Modifications géopolitiques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

Ici en Tunisie, la situation des réfugié se complique et le seuil d'acceuil est déja dépassé sans parlé des 40.000 encore du côté Lybien celon un porte parole du croissant rouge Tunisien à Aljazeera.
L'armée à quitter ce matin ma ville pour se rendre à "Ben Gerdan" à la frontière Lybienne car il'y a des info sur des troupes pro-Kaddafi qui se dirigent vers les point frontalier (Ont été férmé côté Tunisien depuis cet aprés-midi) dont une colonne de chars d'assault et de blindés (pas vérifier).

vu que les nations "interventionnistes" ne sont pas d'accord sur le type d'intervention,
ama, je pense qu' in finé, ce sera "le plus petit dénominateur commun", des corridors humanitaires.

A propos d'une possible intervention humanitaire ; apparemment la situation alimentaire et sanitaire ne serait peut être pas aussi catastrophique que dit dans les médias et par les politiques : "La Libye n'est pas un désert sanitaire" par Anne Chatelain, coordinatrice médicale à Médecins sans frontières.

KrAvEuNn a écrit:A propos d'une possible intervention humanitaire ; apparemment la situation alimentaire et sanitaire ne serait peut être pas aussi catastrophique que dit dans les médias et par les politiques ...

à l'heure actuelle c'est sans doute vrai, mais au jour où Kadhafi (et sa clique) aura terminé ses méfaits (sera mis "Hors-Service", ou plutôt "hors état de nuire"), il se peut que d'ici là, la situation dans certaines zones impactées (notament à la frontière tunisienne*) ne soit pas jojo.
pure hypothèse de ma part, et j'espère me tromper, mais je ne vois pas la fin du Raïs Libyen sans dommages "collatéraux".

* Ras Adjir, hier le 28/02 :

Jérome Sessini / Getty Images pour "Le Monde"

Bon, là j'explique: Les Lybiens depuis des décenies viennent se soigner chez nous à cause de l'état catastrophique de leurs systèmes de santé et hôpitaux public et des coût exorbitant de leurs cliniques et ça je le garantit personellement car c'est surtout ici à Sfax (ma ville) qu'ils viennent pour les interventions chirurgicale même non urgente et pour les plus riches des Lybiens, c'est les pays du golfe ou l'europe.

La fortune personnelle des Kadhafi serait colossale

Selon le journal britannique The Telegraph, la famille Kadhafi détiendrait donc 23 milliards d'euros d'avoirs liquides sans compter les immeubles, notamment à Londres. Tout compris, leur fortune totale s'élèverait à 87 milliards d'euros.

LIEN

Contre 5 milliards de $ pour Ben Ali.
Et 40 milliards de $ pour Moubarak.

Quelques news d'aujourd'hui :

ATS - 10h14 - Les forces pro-Kadhafi reprennent Brega et bombardent Ajdabyah

Les forces de sécurité de Mouammar Kadhafi ont repris mercredi le contrôle de la ville de Marsa el Brega, premier signe d'une contre-offensive organisée dans l'Est de la Libye aux mains des insurgés. Cette ville abrite un important terminal pétrolier.

ATS - 12h24 - Les forces pro-Kadhafi contre-attaquent dans l'Est

L'aviation et les forces libyennes loyales au colonel Mouammar Kadhafi ont lancé mercredi une contre-offensive dans l'est du pays.
Après plusieurs jours d'attente, le colonel Kadhafi, profitant d'un essoufflement de l'opposition, cherche à reprendre la main, notamment militairement. Le contrôle de Brega et d'Ajdabiya est stratégique pour permettre aux insurgés de prendre Tripoli pour chasser le dirigeant libyen du pouvoir.
Dans le même temps, plus au sud, l'aviation libyenne a mené des raids aériens sur la région d'Ajdabiya.

AFP - 14h41 - Pétrole: Kadhafi menace de remplacer les firmes occidentales

Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, contesté par une révolte populaire, a affirmé mercredi que la production pétrolière en Libye était "au plus bas", et menacé de remplacer les firmes occidentales par des sociétés de Chine et d'Inde.

AFP - 15h03 - Kadhafi promet la guerre en cas d'intervention étrangère

"Souhaitent-ils faire de nous de nouveaux esclaves comme ce fut le cas du temps des Italiens?", a déclaré le dirigeant libyen dans un discours prononcé à Tripoli en se référant à la colonisation italienne. "Nous ne l'accepterons jamais. Nous entrerons dans une guerre sanglante et des milliers et des milliers de Libyens périront si les Etats-Unis ou l'OTAN intervenaient".

