Presse à huile d'olive faite maison

Salut tout le monde, après une petite absence me voilà de retour pour vous jouer un mauvais tour.  

J'ai commencé à fabriquer cette presse à olives en mars. Le but est de la faire avec des outils manuels et des ressources locales. Elle n'est pas encore terminée, et peut-être que je me trompe complètement sur certains points (c'est mon disclaimer ).
Je ne me suis pas penché sur la question, mais la presse est certainement aussi utilisable pour extraire l'huile de graines oléagineuses (mais moins fonctionnelle qu'une petite presse manuelle).

Origine du projet
J'ai décidé de me lancer dans ce projet car dans mes pérégrinations de freegan j'ai eu l'occasion de récolter plusieurs dizaines de kilos d'olives.
Quand c'est des petites quantités, c'est parfait pour faire des olives en bocaux pour l'apéro et autre. Quand c'est des plus grosses quantités, ça donne envie de faire son huile !
Or, à cette période (mars) impossible de trouver un moulin à huile ouvert dans le Haut-Var. Le dernier a fermé à la mi-janvier. De colère, j'ai donc décidé de fabriquer ma propre presse. Si on y arrivait il y a 6000 ans, je devrais trouver un moyen de le faire.

L'extration de l'huile d'olive comporte plusieurs étapes :

1. Broyage (avec noyaux qui contiennent aussi de l'huile)
L'idée est d'utiliser ce hachoir à viande manuel, acheté 10€ sur une brocante, pour broyer les olives brutes :

Il est super costaud (fonte) et broie très bien les olives. Le seul problème pour les grosses quantités d'olive est la capacité du réservoir. Il faudrait juste que je fabrique un réservoir plus gros et que je le fixe dessus.

2. Malaxage
Ca permet d'agréger entre elles les particules d'huile se trouvant dans les cellules endommagées des olives broyées à l'étape 1.
A la cuillière en bois. Pour l'extraction à froid, il faut maintenir une température de 28°C mais ne pas la dépasser. Je n'ai pas encore trop réfléchi comment le faire (pour l'instant je l'ai fait seulement sans chauffer mais il y a sûrement beaucoup de perte). En surélevant la casserole, avec une bougie chauffe-plat dessous (et un doigt, ou un thermomètre alimentaire pour les extrémistes) ça doit être faisable.

3. Pressage
Pour extraire le jus d'olive, un mélange d'huile et d'eau.
En cours, cf. plus bas.

4. Décantation
Pour séparer l'ivraie du bon grain.  

La presse

Matériaux utilisés : des troncs de cyprès coupés l'année dernière. J'ai commis une grosse erreur sur le type de bois, il est plein de noeuds et de contre-fils. Il est très dur et encore plus une fois sec !


Outils utilisés : scie, ciseau + maillet, varlope, mètre, équerres, vilebrequin + mèche (+ des serre-joints que j'ai oublié d'ajouter à la photos)
Je ne suis pas menuisier, et parfois j'ai certainement utilisé les mauvais outils ou juste ce que j'avais sous la main. Normalement j'aurais dû prendre une hache pour équarrir mais le bois était tellement dur que je l'ai fait au ciseau et à la varlope.


J'ai triché pour la vis de la presse, que j'ai trouvée par chance (on me l'a donnée). Elle est un peu petite par rapport à la taille de la presse, mais elle fera l'affaire.

J'ai pas le temps d'expliquer toutes les étapes de la fabrication des pièces de la presse, mais on les voit assez bien sur la photo :


Elle est entièrement démontable, facile à transporter.
La jonction de la croix à la base (j'ai oublié le terme technique) est un peu ratée sur l'un des deux pieds. Cela a pour conséquence que la presse peut basculer d'un côté si on la pousse. Je vais clouer un raccord pour que ça tienne bien, même si je ne voulais pas utiliser de clous.

Scourtins

Pour presser le broyat d'olives, il faut aussi des sortes de filtres, appelés "scourtins". Ce sont les disques en corde qu'on utilise maintenant comme paillasson ou comme dessous de plat. Les fabricants ont trouvé cette utilisation quand le marché s'est effondré. Il y a aussi une version sac qui peut contenir plus d'olives broyés, mais c'est plus compliqué à réaliser.

