels que le Nigeria et l'Angola, pourraient perdre jusqu'à 65 milliards de dollars de recettes avec l' effondrement des prix des matières premières - indiquant que ces gouvernements auront du mal à équilibrer les budgets, a déclaré la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA)."Nous assisterons à un effondrement complet des économies et des moyens de subsistance. Les moyens de subsistance seront anéantis d'une manière que nous n'avons jamais vue auparavant", a-t-elle averti.
De nombreux pays de la région subsaharienne sont lourdement endettés et pourraient connaître de graves difficultés financières en cas de ralentissement budgétaire. C'est pourquoi les appels à la relance de certains dirigeants africains ont déjà commencé:
Le Fonds monétaire international (FMI) a déclaré le mois dernier que 20 pays africains avaient demandé une aide financière, et dix autres pays devraient avoir besoin d'une forme d'aide. Le FMI a déjà autorisé des facilités de crédit pour la Guinée et le Sénégal."Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a parlé d'une" menace existentielle "pour les économies africaines tout en recherchant jusqu'à 150 milliards de dollars auprès des pays du G20. Une réunion des ministres des finances africains a convenu que le continent avait besoin d'un plan de relance pouvant atteindre 100 milliards de dollars, y compris une dérogation jusqu'à 44 milliards de dollars en paiements d'intérêts.
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a soutenu les appels à un plan de relance, déclarant dans un récent discours que la pandémie "renversera les acquis que de nombreux pays ont réalisés ces dernières années". Plusieurs nations africaines ont été parmi les plus dynamiques au monde ", note Ap.
Au cours des prochains trimestres, les défis socio-économiques persisteront pour l'Afrique, car les dernières fermetures dues à la pandémie de virus contribueront à des perspectives économiques négatives pour la région.
La CEA a déclaré que des programmes de relance d'urgence sont nécessaires pour protéger 30 millions d'emplois menacés d'évaporation.
Le président ghanéen Nana Akufo-Addo a récemment déclaré: "Nous savons quoi faire pour ramener l'économie à la vie. Ce que nous ne savons pas, c'est comment ramener les gens à la vie." Il a créé un fonds pour les virus qui distribuera de la nourriture et des salaires à certains citoyens pendant trois mois.
Au Kenya, le président Uhuru Kenyatta a lancé des programmes d’allègements fiscaux temporaires pour les citoyens et créé un fonds de 94 millions de dollars pour protéger les familles à faible revenu.
Le président du Bénin, Patrice Talon, a déclaré que les pays africains riches lancent des stimulants pour stimuler leurs économies. Il a dit que pour les pays africains pauvres, comme le sien, ils n'ont pas la capacité financière de stimuler.
Pour résumer, l'Afrique est engloutie dans son ensemble par une pandémie qui a contraint de nombreux pays à mettre en œuvre des mesures de verrouillage pour atténuer la propagation, ce qui a conduit à de graves ralentissements économiques. Une grande partie du continent restera probablement en détresse financière cette année alors que l' économie mondiale est au point mort .
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Re: [Crise économique] (3)
Carnage, massacre social ! 1.25 milliards de gens risquent de perdre leur travail !
Pour l’OIT jusqu’à 1.25 milliards de travailleurs dans leur monde pourraient perdre leur travail suite à la pandémie de Covid, [...] L’OIT parle de 25 millions de nouveaux chomeurs aux Etats-Unis par exemple.
Delamarche sur l'avant covid made in France : on part d'un état mauvais (pré-covid) ; "on n'a pas eut le temps de faire du gras !"les secteurs les plus à risque, le transport, les services d’hôtellerie et de restauration, l’industrie manufacturière, et le commerce de détail.
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Re: [Crise économique] (3)
Article un peu long mais vue interessante de DSK sur la situation actuelle:
L’être, l’avoir et le pouvoir dans la crise
L’être, l’avoir et le pouvoir dans la crise
- TEXTE:
Le 5 avril 2020
par Dominique Strauss-Kahn
Ancien ministre de l’Economie et des Finances,
Ancien directeur-général du Fonds Monétaire International
Une exclusivité Politique Internationale : voici, en avant-première, l’article que Dominique Strauss-Kahn vient de consacrer à la crise actuelle et à ses conséquences. Article qui paraîtra dans le numéro de printemps de Politique Internationale.
La crise sanitaire que nous vivons est différente de toutes celles que les générations précédentes ont pu connaître. Les convocations de la grande peste noire de 1348 ou de la grippe espagnole de 1918-1919 sont intéressantes en ce qu’elles nous permettent de repenser les conséquences des pandémies. Mais elles ne disent rien, pour autant, de la capacité de résilience d’une société dont l’économie est mondialement intégrée, et qui avait perdu presque toute mémoire du risque infectieux.
Si la crise actuelle est de prime abord différente, ce serait par la vitesse de propagation de cette maladie. Trois mois après le début de la crise sanitaire, près de la moitié de la population de la planète est appelée au confinement. Même si la contagiosité du virus a vraisemblablement joué un rôle dans ce basculement, du stade épidémique à celui de pandémie, la mondialisation marquée par l’accélération de la circulation des personnes est au cœur du processus de propagation (1). Le délai de réaction des pays développés, dont les systèmes de santé ont été rapidement submergés, doit sans doute être également incriminée. Il atteste d’un défaut de prévoyance et d’une confiance –infondée- dans la capacité des systèmes sanitaires à protéger massivement leur population tout en s’approvisionnant en matériel de protection et en tests de dépistage au fil de l’eau, auprès de fournisseurs étrangers, majoritairement chinois. Sans doute ceci n’était-il pas fatal. Taïwan, forte de ses expériences lors d’épidémies antérieures, disposait d’équipements de protection en quantité (2), de capacités de production de ceux-ci et d’un département dédié à la gestion des maladies infectieuses capable, notamment, de déployer rapidement des applicatifs de gestion et de partage de données sur les patients infectés. Il est, sans doute, normal qu’un système de soins ne soit pas fait pour traiter une demande brutale et temporaire. Mais, dans ce cas, il importe qu’il soit réactif, c’est-à-dire capable de réorienter son offre et de mobiliser des réserves prédéfinies et recensées. Cette agilité, il semblerait bien qu’elle nous ait fait défaut.
L’autre différence structurelle entre cette crise sanitaire et les crises antérieures tient à son ampleur. Nombreux sont ceux qui ont, dans un premier temps, tenté de relativiser la gravité de la situation en rappelant le nombre de morts dû à la grippe saisonnière, aux épidémies de VIH et d’Ebola, voire aux conséquences sanitaires des pratiques addictives telles que l’alcool ou le tabac. Outre que l’on ne connaîtra les conséquences létales du Covid-19 que lorsqu’on aura jugulé sa transmission, avancer ce type d’argument revient à faire fi du caractère global et absolu de cette pandémie. Global dans la mesure où aucune aire géographique n’est plus épargnée et parce que la pandémie vient croiser une démographie mondiale qui est sans comparaison avec celle de 1919 : le simple nombre d’individus appelés à rester à domicile est aujourd’hui deux fois plus important que la population mondiale totale lors de l’épisode de grippe espagnole. Absolu, car il est évident qu’aucun individu ne peut se considérer comme étant à l’abri du risque de contamination.
Et c’est cette dernière spécificité de la crise sanitaire qui la distingue de tous les épisodes antérieurs : son caractère hautement symbolique heurte et choque une population mondiale qui avait presque oublié le risque infectieux. En cela, elle porte atteinte au confort douillet dans lequel les pays économiquement développés se sont progressivement lovés. La mort n’était pas seulement devenue lointaine en raison de l’augmentation de l’espérance de vie, elle était aussi devenue intolérable comme en témoignent les réticences à engager des troupes au sol dans la plupart des conflits récents. La « valeur » de la vie humaine a considérablement augmenté dans l’inconscient collectif des pays les plus riches. Or aujourd’hui, nous reprenons conscience de la précarité de l’être. Cette crise de l’être aura certainement des conséquences considérables qu’il est peut-être trop tôt pour aborder ici, mais elle est aussi révélatrice d’une crise de l’avoir et d’une crise du pouvoir dont l’analyse est nécessaire pour guider les décisions à prendre.
Une crise de l’avoir
Des crises économiques, nous en avons connu. Mais celle-ci est différente. Cette récession ne ressemble que très partiellement à celles que nous avons connues parce qu’elle mêle un choc sur l’offre et un autre sur la demande.
Un choc sur l’offre et un choc sur la demande
Nous pouvons difficilement éviter les conséquences en termes d’emplois du choc sur l’offre. Celui-ci résulte des consignes de confinement qui, par défaut, se sont révélées indispensables du point de vue sanitaire. Avec une partie de la force de travail confinée pour une durée indéfinie, il est inévitable que la production chute. Des entreprises vont réduire leur effectif d’autres vont fermer. Ces emplois-là sont perdus, sans doute pour assez longtemps. C’est ce qui se passe en cas de catastrophe naturelle, mais elles ne touchent généralement qu’une partie de l’économie.
Certaines de ces entreprises seront peut-être sauvées par l’État. Et le recours à des « nationalisations temporaires », que je ne concevais que pour des raisons peu fréquentes d’indépendance nationale (3), peut en sauver certaines mais pas toutes.
Le choc sur la demande a évidemment plusieurs causes qui se cumulent. Les revenus d’une partie de la population qui s’évanouissent, les consommations jugées non indispensables qui sont reportées, celles qui sont rendues impossibles par le confinement, et, comme « mes dépenses sont vos revenus » la demande faiblit encore. C’est le cycle bien connu de la récession.
A cela s’ajoute la fonte des actifs financiers. Dans une récession classique, la gestion la plus sage des actifs financiers consiste à attendre le retour à la normale si on n’est pas obligé de vendre pour une raison ou une autre. Ici, le retour à la normale ne se fera pas comme avant. Certains actifs financiers vont tomber à zéro parce que les entreprises qu’ils représentent vont fermer dans des proportions plus grandes que dans les crises précédentes. Cette fonte des actifs financiers renvoie à des comportements de précaution qui dépriment encore plus la demande globale. Ce « risque de ruine » de certains épargnants avait largement disparu depuis la Grande Crise, le voilà de retour.
C’est cette simultanéité des chocs d’offre et de demande qui rend la situation présente si exceptionnelle et si dangereuse.
À court terme, les pertes sont inévitables.