AFP - 16h16 - Libye: l'opposition demande des frappes de l'ONU sur mercenaires pro-Kadhafi

"Nous appelons les Nations unies et tout organisme international responsable à (autoriser) des frappes aériennes sur les positions et les fiefs des mercenaires", a déclaré à la presse le porte-parole des dissidents, Abdel Hafiz Ghoqa, dans la ville de Benghazi, bastion de l'opposition à 1.000 km à l'est de Tripoli.
"Nous appelons à des frappes précises sur ces fiefs et les forces de mercenaires", a-t-il ajouté.

Excellent : une note de 2005 du Centre d'analyse et de prévision (CAP) du ministère des Affaires étrangères indiquait l'aspiration à la démocratie des peuples du moyen-orient, et signalait que la position de la France de coopération avec les dictateurs comme seuls remparts à l'islamisation était dépassée pour plusieurs raisons.

Le gouvernement français a ignoré les signaux envoyé par ses propres diplomates et ses propres experts !

Bon allez, exceptionnellement, je mets un lien court, comme recommandé par la charte et les modos : l (on peut difficilement faire plus court, hein ?)

Barnabé a écrit:je mets un lien court, comme recommandé par la charte et les modos : l (on peut difficilement faire plus court, hein ?)

Petit farçeur.


Libye: Al-Qaïda a déjà établi un émirat islamique à Derna. Probablement une intox.

Brega n'est pas tombé dans les mains des pro-Kaddafi celon Aljazeera qui vient de montrer une video de scène de juissance populaire disant que c'était aprés l'assault repoussé par la population armée et les militaire révolutionnaire: Bataille de Brega.

Faudra vérifier tout, car apparement Kaddafi ne contôle plus rien apart Tripoli et ces alentour et ne fait que de la désinformation pour je ne sait quel but?

BAROUD a écrit:Faudra vérifier tout, car apparement Kaddafi ne contôle plus rien apart Tripoli et ces alentour et ne fait que de la désinformation pour je ne sait quel but?

Probablement pour motiver les opportunistes qui voudraient y croire à se rallier à lui.

Des troupes d'élite, des SAS libèrent 150 britanniques bloqués par des mercenaires libyens dans une audacieuse opération aéroporté sur le sol de la Libye, entre le le 27 et le 28 février.
LIEN

Coté canada,
on a 2 hercules c-130 et un c-17 sur place, surtout pour les évacuation. Un navire de guerre viens de quité le NCSM iCharlottetown par d'halifax pour rejoindre la lybie (ce n,est qu'une frégate.) Bon il mettera 6 jours aussi, date d'arrivé prévu le 8 mars (si il tombe pas en panne ^^). 240 membres des forces armée et un hélicoptère Sea King seront a bord.

Mission évacuation des canadiens si il y en a encore sur place, lorsque les avions ne peuvent se posé, pour le moment il évacu par la mer, via les britannique ou les américain. Ensuite humanitaire.

On aurais j'INSISTE sur le conditionnel des membres de l'unité spéciale JTF-2 sur place également. Mais des militaires canadiens sont bien en libye en ce moment.

Tout ça a tire d,info, je ne sais si c,est ou pas intéressant.

Source, divers média écrit, radio et télévisuel.

Il parait qu'il'y a 2 soldats néerlandais dans les mains de Kaddafi celon France 24??? J'espère que ça va aller pour vos soldats!!!!

trois en fait

Ci-après une analyse intéressante pêchée sur boursorama et écrite par un certain jeangof1, qui montre les graves implications des troubles actuels au MO et au Maghreb.

Le Proche-Orient au bord du gouffre

Rammstein

***

Le Proche-Orient au bord du gouffre

Un peu partout dans les médias grand public, on entend des commentateurs optimistes parler du "Printemps des peuples" pour les pays arabes.

Selon certains, les bouleversements qui sont en train de se produire seraient annonciateurs d'une nouvelle ère de paix et de prospérité. La Tunisie, l'Egypte, la Libye et les autres pays du Proche et du Moyen-Orient passeraient pacifiquement à des régimes démocratiques de type occidental, pour ensuite s'aligner sur notre niveau de vie, par le développement industriel, le commerce et la modernisation.

Seulement voilà : on ne "plaque" pas simplement la démocratie sur un pays qui n'est pas suffisamment mature pour la faire sienne... et nos propres observations nous font craindre un tout autre scénario.

Rien n'est joué. Les choix qui seront faits seront déterminants pour les démocraties... mais également pour vos investissements.

Revenons-en aux faits, afin que vous puissiez juger vous-même. Après la Tunisie et l'Egypte, la Libye est en train de sombrer. La répression y est sanguinaire : elle a provoqué la mort de plusieurs centaines de personnes -- certaines estimations montent même à 2 000 morts depuis le début du soulèvement. Mais il faut savoir qu'à la base :

•En Lybie, 60,82% de la population a moins de trente ans.

