Comment se nourrir d'un rien ...

Bravo, superbes explications et illustrations.

J'ai appris avec "Vivre en pleine nature" de Couplan, mais c'était beaucoup plus rustique. 3 formes de préparations seulement : salade, "épinards" ou soupe. De juste mangeable à très bon, mais sans atteindre des sommets gastronomiques !

Tes préparations plus élaborées sont vraiment impressionnantes. Tu devrais proposer à Couplan de co-écrire un livre de recettes !

Canis Lupus a écrit:J'aimerais tempérer vos ardeurs en signalant que la majorité des calories de ce festin proviennent de l'huile et de la farine qui sont des "intrants" relativement difficiles à trouver as is dans la nature (cela pourrait être des châtaignes/glands et des noix/noisettes/faines).
Si vous n'avez plus que de l'huile et de la farine à manger alors ce serait une très bonne idée d'aller faire une cueillette de plantes sauvages pour compléter votre régime avec des vitamines et minéraux.

il y a plus que des vitamines et des mineraux dans les plantes sauvages, elles sont riches en proteines et glucides. l'idée pour ce facta n'est pas la survie en pleine nature mais la possibilité de se nourrir d'un rien. les calories ne sont pas les seules choses a prendre en compte dans l'alimentation, il faut aussi penser aux apports en composants nutritionnels, et , grace aux plantes sauvages, ils sont consequents.
après on peut effectivement manger aussi des chataigne, glands, noix, noisettes...mais les préparations seront differents car les chataignes et glands ne presentent pas la même capacité de cohésion qu'offre le blé grace au gluten....je developperai peut-être dans un autre facta.....

hildegarde a écrit:l'idée pour ce facta n'est pas la survie en pleine nature mais la possibilité de se nourrir d'un rien. après on peut effectivement manger aussi des chataigne, glands, noix, noisettes...

Tu as raison, je me suis écarté du sujet ! Je voulais juste signaler qu'en cas de pénurie, on peut trouver de l'énergie alimentaire dans la nature.

On peut très bien imaginer une situation de rationnement où l'on ne reçoive que de la farine et de l'huile, et on sera bien content d'avoir lu le tuto d'Hildegarde !

Canis : pour répondre à ta critique : les lipides, la plupart des occidentaux en ont de bonnes réserves. Ils peuvent donc survivre facilement à un régime légèrement hypocalorique pendant quelques temps.

Manger, avoir des sensations gustatives positives, et apporter vitamines, fibres et minéraux : même si les plantes sauvages n'apportaient que cela, c'est loin d'être négligeable.

Un repas complet tirer presque entierement de la nature en janvier??!!......mais si c'est possible !

d'abord une petite salade avec ça et un peu de vinaigrette :


des feuilles de lamier amplexicaule




des feuilles de rosettes basales de bourse à pasteur


de la mache sauvage (j'en ai fait pousser dans le jardin, mais quand je vois là tout ce qui pousse en sauvage dans mon terrain, l'an prochain je me casserai pas la tête à en semer !)



rosette basale de l'epilobe hirsute




du laiteron acre (qui n'est ni piquant ni amer quand il est jeune comme ça)




du laiteron maraicher

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ensuite une petite soupe au goût champignon avec de l'epiaire des champs


une dizaine de feuilles + une patate+ sel+ eau , cuire 10 min, mixer,+ un bout de beurre ou une cs d'huile
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et un petit dessert
le lierre terrestre :


1 cuil a soupe de farine de riz+ 1 tasse de lait de riz+ 1 cs de sucre + une dizaine de feuilles de lierre terrestre

porter a ebullition, laisser epaissir, mixer puis laisser refroidir....mais servir un peu tiede
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la prochaine fois, ce sera sous la neige !

Félicitation Hildegarde pour les photo et l'effort

Sinon pour les patates "verdies", oui j'en ai souvent mangé, et non je ne suis pas mort (ou alors vous avez un zombie sur le forum! )
Pas non plus de désagréments intestinaux...juste de la purée un peu verdatre à table...