Aux États-Unis, il n’aura fallu que quinze jours pour que près de 10 millions d’Américains se retrouvent au chômage. En Europe, 900 000 Espagnols ont déjà perdu leur emploi. En France, l’INSEE estime qu’un mois de confinement devrait nous coûter 3 points de PIB. Nul n’est épargné. Et à en croire le FMI, : « Nous n’avons jamais vu l’économie mondiale s’arrêter net. C’est bien pire que la crise de 2008 ». Ces chiffres terribles conduisent certains à adopter une grille de lecture martiale de notre crise. Les gouvernements, les Nations unies, le FMI, tous parlent d’une « guerre » contre le Covid-19. Pour autant, un conflit armé ne semble pas nécessairement refléter la nature de la paralysie économique qui nous frappe. Plus qu’une destruction de capital, c’est une évaporation des savoirs, notamment ceux nichés dans les entreprises qui feront nécessairement faillite, qui est à redouter. Plus qu’une redirection de la production vers une économie de guerre, on assiste à un coma organisé et à un délitement subi mais sans doute durable des chaînes d’approvisionnement.
Pour les pays les plus fragiles, la pandémie s’annonce catastrophique. Un certain nombre d’exportateurs de matières premières, et au premier plan les producteurs de pétrole, entrent dans la crise avec un niveau insuffisant de réserves en devises. Le prix du baril est passé sous les 20 dollars, et celui du cuivre, du cacao et de l’huile de palme s’est effondré depuis le début de l’année. Pour les pays bénéficiant largement d’envois de fonds depuis l’étrange (4), 2020 pourrait voir la consommation et l’investissement se contracter violemment. Quant aux destinations touristiques, celles-ci devront survivre à un arrêt quasi-total de l’activité économique en première partie d’année (5).
Ce revers économique risque de replonger des millions de personnes de la « classe moyenne émergente » vers l’extrême pauvreté. Or, plus de pauvreté, c’est aussi plus de morts. Les pays africains sont plus jeunes, mais aussi plus fragiles, avec des taux de malnutrition, ou encore d’infection HIV, ou de tuberculose les plus élevés au monde, ce qui pourrait rendre le coronavirus encore plus létal. De plus, là où les pays développés peuvent adopter des mesures de confinement drastiques, cela est souvent impossible dans des contextes de bidonvilles urbains surpeuplés, où l’eau courante est difficilement accessible et où s’arrêter de travailler ou d’aller au marché pour acheter des denrées n’est pas une option. L’expérience d’Ebola a montré que la fermeture des écoles – adoptée par 180 pays dans le monde - se traduit souvent par un abandon définitif de la scolarité, des grossesses non voulues, et une éducation sacrifiée pour une génération d’élèves
Pourrait-on éviter ces conséquences dramatiques ? Sans doute pas totalement, mais certainement en partie si nous sommes capables d’éviter les effets cumulatifs de la récession en combattant l’affaissement de la courbe de demande globale.
Les limites de l’action monétaire
La riposte a commencé et les banques centrales jouent leur rôle en inondant le marché de liquidités. Contrairement à la crise de 2008, ces dernières se sont montrées particulièrement rapides et coordonnées. Dès le 3 mars, la FED a baissé ses taux de 50 points de base, suivie par la banque d’Angleterre les 11 et 19 mars. Le 15 mars, les taux de la FED tombent à zéro. Dans le même temps, les interventions non-conventionnelles se déploient en reprenant les instruments développés depuis 2008. Le 18 mars, la BCE annonce un programme d’acquisition de titres pour une enveloppe totale de 750 milliards d’euros. La coordination des banques centrales, sous le leadership de la FED, tranche avec la réponse décousue de la Maison Blanche. Le 15 mars, la Fed a étendu ses « swaps » à neuf nouveaux pays confrontés à une évaporation du dollar avant d’ouvrir une facilité « repo » aux banques centrales souhaitant troquer leurs obligations du Trésor américain contre des dollars (6).
Mais ceci n’atteindra que par ricochet les économies émergentes qui ne disposent pas d’une banque centrale susceptible de remplir ce rôle. En revanche, il est possible d’utiliser un mécanisme qui a déjà fait preuve de son efficacité dans la crise financière mondiale : les Droits de Tirage Spéciaux (7) du FMI. Rien n’empêche de les réactiver ; rien, sauf l’allergie américaine à tout ce qui ressemble à une action multilatérale, allergie que la tiédeur des Européens n’aide pas à contrebalancer (8). Allègement des dettes des pays à bas revenus et émission massive de DTS sont aujourd’hui un passage obligé pour contribuer à éviter une catastrophe économique dont les conséquences rejailliront au-delà des rives de la Méditerranée.
Avant la crise actuelle, l’Europe avait déjà le plus grand mal à gérer l’afflux de quelques centaines de milliers de migrants se pressant à ses portes. Qu’en sera-t-il lorsque, poussés par l’effondrement de leurs économies nationales, ils seront des millions à tenter de forcer le passage. Même si cela peut sembler éloigné de l’urgence présente, même si les opinions publiques ont d’autres soucis à faire valoir, il est du devoir des gouvernants de prévoir les crises après la crise. Pour les Européens, faire bloc pour étendre l’efficacité des mesures monétaires qu’ils prennent pour eux-mêmes aux pays émergents à commencer par l’Afrique est une nécessité absolue.
Toutefois, l’action monétaire a ses limites et, comme c’est le cas pour toute catastrophe naturelle, les soutiens budgétaires doivent être mobilisés. Ils le sont en partie et les mécanismes de soutien comme l’extension du chômage partiel en France vont dans le bon sens. Mais ils sont insuffisants face à l’ampleur du choc. On ne peut soutenir l’offre en ne finançant que l’offre et c’est sans doute la plus grande faiblesse du plan de soutien initial proposé par Trump (9). Par ailleurs, si en 2009 la Chine avait engagé un plan de relance titanesque pour soutenir son économie et tirer la croissance mondiale, le pays semble pour l’instant plus frileux. Il est vrai que la marge de manœuvre chinoise est aujourd’hui plus faible : la croissance a fléchi et la dette totale du pays, publique et privée, dépasse 300% du PIB, contre 170% avant la crise des « subprimes ». Si bien que les mesures annoncées par Pékin ne dépassent pas pour le moment 1,2% du PIB.
Bien entendu, une partie de ce soutien finira en hausse des prix. Quand l’offre est contrainte par le confinement, la capacité de production est obligatoirement limitée. Mais cette pression à la hausse des prix, outre qu’elle ne sera pas malvenue par ailleurs, constituera un soutien à l’appareil productif aussi efficace que les mesures financières qui lui seront proposées.
C’est ce que montre le graphique I. Dans cette présentation classique des courbes d’offre et de demande globale avec un choc sur la demande sans doute plus fort que celui sur l’offre, on voit comment une partie des pertes de production est impossible à éviter à court terme mais aussi comment les dégâts peuvent être limités par une politique appropriée sur la demande. En outre, le risque de ne rien faire peut considérablement aggraver la situation. La baisse de la demande, non compensée par des mesures de soutien, va créer un deuxième choc sur l’offre et ainsi de suite. La spirale déflationniste est alors en marche avec ses conséquences funestes.
Forcément, ces mesures de soutien de la demande ne joueront à plein que lorsque le confinement sera progressivement levé, permettant à la production de repartir. Mais il faut qu’elles soient à l’œuvre tout de suite, d’une part pour être en place le moment venu, d’autre part pour combattre l’angoisse des consommateurs qui ne peut que les pousser à thésauriser ce qui est l’inverse de ce qui est souhaitable.
A moyen et long terme, les cartes sont rebattues.
a/ La mondialisation des échanges s’est évidemment accompagnée d’une nouvelle division internationale de la production. La faiblesse relative du coût du travail dans les économies émergentes combinée au développement des moyens de communication a été à l’origine d’une croissance sans précédent du commerce international. Ceci concerne à peu près tous les secteurs à commencer par l’automobile et l’électronique.
C’est cette division internationale du travail qui est en cause aujourd’hui. La critique n’est pas nouvelle et la crise sanitaire agit surtout comme un révélateur. Les détracteurs ont été nombreux.
Pour les uns, considérés comme des idéalistes, c’était l’absurdité écologique de faire transiter vingt fois des marchandises d’un bout à l’autre de la planète qui était en cause, en particulier pour les chaînes de valeur alimentaires. Pour les autres, considérés comme des doctrinaires, c’était la dénonciation d’un système permettant aux habitants des pays riches de continuer à profiter de la rente coloniale. La mondialisation « stade suprême du capitalisme » en quelque sorte. Pour d’autres enfin, considérés comme pessimistes, c’est la sécurité des approvisionnements qui était visée. On pense ici évidemment à la sécurité sanitaire ; 90% de la pénicilline consommée dans le monde sont produits en Chine. C’est aussi le cas avec les terres rares dont la Chine détient de facto un monopole de production alors même qu’il s’agit de composants essentiels à l’ensemble de l’industrie électronique et de communication.
Tous avaient partiellement raison et il est fort probable que la crise conduise à des formes de relocalisation de la production, régionales sinon nationales.
La mondialisation qui est en cause n’est pas l’ouverture sur le monde ni la conscience d’une humanité planétaire, celle-ci progresse lentement depuis longtemps, c’est ce que qu’Hubert Védrine appelle l’américano-globalisation de ces dernières décennies : « Celle qui a débuté dans l'après-guerre, qui s’est accélérée avec la réorientation de la Chine vers le marché par Deng en 1979, puis avec le duo Thatcher-Reagan au début des années 1980 et la dérèglementation financière sous l'influence de l'École de Chicago, et qui s’est enfin généralisée dans les années qui ont suivi la disparition de l'URSS fin 1991, disparition que les Occidentaux ont interprétée – à tort ! – comme la fin de l'histoire. (10) »
Cette mondialisation n’a pas fait que des perdants. Les salariés des pays émergents travaillant dans des secteurs exportateurs (et par ricochet les autres) ont évidemment bénéficié d’une élévation de leur niveau de vie liée à des salaires plus élevés. Quant au consommateur des pays développés, il n’a pas longtemps hésité à se tourner vers ces produits importés pour bénéficier de la rente qu’ils portaient en eux. Et ce dernier ne renoncera pas aisément à une part significative de son pouvoir d’achat.
La relocalisation d’une partie de la production aura un coût mais la crise que nous vivons peut suffire à en faire la pédagogie.
b/ Au-delà des formes que prendra la mondialisation, la crise peut permettre aux économies développées de sortir de l’impasse dans laquelle la croissance économique s’est perdue.