•Le taux de chômage y était estimé à 30% en 2009.

•L'agriculture ne représente que 2,1% du PIB ce qui implique que la Libye importe pratiquement tous ses vivres.

•En 2008, le revenu moyen par habitant en parité de pouvoir d'achat (PPA) s'établissait à 15 600 dollars, selon la Banque mondiale...

•... mais 1/5ème de la population vivait avec moins de 75 $ par mois du fait de la très inégale répartition des richesses -- pétrolières -- du pays.

Je ne vous donne pas ces chiffres pour porter un jugement, mais simplement pour apporter des éléments de réflexion : est-il crédible que les conditions socio-économiques soient réunies aujourd'hui pour l'avènement d'une démocratie durable en Libye -- sans parler du reste de la région, où le terreau social et politique est sensiblement le même ?

En ce moment, la stabilité est encore loin... et le pays est déchiré. Concrètement, quelles sont les conséquences de cette situation ?


Une révolution nationale aux conséquences mondiales

Vendredi 25 février 2011, la porte-parole du Programme alimentaire mondial de l'ONU, Emilia Casella, déclare que "la Libye importe pratiquement tous ses vivres et la chaîne d'approvisionnement est sur le point de s'effondrer".

De nombreuses personnes ne peuvent pas fuir le pays. Dans ces conditions, qu'en est-il de l'avenir des 6,3 millions de Libyens ?

Non seulement la nourriture a toutes les chances de venir à manquer mais les activités industrielles et commerciales étrangères en Libye s'arrêtent peu à peu.

Le 19 février, Nicolas Sarkozy déclare :"je souhaite en outre que soit examinée la suspension des relations économiques, commerciales et financières avec la Libye, jusqu'à nouvel ordre".

Plus important encore : la production de pétrole -- qui représente plus de 95% des exportations et 75% du budget de l'Etat libyen -- est en passe de s'arrêter.

"Ibrahim Dabbachi, numéro deux de l'ambassade de Libye à l'ONU qui a annoncé cette semaine qu'il rompait avec le régime du colonel Mouammar Kadhafi, a déclaré vendredi que son pays cesserait sous peu d'exporter du pétrole, pour des raisons de sécurité", lit-on dans L'Expansion.

La question aujourd'hui n'est donc plus de savoir si Kadhafi va tenir, mais qui va prendre le pouvoir, et dans quelles conditions ? N'oublions pas que Kadhafi a promis de brûler le pétrole -- principale ressource du pays-- si les insurgés venaient à s'emparer du pays selon Time Magazine. Cela reviendrait à faire table rase du pays... en lui enlevant sa principale ressource financière.

Peu importe qui s'emparera du pouvoir...

... les uns comme les autres ne pourront pas doubler la production de nourriture en claquant des doigts, ni faire revenir les étrangers qui participent à l'effort économique du pays en quelques jours.

Et qu'on parle de la Libye, de l'Egypte, de la Tunisie -- ou même du Yémen, de l'Algérie, du Sultanat d'Oman... Tous ces pays se trouvent considérablement fragilisés... et risquent pour certains l'effondrement.

Si cela se produisait, ce serait la dislocation. Et ses conséquences n'affecteraient pas uniquement l'Afrique du Nord.

Vous pourriez alors vous préparez à vivre des bouleversements qui changeraient votre mode de vie du tout au tout... de vos déplacements en voiture à l'industrie de la France dans son ensemble. Mais pour ceux qui auront su garder toute leur lucidité -- et réagir avec sang-froid -- des investissements intelligents pourraient permettre de surmonter cette crise... voire d'en sortir potentiellement gagnant.

Je m'explique.

La région est une poudrière... et l'embrasement a commencé.

Depuis le début des événements, on a assisté à la plus forte hausse du pétrole sur le marché mondial depuis 2009. Le brent a touché quasiment les 120 $ Le WTI s'est attaqué au seuil des 100 $.

Le pétrole. Le mot est lâché -- et c'est là qu'on touche enfin au vrai coeur du problème.

Car comme le rappelle Tom Bentz de BNP Paribas, la situation est urgente et il "pense que c'est tout simplement le sentiment que la crise pourrait se propager" qui devrait conduire à des flambées sans précédent du prix de l'or noir.

En ce qui concerne la Libye, Le Monde nous dit que"Tripoli est [...] un important fournisseur des pays européens, avec plus de 400 000 barils exportés quotidiennement vers l'Italie, 178 000 vers l'Allemagne, 133 000 vers la France et 115 000 vers l'Espagne, d'après des statistiques de 2009."