Le Celte

hildegarde tes plantes là est-ce que je peux les trouver dans ma région : la lorraine ?
parce qu'ici il n'y a pas grand chose de sorti juste vu de la mâche sauvage
merci

je ne sais pas Cervesia, je ne suis jamais allée en Lorraine. Mais je suppose que oui car ce sont des plantes très communes qui poussent partout en europe (pas trop méridionnal, mais eux ont d'autres délices que nous n'avons pas par chez nous) cela depend aussi du terrain et de l'altitude....

Le_Celte a écrit:Félicitation Hildegarde pour les photo et l'effort

Sinon pour les patates "verdies", oui j'en ai souvent mangé, et non je ne suis pas mort (ou alors vous avez un zombie sur le forum! )
Pas non plus de désagréments intestinaux...juste de la purée un peu verdatre à table...

Le Celte

merci pour les compliments.^^
Pour la solanine des patates, qui est contenue dans les parties vertes, certaines organismes ne réagissent pas a ce genre d'agression (il faut rappeler que les vomissements et diarrhées sont un système d'autodéfense du corps qui rejète ce qui n'est pas bon pour lui, pathogènes, poisons et produits toxiques) du coup je me demande si c'est si bon que ça de supporter de manger de la "purée verdie " (en tous cas c'est une jolie appellation culinaire qui fait envie !) enfin, il y a aussi certainement un seuil de concentration à ne pas dépasser.....qui ne doit pas être atteint pour toi si tu n'es pas encore un zombie !lol!

exact hildegarde !

Et merci, quels jolis topics que ceux des plantes "cachées". Dés que j'en aurai la possibilité, (je suis soudé à mon poste de travail en ce moment) j'essayerai de suivre ta logique et de "voir" ce que je trouve facilement aux alentours.
Suivant nos localisations, ça pourrait être pas mal de suivre ton exemple.
Nous obtiendrions un bon échantillon comestible !

On peux faire un petit jeu sur le sujet si vous voulez. Vous photographiez ce que vous avez autour de vous, un petit bout de jardin, de chemin, de pelouse, de champs, etc....d'assez près pour qu'on puisse voir les plantes, et moi j'essaie d'identifier les plantes etde vous dire comment on peut les manger.....

voici un exemple :



Au milieu, c'est de la veronique petit chêne (comestible, mais pas terrible car un peu amer quand c'est developpé comme ça),juste derriere le grillage il y a du pissenlit et de la porcelle, en restant en haut et en allant sur la droite on distingue de l'epilobe hirsute et ensuite dans le coin a droite de la brunelle vulgaire, en descendant, toujours sur le bord droit de la photo, une rosette de paquerette '(c'est astringent et un peu piquant, ideal pour l'assaisonnement de la salade), ensuite en dessous a gauche de la paquerette, un tout petit pied de mauve, en bas encore de la brunelle et a gauche du laiteron.
On prend tout ça mais juste une peu de veronique pour mettre une petite touche d'amertume. On lave et on ciselle avec juste avec une cc d'huile d'olive et du sel, mis sur une tartine grillée, ça peut le faire en apéro....parce que pour faire une salade c'est un peu juste en quantité.

Vraiment sympa ce post, j'ai déjà mangé des pousses de ronce (très bon) et d'orties, il va falloir que j'essaye d'autres choses.

Concernant le prélèvement sur les plantes, j'imagine qu'il vaut mieux prendre un peu sur plusieurs pieds, plutot que d'épuiser le même plant.