Pour le pressage, on les empile en tartinant du broyat d'olive dessus. C'est ce tas qu'on presse !

Je les fabrique moi-même aussi, car il m'en faut une vingtaine (ou plus) et ça coûte dans les 20 euros. J'ai dû réinventer la roue, en me faisant un gabarit et en faisant des tests. Au final j'ai trouvé la bonne technique :
   
Normalement il y a une machine qui aide, ça prend pas mal de temps à faire à la main.

Todo
C'est là que vos conseils seront les bienvenus :
- Il manque le support de fond poru les scourtins, avec un rigole pour recueillir le jus d'olive. Je ne sais pas trop comment faire ça en partant d'un tronc. Une idée est de faire des jointures type lame de parquet entre plusieurs morceaux de bois pour faire un support assez large. Pour pas avoir de pertes et que ça tienne bien je vais devoir faire les jonctions avec une bonne précision.
- Il manque le support sur lequel va porter le bout de la vis et presser les scourtins. Je ne sais pas non plus comment faire. En bois je vais rapidement abîmer la pièce, il va donc falloir que j'utilise un disque de métal (sauf autres idées), avec un logement pour bloquer le bout de la vis.

Salut Willou,

il est beau ton scourtin , joli travail, mais euh  c'est juste un dessous de plat, là, il faut que ça fasse un peu poche , regarde sur ce site,

c'est un pressoir traditionnel  http://www.flowersway.com/article/production-d-huile-d-olive-dans-les-douars-de-l-atlas-1438

J'ai repensé à tes  problèmes:
  pour le support du fond des scourtins, je crois qu'une pièce de métal avec rigole sera plus efficace , car par la pression le bois va "boire"  l'eau contenue dans le broyat  et en permanence se dilater/rétracter.   tu peux aussi maçonner un bassin . du coup ton projet n'est plus portable , je l'avoue

pour le haut , le mieux c'est le bois, car il va "travailler" avec l'ensemble.

Si tu as l'occasion de visiter un moulin oléicole et surtout de discuter avec des anciens, je pense que tu trouveras des réponses.

A+

bonjour, il n'y a pas besoin qu'il soit en forme de poche, il faut juste ne pas remplir sur le bord extérieur, pour que la pulpe ne déborde pas. pour le cidre chez nous, nous utilisons de simple toile de jute ça fait bien l'affaire, pour l'olive je ne sait pas si ça peu être pareille. pour le support on peut imaginer un support en bastaing de récup assemblé et recouvert d'une matière alimentaire (aluminium, film alimentaire, papier cuisson) avec un premier scourtin directement dessus pour assurer le drainage du liquide.

Salut,
Effectivement les scourtins peuvent être plats ou en forme de poche.
Les dessous de plat en scourtin c'est quand il y a eu la crise des scourtins en France et qu'on est passé à d'autres techniques. C'était une tentative de continuer à faire vivre les manufactures, mais ça n'a pas trop marché car il n'en reste plus qu'une.
Je n'ai jamais entendu parler avec de la toile de jute mais je testerai quand la presse sera fonctionnelle.
Pour l'instant c'est en standby car je suis très pris. En plus cette année, il n'y a pas d'olives sur les arbres !! Préparez-vous à une pénurie d'huile d'olive locale.

Hello,
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Peut être que Willou se reconnectera

Bonjour
j'ai trouver sur votre site une conversation concernant la fabrication d'huile d'olives et surtout la fabrication de scourtins manuellement datant de juillet 2014.
je fais moi même mon jus de pommes et j'aimerais fabriquer donc des scourtins pour cela car on en trouve difficilement dans le commerce et il sont relativement cher.
j'aimerais donc savoir comment il me serait possible d'échanger par mail avec la personne qui a confectionner son gabarit et ainsi ses scourtins pour avoir des renseignements pour en fabriquer.
merci pour vos réponses
cordialement