Mais aussi inquiétant que cela puisse paraître, les vrais enjeux sont ailleurs. Pas uniquement dans les sources du pétrole... mais surtout dans ses voies d'acheminement.

En tant qu'investisseur, c'est là un point crucial à comprendre si vous voulez prendre les bonnes décisions pour votre portefeuille. Je m'explique.

Revenons quelques instants en Egypte.

Moubarak est parti, des élections vont être organisées. Qui en sortira vainqueur ? Nul ne le sait.

Souleiman soutenu par l'armée ? Les Frères Musulmans soutenus par les islamistes ? Al Baradei, l'ancien président de l'Agence internationale de l'énergie, rentré au bercail ?

L'avenir nous le dira. Mais tous savent que celui qui contrôlera le Canal de Suez prendra non seulement le pouvoir sur l'Egypte, mais tiendra toute l'Europe comme la corde tient le pendu.

En effet, le Canal de Suez, comme vous le savez, relie la Méditerranée à la Mer Rouge et se trouve en territoire égyptien.

Et chaque jour, plus d'un million de barils de pétrole transitent par le Canal de Suez pour approvisionner le reste du monde -- un chiffre qui grimpe à 3 millions de barils supplémentaires avec l'oléoduc qui traverse la région.

La simple menace de la fermeture du Canal de Suez entraînerait un cataclysme sur les marchés européens, ainsi qu'une désorganisation immédiate de toute notre économie.

Dans un tel cas de figure, il n'est pas impossible que le pétrole augmente d'un coup de 30%, 60%... ou même plus. Cela pourrait faire flamber les prix à la pompe, mettant instantanément des pans entiers de notre économie sous pression (transports bien sûr mais également agriculture, distribution, industrie...).

Ce ne serait pas la première fois que ça arriverait : c'est exactement ce qu'on a observé lors de la dernière "crise de Suez", qui avait failli déclencher en 1956 une guerre mondiale entre l'URSS, les Etats-Unis, l'Angleterre et la France.

Tout au long de son histoire, l'or noir a connu des chocs qui ont propulsé son cours à de nouveaux sommets. Et tous ces chocs trouvaient leur origine au Proche-Orient : celui-ci pourrait n'être pas différent...

Sans oublier qu'il n'y a pas que le pétrole qui transite par le Canal de Suez... La région compte une importante présence militaire américaine, avec des navires de guerre naviguant dans ses eaux. Le Canal est hautement stratégique : sur le plan économique bien sûr, car aujourd'hui, comment fonctionner sans pétrole ?... Mais aussi sur le plan militaire : s'il se trouvait bloqué, l'Occident ne pourrait plus défendre ses intérêts dans la région de manière aussi efficace et rapide.

Pourtant, aujourd'hui comme à l'époque, les investisseurs ayant eu la prévoyance et le sang-froid nécessaire pour agir avant la chute des derniers dominos pourraient en sortir gagnants plutôt que victimes -- d'autant que l'Egypte et la Libye ne sont pas les seules victimes de l'instabilité...


Conflagration dans tout le Proche-Orient

Les manifestations ont déjà fait bien sûr tomber les gouvernements tunisien et égyptien. Elles pourraient se propager à l'Algérie, voire au Maroc.

Mais il y a plus :

En Syrie, début février, un appel à une "journée de colère" a reçu le soutien de 12 000 personnes en ligne. N'oubliez pas que la Syrie, ce sont 26 millions de tonnes de pétrole par an qui sont mises en péril -- sans parler de considérables réserves de gaz naturel. Pour apaiser les tensions et éviter une révolution, un cousin du président a appelé à l'établissement de réformes... qui ont toutes les chances de décevoir une population chauffée à blanc.

La Jordanie elle aussi est déjà touchée. Suite à des manifestations qui ont mobilisé des milliers de personnes, le roi Abdallah II a limogé son gouvernement et nommé un nouveau Premier ministre.

Fin février, des milliers de personnes ont manifesté à Amman pour "des réformes constitutionnelles". C'était le plus grand rassemblement dans la capitale depuis le déclenchement du mouvement de contestation en Jordanie en janvier.

Cette crise a elle aussi été engendrée par des troubles civils dus à la montée des prix, à l'appauvrissement de la population et au chômage. Notez que là encore, ce sont des difficultés qu'aucun nouveau gouvernement, quel qu'il soit, ne peut régler dans l'immédiat.

Pays limitrophe d'Israël, comptant des millions de réfugiés palestiniens, favorable aux Américains, la Jordanie joue un rôle clé dans le fragile équilibre du Proche-Orient.