Le débat est bien connu qui a été relancé par Larry Summers en 2014 (11). Reprenant le terme introduit par Hansen en 1939, il décrit un retour à la stagnation séculaire qui avait nourri tant de débats après la crise de 1929 : il s’agit d’un équilibre de sous-emploi dont les économies n’arrivent pas à sortir à cause d’un taux d’intérêt faible associé à une inflation quasi inexistante sur les marchés de biens et services quand le prix des actifs financiers est au contraire en hausse sensible. Le progrès technique dégage peu de nouveaux produits, les innovations entraînent surtout des économies de capital, l’investissement fléchit et il est impossible de le relancer parce que les taux d’intérêt sont déjà à zéro. L’épargne est alors surabondante. Elle ralentit la croissance économique faute d’un investissement public significatif limité par un endettement jugé déjà excessif au regard de ratios dette/PIB considérés comme insoutenables. Au cours des dernières décennies, l’ingénierie financière a soldé l’équation tout en provoquant des crises financières récurrentes qui masquent la réalité de l’économie réelle.
Face à cette situation de stagnation que connaissaient peu ou prou les économies développées, la crise économique, détruisant du capital, peut fournir une voie de sortie. Les opportunités d’investissement créées par l’effondrement d’une partie de l’appareil de production, comme l’effet sur les prix de mesures de soutien, peuvent relancer le processus de destruction créatrice décrit par Schumpeter. Son entrepreneur gagnerait alors sur le terrain la bataille théorique qu’il avait engagée, il y a longtemps, aussi bien contre les stagnationnistes optimistes comme Keynes que pessimistes comme Marx.
C’est ce renouveau de l’offre rendu possible par un choc aussi violent qui justifie les mesures prises par les gouvernements en faveur du secteur productif. Elles seront dérisoires sans mesures de court terme sur la demande, mais indispensables à la reconstruction de l’appareil de production.
c/ Un autre élément doit retenir l’attention : celui des inégalités.
Au niveau national, certaines professions peuvent travailler -au moins en partie- à domicile, pour d’autres c’est beaucoup plus difficile voire impossible. Mais ceci ne touche pas de la même façon les différentes parties de la population. Le graphique II (12)qui concerne les États-Unis, illustre cette situation qui justifie un soutien accentué des salariés les moins qualifiés.
Au niveau international, l’accent a beaucoup été mis ces dernières années sur le fait que si la crise des « subprimes » avait eu pour conséquence une considérable augmentation des inégalités entre individus, en revanche les inégalités entre pays, elles, diminuaient régulièrement. La crise actuelle risque de remettre totalement en cause ce constat. À court terme, en raison des conséquences possibles, et même malheureusement probables, de la crise sur les économies de nombres de pays à bas revenus. À moyen terme, parce que la relocalisation de certaines activités, qui a une grande probabilité de se réaliser, se fera à leurs dépens. C’est ce qui rend encore plus indispensable le soutien de ces économies qui a déjà été évoqué.
d/ L’avenir économique, difficile dans tous les cas, est largement entre nos mains.
Les gouvernements ont déjà commencé à agir comme le montre le graphique II (13). Mais ce graphique fait apparaître plusieurs faiblesses.
D’abord, l’ampleur très différente des stimuli déjà décidés (en rouge). Ensuite, la part prépondérante prise par les garanties d’emprunt, ce qui est certes utile, mais ne concerne que très indirectement le soutien à la demande des plus démunis. Enfin, l’absence de coordination dans la réponse alors que ce qui avait fait le succès de la relance de 2009 c’est qu’elle avait été largement coordonnée entre les principaux acteur (14).
L’Union européenne a la possibilité, et pour moi le devoir, de fournir des éléments de réponse mais la mollesse du Conseil européen du 26 mars dernier et la pantomime de l’Eurogroupe ne poussent pas à l’optimisme. Le point principal est celui de la mutualisation budgétaire entre les États membres pour pouvoir mener une action significative (15).
Trois instruments sont en cours de discussion au sein de l’Eurogroupe :
- un soutien de l’ordre de 100 milliards d’euros aux mécanismes de chômage partiel ;
- un mandat plus vigoureux donné à la BEI qui peut prêter ou garantir des prêts ;
- une adaptation à la situation présente du Mécanisme Européen de Stabilité (16).
Mais, chacune de ces options passe à côté du sujet central qui est celui d’une réponse budgétaire mutualisée afin de ne pas mettre en péril la soutenabilité de la dette des pays les plus fragiles. Évidemment, tout ceci renvoie au débat sur la création des coronabonds et, plus généralement, sur la capacité d’emprunt de l’Union dont l’absence se fait aujourd’hui cruellement sentir. C’est également un enjeu politique : la BCE ne pourra pas longtemps mutualiser les dettes par le truchement des opérations de marché sans qu’un soutien politique explicite se manifeste.
Deux voies sont envisageables. La première serait une demande explicite des États de monétiser le surplus de dettes ; mais c’est une remise en cause de l’indépendance de la banque centrale. La seconde est d’avancer avec ceux qui le veulent pour émettre conjointement de la dette nouvelle afin de financer à la fois les coûts de la réponse sanitaire immédiate, de la solidarité internationale qui sera nécessaire notamment envers l’Afrique et enfin un plan de relance massif une fois l’urgence sanitaire passée. Le choix s’énonce donc simplement, il faut rompre l’un ou l’autre de ces deux tabous : l’indépendance de la banque centrale ou l’unanimité des États membres.
Car ce qu’il nous faut dès maintenant, ce sont :
- des plans de soutien de la demande de l’ordre de grandeur de la perte de production (plusieurs points de PIB pour 2020 seulement). Ceux-ci doivent reposer, pour les ménages comme pour les entreprises, sur de véritables soutiens à leur liquidité par des mesures fiscales et budgétaires ;
- une coordination de ces politiques avec les actions menées par les banques centrales en matière monétaire ;
- un instrument de mobilisation de ressources budgétaires et d’endettement commun en Europe. Sans mutualisation, la réponse budgétaire sera insuffisante ;
- une action concertée au niveau international incluant l’extension de cette liquidité au-delà des pays développés.
Une crise du pouvoir
C’est peut-être celle qui est la plus inquiétante. Crise de la souveraineté, elle tient à l’autonomie des États dans un monde où les institutions multilatérales peinent à organiser les prises de décisions nécessaires à l’échelle globale. Crise de la représentation, elle touche aussi à l’exercice du pouvoir, à la garantie des libertés publiques et à la légitimité des autorités, en particulier dans les démocraties. Mais ce n’est pas la crise sanitaire et l’épidémie du Covid-19 qui créent ces crises. Elles ne font que révéler des faiblesses déjà largement existantes.
La crise jette une lumière crue sur la relativité de notre souveraineté.
Elle met en évidence une dépendance technologique que, par ignorance ou par fierté nationale, nous avons tendance à sous-estimer.
Ceci vaut évidemment dans le domaine sanitaire. Nous constatons, éberlués, qu’une bonne part de nos approvisionnements en médicaments dépend de la Chine. En laissant ce pays devenir « l’usine du monde » n’avons-nous pas renoncé dans des domaines essentiels à garantir notre sécurité ?
Les signes alarmants existent au sein même d’un ensemble très intégré comme l’Union européenne. La pénurie de curare nécessaire à l’intubation des personnes en état grave semble en partie due à l’origine italienne et espagnole des ingrédients. On voit bien, dans l’Union, que cette situation peut trouver des solutions à l’avenir. C’est moins simple lorsqu’il s’agit de matériels incluant des technologies avancées où la dépendance vis-à-vis des États-Unis apparaît manifeste.
Mais cette dépendance sanitaire renvoie à une dépendance technologique plus vaste. L’opinion est avertie, mais peut-être négligente, de la faible sécurité des communications et en particulier des smartphones. Que sait-elle des contrats passés entre nos services de renseignements et Palantir, l’entreprise fondée par Peter Thiel ? L’intelligence artificielle fait peur, à tort ou à raison, mais sans doute les citoyens préfèreraient-ils que les garanties données par les responsables qu’ils ont élus ne soient pas à ce point dépendantes de puissance étrangères et, à tout le moins, il est probable qu’ils souhaiteraient en être informés. Que dire de l’utilisation de Windows au ministère de la Défense ? À défaut de retrouver une souveraineté numérique perdue, nous pourrions diriger nos investissements vers le logiciel libre qui offre une garantie d’indépendance. L’Europe, et même la France seule si elle n’est pas suivie, pourrait rapidement contribuer de façon significative à ce bien commun numérique. Ce point va bien au-delà des seules questions de sécurité. Daniel Cohen (17) met justement l’accent sur une évolution vers le capitalisme numérique que cette crise peut accélérer. L’indépendance nationale, ou européenne, ne peut se mesurer seulement à l’aune de l’existence d’une capacité nucléaire.
La crise sanitaire nourrit les vieilles pulsions nationalistes. Pour y échapper, nous ne pouvons nous contenter des traditionnelles envolées lyriques sur les horreurs du fascisme, dans un sens, et l’universalité de la condition humaine, de l’autre. Si nous sommes, à l’échelle de nos nations, trop faibles pour concourir, alors l’Union européenne retrouve tout son sens. Loin d’en acter le décès comme certains s’évertuent à le clamer, l’intérêt nouveau porté par les peuples européens à la notion de souveraineté peut donner sa seconde chance à l’Europe.
La fragmentation de la mondialisation que la crise a toutes les chances de provoquer constitue une occasion inespérée de reprendre les rênes. Il y faut une volonté populaire et celle-ci était devenue si faible que plus rien ne semblait possible dans cette Union alourdie par l’élargissement, entravée par la bureaucratie et délégitimée par son caractère prétendu peu démocratique. Le retour progressif des égoïsmes nationaux était en train de tuer à petit feu le rêve des fondateurs. Les souverainistes de tout poil en ont fait leurs choux gras omettant de dire aux peuples qu’il n’y a de retour vers une souveraineté qu’en la partageant avec les autres Européens comme l’a montré la création de l’euro. Mais l’impossible comptabilité des avantages tirés de la construction européenne a failli à convaincre des citoyens de plus en plus dubitatifs sur son intérêt. Si bien que dans cette crise, l’inefficacité de l’action européenne vient conforter tous ses détracteurs. Dans le secteur sanitaire comme dans le domaine économique, l’absence de vision politique a empêché toute action préventive et la puissance des égoïsmes nationaux retarde les mesures nécessaires.
Il fallait un choc pour que la véritable nature de l’Union ressurgisse ; celle d’un refus d’abandonner des valeurs collectives et un modèle de société qui définissent une identité. C’est cette identité qui s’est fondue dans la mondialisation, c’est elle qui peut renaître de sa fragmentation. Ce choc, nous l’avons. Une renaissance est possible sous deux conditions : que la solidarité européenne s’affirme dans le règlement de la crise sanitaire, que des hommes et des femmes portent et incarnent un renouveau de l’Europe politique. Les jours, les semaines et les mois qui viennent nous diront si ces conditions ont été réunies. Le défi est grand, tant l’Europe a perdu de sa crédibilité. Il faudra convaincre en proposant une méthode Monnet de l’après-guerre sanitaire, capable de réalisations visibles par tous qui justifieront des transferts de souveraineté calibrés.