Mais je n'en suis pas sur, donc qu'en pensez vous chers experts?

cela depend de ce qu'on veut manger. si, par exemple, tu veux manger des racines de pissenlits (et oui, manger des pissenlits par la racine, ce n'est pas aussi triste qu'on croit !^^) et bien, fatalement tu vas détruire le plant entier, donc autant utiliser les feuilles aussi. Par contre, si tu n'utilises que des fleurs ou des feuilles, effectivement, si il y a abondance, mieux vaut prendre sur plusieurs pieds. Pareil quand il s'agit d'écorce (cambium de pin pour faire de la farine, ecorce de bouleau pour faire de l'amadou par exemple), faire bien attention à ne prendre qu'une bande verticale et non ecorcer la circonférence de l'arbre au risque de le faire mourrir. Mais si c'est la disette, on prend ce qu'il y a manger. on , peut, parfois, ne pas avoir le choix.

Et au fait, comment (puisque ce sont des herbes plutôt sauvages) en favoriser la prolifération, voire la culture ?
Quid de leur comportement face aux polluants domestiques (genre le basilic qui cultivé en ville va stocker le plomb de l'air...) ?

sur ça je ne peux pas te repondre, je ne suis vraiment pas spécialiste du jardinage ! je peux tout juste te dire que je favorise la venue de certaines plantes chez moi en ramassant les graines sauvages et en les jetant ici et là dans mon jardin, après elles se débrouillent, soit elles poussent soit non, c'est la nature qui decide. je sais que certains, dans mon coin justement, font de la culture de plantes médicinales sauvages, mais qui, pour le coup ne le sont plus vraiment "sauvages"....
Quand à la pollution, chaque plante a sa façon de réagir j'imagine. Je ne savais pas que le basilic stockait le plomb en ville...vivant dans une zone plutôt protégé je ne suis pas confronté à ce problème.
Bien sûr, j'evite de ramasser près des grands axes...enfin près DU grand axe !lol! et j'evite les parcelles cultivées (qui ne sont pas légions non plus !)

En ville, je ne sais pas trop, j'ai pas mal de correspondants qui recoltent dans les parcs....
Couplan a sorti un livre dernièrement sur les plantes urbaines(que je n'ai pas encore lu) cela peut interresser ceux qui vivent en ville...et il organise un stage au bois de Boulogne le 25 janvier....

pour le stage de "cueillette" au bois de Boulogne... j'émets certaines réserves... comment dire.... heuuu..... 'fin bref....

Mais au sujet de Couplan, je viens de commander deux de ses ouvrages et, avec jeux de mots : ces feuilles sont un régal !!!
Si je ne trouve pas de topic en faisant la critique, serais-tu partante pour en lancer un avec moi ? hildegarde ?

partante ! je n'ai pas trouvé de topic traitant spécialement des ouvrages de découvertes et de consommation de plantes sauvages, du moins dans facta...donc j'ai ouvert un sujet la dessus ici : http://le-projet-olduvai.forumactif.com/t3983-ouvrages-traitants-de-la-consommation-de-plantes-sauvages-comestibles#65926

ça te vas?

pour les modos, si vous trouvez cela judicieux, vous pourriez peut-être le déplacer dans http://le-projet-olduvai.forumactif.com/f5-cueillette-agriculture , ceux qui peuvent être interressés le retrouverait peut-être plus facilement.

Fait, J

Se nourrir d’un rien en ce moment c’est facile....

Ce soir, j’ai pris des trucs dans mon jardin, ajouté un peu de sel, de poivre, d’huile, de vinaigre, et, petit extra, deux cuillères à soupe de crème fraîche.





Voici le menu :

J’ai souligné les plantes que j’ai semées ou plantées, pour le reste, ce sont des vivaces ou des plantes qui poussent toutes seules. Je ne vous ai pas mis les photos des plantes, car elles sont connues, ou j’en ai déjà parlé dans d’autres sujets.

Miam ! La consoude, ça ressemble à quoi, en dehors de l'assiette ?

A ça !

Grande cousoude Symphytum officinalis



Les fleurs peuvent être blanches ou roses, ou violettes.