Le Yémen, base arrière majeure d'Al-Qaïda, commence lui aussi à se soulever. "La contestation, lancée le 27 janvier et souvent réprimée brutalement, vient s'ajouter aux difficultés de ce pays pauvre et tribal. Le président yéménite, Ali Abdallah Saleh, a affirmé le 26 février au soir son intention de défendre le "régime républicain" jusqu'à la "dernière goutte de (son) sang",alors que le pays s'enfonce de plus en plus dans la violence.

Souvent négligé par les commentateurs parce qu'il s'agit d'un des pays les plus pauvres du monde, le Yémen a pourtant une importance stratégique pour l'approvisionnement énergétique des pays industrialisés. Se situant à la sortie du Golfe Persique, c'est au large des côtes du Yémen que transitent chaque jour 3,7 millions de barils de pétrole, selon le département américain de l'Energie.

Ce pays extrait aussi quelque 300 000 barils de brut par jour. Et depuis un an, il est devenu un exportateur de gaz naturel liquéfié à partir de ses installations méthanières à Balhaf, dans le golf d'Aden. Et outre ses réserves de gaz naturel d'environ 259 milliards de m3, les ports de ce pays sont une ouverture stratégique sur la mer.

Maintenant, permettez-moi d'attirer votre attention vers un autre minuscule royaume : Bahrein -- où les manifestations se multiplient ces derniers jours... et qui est un risque latent totalement sous-estimé.


Un danger plus grave encore

A Bahrein, vous avez du brut. Mais vous avez surtout une minorité sunnite au pouvoir depuis toujours, face à une grande majorité de chiites (70% de la population). Or cette population accumule la frustration.

Ici, l'enjeu n'est pas la pauvreté : Bahrein peut acheter la paix sociale à coup de milliards de dollars. Non, ici, il s'agit d'une question politique -- et cela pourrait avoir de lourdes conséquences sur l'approvisionnement pétrolier de l'Occident.

Parce que ce tout petit Bahrein, avec ses 665 km2, est stratégique. L'US Navy y loge sa flotte... pour y maintenir l'ordre dans le centre névralgique de la région : le détroit d'Ormuz.

A lui seul, il voit passer quasiment le tiers du pétrole échangé par voie maritime... soit 17% du pétrole acheté chaque jour dans le monde.

Parmi les milliards de barils de pétrole qui transitent quotidiennement au Proche-Orient, le détroit d'Ormuz concentre plus du quart de la production mondiale -- notamment un huitième du brut utilisé aux Etats-Unis et un quart de celui utilisé en Europe.

Bien que disposant de bases militaires sur les routes stratégiques de ses pétroliers, l'Occident a une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Soulèvement interne, conflit entre pays de la région, renversement du régime en place... n'importe lequel de ces événements géopolitiques pourrait radicalement réduire -- voire interrompre -- l'approvisionnement en pétrole provenant de ces régions.

Le problème stratégique de ce passage clé des pétroliers, situé à plus de 10 000 km à vol d'oiseau des côtes américaines est évident.

Que se passerait-il si, suite à une révolution à Bahrein, la flotte américaine n'avait plus de point d'ancrage dans la région en cas de changement de régime ? Voilà un schéma qui conviendrait à merveille à l'Iran, juste de l'autre côté du détroit... et qui rêve de remettre la main sur ce passage stratégique.

Et ce n'est pas tout...

Un royaume minuscule... entre deux voisins très puissants

Si les soulèvements prennent de l'ampleur à Bahrein, les Iraniens soutiendront probablement les chiites en sous-main.

Mais qui trouve-t-on de l'autre côté ? Le grand voisin sunnite, l'Arabie Saoudite.

Et sa province de l'Est, parmi les plus riches en pétrole, est liée à Barhein : c'est dans cette province qu'est concentrée la majorité chiite de l'Arabie Saoudite.

Or souvenez-vous : quand l'ayatollah Khomeiny a pris le pouvoir en 1979, l'Arabie Saoudite avait dû prendre les armes pour venir à bout du soulèvement chiite dans cette province. Il y a là un risque.

Tout y semble calme pour l'instant, mais le terrain est glissant. L'Arabie peut acheter la paix sociale à coups de milliards... Mais comme à Bahrein, on peut se demander si les billets verts peuvent calmer la frustration politique.

Quoi qu'il en soit, si troubles il devait y avoir en Arabie, ce n'est pas 100 $ ou 120 $ que le brut cotera. Il bondirait à 180 $ - 200 $ à la rapidité de l'éclair. N'oubliez pas non plus que l'armée y est faible... alors même que ce pays est assis sur des réserves pétrolières qui sont parmi les plus grosses du monde.