La crise pose aussi en des termes nouveaux la question démocratique.
Notre modèle démocratique, issu de la révolution industrielle, a déjà subi bien des avanies. C’est fondamentalement un modèle de démocratie représentative : il repose sur le consentement à déléguer le pouvoir que donne le droit de vote à des hommes et des femmes qui l’exerceront en notre nom. On élit des représentants dont on pense qu’ils sauront mettre en œuvre la politique à laquelle on aspire et on leur fait confiance. Mais ce consentement, comme cette confiance, sont de plus en plus battus en brèche, l’air du temps étant moins à l’intérêt général qu’à l’accumulation des intérêts particuliers (18).
Il a fallu la combinaison de plusieurs facteurs pour en arriver là. D’abord, et surtout, la déception liée à des résultats moins heureux qu’espérés ; mais aussi le développement des réseaux sociaux qui donnent à chacun le sentiment fallacieux qu’il sait mieux que quiconque ce qu’il faut faire ; le lent glissement d’un mandat de représentation vers un mandat impératif par la pression directe et parfois physique que ces mêmes réseaux sociaux autorisent ; enfin la lente disparition des corps intermédiaires comme les syndicats ou les partis politiques. Tout a concouru à la lente décrépitude de la démocratie représentative.
C’est cette démocratie parlementaire cacochyme, née il y a deux siècles, que la crise sanitaire vient frapper de front.
La gestion de la crise sanitaire fait alors émerger une crise de la représentation. Si, comme le dit Max Weber, « un État est une communauté humaine qui revendique le monopole de l’usage légitime de la force physique sur un territoire donné » (19), ce monopole trouve sa légitimité dans celle de la représentation. Celle-ci était déjà en cause avant la crise. Elle est mise à l’épreuve par la crise.
Le principe peut être facilement admis que, en temps de crise, les démocraties peuvent avoir recours « de façon exceptionnelle » à des mesures coercitives, mais la question des limites ne manque pas d’être posée par une partie de l’opinion. Partout, la question qui est au cœur de la pensée de Giorgio Agamben : « Peut-on suspendre la vie pour la protéger ? » a trouvé une réponse temporaire : à savoir, la vie (et même l’économie) avant les libertés publiques. Mais en sera-t-il de même à l’avenir si les mesures autoritaires, à commencer par le confinement, devaient durer ou se renouveler ?
La démocratie découle du mode d’accession au pouvoir plus que de son exercice (20). Toutefois, ces mesures d’exception ont deux conséquences. La première est que la frontière se brouille entre démocraties et régimes autoritaires. La seconde est que des gouvernements élus démocratiquement peuvent être tentés d’utiliser la crise à des fins variées : tentative de transition vers un régime moins démocratique (Hongrie) ou gestion d’autres problèmes intérieurs (Inde, Algérie). Dans de nombreux pays, la vie démocratique est mise entre parenthèses par le report des élections comme en Pologne ou en Bolivie, avec le cas particulier de la France.
Les temps de crise ont souvent fait émerger une forme d’unité nationale. Dans une certaine mesure, le sens de l’urgence et la nécessité de survivre ont provoqué un sursaut de loyauté chez les citoyens. Le plus souvent, les populations se sont rangées derrière les décisions fortes prises par leur gouvernement avec consentement/acceptation si ce n’est avec enthousiasme (21), (22). Toutefois, dans la plupart des régimes démocratiques, les décisions sont questionnées, les consignes contrevenues et de manière générale, la pertinence des mesures recommandées par des experts qui, en d’autres temps, auraient fait foi est largement remise en cause.
À tel point que l’on peut légitimement se demander si la notion de programme politique a encore un sens. Comme les élus se révèlent incapables de faire ce qu’ils ont promis, les citoyens ne leur font plus confiance et entendent intervenir à tout moment dans la prise de décision ; on s’éloigne alors beaucoup de la démocratie représentative pour tendre vers des formes plus ou moins organisées de démocratie directe. Le risque est alors celui de tout populisme ; la vérité, la raison importent moins que l’action même lorsque celle-ci n’est fondée que sur la passion. Benda nous a enseigné à quels drames cela conduisait inexorablement (23).
À l’inverse, dans la plupart des régimes non-démocratiques, la légitimité du pouvoir est conférée par la capacité des dirigeants à protéger leur population et à maintenir l’ordre social plus qu’à garantir leurs libertés. Dans la plupart de ces pays, les autorités ont imposé une réponse forte et rapide à la crise et on voit en retour un certain sentiment de soutien et d’unité nationale au sein de la population (Chine, Vietnam, Jordanie, etc). En d’autres termes, non seulement la sortie de crise pourrait marquer un affaiblissement de la légitimité des autorités publiques dans les démocraties, mais en même temps un raffermissement du pouvoir dans les autocraties.
Par la fulgurance de sa survenue et l’impétuosité de la propagation du virus, la crise sanitaire a imposé des mesures législatives et réglementaires d’une magnitude assez inédite dans nos démocraties. Dans de nombreux pays, l’exécutif s’est senti autorisé à prendre des mesures liberticides ou de surveillance de masse déployant pour ce faire des technologies jusqu’alors réservées au renseignement militaire ou anti-terroriste ! D’une manière générale, ces mesures dérogatoires aux libertés publiques sont plutôt bien accueillies, voire plébiscitées par des citoyens qui y voient un arsenal protecteur de leur sécurité.
Que les gouvernements privilégient l’efficacité n’est pas une spécificité de la crise sanitaire. Que les citoyens soient moins attentifs à la sauvegarde de leurs droits fondamentaux reflète sans doute d’une angoisse face au fléau nouveau après des décennies d’absence d’adversités collectives. Ces mesures prises à titre exceptionnel et temporaire doivent impérativement le rester. Or, depuis quelques années, force est de constater que d’autres mesures prises au nom de la lutte contre le terrorisme sont passées dans une indifférence quasi générale du statut de mesures exceptionnelles et temporaires à celui du droit commun.
Nous devons veiller à ne pas affaiblir durablement l’État de droit au nom de l’urgence à combattre le virus. A l’automne dernier (mais cela semble si loin déjà), François Sureau rappelait que « l’État de droit, dans ses principes et dans ses organes, a été conçu pour que ni les désirs du gouvernement ni les craintes du peuple n’emportent sur leur passage les fondements de l’ordre public, et d’abord la liberté » (24).
Au lendemain de la crise, les questions politiques seront donc nombreuses. Quels régimes seront perçus comme ayant bien géré la crise ? Quelle transition mettre en œuvre pour revenir des mesures d’exception à la vie normale ? S’ils n’ont pas réussi à agir à l’unisson pendant la crise sanitaire, quelle crédibilité auront les régimes démocratiques pour gérer d’autres crises comme le défi climatique ou la question migratoire ?
Et, si les égoïsmes nationaux dominent pendant la gestion de la crise sanitaire, comment empêcher ensuite la vague des populismes nationaux de tout emporter sur son passage ? Aussi, la coopération internationale n’est-elle pas seulement un élément d’une gestion efficace de la crise, elle est une condition de la survie démocratique au sortir de celle-ci.
Sans doute entrons nous dans un autre monde
Une autre économie : le retour des régulations ?
La période actuelle est celle du désordre et la question se pose évidemment de savoir dans quelle direction nous nous orienterons lorsque la crise sanitaire sera jugulée. Au cours des trente dernières années, la cause était entendue. Nous assistions à la victoire sans partage du libéralisme économique dans la ligne de la fin de l’histoire de Francis Fukuyama (25). Mais ceux qui portent sur l’histoire le regard de la longue durée trouvent aujourd’hui matière à revenir sur l’idée que le libéralisme l’a définitivement emporté. La leçon donnée, il y a trois quarts de siècle, par Karl Polanyi (26) est que le libéralisme économique est une phase de désorganisation entre deux périodes plus régulées. Celui-ci s’affirme périodiquement, comme une parenthèse, jusqu’à ce que, chaque fois la nécessité de nouvelles régulations s’impose parce que les phénomènes économiques ne sont pas indépendants du reste de l’évolution de la société.
En 150 ans, nous avons connu trois grands cycles de régulation du capitalisme. Celle qui, issue du XIXème siècle, s’achève avec la Première Guerre mondiale. Elle cède la place à une autre régulation fondée sur la production de masse dans un monde taraudé par la renaissance des nationalismes et habité par la construction de la démocratie. Et puis, une troisième phase est venue car, contrairement à ce qu’envisageait Polanyi, le marché ne s’est pas effondré avec la crise de 29 ni au sortir de la Seconde Guerre mondiale. C’est qu’après 1945, la généralisation de l’État providence, l’émergence de la domination américaine et l’effacement du fascisme ont façonné les nouvelles régulations des décennies suivantes. Vers la fin des années 70, une nouvelle rupture s’est amorcée. Elle touche aussi bien le monde de la production, les idées politiques que la scène internationale. L’émergence des technologies de l’information, la vague libérale du refus de l’impôt, puis l’effondrement du communisme annoncent la fin de la période sociale-démocrate.
Ainsi, nous connaissons depuis près de deux siècles une succession de phases organiques au cours desquelles un mode d’organisation de l’économie et de la société domine et des phases critiques pendant lesquelles ces régulations s’essoufflent puis s’évanouissent, pour céder la place à d’autres. La dernière grande régulation collective a été celle de l’État providence. Qu’elle se soit épuisée ne fait plus de doute. Et malgré un léger balbutiement au lendemain de la crise des « subprimes », rien n’est venu la remplacer.
Entre ces phases de régulation, les anciens schémas se délitent, l’organisation collective recule, les individualismes retrouvent droit de cité. Jusqu’à ce qu’un choc massif permette à l’histoire de reprendre ses droits et que les hommes sculptent les charpentes de la société nouvelle. Ce sont de telles charpentes qu’il nous faut rebâtir aujourd’hui.
Ces régulations n’épargnent aucune des activités humaines, mais au-delà de l’espace classique de la coopération économique, il y a plusieurs domaines où la nécessité de la régulation s’impose.
D’abord, évidemment, dans le champ de l’organisation sanitaire. Paradoxalement, c’est dans ce domaine que la coopération internationale a commencé à se mettre en place dès 1851 avec le premier Règlement Sanitaire International. La réforme de 2005 a renforcé l’indépendance du directeur général de l’OMS mais il faut aller beaucoup plus loin notamment dans sa coordination avec l’OMC.