Les feuilles sont larges, moi je les ai ciselées pour mettre dans la potée, mais tu peux t'en servir pour faire des sortes de paupiettes végétales, ou les paner et cuire à la poèle, ou les enduire d'une pâte à beignets et les faire frire, c'est très nourrissant.



ou tu peux aussi les croquer crues, si tu ne craint pas le coté rugueux.

C'est une plante très interessante en cas de survie car elle contient de la Vit B12 (seulement dans la viande, les oeufs et le poissons normalement) donc permet de tenir le choc en k2kk sévère (genre perdu dans la verte sans rien d'autre pour te nourrir que les plantes et pas de quoi chasser, ça permet d'eviter d'avoir à manger les vers de terre ....) en plus très nourrissante.

Ouais, cru, c'est pas la panacée... Mais en beignets, c'est nickel!

Quelques applications en sorcellerie domestique, ça con-soude (±consolide).

oui, y a plein d'application en phyto....c'est comme la sorcellerie domestique, on pourra en parler dans un coin secret....ou quand j'aurais obtenu un doctorat en pharmagom....dans 50 ans !lol!

Sinon, au moyen âge, elle était employée pour soigner les coupures et les factures osseuses. Les nourrices soignaient leurs gerçures mammaires en y posant un morceau de racine de Grande consoude préalablement creusé pour épouser la forme du mamelon.... apparement, d'après les analyses scientifiques actuelles, ils avaient pas tord...

Bonjour Hildegarde,

hildegarde a écrit:
Grande cousoude Symphytum officinalis
C'est une plante très interessante en cas de survie
car elle contient de la Vit B12 (seulement dans la viande, les oeufs et le poissons normalement)...
donc permet de tenir le choc en k2kk sévère...
(genre perdu dans la verte sans rien d'autre pour te nourrir que les plantes et pas de quoi chasser,en plus très nourrissante.

Je crois qu'il faut mettre le holà et commencer à justifier les assertions. Non pas pour pinailler, mais bien pour lever certains dangers, et mesurer tous les bénéfices/risques à consommer cette plante en situation de survie
Au sujet de la vitamine B12 :

Suite aux travaux de Briggs et al. (1983)^[1], il est souvent dit qu'elle est le seul exemple connu dans le règne végétal de production (en tant que métabolite secondaire) de vitamine B12. Mais ces résultats sont aujourd'hui infirmés.

Dans l'optique de survie, évoquée ici (ou d'alimentation, sujet de ce topic), ce serait peut être désastreux :

Attention, il est déconseillé de manger quotidiennement de la consoude. En effet, cette plante contient des alcaloïdes pyrrolizidiniques toxiques pour le foie à haute dose.

La grande consoude contient des alcaloïdes pyrrolizidiniques hépatotoxiques.[...]
Suivant Bruneton^[7] « La racine et les feuilles de consoude provoquent, lorsqu'elles sont administrées par voie orale et sur une longue période à des rats [ndtarsonis : reste à savoir combien de temps], l'apparition de tumeurs au niveau du foie chez près de la moitié des animaux; il en est de même pour la symphytine.
Chez l'Homme, plusieurs cas de syndromes veino-occlusif (...) attribués à la consommation régulière et prolongée (pendant plusieurs mois) d'infusions ou de capsules de consoude ont été publiés : dans l'un des cas le patient est
décédé. »
Dans beaucoup de pays des mesures restrictives ont été prises vis-à-vis son emploi. En France et en Allemagne, seul son usage externe est autorisé.[...]« La consommation des feuilles en potage - certains en vantent les vertus nutritives- est à déconseiller formellement ».

Enfin, d'un point de vue survie pour tenir le coup, la plante offre environ 25 kcal pour 100 g (var cultivée), ce qui est quand même presque rien vis à vis de ce que l'on pourrait trouver sous le climat européen, et quasiment de l'ordre de la calorie négative pour la digestion.
En somme, c'est une plante très utile, mais peut être plutôt dans une optique de phytothérapie