Le concept à retenir, c'est que les sunnites, qui ont régné sur le monde arabe pendant des décennies, ont échoué. Nous allons être confrontés à une montée en puissance de la classe chiite, frustrée et souvent oppressée, avec tous les retournements stratégiques, politiques et militaires que cela implique.

Mais il me faudrait des centaines de pages pour vous expliquer les enjeux complexes qui entourent l'Arabie Saoudite -- et le risque explosif qui les entoure.

Or le but de ce message n'est pas de vous faire une analyse approfondie de la situation géopolitique au Proche-Orient. Mon métier, c'est l'investissement. Et dans ce domaine, il y a urgence.

Tout ce que je voudrais vous faire comprendre, aujourd'hui, c'est que les événements sont en marche. Nous nous apprêtons à faire un saut dans l'inconnu. Aucun scénario ne peut être écarté. Mais au milieu de toutes ces théories, hypothèses et issues possibles... j'ai une certitude absolue : ces événements auront des conséquences forcément considérables sur le prix du pétrole et de certaines matières premières.

Bien sûr, bien sûr... c'est LE scénario catastrophe le plus probable.

Les alternatives négatives sont aussi la fuite dans une folie militaire suicidaire des régimes mis en cause, et un embrasement "dillutoire" vers Israël...

De toute façon, il suffit de lire les posts de Baroud pour un peu "mieux" comprendre, l'évolution de ces sociétés ne sera certainement pas à l'image de celles qui furent les nôtres, pays européens occidentaux, dans les deux siècles passés.
Ils ne pourront pas s'appuyer comme nous, sur un développement global simultané ; social, technologique, économique.
Le décalage est patent entre cette modernité (à l'occidentale, certes) et les différences socio-culturelles de leurs populations.

Leur seule alternative serait d'inventer une nouvelle forme d'évolution, sur une base culturelle historique et viable.

Salut !

BAROUD a écrit:Brega n'est pas tombé dans les mains des pro-Kaddafi celon Aljazeera qui vient de montrer une video de scène de juissance populaire disant que c'était aprés l'assault repoussé par la population armée et les militaire révolutionnaire: Bataille de Brega.

Faudra vérifier tout, car apparement Kaddafi ne contôle plus rien apart Tripoli et ces alentour et ne fait que de la désinformation pour je ne sait quel but?

AMHA, on dirait qu'il veut faire peur aux occidentaux. Comme je l'écrivais dans un précédent message, nombre de dictateurs "arabes" s'arrogeaient le rôle de pseudo obstacle aux islamistes et autres jihadistes. On voit très bien que Kadhafi use et abuse de la menace al-Qaïda lors de ses interventions télévisées. Libye: Kadhafi accuse Al-Qaïda d'être derrière les insurgés maîtres de l'est - Kadhafi brandit la menace Al-Qaïda - Pour Kadhafi, les manifestants sont des "drogués" manipulés par Al-Qaida. Bref, Kadhafi fait de l'intox (de la désinformation volontaire).

Rammstein a écrit:Ci-après une analyse intéressante pêchée sur boursorama et écrite par un certain jeangof1, qui montre les graves implications des troubles actuels au MO et au Maghreb.

Le Proche-Orient au bord du gouffre

Oui, en effet, la situation est tendue et complexe et l'effet boule de neige (emballement) potentiel n'est pas à négliger. Merci pour le lien.
La crise du canal, dans les années 60, a été prise au sérieux et on a, probablement, frôlé la catastrophe (extension du conflit). A ma connaissance, les ricains se sont opposés (en faisant pression) à l'intervention anglo-franco-israélienne.
Juste une précision : le canal appartient à l'Égypte, mais ce canal est partagée entre l'Afrique et le Sinaï ; Sinaï qu'Israël a rendu à l'Égypte en gage du traité de paix entre Israël et l'Égypte. Si, d'aventure, le canal était bloqué, on peut imaginer, peut être, que ce "contrat" soit remis en question.

MonteRosso a écrit:Bien sûr, bien sûr... c'est LE scénario catastrophe le plus probable.

Les alternatives négatives sont aussi la fuite dans une folie militaire suicidaire des régimes mis en cause, et un embrasement "dillutoire" vers Israël...

De toute façon, il suffit de lire les posts de Baroud pour un peu "mieux" comprendre, l'évolution de ces sociétés ne sera certainement pas à l'image de celles qui furent les nôtres, pays européens occidentaux, dans les deux siècles passés.
Ils ne pourront pas s'appuyer comme nous, sur un développement global simultané ; social, technologique, économique.
Le décalage est patent entre cette modernité (à l'occidentale, certes) et les différences socio-culturelles de leurs populations.