Le rôle de l’OMS peut notamment être important dans la mise en œuvre de politiques de prévention plus actives. Dès lors que les pandémies n’apparaissent plus comme des risques négligeables, des « Black Swans » pour reprendre l’expression utilisée dans le domaine des risques financiers, alors la nécessité de prendre en compte ces politiques dans les choix publics s’affirme avec force. Le démantèlement, par Donald Trump, de la cellule chargée de la sécurité sanitaire à la Maison Blanche montre que nous n’en sommes pas là.
La crise sanitaire crée peut-être aussi l’opportunité d’une mobilisation nouvelle pour lutter contre le changement climatique. Au-delà des liens entre le climat et la santé publique, les mesures prises dans le cadre de la lutte contre la pandémie transforment le débat sur les contraintes budgétaires que nous nous imposons comme sur l’encadrement des comportements individuels. Mais il existe aussi un lien avec d’autres domaines de la préservation de l’environnement et en particulier la préservation de la biodiversité. La destruction des écosystèmes par la pollution, la restriction progressive des lieux d’habitat ou les commerces prohibés favorisent les zoonoses comme de nombreux exemples récents l’ont montré.
Mais même si l’on accepte l’hypothèse plausible d’une fragmentation de la mondialisation, ces différentes politiques ne peuvent qu’être globales. Revient alors la question lancinante qui traverse tout questionnement sur les conséquences de la crise sanitaire : y a-t-il une place pour le multilatéralisme ? Et au-delà, peut-on concevoir une action multilatérale qui ne relève pas uniquement des États mais qui se développerait entre les régions voire les grandes métropoles ?
Un autre paradigme
a/ Un changement de la relation entre les États : quel nouvel équilibre géopolitique ?
Si l’espoir doit demeurer que la crise soit à l’origine d’un renouveau de la coopération au niveau mondial et européen, il est important de scruter ses conséquences plus immédiates sur les relations internationales.
La première découle du vide de puissance que la focalisation sur la crise sanitaire des principaux gouvernements va rendre chaque jour plus visible. Tant qu’ils sont, comme tous, submergés par la pandémie, les groupes armés semblent avoir choisi le repli. Mais dès que les conditions le permettront, nul doute que les conflits repartiront alors même que les grands acteurs de la vie seront surtout concernés par leur situation domestique. On peut craindre que ce soit le cas, en Syrie comme en Lybie au Sahel comme au Yémen. D’autant que de nombreux États ébranlés par la crise auront encore plus de difficulté que par le passé à exercer leurs responsabilités régaliennes.
Dans ce contexte, il est probable que la tentation soit forte pour certains États d’accroître leur influence internationale. La Chine, la Russie dans une moindre mesure, ont déjà saisi cette occasion en distribuant des aides médicales principalement aux pays européens. À l’issue de la crise sanitaire, la compétition idéologique reprendra avec force dans une situation où les populations auront été friandes d’intervention étatique et de pouvoir fort. Coincés entre leur réticence à toute action multilatérale et leur confrontation avec Pékin, les États-Unis vont peiner à éviter une redistribution des cartes, mais bien entendu beaucoup dépendra des élections de novembre. La Chine n’est pas en situation d’exercer un leadership mondial mais il n’est pas certain que les États-Unis en soient encore capables.
C’est donc bien une fragmentation de la mondialisation qu’il est raisonnable d’attendre et ce peut être la chance de l’Europe si elle sait se ressaisir.
b/ La crise de l’être conduira-t-elle à un changement de la relation entre les hommes ?
Pour que les cartes puissent être rebattues, il faut que le risque pandémique imprègne profondément, mais surtout durablement la sensibilité collective mondiale. La métaphore guerrière, qui a été très largement utilisée ne trouve à s’appliquer que dans le temps de la mobilisation : la majorité des études (27) laisse entendre qu’il ne saurait y avoir d’armistice, encore moins de libération. Il s’agit donc non seulement d’un effort de guerre de long terme, mais également, d’une réintégration dans les consciences collectives, de la permanence d’un risque pandémique infectieux. Face à une menace aussi structurante et aussi universelle, il est probable que nous assistions à un changement profond des préférences collectives.
Première évolution probable de nos préférences collectives : le rapport à la temporalité. Entrer dans un monde marqué par l’aléa infectieux suppose de corriger nos carences et de constater notre incapacité, notamment en Europe, à donner une réalité au principe de précaution et à cultiver l'approche préventive. L’embolisation des systèmes de santé des pays développés n’est que le symptôme d’une vision politique de court terme qui se sent prémunie de tout imprévu matériel du seul fait de l’existence de marchés de biens et de services interconnectés et réactifs. Les décisions futures ne pourront s’exonérer d’une inscription, notamment budgétaire, dans le temps long ni d’une approche stratégique systématisée des différents pans prioritaires de la vie des populations.
Au-delà de ce premier aspect, le risque infectieux nous rappelle avec la force de l’évidence l’interdépendance entre les individus. C’est tout le paradoxe du confinement actuel : isolés chez eux, les individus n’ont jamais autant œuvré pour la restauration du collectif. La santé de chacun n’est plus, comme dans le cas des maladies cardio-vasculaires et dégénératives, la conséquence de comportements individuels : elle dépend de la responsabilité de chacun vis-à-vis du collectif, et, inversement, de la capacité du collectif à prendre en charge la santé du moindre de ses membres. Le propre des virus que cette pandémie vient nous rappeler, c’est de ne reconnaître aucune frontière, ni sociale, ni politique : aucune barrière, aucun mur ne prémunira durablement les sociétés d’un risque de contagion, d’un « cluster » prêt à essaimer.
En sus du nécessaire renforcement du rôle de l’OMS dans la mise en œuvre de politiques de prévention actives, cette réapparition du sentiment d’interdépendance doit être accompagnée pour ne pas qu’émerge une société de défiance généralisée. Un récent sondage (28) sur l’acceptabilité d’une application téléphone pour tracer les contacts des porteurs du Covid-19 montre que près de 75% des répondants installeraient probablement ce type d’application si elle existait. Quelle appréciation sociale serait faite d’un individu refusant d’installer une telle application ? Ce refus doit-il simplement être autorisé lorsqu’il est susceptible de mettre en danger le collectif ? Il est probable que cette crise sanitaire et sa pénétration dans l’imaginaire collectif incitent à l’émergence d’une société de la transparence médicale : ainsi, est-il possible que la circulation des personnes soit à l’avenir soumise à la production de tests d’immunité, comme le carnet de vaccination international est actuellement demandé à la frontière de nombreux États. Mais il y a un monde entre un simple carnet de carton et les données de son téléphone portable. Pour que le régime de transparence individuelle que l’on pressent ne se transforme pas en société de défiance, les pouvoirs publics se doivent de jouer un rôle actif afin de garantir non seulement l’anonymat des utilisateurs mais également l’effacement des jeux de données (29). Ce positionnement public ferme doit constituer le socle d’un nouveau « système providentiel » sur lequel asseoir une confiance et un pacte citoyen renouvelé.
[1] Jin Wu, Weiyi Cai, Derek Watkins and James Glanz, « How the Virus Got Out », The New York Times, 22 mars 2020
[1] La France a également disposé d’un stock stratégique important. Créé en 2007, l’Établissement de préparation et de réponses aux urgences sanitaires disposait en 2009, dans le contexte de l’épidémie de H1N1, d’un milliard de masques anti-projections, destinés aux malades, et de 900 millions de masques de protection, dits "FFP2". En 2013, la doctrine de gestion des stocks stratégiques est modifiée, avec transfert de la protection des travailleurs aux employeurs. En 2016, les missions de l’EPRUS sont intégrées au sein d’un nouvel établissement Santé publique France.
(3) Cf. Fondation Jean Jaurès …
(4) Comme Haïti, par exemple, dont 32% du PIB en 2018 vient de ces transferts
(5) Aux Maldives, cas extrême, 75% du PIB dépend directement, et indirectement, du tourisme et les réserves en devises ne dépassent pas 2 mois d’importations.
(6) Ce dont la Chine, qui n’a pas accès aux swaps, pourrait bénéficier.
(7) Ceux-ci viennent augmenter les réserves des banques centrales et permettent aux pays en développement de procurer des « hard currencies ».
(8) La France vient de faire enfin une proposition en ce sens
(9) Depuis, le chèque de 1500 dollars pour tous les ménages a amélioré la situation.
(10) Terra Nova, mars 2020
(11) Larry Summers "U.S. economic prospects: secular stagnation, hysteresis, and the zero lower bound", Business Economics, 49, p.65-73, 2014
(12) Paolo Surico et Andrea Galeotti, « The economics of a pandemic : the case of Covid-19 », London School of Economics, 2020
(13) Paolo Surico et Andrea Galeotti, ibid.
(14) Dès janvier 2008, le FMI avait à Davos annoncé la nécessité à venir d’une relance budgétaire mondiale. Elle prendra forme au G20 de 2009 à Londres et a permis d’éviter les millions de chômeurs prévisibles.
(15) Sur ces points, cf Shahin Vallée « macro note : Options for the Eurogroup and a possible staged path to coronabonds », 2 avril 2020
(16) Ce mécanisme, créé en 2012, peut mobiliser jusqu’à 700 milliards d’euros. Il est parfois à tort, qualifié de FMI européen. La principale différence avec le FMI vient de de ce que les ressources du MES sont des ressources d’emprunt et non des ressources monétaires. Ce n’est pas un Fonds Monétaire Européen mais un Fonds Budgétaire Européen.
(17) Daniel Cohen, « La crise du coronavirus signale l’accélération d’un nouveau capitalisme, le capitalisme numérique », Le Monde, 2 avril 2020
(18) Max Weber, dans Économie et société, insiste sur le fait que la soumission volontaire propre à toute forme de socialisation dépend des qualités que le dominé prête à celui qui le commande.
(19) Max Weber, « Politik als Beruf », 1919
(20) Si ce qui caractérise la démocratie c’est le mode d’acquisition du pouvoir et non son exercice (Adam Przeworski et al., « Democracy and Development : Political Institutions and Well-being in the World, 1950-1990 », vol. 3, Cambridge Univ. Press, 2001) alors le caractère démocratique de nos sociétés n’est pas en cause.
(21) "In democracies, the relationship between citizens and government relies on the triumvirate of compliance, consent, and legitimacy.” Hardin, "Compliance, Consent and Legitimacy", in Boix & Stokes, Comparatives Politics
(22) Qui aurait pu imaginer cela quan, il y a 18 mois, la révolte des gilets jaunes en France est née entre autres de l’indignation contre la limitation de vitesse à 80 km/h, jugée liberticide.