Leur seule alternative serait d'inventer une nouvelle forme d'évolution, sur une base culturelle historique et viable.

Les changements, en Europe, sont le fruit de siècles de luttes, de remises en question des "acquis", d'évolutions, d'expérimentations et de comprissions. Rien ne s'est fait en un jour et sans casse. En France, par exemple, on a quand même eut droit à 3 révolutions et, au final, le peuple n'est toujours pas réellement souverain (on peut, AMHA, plus parler d'oligarchie que de démocratie dans notre cas). Quoiqu'il en soit, les changements intervenus en Europe ont été le fruit d'une longue bataille d'idées et d'une maturation qui prenait ses sources sur un substrat culturel, social, etc du cru. Le monde arabo-musulman n'est pas l'Europe. L'Europe est l'héritière de la Grèce antique (modèle démocratique et philosophique), de Rome, des lumières, de la renaissance, des révolutions populaires, de la pensée marchande et matérialiste (principalement d'essence bourgeoise), etc et de nombreuses influences extérieures. Le monde arabo-musulman a un passé et des influences marquantes propres. L'Europe a ses qualités et ses tares, tout comme le monde arabo-musulman et ils faudra, si révolution il doit y avoir dans ces aires de civilisation là, que l'on y tienne compte des forces et des faiblesses en présence. AMHA, si les pays arabes libérés veulent évoluer sur un modèle de développement progressiste, il faudra qu'ils trouvent l'inspiration, avant tout, en eux même et dans leurs propres forces. Là on en vient à la question de l'inspiration. Où le monde musulman peut il puiser une source et un souffle de renouveau ? AMHA il lui faudra commencer par régler le problème de la laïcité et du fondamentalisme.

KrAvEuNn a écrit:...Où le monde musulman peut il puiser une source et un souffle de renouveau ? AMHA il lui faudra commencer par régler le problème de la laïcité et du fondamentalisme.

Oui et non... car de tout ce qui divise et rassemble... le problème religieux est le plus ambigü : de fait il rassemble ceux qui partagent une croyance, bien plus puissament qu'une appartenance à des micro-sociétés.

Soit, ils s'en servent pour rassembler et unifier de manière à mieux "gouverner" ce qui sera uni -> genre à la turque ( je raccourcis un peu, mais l'idée est là)
Soit ils s'en servent pour transposer une dictature dans de nouvelles mains (à la légitimité assise sur l'ignorance excusable... savamment entretenue) façon théocratie (à l'iranienne, je raccourcis encore)

Précision j'écrivais que la crise du canal avait eut lieu dans les années 60 ; en fait, pour être précis, la date exacte est 1956.

MonteRosso a écrit:Oui et non... car de tout ce qui divise et rassemble... le problème religieux est le plus ambigü : de fait il rassemble ceux qui partagent une croyance, bien plus puissamment qu'une appartenance à des micro-sociétés.

Soit, ils s'en servent pour rassembler et unifier de manière à mieux "gouverner" ce qui sera uni -> genre à la turque ( je raccourcis un peu, mais l'idée est là)
Soit ils s'en servent pour transposer une dictature dans de nouvelles mains (à la légitimité assise sur l'ignorance excusable... savamment entretenue) façon théocratie (à l'iranienne, je raccourcis encore)

Yes ! L'islam est l'une des bases, mais pas la seule. N'oublions pas les cultures ancestrales (précédant l'islam et l'arabisation) et leur influence (perse, amazigh, etc et chrétiennes, zoroastriennes, etc). Sinon, oui, l'islam (ainsi que le respect des minorités et de la laïcité réelle (acceptation des autres religions et des athées, apostats, agnostiques, etc), ainsi que l'autocritique et la relecture du coran et de la sunna), telle que théorisée par de nombreux courants, est au cœur du problème, amha. Jusqu'à présent une partie du monde musulman oscille entre régimes théocratiques et tyranniques ; l'un faisant souvent le lit de l'autre. Il leur faudra sortir de cette quadrature du cercle... avec leurs propres moyens (de leur propre initiative)... ou pas (et cela commencerait probablement par une remise en question de nombreux dogmes (remise en question des addiths jugés authentifiés, relecture critique du coran, etc)).

Interpol émet une "notice orange" concernant Kadhafi et 15 de ses proches.

Interpol a alerté vendredi les polices de ses 188 Etats-membres sur le colonel Mouammar Kadhafi et 15 de ses proches, afin de faciliter la mise en oeuvre des sanctions de l'ONU et l'enquête ouverte par la Cour pénale internationale.
En émettant une "notice orange", destinée à alerter sur "les évènements qui sont susceptibles de constituer une menace pour la sûreté publique", l'organisation policière ne demande pas l'arrestation de ces 16 Libyens mais met à disposition des informations les concernant.
Cette procédure vise à "avertir les Etats-membres du danger posé par les déplacements de ces individus" et à "les assister dans leurs efforts
pour mettre en oeuvre" les sanctions adoptées samedi par les Nationsunies, en particulier l'interdiction de voyager et le gel des avoirs".

Article complet (France 24)

Coté canada, tous les avoirs de la famille et de l'homme on été gelé le 17 février.

le figaro

Y a d'autre source, mais je vais pas vous souler avec ça.

ça me fait marré ces gels d'avoires. Les dictateurs encore en poste n'ont pas de fortune caché et les gouvernements Arabe et Occidentaux n'osent même pas parler du montant de celle de Bouteflika et ces généraux en Algérie ou celle des roi et émirs du golfe . Ah! ce pétrole.

BAROUD a écrit:ça me fait marré ces gels d'avoires. Les dictateurs encore en poste n'ont pas de fortune caché et les gouvernements Arabe et Occidentaux n'osent même pas parler du montant de celle de Bouteflika et ces généraux en Algérie ou celle des roi et émirs du golfe . Ah! ce pétrole.

normal, on ne parle de leur fortune (amassée à longueur de contrats mafieux, de corruptions et de "petits arrangements entre amis") et de leurs méfaits annexes qu'une fois renversés, morts, ou sur le déclin certain, pas dans leur période "faste", avec les pleins pouvoirs et les 2 mains sur les vannes de l'or noir (ou du gaz).

à propos, il y a des mouvements de contestation en Irak avec des démissions en cascade, preuve s'il en était besoin qu'une démocratie, ça ne s'exporte pas comme ça, (et surtout pas pas des voies militaires), on peut dire que le plan des ricains (de faire en 5 ans de l'Irak la 1ere démocratie moderne au moyen-orient) est un big fiasco (islamisme radical, attentats, corruptions, pauvreté accrue, ...)
aprés, si on veut voir "le verre à moitié plein", ça a peut-être ouvert les yeux des citoyens des pays voisins, en se disant : "aprés tout, les dictateurs en activité ne sont pas forcément aussi solidement indéboulonnable qu'on pourrait le penser" ... d'un coté quelques vieux tanks et lance-roquettes, de l'autre, facebook et twitter, qui est le mieux armé pour l'emporter à votre avis ...?

à noter qu'une vingtaine de soldats ont été trouvés morts en Libye (jeudi dernier), le gouvernement encore en place prétent qu'ils ont été abattus par des insurgés ("les drogués d'al quaïda"), et les rebelles prétendent de leur côté que ces militaires ont été abattus par l'armée régulière de Kadhafi car ils auraient refusé d'exécuter des ordres ... comme quoi la guerre de l'info/intox n'est pas prête d'être terminée.

It cannot be independently verified but appears to show the bodies of at least 21 men in military clothing, bound and blindfolded. One seems to still be alive.

The Facebook page says the video was first run on state TV, which identified the dead as soliders, killed by anti-government fighters.

But the Facebook posting says the men were actually killed by pro-government forces, for refusing to fight.

source Aljazeera, hier.

Si, pour compléter le tableau coté Africain, on suit ce qui se passe en Côte d'Ivoire (crise Ivoirienne qui s'enlise et troubles allant croissant), + au Sud Soudan dernièrement (affrontements meurtiers), et autre attentat à l'explosif au Nigéria*, ... on peut être quelque peu inquiet pour le printemps/été à venir ...

*

La tension dans la région est attribuée à une lutte pour le pouvoir économique et politique entre les chrétiens berom, considérés comme la population autochtone, et les musulmans fulanis et haoussas, issus d'une immigration plus récente.

source Cyberpresse.ca

Salut !

J'ai quand même fait quelques recherches et, comme dans de nombreux pays d'Afrique du nord, la présence islamiste et jihadiste est marquée en Libye. Quelques liens trouvés via google (je ne connais pas la nature de tous les sites en question) : La Libye face au risque islamiste - Groupe islamique combattant en Libye (qui, apparemment, a déposé les armes) - Libye : « Il y a toujours un risque d’islamisme radical », selon Khattar Abou Diab
Bon, cela ne change rien au fait que Kadhafi fasse de l'intox (à propos du lien entre al-Qaïda et des insurgés) ; c'était juste pour illustrer le fait que des islamistes participent, probablement, selon certaines sources, eux aussi aux émeutes.

Autre info : Deux bâtiments de guerre américains arrivés sur une base en Crète

Edit :