(23) Julien Benda, « La trahison des clercs », 1927, réédition Les cahiers rouges, Grasset, 2003
(24) François Sureau « Sans la liberté », Tract, Gallimard, 2019
(25) Francis Fukuyama, « The End of History and the Last Man », The Free Press, 1992
(26) Karl Polanyi, « La grande transformation. Aux origines politiques et économiques de notre temps », Gallimard, 1944
(27) Gideon Lichfield, « We’re not going back to normal », MIT, 2020
(28) https://045.medsci.ox.ac.uk/user-acceptance, Université d’Oxford, 31 mars 2020
(29) Ce que l’Europe a su mettre en place avec l’adoption précurseur du RGPD
Re: [Crise économique] (3)
Bel article effectivement.
Une bonne analyse de la situation, amha(pour ce qu'il vaut).
J'apprécie tout particulièrement le risque de la mise en place d'une sorte de dictature médicale.
Une bonne analyse de la situation, amha(pour ce qu'il vaut).
J'apprécie tout particulièrement le risque de la mise en place d'une sorte de dictature médicale.
troisgriffes- Membre
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Re: [Crise économique] (3)
https://www.boursier.com/actualites/reuters/annuler-les-dettes-apres-la-crise-totalement-impensable-pour-christine-lagarde-242527.html
Elle a pas l'air de rêver d'un avenir décroissant elle...Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), a écarté jeudi sur France Inter l'idée d'une annulation globale des dettes contractées par les Etats de la zone euro dans leur gestion coûteuse de la pandémie du coronavirus."Ça me paraît totalement impensable", a-t-elle déclaré en réponse à une question sur ce sujet.Elle a par ailleurs souligné qu'il faudrait "beaucoup plus de temps" que deux, trois, cinq ou dix ans pour que les Etats de la zone euro sortent de cet endettement."Si dès la crise passée, la croissance revenue, on se met à resserrer tout de suite les politiques budgétaires et si on freine la croissance, on va retomber dans un écueil absolument à éviter", a dit la présidente de la BCE."Donc il faudra dans le temps, progressivement, procéder au remboursement des dettes et se remettre dans une pente plus stable et plus propice au bon équilibre des finances publiques, mais il ne faudra pas le faire de manière brutale."Sur France 2, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, membre du conseil des gouverneurs de la BCE, a souligné qu'il était "trop tôt pour donner des chiffres globaux" relatif au coût budgétaire du "bouclier" mis en place pour protéger les entreprises et les salariés."En fonction de la durée, l'addition économique et l'addition budgétaire sera plus ou moins lourde mais de toute façon elle pèsera, c'est sûr", a-t-il dit."Quinze jours de confinement, ça coûte à la croissance 1,5 point de PIB annuel et ça coûte en déficit - le coût de ce bouclier qui protège les entreprise et les Français - plus de 1 point de PIB supplémentaire c'est-à-dire plus de 20 milliards (d'euros) par quinze jours de confinement", a précisé François Villeroy de Galhau."Un jour oui, il faudra rembourser cette dette, ça sera dans la durée, nous devrons faire un effort budgétaire avec des dépenses plus sélectives, mais cet effort sera aidé par des taux d'intérêt qui vont rester très bas et par l'action de la Banque centrale européenne qui fournit aujourd'hui des liquidités pour permettre de payer ces dettes
________________________________________________________
« La guerre, c'est la paix. » : L Tolstoi (je crois)
« La liberté, c'est l’esclavage. » : Spartacus (pas sur)
« L'ignorance, c'est la force. » : F Dostoïevski (a vérifier)
Kyraly- Membre
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Re: [Crise économique] (3)
Lol ! Les dettes - COLOSSALES - ne seront jamais, au grand jamais remboursées. Elle peut toujours brasser de l'air...Kyraly a écrit:Elle a pas l'air de rêver d'un avenir décroissant elle...
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Aussi audacieux soit-il d'explorer l'inconnu, il l'est plus encore de remettre le connu en question ! (Kaspar) - In Shadow, A Modern Odyssey - Ozymandias - La grande implosion/Rapport sur l'effondrement de l'Occident (Pierre Thuillier) - Mon scénario - Echoes
Re: [Crise économique] (3)
"Quinze jours de confinement, ça coûte à la croissance 1,5 point de PIB annuel"
Lol...
Lol...
Lab2- Membre
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Re: [Crise économique] (3)
certes, mais au delà de ces LOL, il y a une triste réalité, cette caste n'a TOUJOURS pas compris (ou alors s'accroche a leurs vieux axiomes sans avoir de plan, ou fait semblant) mais bref, ils ne veulent rien changer a leur délire...
Ce qui invalide les propos lénifiants de nos gouvernants sur les leçons a tirer.
Et ce qui me fait penser qu'il va y avoir du sport...
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Kyraly- Membre
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Re: [Crise économique] (3)
Rien vu, rien entendu (autisme de façade). C'est une diversion ! Le truc habituel, quoi ! David Coperfield !Kyraly a écrit:cette caste n'a TOUJOURS pas compris (ou alors s'accroche a leurs vieux axiomes sans avoir de plan, ou fait semblant) mais bref, ils ne veulent rien changer a leur délire...
Après, ne t'y trompe pas, les politiciens (la plupart) ne sont pas au sommet de la pyramide alimentaire.
Comme le dit Delamarche, il n'y aura pas de changement avec les mêmes gus aux commandes, ceux de l'ancien système. No passaran ; ils ne lâcheront rien (pas plus à Pékin qu'à Washington ou Paris).
Sérieusement...
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Re: [Crise économique] (3)
https://www.youtube.com/watch?v=w2f0YlKdVDc
Morandini -> MAIS VOUS DITES AUX FRANCAIS DE CROIRE EN QUOI ? ON A BESOIN DE CROIRE !!!! VOUS NE POUVEZ PAS DIRE QU'ON NE PEUX PAS CROIRE !!!
Nous n'avons accès qu'à une fraction de ce qui se passe. Comme dit krav, magie magie.
Au delà des capacités des classes dominantes il faut lui reconnaitre son talent pour le maintient de l'ordre établi... Ca a marché très fort, ca marche toujours... Jusqu'au moment ou ca n'évoluera plus assez vite pour s'adapter. Ca frémit, krav a mit dans 'humour' tout ses gens "on oubliera pas" (j'ai survolé). Je l'aurais personnelllement plutôt classé comme un élément de plus au crédit de la fin d'un mythe, sinon d'une cohésion d'une acceptation-soumission par les croyances. Ca frémit, atteignons-nous le seuil critique ? Il faut voir le déchainement (notamment) sur les réseaux, ca va être sport et ils l'anticipent.
Il me semble plus intéressant de s'intéresser aux actes déjà présents (voir notamment les différents décrets qui passent) que le pipeau gouvernemental-médiatique.
ps : l'idée n'est pas de lancer un débat, mais je permets malgré tout une remarque car c'est récurrent -> serait-il possible de distinguer l'autisme (diagnostique médical qui porte notamment sur les (in)capacités de communication, de relations sociales et autres troubles) du mutisme ou autres qualificatifs ?
Morandini -> MAIS VOUS DITES AUX FRANCAIS DE CROIRE EN QUOI ? ON A BESOIN DE CROIRE !!!! VOUS NE POUVEZ PAS DIRE QU'ON NE PEUX PAS CROIRE !!!
Nous n'avons accès qu'à une fraction de ce qui se passe. Comme dit krav, magie magie.
Au delà des capacités des classes dominantes il faut lui reconnaitre son talent pour le maintient de l'ordre établi... Ca a marché très fort, ca marche toujours... Jusqu'au moment ou ca n'évoluera plus assez vite pour s'adapter. Ca frémit, krav a mit dans 'humour' tout ses gens "on oubliera pas" (j'ai survolé). Je l'aurais personnelllement plutôt classé comme un élément de plus au crédit de la fin d'un mythe, sinon d'une cohésion d'une acceptation-soumission par les croyances. Ca frémit, atteignons-nous le seuil critique ? Il faut voir le déchainement (notamment) sur les réseaux, ca va être sport et ils l'anticipent.
Il me semble plus intéressant de s'intéresser aux actes déjà présents (voir notamment les différents décrets qui passent) que le pipeau gouvernemental-médiatique.
ps : l'idée n'est pas de lancer un débat, mais je permets malgré tout une remarque car c'est récurrent -> serait-il possible de distinguer l'autisme (diagnostique médical qui porte notamment sur les (in)capacités de communication, de relations sociales et autres troubles) du mutisme ou autres qualificatifs ?
Lab2- Membre
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Re: [Crise économique] (3)
Il faudra regarder les textes mais quechoisir indiquait que les 100k étaient garantis par le fameux fonds, mais aussi dans la limite de 500k en compte courant temporaire typiquement dans le cas des achats-ventes.Da a écrit:Dans quelques moi je serai dans la même situation: il faudra bien stocker l'argent de la vente de la maison en attendant d'acheter une nouvelle. Je disperserai sur plusieurs compte/banque histoire de limiter la casse. Quelles sont les banques les plus solides "pour de vrai" en France?
A voir la réalité du texte.
Et la réalité des faits en cas de défaut d'un ou plusieurs établissements et la réponse (et délais) finalement apportés. Entre la promesse papier prévue pour rassurer (pardon envoyer du signal positif), sauver des établissements de modestes dimensions (déjà deux recours depuis sa création je crois de banque de faible envergure) avec un financement déjà limité et critiqué par le passé ; et l'effondrement et financier et de l'offre et de la demande avec aux manettes une ue formée d'intérêts plus que jamais divergents avec des temporalités de prise de décisions et d'actions démentes...
Qui est le plus solide ? Un indice à court terme l'effondrement des cours par banque ?
Il me semble que la poste et le crédit mutuel jouent moins que d'autres (bnp, crédit agricole) sur les marchés. Pas sûr que ce soit un indicateur fiable pour autant... Particulièrement avec des décisions monétaires au niveau européen et un risque systémique planétaire plus que jamais dans l'histoire ?
A défaut répartir le risque (dans le temps et dans l'espace) ? Différentes banques ? Voir dans différents régions-monnaies ? Ca commence à être sport...
Lab2- Membre
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Re: [Crise économique] (3)
Ça va se déchaîner, en effet... sur les réseaux et puis, si le contexte post-confinement le permet, dans la rue. Ça risque même d'être assez pertinent, au début. Et puis ça va être noyauté, instrumentalisé, récupéré, diabolisé, etc, façon gilets jaunes, bonnets rouges, indignados (qui se souvient d'eux), aube dorée, etc ou (pire) les enragés (1789). Au pire on fera charger la cavalerie. Et puis il ne restera qu'une coquille vide, parce que les radicaux et puristes se seront barrés ailleurs (autres mouvements ou à la casa).Lab2 a écrit:élément de plus au crédit de la fin d'un mythe, sinon d'une cohésion d'une acceptation-soumission par les croyances. Ca frémit, atteignons-nous le seuil critique ? Il faut voir le déchainement (notamment) sur les réseaux, ca va être sport et ils l'anticipent.
Pour qu'un mouvement obtienne un tant soit peu d'une force supérieur, il faut qu'il se présente comme une alternative, un moindre risque, un bon compromis face à un mouvement beaucoup plus radical (Martin Luther King versus Malcolm X, Gandhi contre Bhagat Singh, pour les plus connus). Encore faut-il qu'il existe un autre mouvement radical, sinon c'est perdu d'avance.
Le pouvoir choisira alors, toujours, de négocier à moindre coup pour lui, avec les moins radicaux (présentés comme les plus raisonnables) ; la paix sera préservée, les oiseaux chanteront, etc, etc.
Encore une fois (je vais passer pour un dingue), il existe 2 catégories d'animaux : les animaux sauvages et les animaux domestiques. L'homme n'est pas un animal sauvage, donc ? C'est aussi un animal coopératif, donc influençable et instrumentalisable... si on sait le prendre (croyances, honneur, etc).
Un monde meilleur, sans Big Bother, sans dystopie et autres Big Farma ou Big Califat, amha vous l'aurez dans votre petit cercle, là où s'exerce vraiment votre influence, si vous êtes assez futés pour éviter tout écueil, si vous bossez à votre échelle pour construire un petit nid sympa et si vous savez éviter les psychopathes et autres cinglés qui fascinent tout humain normalement constitué.
Désolé, c'est pessimiste, je sais, mais vouloir croire désespéramment (comme Monrandini et consort) n'a jamais donné à bouffer, éduqué, etc.
Encore une fois, je vous reporte à ma bible : l'histoire des 3 petits cochons (sérieusement !) ; il y a là dedans tout ce que vous avez à savoir pour vivre (autonomisation, maturité, débrouillardise, camaraderie, famille et, surtout, principe de réalité).
Amis du soir, bonsoir...
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Re: [Crise économique] (3)
Kyraly a écrit:"ce qui me fait penser qu'il va y avoir du sport..."
Pour la détente:
troisgriffes- Membre
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Re: [Crise économique] (3)
à noter que ce n'est pas le covid-19 qui nous coûte 3 points de PIB par mois et nous plombe l'économie, mais le confinement,
un choix politique (l'arme absolue, le seul levier à disposition nous dit-on) pour endiguer la pandémie,
mais plus on s'enfonce dans le confinement, et plus ce choix commence à être controversé,
outre les chroniques de Nicolas Doze sur BFM-Business : "Confinement, Le remède pire que le mal ", celle de Renaud Girard sur le Figaro, et bien d'autres sur la presse étrangère, j'ai retenu celle de Annick Chevillot sur Heidi.news, journaliste à Lausanne, qui résume le mieux à mes yeux la problématique :
pour lire tout l'article, la source :
confinement : remède pire que le coronavirus ?
la société moderne n'est plus capable d'accepter ses morts, les images de fosses communes où l'on entasse des victimes en alignement de cercueils, forcément, ça sidère, ça effraie les populations, personne ne pensait qu'un épisode "grippe espagnole" pouvait ressurgir dans un système mondialisé croissant, moderne, rapide, sur-équipé, et sûr de sa toute puissance, on se retrouve pris au dépourvu et on réagit dans l'urgence, on gère les pénuries, on navigue à vue, sans perspective d'un monde à venir,
les rares Nations ayant fait le choix d'une stratégie d'immunité collective ont été immédiatement pointées du doigt par la communauté internationale : " ... honte à eux, ils seront responsables de millions de morts, et devront rendre des comptes ...", sous la pression des bien-pensants, ils ont progressivement fait volte-face en s'alignant sur la conduite main-stream du confinement pour tous.
et si le confinement était un peu comme le "système immunitaire de notre société" qui s'emballait, une sur-réaction qui va au final aggraver les symptômes et conduire à une
fin, sinon certaine, plus que probable ...?
l'Europe et la BCE a pris des dispositions pour "intuber" l'économie, la maintenir en vie coûte que coûte, mais on sait aujourd'hui que les cas graves nécessitant intubation sous respiration artificielle, et bien les statistiques indiquent qu'ils ont grosso-modo 1 chance sur 2 de s'en sortir ...à méditer ...
en Inde, parmi les gamins qui fouillaient les décharges d'ordures à mains nues pour se trouver à manger, une petite fille interpellée par un journaliste :
le journaliste :
- "vous n'avez pas peur du coronavirus ?"
la petite fille :
- "non, pourquoi voulez-vous qu'on est peur ? ... on a plus peur de mourir de faim que de mourir du virus, ... et puis si on meurt, c'est pas grave ! "
voilà un bel exemple de résilience poussé dans ses derniers retranchements.
je me souviens les derniers mois de vie de ma mère en EHPAD, elle en avait tellement marre qu'elle priait tous les jours pour que "son ange gardien vienne la chercher",
l'enfer, elle l'a connu pendant des mois alors qu'elle se faisait dessus, et quelle devait attendre des heures le passage du personnel soignant pour qu'on lui fasse un brin de toilette, sa diginité en avait pris un sacré coup, et vivre dans ses conditions-là lui semblait comme une punition, mais pour quelle faute commise ? ... autant que je sache, elle a mené une vie exemplaire ...
je suis persuadé que si elle avait été encore là, elle aurait accueilli cette épisode de Covid-19 avec beaucoup de joie et d'espérance !
un choix politique (l'arme absolue, le seul levier à disposition nous dit-on) pour endiguer la pandémie,
mais plus on s'enfonce dans le confinement, et plus ce choix commence à être controversé,
outre les chroniques de Nicolas Doze sur BFM-Business : "Confinement, Le remède pire que le mal ", celle de Renaud Girard sur le Figaro, et bien d'autres sur la presse étrangère, j'ai retenu celle de Annick Chevillot sur Heidi.news, journaliste à Lausanne, qui résume le mieux à mes yeux la problématique :
Annick Chevillot a écrit:...
Le choix moral qui nous est imposé par la situation actuelle est le suivant: combien de décès dus à Covid-19 pensent pouvoir éviter nos autorités avec les mesures prises, et combien de décès sont-elles prêtes à accepter à cause desdites mesures? Le véritable et fondamental enjeu est là.
Et loin de moi l’envie de préférer certains morts à d’autres, mais le choix fait par le Conseil fédéral nous confronte tous à cette équation-là. Le Centre for Evidence-Based Medicine résumait bien ce point de bascule le 30 mars: «Le confinement va nous mettre tous en faillite, nous et nos descendants, et il est peu probable à ce stade de ralentir ou d'arrêter la circulation du virus. La situation actuelle se résume à ceci: l'effondrement économique est-il un prix à payer pour arrêter ou retarder ce qui est déjà parmi nous?»
...
pour lire tout l'article, la source :
confinement : remède pire que le coronavirus ?
la société moderne n'est plus capable d'accepter ses morts, les images de fosses communes où l'on entasse des victimes en alignement de cercueils, forcément, ça sidère, ça effraie les populations, personne ne pensait qu'un épisode "grippe espagnole" pouvait ressurgir dans un système mondialisé croissant, moderne, rapide, sur-équipé, et sûr de sa toute puissance, on se retrouve pris au dépourvu et on réagit dans l'urgence, on gère les pénuries, on navigue à vue, sans perspective d'un monde à venir,
les rares Nations ayant fait le choix d'une stratégie d'immunité collective ont été immédiatement pointées du doigt par la communauté internationale : " ... honte à eux, ils seront responsables de millions de morts, et devront rendre des comptes ...", sous la pression des bien-pensants, ils ont progressivement fait volte-face en s'alignant sur la conduite main-stream du confinement pour tous.
et si le confinement était un peu comme le "système immunitaire de notre société" qui s'emballait, une sur-réaction qui va au final aggraver les symptômes et conduire à une
fin, sinon certaine, plus que probable ...?
l'Europe et la BCE a pris des dispositions pour "intuber" l'économie, la maintenir en vie coûte que coûte, mais on sait aujourd'hui que les cas graves nécessitant intubation sous respiration artificielle, et bien les statistiques indiquent qu'ils ont grosso-modo 1 chance sur 2 de s'en sortir ...à méditer ...
en Inde, parmi les gamins qui fouillaient les décharges d'ordures à mains nues pour se trouver à manger, une petite fille interpellée par un journaliste :
le journaliste :
- "vous n'avez pas peur du coronavirus ?"
la petite fille :
- "non, pourquoi voulez-vous qu'on est peur ? ... on a plus peur de mourir de faim que de mourir du virus, ... et puis si on meurt, c'est pas grave ! "
voilà un bel exemple de résilience poussé dans ses derniers retranchements.
je me souviens les derniers mois de vie de ma mère en EHPAD, elle en avait tellement marre qu'elle priait tous les jours pour que "son ange gardien vienne la chercher",
l'enfer, elle l'a connu pendant des mois alors qu'elle se faisait dessus, et quelle devait attendre des heures le passage du personnel soignant pour qu'on lui fasse un brin de toilette, sa diginité en avait pris un sacré coup, et vivre dans ses conditions-là lui semblait comme une punition, mais pour quelle faute commise ? ... autant que je sache, elle a mené une vie exemplaire ...
je suis persuadé que si elle avait été encore là, elle aurait accueilli cette épisode de Covid-19 avec beaucoup de joie et d'espérance !
Dernière édition par BigBird le Ven 10 Avr 2020 - 21:15, édité 1 fois
BigBird- Membre Premium - Participe à rendre le contenu de nos forums plus pertinent & pragmatique
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Re: [Crise économique] (3)
Je partage ce raisonnement et désormais c'est très clairement le volet économique (ainsi que ses nombreuses implications) de cette crise qui me fait le plus "flipper" ...
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Wasicun- Membre Premium
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Re: [Crise économique] (3)
Lab2 a écrit:"Quinze jours de confinement, ça coûte à la croissance 1,5 point de PIB annuel"
Lol...
Alors, 15 jours de congés des Français (ou même du reste du monde) coûte 1,5 points de PIB annuel d'habitude?..
Re: [Crise économique] (3)
Evidemment que les congés coûtent en terme de pib. Mais comme les vacances ce produisent chaque années, avec une belle régularité, ça ne ce voit pas d'une années sur l'autre.
phyvette- Membre Premium
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Re: [Crise économique] (3)
et surtout les vacanciers sont dépensiers, voyages, hôtels, terrasses de restaurants et de bistrots, camping, glaces, spectacles, festivals, concerts, ... donc l'économie n'est pas à l'arrêt,phyvette a écrit:Evidemment que les congés coûtent en terme de pib. Mais comme les vacances ce produisent chaque années, avec une belle régularité, ça ne ce voit pas d'une années sur l'autre.
si un pan de l'économie est effectivement en stand-by, un autre pan turbine à fond la caisse en faisant travailler des saisonniers, mais pas que ...
les chiffres 2019 donnent pour le tourisme en France un chiffre entre 7 et 8% du PIB,
c'est donc loin d'un arrêt économique temporaire,
en même temps, on a rarement 3 mois de congés d'affilé , le confinement est bien parti pour durer 2 mois, et plus si inquiétude pour une réplique, une 2ème "vaguounette" qui pourrait effrayer les experts de la santé publique et les adeptes du confinement ...
BigBird- Membre Premium - Participe à rendre le contenu de nos forums plus pertinent & pragmatique
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Date d'inscription : 09/04/2009
Re: [Crise économique] (3)
Comme ça parle de PIB, je propose cette mise au point.
Que représente vraiment le PIB ?
Les valeurs ajoutées brutes des entreprises sont leurs recettes moins leurs dépenses.
Le PIB est la somme des valeurs ajoutées brutes, auxquelles il faut rajouter l’écart entre les recettes et les dépenses de l’État (s’il existe). L’INSEE dit les impôts moins les subventions, il y a peut-être une distinction, mais dans tous les cas on comprend l’idée.
La valeur ajoutée est répartie entre les profits et les salaires. Dans ce calcul, toute activité qui amène à des profits et/ou des salaires est ainsi considérée comme créatrice de richesse.
Peu importe qu’il s’agisse d’un steak ou de la publicité pour ce steak. Peu importe qu’il s’agisse d’un composant défecteux sur une imprimante qui obligera à en acheter une nouvelle. Peu importe qu’il s’agisse du travail d’un courtier qui contribue à alimenter la spéculation sur les matières premières, en faisant monter le coût (la valeur ajoutée est très importante dans la finance, comme dans l’activité minière d’ailleurs).
Source : Sharpe & Gharani (2000), The Productivity Renaissance in the U.S. Service Sector
Plus que mesurer la création de richesse, le PIB indique en fait la façon dont est répartie celle-ci.
Du moins, entre les pays.
Le PIB / habitant, qui est aussi souvent mentionné, ne fait guère mieux quand il s’agit de se faire une idée du niveau de vie d’une population. Pour s’en convaincre, on peut observer que 8 % de la population nord-américaine et européenne vit dans une relative insécurité alimentaire (1 % dans une insécurité sévère). On parle là de l’incapacité à acheter une nourriture équilibrée et suffisamment abondante, pas de surpoids (à ce sujet on trouve en Asie et en Afrique les trois quarts des 2 milliards de personnes en surpoids).
Source : https://www.who.int/nutrition/publications/foodsecurity/state-food-security-nutrition-2019-inbrief-en.pdf
- rapport complet : http://www.fao.org/3/ca5162en/ca5162en.pdf
Il existe des indicateurs des inégalités, parmi lesquels l’indice de Gini, ou encore le rapport entre les quartiles ou les déciles à chaque extrême.
Source : https://thenextrecession.wordpress.com/2013/05/17/inequality-theres-no-stopping-it/
Source : Jesper Roine and Daniel Waldenström (2014), Long-Run Trends in the Distribution of Income and Wealth
Essentiellement, le mécanisme est le suivant : à mesure que le travail vient à manquer du fait de la trop grande facilité à répondre aux besoins de ceux qui ont de quoi payer (la productivité est élevée), le chômage entraîne une pression sur les salaires (on est prêt à beaucoup lâcher pour avoir un job), et la part des profits dans la valeur ajoutée peut croître.
/
Et en ce qui concerne la 'mise au chômage' en masse du fait du confinement ?
Les emplois destinés à établir la répartition de la production constituent une charge pour le secteur productif pris dans son ensemble (exemple : coûts de publicité). Si les gens occupant ces emplois ne vont plus travailler, mais que l’État leur fournit une indemnité, les profits du secteur productif devraient croître. L’État peut financer les indemnités versées en taxant davantage les profits, c’est-à-dire en récupérant auprès des vendeurs ce qu’il a dispensé aux acheteurs, en remplaçant les coûts supprimés par un prélèvement.
Le hic semble alors être la désindustrialisation des pays 'riches', mais il y a quelque chose que l'on comprend souvent de travers : la désindustrialisation est un phénomène global.
Lire (en anglais, mais il y a des graphiques) : https://newleftreview.org/issues/II119/articles/aaron-benanav-automation-and-the-future-of-work-1
Si la Chine a bien connu une réindustrialisation dans les années 2000, c'est à l'envers de la tendance historique mondiale depuis les années 1970. Conséquence : les États du Nord ont sous la main bien assez de profits à taxer pour indemniser tout ceux dont le travail n'est pas jugé assez utile.
Mais qui peut en douter ?
Déjà dans les années 1920 aux USA, le choix de réduire drastiquement les heures de travail était une option sérieusement discutée (en fait on arrivait au terme de près d'un siècle de diminution du temps de travail), séduisante entre autres pour la stabilité financière qu'elle promettait (lire Hunnicut, Work without end). On a préféré développer les loisirs consommables, peut-être une des raisons au repli protectionniste des années 1930 (je vais un peu vite mais bon je tartine déjà assez non ?).
Pour sûr on n'a pas à s'attendre à des lendemains qui chantent. Les salaires au plus bas sont un paramètre qui n'est jamais négligé quand il s'agit d'amorcer une grande vague d'investissement. Et tant que l'on sera prêt à réduire davantage les protections sociales, les capitaux continueront à mettre en concurrence les pays qu'ils visitent.
J'avais déjà abordé la question des enjeux économiques du confinement dans ce post : https://www.le-projet-olduvai.com/t11347-estimations-statistiques#191858
Que représente vraiment le PIB ?
Les valeurs ajoutées brutes des entreprises sont leurs recettes moins leurs dépenses.
Le PIB est la somme des valeurs ajoutées brutes, auxquelles il faut rajouter l’écart entre les recettes et les dépenses de l’État (s’il existe). L’INSEE dit les impôts moins les subventions, il y a peut-être une distinction, mais dans tous les cas on comprend l’idée.
La valeur ajoutée est répartie entre les profits et les salaires. Dans ce calcul, toute activité qui amène à des profits et/ou des salaires est ainsi considérée comme créatrice de richesse.
Peu importe qu’il s’agisse d’un steak ou de la publicité pour ce steak. Peu importe qu’il s’agisse d’un composant défecteux sur une imprimante qui obligera à en acheter une nouvelle. Peu importe qu’il s’agisse du travail d’un courtier qui contribue à alimenter la spéculation sur les matières premières, en faisant monter le coût (la valeur ajoutée est très importante dans la finance, comme dans l’activité minière d’ailleurs).
Source : Sharpe & Gharani (2000), The Productivity Renaissance in the U.S. Service Sector
Plus que mesurer la création de richesse, le PIB indique en fait la façon dont est répartie celle-ci.
Du moins, entre les pays.
Le PIB / habitant, qui est aussi souvent mentionné, ne fait guère mieux quand il s’agit de se faire une idée du niveau de vie d’une population. Pour s’en convaincre, on peut observer que 8 % de la population nord-américaine et européenne vit dans une relative insécurité alimentaire (1 % dans une insécurité sévère). On parle là de l’incapacité à acheter une nourriture équilibrée et suffisamment abondante, pas de surpoids (à ce sujet on trouve en Asie et en Afrique les trois quarts des 2 milliards de personnes en surpoids).
Source : https://www.who.int/nutrition/publications/foodsecurity/state-food-security-nutrition-2019-inbrief-en.pdf
- rapport complet : http://www.fao.org/3/ca5162en/ca5162en.pdf
Il existe des indicateurs des inégalités, parmi lesquels l’indice de Gini, ou encore le rapport entre les quartiles ou les déciles à chaque extrême.
Source : https://thenextrecession.wordpress.com/2013/05/17/inequality-theres-no-stopping-it/
Source : Jesper Roine and Daniel Waldenström (2014), Long-Run Trends in the Distribution of Income and Wealth
Essentiellement, le mécanisme est le suivant : à mesure que le travail vient à manquer du fait de la trop grande facilité à répondre aux besoins de ceux qui ont de quoi payer (la productivité est élevée), le chômage entraîne une pression sur les salaires (on est prêt à beaucoup lâcher pour avoir un job), et la part des profits dans la valeur ajoutée peut croître.
/
Et en ce qui concerne la 'mise au chômage' en masse du fait du confinement ?
Les emplois destinés à établir la répartition de la production constituent une charge pour le secteur productif pris dans son ensemble (exemple : coûts de publicité). Si les gens occupant ces emplois ne vont plus travailler, mais que l’État leur fournit une indemnité, les profits du secteur productif devraient croître. L’État peut financer les indemnités versées en taxant davantage les profits, c’est-à-dire en récupérant auprès des vendeurs ce qu’il a dispensé aux acheteurs, en remplaçant les coûts supprimés par un prélèvement.
Le hic semble alors être la désindustrialisation des pays 'riches', mais il y a quelque chose que l'on comprend souvent de travers : la désindustrialisation est un phénomène global.
Lire (en anglais, mais il y a des graphiques) : https://newleftreview.org/issues/II119/articles/aaron-benanav-automation-and-the-future-of-work-1
Si la Chine a bien connu une réindustrialisation dans les années 2000, c'est à l'envers de la tendance historique mondiale depuis les années 1970. Conséquence : les États du Nord ont sous la main bien assez de profits à taxer pour indemniser tout ceux dont le travail n'est pas jugé assez utile.
Mais qui peut en douter ?
Déjà dans les années 1920 aux USA, le choix de réduire drastiquement les heures de travail était une option sérieusement discutée (en fait on arrivait au terme de près d'un siècle de diminution du temps de travail), séduisante entre autres pour la stabilité financière qu'elle promettait (lire Hunnicut, Work without end). On a préféré développer les loisirs consommables, peut-être une des raisons au repli protectionniste des années 1930 (je vais un peu vite mais bon je tartine déjà assez non ?).
Pour sûr on n'a pas à s'attendre à des lendemains qui chantent. Les salaires au plus bas sont un paramètre qui n'est jamais négligé quand il s'agit d'amorcer une grande vague d'investissement. Et tant que l'on sera prêt à réduire davantage les protections sociales, les capitaux continueront à mettre en concurrence les pays qu'ils visitent.
J'avais déjà abordé la question des enjeux économiques du confinement dans ce post : https://www.le-projet-olduvai.com/t11347-estimations-statistiques#191858
HZK- Membre
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